TRIBUNE. Le premier mois de cette nouvelle année est en train de toucher à sa fin et pourtant le RAM continue d’imposer bon an mal an son calvaire sur des millions des congolaises et des congolais.
RAM refuse d’être supprimé, nonobstant tout l’arbitraire qui s’ajoute au vol massif des misérables citoyens et toute la grande clameur du peuple. La ferme prise de position de la chambre basse du parlement congolais et les manifestations pacifiques de nombreuses associations civiles n’ont pu rien changer. Pourtant… Pourtant toutes les preuves de son irrégularité et illégalité ont été démontrées.
Tenez! D’abord l’alors vice-président de l’AN qui avait affirmé de vive voix le lundi 11 octobre 2021 devant les députés de l’Union sacrée que le RAM n’était pas géré par le ministre Augustin Kibassa mais directement par la PRÉSIDENCE de la République. Puis est venu le tour de la commission Economique, financière et contrôle budgétaire (ECOFIN) de l’Assemblée nationale à enfoncer le clou.
Lors de la présentation en plénière du rapport de ses délibérations le samedi 11 décembre 2021, le porte-parole de l’ECOFIN a déclaré : “Votre commission a le regret de vous annoncer que le RAM n’est ni dans le budget général, ni dans les comptes spéciaux même là où on ne peut pas le trouver dans les budgets annexes. Nous sommes allés jusque-là, on n’a pas retrouvé RAM”. Aucune traçabilité non plus de l’argent perçu dans les régies financières du pays…
Dans la suite du débat et délibération, la majorité des députés a fait bloc avec ce verdict final : “La SUPPRESSION de RAM doit s’imposer comme seule solution responsable de la part de la commission ECOFIN. C’est en effet inconcevable en finances publiques qu’un tel prélèvement autoritaire par un service de l’État ne soit renseigné nulle part sur son affectation et sans justification aucune».
Nous avons désormais l’avantage d’initier l’année 2022 en connaissant exactement qui est le responsable numéro un de cette escroquerie et son mode opératoire consistant à jouer avec le temps et avec l’amnésie légendaire des congolais. Le parlement dans sa majorité congolais s’est exprimé contre. Le peuple dans son ensemble refuse de subir la loi des prélèvements de l’argent qui ne prend pas le chemin du Trésor public.
Toutes les preuves de l’escroquerie notoire sont mises sur la table. Même l’institution judiciaire qui a voulu s’en mêler est bâillonnée. Pour avoir notifié une sommation judiciaire pour stopper les prélèvements RAM, le Greffier Jules Ngoy a passé sa première nuit à Makala ce Mercredi. Le fait que ni l’institution parlementaire ni la justice ne réussissent plus à agir pour rétablir la justice est la preuve de plus que derrière le RAM se cachent des réseaux mafieux très puissants qui abusent du pouvoir d’Etat pour escroquer tout un peuple.
Tous les congolais crient désespérément à l’arnaque publique. Mais le président congolais persiste et signe… Il se montre sourd et impitoyable. Il ne se sent même pas obligé de s’expliquer et se mure dans une indifférence qui frise un mépris total pour le peuple à qui il a le devoir de rendre compte.
Ce RAM illégal et maintenu de force envers et contre tout doit désormais être considéré comme l’expression de la DÉFAITE la plus humiliante du peuple congolais. La première de cette nouvelle année avant celle plus crucifiante de 2023 prochain. Honte à nous ! Honte à tout un peuple qui a choisi de vivre dans la servitude volontaire !
Par Germain Nzinga