Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V: Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l’artiste musicien Binham Quimor

Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V: Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l’artiste musicien Binham Quimor

REPORTAGE. Le Théâtre Mohammed V à Rabat a récemment accueilli une soirée culturelle et artistique dédiée à la Guinée-Bissau, dans une belle ambiance festive et colorée, s’inscrivant dans le cadre de la célébration du 51e anniversaire de l’indépendance de ce pays situé sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest. Placée sous le thème : «Vivons notre diversité dans la cohabitation pacifique – Vivons la Guinendade dans la diversité», cette célébration coïncide, cette année, avec le centenaire de la naissance d’Amílcar Lopes Cabral, père de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, et fondateur de la nation bissau-guinéenne, a déclaré d’emblée l’ambassadrice de la Guinée-Bissau, Mme Filomena Mascarenhas Tipote. La diplomate a saisi cette occasion pour rappeler que le Maroc, qui a soutenu la Guinée-Bissau dès le début de sa lutte pour l’indépendance, a accueilli cette grande figure africaine de la lutte pour l’indépendance sur son sol. Hommage à Amílcar Lopes Cabral,  père de l’indépendance bissau-guinéenne et cap-verdienne «Un fait important, mais méconnu de beaucoup aujourd’hui, est que Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V a accordé à Amílcar Cabral un passeport diplomatique marocain. Cela lui a permis de mener d’intenses activités diplomatiques à l’échelle internationale », a-t-elle poursuivi avant de saluer la qualité de l’amitié, de la fraternité et de la coopération entre la République de Guinée-Bissau et le Royaume du Maroc. Revenant à l’événement, qui a réuni ce soir-là plusieurs membres de la communauté bissau-guinéenne au Maroc et leurs invités, dont le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, et des diplomates de plusieurs pays, l’ambassadrice Filomena Mascarenhas Tipote a insisté sur le fait que «la Guinée-Bissau est un carrefour de peuples et une terre merveilleuse, bénie par la nature». Un pays aux 80 îles, présenté en ce haut lieu de rayonnement artistique et culturel «à travers la musique, la danse et les costumes qui reflètent la mosaïque d’ethnies de la Guinée-Bissau». Le public, qui a pu apprécier une exposition de pagnes traditionnels guinéens dans le hall du Théâtre Mohammed V, a également assisté à des performances du groupe culturel «Netos de Bandim» et de l’artiste musicien Binham Quimor. Expression vivante de la richesse et de la diversité culturelle de la Guinée-Bissau, l’ensemble «Netos de Bandim» a offert une magnifique prestation avec des chorégraphies et des sonorités uniques. Il est à rappeler que ce groupe s’était déjà produit lors de la précédente soirée bissau-guinéenne. C’était à la salle Bahnini de Rabat, dans le cadre de la célébration de «Rabat, capitale de la culture du monde islamique pour l’année 2022», une initiative de l’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO). Cette prestation avait déjà captivé le public r’bati, venu aussi nombreux qu’à cette récente soirée. Binham Quimor a également fait forte impression lors de la soirée, enflammant comme il sait le faire le public qui reprenait en chœur certains de ses morceaux. Des compositions qui ne sont pas passées inaperçues. Comme l’a souligné l’ambassadrice dans son allocution, les chansons de cette star bissau-guinéenne «évoquent l’amour inconditionnel pour leur patrie et l’espoir renouvelé d’une Guinée meilleure, pour son peuple et pour tous ceux qui ont choisi la Guinée-Bissau pour y vivre». Des thématiques qui touchent particulièrement les Guinéens, épris d’amour pour leur pays et sensibles aux rythmes suaves que l’artiste insuffle à ses compositions. Enfin, les invités et participants ont été conviés à un buffet mettant à l’honneur la gastronomie guinéenne, une belle occasion qui a ravi de nombreuses papilles, permettant ainsi de découvrir les spécialités culinaires uniques de la Guinée-Bissau. Alain Bouithy

Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique: « Il s’agit de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale»

Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique: « Il s’agit de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale»

ENTRETIEN. Avec plus 8000 visiteurs, 50 artistes participants, tous styles et générations confondus, plus de 18 pays avec comme invité d’honneur  Le Royaume du Bahreïn, la 7 e édition  du Salon international d’art contemporain de Tanger, tenue du 23 au 30 septembre 2024 à l’Espace culturel Borj El Hajoui, a remporté un franc succès sur tous les tableaux.  Le tout avec un programme éclectique concocté avec amourautour du thème « La pureté» : expositions, performances, ateliers, workshops, conférences,  concerts de musique…  Son fondateur Abdelfattah Bellali,  président de l’Association Plume d’Afrique,  initiatrice du Salon, revient sur les moments forts de cette édition et nous explique les tenants et les aboutissants de cet évènement d’envergure internationale.  Quelle a été la particularitéde cette 7e édition ? Abdelfattah Bellali: La principale particularité de cette 7e édition est que l’évènement a proposécette année un programme très riche où il y en avait pour tous les goûts.   Il y a eu d’une part les arts plastiques à travers une exposition collective qui a rendu compte des dernières productions artistiques, tous styles confondus, de divers horizons aussi autour du thème «La Pureté». D’autre part, nous avons organisé plusieurs ateliers, workshops, visites guidées et conférences débats. Pour les amoureux de la musique andalouse, nous avons eu le plaisir  d’accueillir le maestro de la musique andalouse Omar Metioui qui a proposé un voyage décoiffant au cœur du répertoire de cette musique millénaire.  Sans parler des diverses performances prévues in-situ lors de cette édition.  Enfin, nous avons eu  comme invité d’honneur pour cette édition le Royaume du Bahreïn avec une délégation cinq artistes désignéspar le Conseil des Arts de ce pays frère.  Nous avons en outre organisé  deux conférences-débats. La première a été présentée par l’écrivain et critique d’art Pr Ahmed El Fassi autour de l’art contemporain, ses défis, évolutions, diverses expressions. La deuxième conférence programmée lors de cette édition a été consacrée au thème « L’art au service de la civilisation maroco-andalouse» par le Professeur marocain  Dr Ahmed Aarab. Pourriez-vous nous présenter quelques artistes parmi les participants ? Nous avons eu parmi nous une artistes plasticienne française de renom Monique Latouche qui est aussi notre commissaire du Salon pour cette édition.  Toujours de France,  les artiste Pierrick Le Corre et le poète Pascal Derval qui ont  proposé une performance in-situ « Les couleurs et mots d’amitié»,  sans oublier  le couple de plasticiens Johanna et LahcenMahmoudi. Notre invité d’honneur, le Royaume du Bahreïn, a été représenté par la plasticienne DR Alma Maki qui a animé un workshop sur le thème « Les clés du succès », et les artistes Hamed Al Busta, Saeed Radhi et Nahla El kib.  Le Salon accueilli également les œuvres des plasticiens Yusuf Husen Gori et  RuchitaAnishTataria (Inde), Tom Teasly (Etats-Unis), Fabian Seiner (Allemagne),  Ronald Beijleveld  (Pays-Bas), sans pour autant parler des artistes marocains Laila Benchekroun, Karima Cheikh Felouss, LahcenFersaoui, entre autres. Il y a eu une performance de l’artiste marocain Mounir Benrkia qui a combiné peinture et musique Gnawa.  Les deux slameurs venus tout droit de Belgique, Abdelaziz Lahlou et Edmond Delvenne ont gratifié le public avec leurs textes d’une poéticité éclatante. Quid du thème de l’évènement «La Pureté». Pourquoi le choix de cette thématique et que symbole-t-elle ? Le choix du thème « La Pureté» est réfléchi à plus d’un titre. D’abord, la pureté dans sa connotation mystique qui renvoie à une démarche spirituelle dans la création artistique.  Nous considérons l’acte de peindre et de créer comme un acte de foi, profondément humain.  L’artiste dans l’âme est un être qui embrasse la spiritualité et qui relève d’un mysticisme profond. Les couleurs, les formes, les signes, deviennent un alphabet pictural qui donne lieu à des suggestions spirituelles, poétiques et même philosophiques. Ajouter à cela que les œuvres que nous avons retenues pour cette édition sont toutes inscrites dans cette logique de pureté.  Quels sont les différents objectifs de ce Salon ? Depuis sa fondation en 2017, le Salon International d’Art Contemporain de Tanger s’est assigné comme objectifs de célébrer l’art contemporain mondial dans ses splendeurs, présenter les dernières créations des différents artistes marocains et étrangers  participants et sensibiliser à l’art à travers des ateliers et des visites guidées, des tables-rondes, entre autres activités. Il s’agit également de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale etde favoriser les échanges et le dialogue entre différentes écoles et générations d’arts plastiques sur les plans national et international. D’oùvous est venue l’idée de créer ce Salon ? Les raisons de la création du Salon sont multiples dont la plus évidente est le fait que nous entendons mettre en place un rendez-vous culturel et artistique pluriel où les arts plastiques sont au croisement d’autres expressions artistiques telles que la musique, la poésie, le slam, la littérature, les sciences humaines, entre autres.  Il est question aussi de participer au rayonnement culturel et artistique que connaît le Maroc sur les plans local  et mondial depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de démocratiser l’accès à l’art et à la culture en proposant un événement gratuit au public marocain et étranger.  L’idée de créer ce Salon est le fruit d’une longue réflexion qui a duré plusieurs années depuis la fondation de notre association : trouver une manière de promouvoir les arts, soutenir les artistes et propager le goût. Le but du Salon est de favoriser les échanges entre les acteurs de l’art, qu’ils soient basés au Maroc ou à l’international, afin de stimuler la créativité et l’innovation dans ce domaine. Pourriez-vous nous en dire davantage sur la manière dont cette initiative contribue à dynamiser et enrichir le monde de l’art contemporain ? Le Salon International d’Art Contemporain de Tanger est un événement de premier plan visant à établir des partenariats solides et pérennes entre le Maroc, représenté par notre Association, et diverses entités culturelles, artistiques et diplomatiques étrangères. Cette initiative est très importante  pour favoriser l’échange culturel, encourager la collaboration internationale et promouvoir la diversité artistique. Au-delà de la simple mise en relation, ce salon ambitionne de créer des synergies dynamiques entre les artistes marocains

Exposition. L’œuvre de Saad Nazih s’invite à La La Lande de Paris

Exposition. L’œuvre de Saad Nazih s’invite à La La Lande de Paris

ARTS. Les cimaises de la Galerie La La Lande, située au cœur du quatrième arrondissement de Paris, abritent les œuvres récentes du plasticien marocain Saad Nazih autour du thème « Monoscape » du 4 octobre au 9 novembre 2024.  Cette exposition, dont le vernissage de cette exposition aura lieu le 4 octobre 2024 à partir de 18 h,  est l’occasion pour le public français de découvrir la touche onirique et lyrique de cet artiste qui a choisi dans ses œuvres d’exprimer sa perception du monde et de la société marocaine avec beaucoup de rhétorique et de métonymie. Tout comme un poète trouve refuge dans sa langue maternelle, l’artiste-peintre Saad Nazih se réfugie dans le monde de la peinture. C’est son seul et unique foyer, un territoire intouchable, un paradis retrouvé où il se sent en sécurité. Dans son univers pictural, cette approche esthétique devient un rituel sacré, un acte de représentation profondément personnel. C’est aussi ce que l’on retiendra de ce premier soloshow de l’artiste « Monoscape». Il s’agit d’un espace qui se veut l’antre secret de sa créativité, un lieu où le froid et l’obscurité nourrissent mes idées les plus étincelantes.  Dans ce décor monochrome, il règne en maître,  et façonne  passionnément  des scènes et des histoires méticuleusement pensées. «Comme les rêves, les tableaux de Saad Nazih ont une fonction cathartique pour notre cerveau. En superposant des objets dispersés sans connections logiques apparentes, ils constituent des rébus, des énigmes dont la signification est à chercher dans leur symbolisme, qui tourne essentiellement autour des nombreuses formes de pouvoir, religieux, politique, militaire, médiatique et capitaliste, ainsi que de l’oppression qu’elles exercent sur les hommes et le reste du vivant. Au centre de ces compositions, l’oncle de l’artiste, le corps à nu et vulnérable, est au cœur de ces visions et des questions qu’elles posent », indique à ce propos le curateur d’art contemporain Aurélien Simon. La précision des mouvements artistiques et les empreintes laissées par ce talentueux plasticien révèlent une harmonie, une originalité et une analyse surprenantes. Les motifs lyriques, saturés de couleurs parfois audacieuses, caractérisent les œuvres généreuses de cet artiste. Leur subtile sensualité ne manque pas de nous toucher, apportant ainsi une dimension supplémentaire à leur profondeur impressionnante. Ces créations enveloppantes nous introduisent dans un monde artistique plein d’émotions intenses et de réflexions sages. «Animant des paysages allégoriques, l’œuvre de Saad Nazih nous saisit à la fois par son opacité et son expression suggestive. Entre l’explicite et l’énigmatique, ses toiles nous transposent dans un monde fictif, aux confins de l’imagination et de la prédiction. À l’intérieur de ses paysages obscurs, les objets-symboles surgissent comme des rebus matérialisés, ressuscitant des images enfouies. Oeuvre-miroir, Monoscape reflète un imaginaire intime où pensées et vécus s’immiscent dans des scènes aux aspects surréels»,  explique la critique d’art Hannah Hartz.  Pour elle, au fil de leur progression artistique, les peintures se débarrassent des détails inutiles et se transforment en paysages épurés. Elles mettent en vedette l’harmonie recherchée entre forme et texture, récit et composition. En jouant avec le vide et son pouvoir évocateur, les contours s’estompent pour laisser émerger des formes de plus en plus abstraites, évoquant ainsi une atmosphère mystérieuse et suggestive. «Décliné en nuances monochromes, le Noir devient la teinte emblématique agissant comme matrice silencieuse et apaisante. Rendant toute son éloquence à la substance-même de la peinture, Monoscape nous donne à voir l’échange tacite entre l’artiste et son œuvre, la transition de l’image mentale vers la représentation picturale. Le monde révélé par Saad Nazih se déploie dès lors dans un espace suspendu, cosmique, se constituant depuis des fragments multiples», poursuit-elle. Et si dans un monde où la société moderne nous pousse à une course effrénée vers le matérialisme et la superficialité, Saad Nazih, lui, se distingue en valorisant l’importance des petits plaisirs simples de la vie. Pour lui, la peinture n’est pas qu’une simple pratique artistique, c’est un refuge où il trouve la paix et la sérénité nécessaires pour préserver la pureté de son âme et sublimer le quotidien. A travers ses œuvres, on ressent une profonde connexion avec la solitude intérieure de l’être humain.

Décès de l’artiste plasticienne Annie Moundzota à Brazzaville

Décès de l’artiste plasticienne Annie Moundzota à Brazzaville

DISPARITION. Annie Moundzota N’dieye, artiste plasticienne, nous a quittés. Elle est décédée le 8 septembre au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, au Congo, comme nous l’avons appris récemment. Cette triste nouvelle plonge le monde de l’art congolais dans le deuil et touche profondément de nombreux artistes, dont Rhode Makoumbou, qui lui était particulièrement proche. « Je garde d’elle de nombreux souvenirs marquants de nos expositions collectives couronnées de succès au Congo, au Gabon, en France et en Belgique, au début des années 2000 », a-t-elle confié avec émotion. Née à Brazzaville en 1967, Annie Moundzota N’dieye a été formée à l’École de Poto-Poto et à l’atelier de Trigo Piula, avant de se faire un nom sur la scène artistique nationale et internationale. Ses œuvres, qui ont été exposées à Brazzaville, New York, Washington, Limoges, Lyon, Besançon, Libreville et Bruxelles, représentaient « le vécu de la femme africaine à travers l’effort, la beauté, la maternité et l’amour. Son travail, à la fois réaliste et cubiste, se distingue par un chromatisme puissant, une créativité personnelle et un exotisme naturel », selon la revue Africultures, dédiée aux arts et à la culture africains et leurs diasporas. Annie Moundzota N’dieye a reçu de nombreuses distinctions, notamment le Prix de la Promotion Féminine à Brazzaville en 1994 et le Prix du Crédit Lyonnais à la 7e Biennale des Arts Bantous en 2002. La veillée mortuaire se tient actuellement à Brazzaville, à l’adresse suivante : Rue Bofili, 7. Mazala, Moukondo (Agence Océan du Nord). Martin Kam/Starducongo

7e Salon International d’Art Contemporain de Tanger : L’édition de toutes les promesses et tous les défis

7e Salon International d’Art Contemporain de Tanger : L’édition de toutes les promesses et tous les défis

La ville du Détroit accueillera la 7ème édition du Salon international d’art contemporain du 23 au 30 septembre 2024 avec un programme riche et varié autour du thème « La Pureté».  Initiée par l’Association Plume d’Afrique, cette manifestation culturelle d’envergure internationale s’apprête à renouer avec le succès de ses précédentes éditions.  Au programme : une exposition d’art contemporain qui réunira plus de 50 artistes des quatre coins du monde, des ateliers, des conférences, des performances, des workshops,  des visites guidées, des soirées poétiques et des concerts de musique.  Cette édition aura comme invité d’honneur : Le Royaume du Bahreïn. Prévue à Borj Al Hajoui au cœur de l’Ancienne Medina de Tanger ainsi qu’à la galerie Mohamed Drissi, la 7e édition du Salon international d’Art contemporain de Tanger (SIACT) se veut la vitrine de toutes les tendances actuelles de l’art contemporain d’ici et d’ailleurs. Pour  cette édition,  l’évènement revient avec force et propose de découvrir les œuvres de plus de 50 artistes, toutes générations et tous styles confondus, issus des quatre coins du Monde.  «Cette fois-ci, tous les styles et les techniques seront de la partie. De la figuration à l’art conceptuel en passant par l’abstraction, l’art brut, l’expressionnisme le fantastique et l’insolite, toutes les tendances artistiques seront représentées. Et les techniques aussi: médiums, supports, à l’huile, à l’aquarelle, à l’acrylique,  mixte et collage, mais également des sculptures en marbre, en bronze, en fer, en bois, en matériaux composites et de récupération,  mosaïques…», précise à ce propos Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique et fondateur du Salon. Le mot d’ordre de l’édition ?  «La pureté». Chargée de symboles, ce septième anniversaire du SIACT  fera le tour d’horizon des défis esthétiques de la création plurielle, notamment dans le rapport entre le style et le contenu de chacune des œuvres exposées. Mais en dehors des catégorisations esthétiques, la manifestation entend mettre en valeur les échanges et les négociations entre les différents artistes qui président à la création et à son devenir. Du Maroc, pays hôte de ce Salon, au Royaume du Bahreïn,  invité d’honneur de cette édition, en passant par la France, la Hollande, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis d’Amériques, le Liban, l’Inde, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Cameroun, Madagascar…. l’évènement confirme cette année son statut de rendez-vous incontournable de l’art sur les plans national et international mais aussi sa bonne santé en termes de diversité de programmation. «Les artistes que nous avons retenus pour cette 7e édition du Salon prévalent, chacun dans son domaine, quelle que soit leur appartenance générationnelle, par leur apport au plan de la recherche plastique comme à celui des réalisations. Ont été donc sélectionnés des artistes abstraits, semi-abstraits, figuratifs, des sculpteurs, des calligraphes, des artistes photographes, des vidéastes, et des artistes tous azimuts, qui s’inscrivent dans différents mouvements et tendances et qui attestent un dynamisme créatif évident», explique la plasticienne française Monique Latouche, commissaire du Salon. Parallèlement à l’exposition d’art, plusieurs visites guidées sont prévues au profit des étudiants des différentes écoles de Tanger, et ce dans le but de sensibiliser les jeunes à l’art et à ses multiples formes. Mais pas seulement ! Ce Salon privilégiera aussi le concept de la parole peinte à travers des soirées dédiées à la poésie et au slam sur divers thèmes, notamment en rapport avec la pureté. L’événement sera aussi l’occasion de passer de bons moments dans la détente avec des concerts de musique animés notamment par le maître de la musique Andalouse Omar Mettioui et son orchestre,  ainsi que le Mâalem Abdellah El Gourd Boulkheir, maître incontestée de la musique Gnawa…entre autres surprises réservées dans ce moule. Le programme de cette édition comprendra aussi des tables rondes, des ateliers et des workshops que dirigeront une poignée d’artistes venus de divers horizons. «Nous tenterons à travers cette édition de démontrer que nous pouvons intervenir comme une structure artistique performante. Le but de notre action est de modifier l’idée de l’art, loin des procédés stéréotypés, mais aussi de mettre l’art au croisement d’autres univers comme la musique, la poésie, la vidéo ou encore le slam…Ceci donne lieu à un nouveau statut de l’art basé sur les valeurs de la proximité et de l’accessibilité, composant ainsi une masse critique optimale», ajoute à ce propos  Abdelfattah Bellali. Bref, cette nouvelle édition s’annonce comme une nouvelle fête de la création et se profile comme un espace de rencontre où les passionnés d’art, les professionnels, les artistes, les écoles d’art, les collectionneurs et le grand public sont les bienvenus. Et des découvertes picturales, des dialogues artistiques, seront au rendez-vous, dans une véritable communion.

Maroc/Œuvre de la plasticienne Laila Benchekroun. L’univers de la réalité poétique

Maroc/Œuvre de la plasticienne Laila Benchekroun. L’univers de la réalité poétique

L’univers de l’artiste-peintre et photographe animalière Laila Benchekroun évoque irrésistiblement ce mot de Cézanne: «L’art est une harmonie parallèle à la nature!». Personnalité riche et simple, bien qu’elle possède le sens de la matière picturale et du geste, marque son émotion attachée à la nature et la poéticité de l’univers dans une vibration et un enchevêtrement pluri-énergique de larges touches colorées. Jonglant avec plusieurs techniques, cette ex-professeure de sciences naturelles, qui vit et travaille à Casablanca, aborde divers thèmes selon une dynamique tout à fait personnelle et ô combien organique. La bonté et la confiance sont monnaie courante chez Laila. On les découvre aisément. La chaleur intérieure se conjugue aux lumières et éblouissements qu’elle déploie dans son travail. Indubitablement, ceci évoque une vision singulière et tout à fait personnelle, et pas uniquement des accidents. Il s’agit de mettre en lumière le patrimoine immatériel marocain dans toutes ses splendeurs et de protéger la culture marocaine, dans son acception la plus large, du spectre de la perte et de l’oubli. Car, sinon, selon l’artiste, c’est nous tous, Marocains et citoyens du monde, qui avons tout à perdre à les voir disparaître.  «L’guerrab», « les ksours», « les minarets», «Les fontaines», « les oasis», « Les Medinas», « Les parures amazighes»… Face à l’usure du temps, ils voient leur pérennité menacée par les défis de l’urbanisation et de la mondialisation, d’une part, et la mutation que vit la société marocaine, d’autre part. Il est aujourd’hui urgent de sensibiliser les citoyens et les décideurs aux menaces qui pèsent sur ce patrimoine et d’agir pour revaloriser ces éléments fondateurs de la culture marocaine. C’est une priorité pour l’identité du pays, mais aussi une grande opportunité qui se présente. Voici en gros le message que Laila Benchekroun souhaiterait livrer à travers ses œuvres figuratives diversifiées. A la manière d’une magicienne, Laila crée aussi des compositions abstraites souvent étonnantes pleines de poésie, mais toujours envoûtantes. Elle  apparaît avec ses séries d’œuvres comme une artiste qui prend du plaisir à peindre comme en attestent les coulures de la matière et les changements de rythme dans la gestualité: tantôt pondérée et sobre, tantôt lyrique et déchaînée. De ce procédé créatif cherchant un équilibre entre la nécessité du contrôle et le défi de l’impromptu se dégage une grande sérénité et zénitude. Pour Laila, l’art est essentiel mais trouve surtout valeur dans l’échange entre la réalisation picturale et la réaction du récepteur. Ainsi la lecture de ses tableaux provoque, chez les passionnés d’art, un effet de lâcher-prise sur le conventionnel et qu’ils éprouvent un certain plaisir en y trouvant leurs propres références et repères d’appartenance, tout en se surprenant à y voyager librement. Les grandes lignes de ces dialectiques de l’attraction des consciences permettent de concilier l’intention pour soi et le statut conféré par autrui. Ainsi, examiner les œuvres de notre artiste-peintre, de ce point de vue, nous permet d’apercevoir les conditions de production, de diffusion, de réception des œuvres figuratives et d’y exercer un esprit critique. Et l’on demeure toujours fasciné par la quintessence de ses formes abondantes. Bref, dans l’univers de Laila Benchekroun, il s’agit d’une expérience profonde que celle de se sentir emportée et guidée par l’inspiration créatrice. Tout à coup, le figural s’efface et sa sensibilité s’éveille. Elle devient elle-même spectatrice de la toile naissante qui prend forme et s’épanouit sous ses yeux. Ayoub Akil   La passion des beaux clichés d’animaux Laila Benchekroun est une photographe animalière au talent confirmé. Parfaite amoureuse de la nature, elle arpente les forêts du Maroc, d’Afrique et partout dans le monde pour obtenir de beaux clichés d’animaux. Elle partage ainsi sa passion de la photographie avec celle du monde vivant, particulièrement des forêts, des lacs et des réserves, entre autres milieux naturels. Elle aime autant le chemin à parcourir que la cible qu’elle veut atteindre. «Ce que j’aime, c’est partir de rien et, si je cherche à obtenir une photo, les émotions que provoque cette recherche sont aussi belles et satisfaisantes que la réussite de la photographie. Ainsi, il faut parfois attendre plusieurs semaines ou un mois avant de réussir à faire la photo que l’on souhaite, mais cette attente et cette patience ont autant de valeur que le résultat!», indique Laila Benchekroun.  Pour elle, une photo, ce n’est pas simplement appuyer sur le déclencheur, c’est un long travail en amont, qui décuple les émotions et le plaisir d’y arriver. Je suis toujours dans cette phase d’apprentissage et d’imagination de l’image avant de l’obtenir. C’est ainsi que l’on arrive à la photo que l’on souhaitait». Conclut-elle.  

Bénin. Le Festival des Masques ancre davantage Porto-Novo sur la carte culturelle mondiale

Bénin. Le Festival des Masques ancre davantage Porto-Novo sur la carte culturelle mondiale

Du 2 au 4 août 2024, Porto-Novo a mis en lumière la richesse des traditions des masques sacrés et profanes, tant du Bénin que de la sous-région, à l’occasion de la première édition du Festival des Masques. Selon l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD), cette célébration a attiré près de 40 000 visiteurs de diverses nationalités en trois jours, renforçant ainsi l’attractivité de la ville en tant que destination touristique majeure. L’enthousiasme et l’engagement exceptionnel des participants ont été manifestes à travers Porto-Novo, contribuant au succès de ce nouveau rendez-vous international.  Du premier au dernier jour de cette première édition du Festival des Masques à Porto-Novo, la diversité et la beauté des célébrations ont été mises en lumière par une palette extraordinaire d’activités. Les places Migan, Abessan et Lokossa, véritables cœurs vibrants de Porto-Novo, ont accueilli plusieurs animations ayant mis à l’honneur des masques sacrés et profanes du Bénin et de certains pays d’Afrique ainsi que des groupes de musique traditionnelle. Les concerts en plein air ont rassemblé des foules nombreuses sur l’Esplanade de l’Assemblée nationale où des musiciens béninois ont animé les lieux et fait résonner des rythmes de chez nous sous les étoiles. En parallèle, un colloque scientifique international a enrichi le festival en offrant un espace de réflexion et d’échanges montrant comment les traces du Vodun ont façonné les identités et impacté les sociétés post-esclavage. Le 4 août 2024, la Grande procession des masques a constitué le point culminant du Festival. Le long du boulevard lagunaire, s’est déroulé un spectacle éblouissant de couleurs, de sons et de mouvements chorégraphiés. Cette parade, colorée par des masques sacrés et profanes, a révélé la splendeur et la diversité des traditions béninoises. Les spectateurs ont été captivés par une succession de parades variées où chaque masque, méticuleusement ouvragé et richement décoré, raconte une histoire unique, ancrée dans notre patrimoine artistique et culturel. Le Gouvernement exprime sa profonde gratitude à l’égard de tous les participants qui ont contribué à faire de ce festival une réussite. Les artistes, artisans, bénévoles, opérateurs économiques et visiteurs ont joué chacun un rôle crucial dans la célébration de cet événement exceptionnel. Leur passion et leur dévouement ont assuré que chaque moment du festival soit imprégné de joie et d’authenticité. Pendant trois jours, la capitale béninoise s’est transformée en un spectacle à ciel ouvert, où chaque coin de rue a dévoilé une nouvelle facette de l’expressivité culturelle du Bénin. Avec un tel succès, le Festival des Masques à Porto-Novo s’impose désormais comme un événement annuel majeur. Le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts et la mairie de Porto-Novo encouragent chacun à participer à l’édition de 2025 qui promet d’être encore plus riche et plus spectaculaire.

Formation artistique : Rhode MAKOUMBOU attendue à Brazzaville pour un stage destiné aux enfants

Formation artistique : Rhode MAKOUMBOU attendue à Brazzaville pour un stage destiné aux enfants

ARTS. L’artiste peintre congolaise Rhode Bath-Schéba Makoumbou se rendra en septembre prochain à Brazzaville, où elle animera un stage de formation artistique destiné aux enfants. Dans un bref message adressé à notre rédaction, l’artiste, dont les œuvres mettent en valeur les activités sociales de la femme africaine, précise que ce stage se déroulera au centre culturel « ESPACE-MAK », situé au 10 Rue Mpoutou, dans le quartier Mansimou, arrondissement n°8 Madibou, à l’OMS. Initiée à la peinture par son père, le peintre David Makoumbou, Rhode Bath-Schéba Makoumbou s’est réellement engagée dans l’art à partir de 1989. « La variété de ses toiles s’illustre dans un style nettement africain (inspiré de l’art statuaire traditionnel), mais également influencé par les courants réaliste, expressionniste et cubiste », peut-on lire sur le site de l’artiste. Depuis 2002, Rhode Makoumbou a créé de nombreuses sculptures en matière composite, représentant des métiers villageois en voie de disparition. Cependant, c’est à partir de 2003 qu’elle a entamé une carrière internationale marquante, exposant ses magnifiques sculptures à travers le monde entier. Originaire du Congo Brazzaville, la talentueuse artiste se considère comme une archiviste de la mémoire sociale et culturelle de l’Afrique en général, et du Congo en particulier. Lauréate du « Grand Prix des Arts et des Lettres » décerné par le Président de la République du Congo en décembre 2012, Rhode Makoumbou a été élevée au grade d’Officier de l’Ordre du Dévouement Congolais en 2013 par le Président Denis Sassou N’Guesso. Martin Kam