Congo/Musique. La Pie d’or dans la nomenclature de nouvelles voix du continent africain
ZOOM/PORTAIT. Philgorine Nganfini, La Pie d’or de son nom d’artiste, est une est une artiste chanteuse auteure-compositrice et interprète jouant avec élégance et dextérité à plusieurs instruments de musique traditionnels. Originaire du Congo Brazzaville, l’artiste d’obédience catholique a rejoint très jeune la chorale Me Mvumbukiri (Brazzaville) au sein de laquelle elle passe dix bonnes années et prend conscience de son potentiel. C’est d’ailleurs pour mieux l’exprimer qu’elle choisit d’intégrer en 2002 un groupe de rap dénommé « Rap zone N 1 » et commence alors à participer à plusieurs événements culturels organisés à travers le pays et à l’étranger. Dans sa quête perpétuelle de la perfection, de nouvelles sonorités et inspirations, La Pie d’or décide de faire de la musique de fusion. Un nouveau registre qui la plonge dans un univers musical mêlant subtilement divers rythmes, sensations et sonorités, séduisant rapidement le public. Pour aiguiser son talent, la jeune congolaise ne se prive pas d’accompagner des artistes en studio et sur scène. En 2006, son arrivée au sein du groupe N’kota lui permet de se familiariser avec les instruments traditionnels qu’elle ne tarde pas à dompter sous le regard admiratif des membres du groupe, professionnels reconnus et passionnés de musique. La Pie d’or a le vent en poupe. Et, c’est sans surprise qu’elle reçoit trois ans plus tard, en 2009, le « Prix découverte et prix spécial du jury » décerné à l’occasion des « Tam-Tam d’or » (Les Trophées de la musique congolaise). Portée par une nouvelle dynamique, la chanteuse à la voie douce ne manque aucune occasion de prendre part à divers événements culturels tels que le Fespam au Congo (2023) et l’Afro politain Nomade au Cameroun (2022). En parallèle, elle donne des shows dans de grands cabarets de Brazzaville (le Raison Blu, Mami Wata, Jardin de Saveurs, etc.) où elle s’illustre dans différents styles musicaux (wold music, slow Zouk et plusieurs polyphonies africaines) et émerveille le public à chacune de ses prestations musicales. Rappelons que la chanteuse congolaise s’illustre désormais dans un style musical particulier appelé « Afro-zola » dont elle est la seule à détenir le secret. Un genre qui fait le pont entre les musiques traditionnelles Kongo et d’autres ethnies africaines et celle du monde à l’instar du jazz, de la soul, du blues ou encore du Rap. Pour faire simple, Afro-zola est un métissage entre les musiques ancestrale, traditionnelle et actuelle, pas trop éloignée de la musique urbaine. Il est constitué de textes appelant à la bienveillance, à l’encouragement et à l’amour. Rappelons brièvement que c’est en 2014 que la chanteuse congolaise se lance dans une carrière solo avec la sortie d’un single intitulé « Brazza », qui met en exergue le style musical de l’artiste et fait le lien entre la Rumba congolaise et les sonorités de la musique traditionnelle. Avec ce titre, présenté officiellement en mai dernier à la FNAC de Brazzaville, qui met en avant la beauté, la richesse culturelle et la convivialité de la ville capitale congolaise, l’artiste musicienne inscrit son nom en lettres d’or dans la nomenclature de nouvelles voix du continent. Dans ce titre, tiré de son album à venir, « je rends hommage à toutes ces personnes qui travaillent dans l’anonymat pour le développement économique du Congo et plus particulièrement aux femmes maraîchères », confie La Pie d’or. A travers ce single, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement, « je rends aussi hommage à la ville de Brazzaville, considérée comme la capitale africaine de la SAPE (Société des ambianceurs et personnes élégantes), un mouvement qui fait partie de notre identité culturelle et dont nous devons être fiers », poursuit l’artiste. « Je réitère ici ma profonde gratitude à l’endroit de tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet album et je salue l’artiste musicien Freddy Massamba, à mes yeux, constitue un modèle et une appréciable source d’inspiration », conclue-t- elle. Fredrich Günther Mbemba.
A 12 ans, cette Martiniquaise devient championne de l’Union Européenne aux échecs
Elle joue aux échecs depuis qu’elle a 4 ans, a été vice-championne de Martinique et deux fois vice-championne de France. Elle vient de gravir un échelon en devenant championne de l’Union Européenne dans la catégorie U12 (de 11 à 12 ans) en août dernier. Portrait de la jeune Martiniquaise Eline Mencé. Sa famille et son entraîneur nous ont donné rendez-vous dans un café de la capitale où l’on peut jouer aux échecs. Quoiqu’un peu intimidée par le fait d’être interviewée par des journalistes, elle est très souriante. Un sourire qui laisse place à la concentration une fois qu’elle s’assied devant l’échiquier, face à son entraîneur Vincent Riff. Ancien sélectionneur de l’équipe de France jeunes, ce dernier s’occupe désormais de l’équipe de Suisse espoirs, en plus de diriger un club, Palamède échecs, dans le XVIe arrondissement de Paris. C’est là qu’il a rencontré Eline en 2018. La jeune fille venait d’arriver avec sa famille de Martinique qui cherchait pour elle un club d’échecs où elle puisse s’épanouir. Car Eline est passionnée par ce jeu depuis qu’elle a 4 ans… Lire la suite sur La1ere.francetvinfo.fr
Claude Senouf. Quand l’art se met au service du dialogue
PORTRAIT. Artiste-peintre et journaliste mais également personnalité impliquée dans le dialogue au Proche-Orient, Claude Senouf est l’un des hommes d’art et de lettres les plus en vue du pays. Tunisien, Marocain, Français mais également Israélien, le fondateur de la première radio anglophone KLOD, créée à Paris le 5 septembre 1981, s’appuie sur son identité plurielle pour animer et investir le paysage artistique et culturel marocain à travers plusieurs événements d’envergure internationale. Comme dans la vie, à chacun son paradis. Et Claude Senouf a bel et bien choisi le sien depuis toujours : les arts, la culture et le dialogue pour la paix. L’ex-patron du magazine bilingue « Paris reporter» s’est impliqué dans le mouvement des radios libres en France et en Suisse, où il a créé deux stations locales. Il a monté un site Web, http://www.the-tent.org, où il commente l’actualité proche-orientale et diffuse les vidéos qu’il a réalisées avec les leaders du Proche-Orient. Il partage son temps entre Casablanca, Paris et le Moyen-Orient. Il est aussi réalisateur de documentaires télévisés et de radio, avec précisément pour spécialité le Moyen-Orient. Claude Senouf a poursuivi toutes sortes de projets y compris une Conférence sur l’eau avec le soutien de l’entité sénatoriale. Cette conférence aurait un potentiel de localisation à Marrakech ou à Essaouira. Il ne faut pas oublier aussi les diverses projections de films en rapport avec la thématique du dialogue à la Cinémathèque de Tel-Aviv. A ce propos, lors d’une conférence tenue en 2019 à l’Université Paris 8 à Saint-Denis, le thème « Orthodoxie et transgression» cher à Claude Senouf et au philosophe et sociologue français George Lapassade, décédé en 2008, en prologue au Festival Gnaouas D’Essaouira et musiques du monde a été largement appréciée. Cette rencontre s’inscrivait également dans le cadre des journées intitulées « Georges Lapassade, une pensée et des pratiques pour aujourd’hui». Parmi ses projets aussi, on retient une visite au camp d’Auschwitz-Birkenau, devenu le symbole incontournable de la Shoah. Parmi ses projets récents, on retient notamment une exposition de photographies d’un quartier de Tel-Aviv qui se nomme Florentine qui, selon Calude Senouf, serait le quartier latin de la ville. Organisée en mars 2022, sur le thème « Les chemins de traverses», cet exposition se voulait un voyage décoiffant au cœur de ce quartier, ses ambiances, son architecture, son quotidien, ses secrets… Il y a lieu de rappeler qu’en 2014, Claude Senouf a initié le Festival de Jazz « Pianos en fête» en présence notamment de son ami André Azoulay avec qui il partage la même conception du dialogue et de la paix. Trois jours durant, la Cité des Alizés a vibré aux rythmes des sonorités les plus savamment planantes à Dar Souiri : le jazz. Ce lieu mythique d’Essaouira et espace voué aux concerts intimistes a réuni, le temps d’un festival, trois grands pianistes du genre l’Américain Bobby Few, le Cubain Pity Cabrera et Alain Jean-Marie avec Morena Fattorini de Guadeloupe. Mais pas seulement. Il y a eu aussi des soirées poétiques animées par Françoise Atlan et une exposition de peinture de l’artiste-peintre Anne Gorouben. La réussite de «Pianos en fête» a conduit Claude Senouf à organiser en 2016 sa deuxième édition à Casablanca au théâtre de la Fédération des œuvres laïques (FOL) avec Bobby Few et Françoise Atlan. Et en marge des concerts de musique, il y a eu le vernissage d’une exposition ludique d’œuvres réalisées par de jeunes Souiris, auxquelles se sont ajoutées une collection d’œuvres historiques du 17e siècle contenant des écritures de Rabbins sur zellige, une trentaine de photographies du cimetière juif d’Essaouira, une œuvre du défunt dramaturge, écrivain, calligraphe et artiste peintre, Tayeb Seddiki, et une autre de l’orientaliste Eugène Delacroix, entre autres, et une collection d’œuvres signées Claude Senouf. Rappelons enfin que Claude Senouf est également un artiste-peintre inspiré qui figure dans la liste des artistes abstraits contemporains les plus onéreux. Lumineuses, sereines, abondantes, ses œuvres dégagent une véritable allégorie et apaisent les sens. Artiste complet aux tableaux intellectuellement très riches, Claude est surtout un artiste abstrait dont l’œuvre regorge de références historiques avec un clin d’œil à sa propre expérience de la vie et son identité plurielle. Ayoub Akil
RD Congo. Un buteur qui promet: Jephté KITAMBALA, de l’ombre à la lumière ?
Il est la surprise de la ligne offensive des Corbeaux depuis janvier 2022. Lui, c’est Jephté KITAMBALA. L’attaquant qui fêtera ses 23 ans le 3 mai prochain est bien déterminé à poursuivre son ascension. Vous ne connaissez pas encore ce buteur d’un mètre 95 au TPM depuis 2019 ? Voici une brève présentation. Trois matchs…quatre buts! Jeudi 13 janvier 2022. Le TPM reçoit l’AC Kuya pour la 19ème journée de la L1. Depuis 54 minutes les Kinois tiennent en échec les Corbeaux. Le coach Franck DUMAS offre une belle opportunité à Jephté. Vingt minutes plus tard, le jeune Congolais ouvre le score : « Un but qui venait tout débloquer à l’occasion de mon premier match. Je me suis senti libéré. Marquer aussi lors du classico, je n’avais jamais imaginé un début comme ça avec le TPM ! » Deux buts en deux matchs, Jephté s’impose comme un numéro 9 que les Badiangwenas apprécient, il enchaîne avec un doublé devant Tshinkunku et passe à quatre réalisations en trois matchs. De Matete à Kamalondo via la Tunisie et la Slovaquie! Né à Kinshasa le 3 mai 1999, formé au FC Chicago de Matete, il passe par le FC Royal avant de se révéler à la Jeunesse Sportive de Kinshasa. Aujourd’hui, Jephté s’apprête à écrire une nouvelle page de sa carrière avec le TPM. En juillet 2018, il plante 12 buts avec la Jeunesse Sportive de Kinshasa qu’il hisse en finale de la Coupe du Congo. Aux portes de la Coupe de la Confédération qu’il va disputer cette année avec le TPM, il échoue en finale devant l’AS Nyuki (1-2). Le colosse buteur qui avait mis 19 buts à l’EFPFKIN (Entente Provinciale de Football de Kinshasa) termine une saison avec 31 buts. Le Club Africain de Tunisie drague le jeune mais l’essai n’est pas concluant. L’envie de traverser la Méditerranée habite les pensées du joueur : en janvier 2019, il passe quelques jours en Slovaquie. Là encore, les espoirs de poser ses valises s’envolent! Difficile adaptation avant le boom Retour au pays pour l’attaquant que ses partenaires surnomment LEWANDOWSKI. La cellule de recrutement des Corbeaux qui le suivait depuis la Coupe du Congo 2018 se rapproche du joueur et lui fait signer un contrat de 5 ans en juillet 2019. « En signant au TPM, j’avais réalisé mon rêve de disputer le vrai football professionnel. Mes premières semaines à Lubumbashi, je n’ai pas réussi à m’adapter et à me faire une place… » déclare le joueur en parlant de son arrivée au club. L’adaptation se complique pour KITAMBALA, le club n’a d’autres choix que de prêter le joueur. En 2020, il tente de trouver une place dans le trident offensif des Salésiens de Don Bosco mais sans succès. Entre désespoir et rêve envolé, l’actuel homme fort de l’attaque des Corbeaux sombre. « Il m’est arrivé de penser tout arrêter, de demander la résiliation de mon contrat et même d’arrêter définitivement avec le football. Passer deux ans sans jouer, c’était un calvaire pour moi. J’ai demandé aux dirigeants de me laisser montrer ce que je savais faire. Les responsables du TPM m’ont beaucoup soutenu pendant que je ne jouais pas chez Don Bosco. Aujourd’hui, j’arrive à marquer les esprits, je ne sais pas exprimer ce qui passe dans ma tête… » Tête ou pied droit, Jephté a saisi la main tendue de Franck DUMAS. Il travaille à fond pour retrouver forces et repères devant le but. Souhaitons-lui de sortir définitivement de l’ombre. Les rendez-vous de la Coupe d’Afrique sont une excellente occasion de se mettre en lumière pour de bon. ©TPM
Faustin Luanga, le candidat de la RDC au secrétariat exécutif de la SADC
PORTRAIT. Une fierté nationale! C’est en ces termes que peut se décliner la personne de Faustin Luanga Mukela dont le cursus académique et professionnel est bien à la hauteur du génie qu’il incarne. C’est non sans raison que le gouvernement de la République Démocratique du Congo a présenté le 21 janvier 2021, par le biais du Ministère des affaires étrangères, sa candidature au poste de Secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La fonction sied parfaitement à ce grand baroudeur des arcanes des communautés économiques régionales d’Afrique qui trimbale plus de vingt-cinq ans d’expérience nationale et internationale sur des questions relatives à la gouvernance commerciale, au développement économique des pays et à leur intégration au système commercial multilatéral. Face à un candidat botswanais Au mois d’août 2021, la candidature de la RDC sera au menu du prochain sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la SADC qui se chargera de désigner un nouveau secrétaire exécutif en remplacement de Stergomena Lawrence Tax déjà fin mandat. Face au candidat botswanais Élias Magosi, le Professeur Faustin Luanga Mukela présente des sérieux atouts qui le prédisposent à jouer un rôle moteur dans le fonctionnement de cette institution sous régionale. Faire de la SADC une communauté d’intégration capable de promouvoir une croissance économique durable et équitable, et lui garantir le développement socio-économique par le biais d’un système de production efficient, d’une coopération et d’une intégration plus importantes, tel est le rêve qui a toujours taraudé l’esprit de ce brillant intellectuel mû par la volonté faire de l’Afrique australe un acteur compétitif et efficace dans les relations internationales et dans l’économie mondiale. Pour un secrétariat dynamique, axé sur le développement Haut fonctionnaire à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 1996 et, par ailleurs, Professeur d’économie, des finances et d’économétrie à l’Université de Nagoya (Japon) ainsi qu’à l’Université internationale de Genève (Suisse), Faustin Luanga Mukela nourrit des sérieuses ambitions pour la SADC. Il milite pour un secrétariat dynamique, capable de mettre œuvre des Programmes, mais aussi, à même de mobiliser des ressources pour le développement de la région, avec un management orienté vers l’action et le résultat. Il est prêt à expérimenter toute réforme administrative et institutionnelle susceptible de booster le développement de cette communauté économique régionale. Son programme d’action est ancré essentiellement dans la vision 2050 de la SADC et dans le Plan Stratégique indicatif de développement Régional (Risdp) 2020-2030. Sa bonne maîtrise des défis majeurs qui pèsent sur le continent concernant les questions de développement économique, de paix, de la sécurité, du social et de l’environnement en lien avec l’Agenda 2063, il entend la mettre au service des peuples et des nations. Une expérience avérée, un atout indéniable pour le rayonnement de l’organisation sous-régionale Économiste de formation, Faustin Luanga est titulaire d’un phD en sciences économiques de l’Université de Nagoya du Japon obtenu en 1994 et d’une maîtrise en Relations Internationales, économie et finances internationales de l’université Internationale du Japon obtenue en 1991. Ancien administrateur du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, D.R. Congo (2004-2006), il a été à la base de l’élaboration et de l’exécution de plusieurs programmes de développement des pays africains au sein des instances internationales. A tout prendre, le candidat de la RDC représente le choix de la raison. Ses innombrables expériences de mobilité internationale dans le cadre académique et professionnel plaideront sans doute en sa faveur, en plus de l’appui dont il bénéficie déjà en interne. Seul pays membre ayant encore son quota intact pour proposer des candidats à ce poste, la RDC peut, au regard du profil de son candidat, s’assurer, d’ores et déjà, d’un plébiscite.
Congo. Fredy MASSAMBA : une des étoiles qui illuminent la musique africaine
ZOOM. A 30 ans de carrière musicale, Fredy Massamba – cet ancien adepte de la chorale grégorienne qui en 1991 intègre « Les Tambours de Brazza », avant de quitter son pays en 1997 pour l’Europe – demeure l’un des chanteurs congolais les plus impressionnants et les plus spectaculaires. Il compte parmi les grands actuels de la chanson qui s’illustrent dans la soul, le blues, le hip-hop, le funk, etc. ainsi que dans les polyphonies africaines. Actuellement aux frontières du génie, ce célébrissime chanteur congolais évoluant en Europe, a pris une part considérable dans la genèse de ce qu’on peut appeler « l’Afro-jazz » ou le « Blues-rumba » Fredy Massamba s’exprime dans son jeu comme dans son chant, d’une manière relativement policée, et plus « fini ». On peut dire de lui qu’il est parmi les premiers à réaliser cette synthèse « bues/rumba », style musical repris par quelques chanteurs-guitaristes afro. Voyageant beaucoup à travers le monde, Fredy Massamba est particulièrement apprécié par ses thèmes très rythmés, des chansons au goût du jour, etc. Sa voix magnifique, forte, nourrie d’inflexions, tendres ou rugueuses à souhait, lui permet d’aborder tous les genres. Enfin, A l’aise aussi bien aux côtés de musiciens plus « classiques » comme Ballou Canta, Rodrigo Viana ou Ray Lema, que dans des musiques expérimentales, Fredy Massamba est doué d’une personnalité sonore très particulière : un timbre encore plus acéré et une vigueur qui l’apparente aux grands du jazz classique. Stimulé par des soutiens inhabituels, l’année 2021 sera l’année du déploiement de lumineuses variations sur des thèmes délicieusement nostalgiques. En attendant, on savoure le nouveau single « NKEMBO » Clément Ossinondé
Maroc. Ayoub El Mourabit, un talent à en revendre
PORTRAIT. Sans conteste, Ayoub Mourabit est l’un des jeunes mâalems gnaouis les plus en vue du moment. Tout en restant fidèle à l’héritage de la musique de confrérie gnaoua, il aime dialoguer avec les autres musiques du monde. Décidément, le jeune artiste a de quoi se réjouir. Le rêve de tout musicien qui se respecte, lui, il est en train de le vivre. Artiste comme les aime, Ayoub Mourabit, né le 29 avril 1989, est musicien, chanteur et compositeur. Les compositions qu’il propose se prononcent comme un voyage décoiffant dans un univers magique de Gnaoua où tous les goûts musicaux sont les bienvenus. Dès son très jeune âge, ce natif d’Essaouira a fredonné la musique gnaoua à partir de ses contacts avec les mâalems de la Cité des Alizés bien avant le Festival Gnaouas d’Essaouira et musiques du monde. Il s’imprégnait de cette culture à travers les lilas organisées sporadiquement là-bas. Cet environnement lui a offert une plongée dans le monde secret et chaleureux des Gnaouas où s’entremêlent musiciens, prêtresses et initiés du culte de possession des descendants d’esclaves marocains. Fasciné par cet univers où esprit festif, virtuosité musicale et présence de l’invisible pouvoir des génies se conjuguent avec un rare bonheur, Ayoub Mourabit décide alors de s’embarquer dans ce monde hautement spirituel. A Casablanca, terrain de son adolescence, il côtoie les inséparables Naîm et Abdelghani, musiciens, chanteurs et rappeurs, leader du groupe Dar Gnawa. Adepte de la musique gnawa, notre artiste a une formation musicale traditionnelle qui lui a été assuré par son maitre Maâlem Abdenbi Gueddari, une figure de proue du genre. Celui-ci lui a appris taghnaouite véhiculant la nostalgie du mysticisme profond liée à ses origines spirituelles. Ayoub devient l’un des kouyous de ce grand mâalem et l’a accompagné un peu partout au Maroc comme à l’étranger. Son habilité et sa virtuosité au hajhouj ont poussé Abdennebi Gueddari à confier à Ayoub des parties des lilas qu’il anime. Dans cette optique, le jeune mâalem a entamé avec son maître une tournée dans plusieurs villes du Royaume et du monde entier notamment en France, Danemark, Italie et l’Inde où il a animé un workshop. Au fil du temps, le mâalem lui a en fin donné sa bénédiction pour prendre le flambeau et composer son propre groupe et devenir ainsi un mâalem professionnel. Une bénédiction confortée par le Premier Prix du tremplin Caravane Hajhouj Sam qui vient de lui être attribué à Casablanca en février dernier en reconnaissance à son talent. Un prix adjugé par trois grands mâalems Hassan Boussou, Abdennebi Gueddari et Said Oughassal Benthami. Aujourd’hui, mâalem Ayoub Mourabit travaille sur une série de projets musicaux notamment avec un groupe de flamenco où il s’agit de fusionner les musiques gnaouas et flamenco à travers une chanson du patrimoine gnoaui « Khali M’bara ». Un autre projet pas moins prometteur est celui qui le réunit à une musicienne indienne où il est question de travailler sur une fusion de la tradition de Kawwal et celle de Tagnaouite. Mais ce n’est pas la première fois qu’il travaille sur une fusion exceptionnelle de deux traditions musicales. Toujours fidèle à l’esprit de la fête, Ayoub reproduit souvent l’essentiel du répertoire des chants traditionnels de Gnaoua qu’il met au croisement des autres genres. En 2017-2018, le jeune mâalem offre une ode lumineuse à l’Afrique à travers une fusion surprenante avec une formation africaine. Ce projet s’intitulait « Griot Gnawa». C’est dire que ses compositions se veulent le lieu des retrouvailles de toutes les musiques les plus chaloupées de la planète. Et les rythmes les plus savamment planants où la création et l’improvisation sont comme d’habitude les bienvenues. Et ses spectacles sont hautement spirituels et résolument traditionnels de par leur aspect rituel. A.A
Congo : Pari réussi pour B2’Amour Breditha El Cantelo et sa musique
PORTRAIT. Avec un timbre particulier, de magnifiques mélodies nourries de rythmes et de sonorités très inspirés dont lui seul a le secret et une prestance qui ne laisse pas son public indifférent, B2’AMOUR-BREDITHA EL CANTELO est le témoin privilégié d’une musique congolaise décomplexée et en pleine (r)évolution. Né le 23 mai 1985 à Brazzaville en République du Congo, l’artiste chanteur compositeur-interprète incarne la nouvelle génération d’artistes multiculturels qui veulent porter encore plus haut les couleurs de la musique congolaise, sans toutefois se priver des expériences réussies et de celles venues d’ailleurs. Fils de BRE Jean Bedel et de Nzonsi Edith, Breditha est issu d’une famille nombreuse dont il occupe la cinquième place. Il grandit à Brazzaville la capitale où il subit l’influence des orchestres de la place et ceux de Kinshasa la ville voisine, capitale de la République Démocratique du Congo Élevé dans une famille chrétienne, Bréditha fait son entrée dans le monde musical dès l’âge de 7 ans dans une petite chorale de l’Armée du salut. A ses 12 ans, en 1997, il crée un groupe musical appelé « Evolution des stars » composé d’instruments musicaux comme le tam-tam, une batterie fabriquée localement et la voix. En 1999-2000 il intègre un orchestre ndombolo appelé « Nouvelle série » dans lequel il ne durera pas longtemps. En 2002 il se lance dans la tendance reggae avec le groupe « Young Star » et s’enchainent plusieurs prestations. Après ses études dans l’école professionnelle de musique « Beaux-Arts » en 2004 Bréditha crée un groupe de variété musicale Wesdom Lover’s, qui deviendra le meilleur orchestre junior de Brazzaville grâce à la chanson qui leur a valu leur distinction « MTN Yello » pour la compagnie de téléphonie mobile MTN Congo en 2005. Wesdom Lover’s ont participé à plusieurs spéctacles et concours dont Primusik organisé par la brasserie du Congo (Brasco) où le groupe arrive en final. En 2007, Bréditha s’installe à Pointe-Noire, la capitale économique du pays, il y trouve du travail sans tarder à l’école française Charlemagne comme enseignant de la culture musicale congolaise. Mais en 2008, l’âme du spectacle rappelle Bréditha sur Brazzaville pour participer à une télé réalité organisée par MTN Congo et la chaîne de télé privée Drtv appelé MTN Zikstar dans laquelle l’artiste ira jusqu’en final. Ce qui lui permet donc de gagner en visibilité et lui donne la force de s’auto-produire en fin 2009 en lançant son tout premier single « FAUSSE PROMESSE ». En 2010-2011, il lance un deuxième single « B2’AMOUR » qui marque un changement en lui attirant plusieurs contrats de prestation dont la première édition de Molato na Brazza, la grande soirée d’élection de Miss Brazza, un contrat de 8 ans avec le bar-pub NO STRESS. En 2013, Bréditha lance un single rumba intitulé « Exposant zéro », en 2015 un single coupé décalé « Choux bébé » et en 2017 un maxi-single ayant trois titres « Culbuto », « Juste Avant » et « Exposant-Zéro remix». En 2018-2019, l’artiste musicien signe avec le label Amaryllis pour un single « Pourquoi » et en 2020 un single « Sam Love » qui annonce son premier album EKOTELELO. L’artiste relève ainsi avec brio le défi d’une carrière qui promet encore monts et merveilles, à la joie du public amateur d’une certaine musique et surtout de ses nombreux fans. Pagesafrik