An1 CNSP/Diplomatie : Le Niger reprend progressivement sa place dans le concert des Nations
La gouvernance diplomatique du CNSP a été marquée par la normalisation des relations du Niger avec ses partenaires et l’affirmation de la souveraineté nationale. Ainsi, la grande majorité des pays et institutions ont repris leur coopération suspendue au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023. Dans le sillage de la levée des sanctions de la CEDEAO et de l’UMOA, des institutions financières telles que la Banque mondiale, le FMI, la Banque africaine du développement ont annoncé le financement d’importants programmes en faveur du Niger. Les nouvelles autorités nigériennes dans la droite ligne de l’affirmation de la souveraineté avaient donné 72 heures à la Coordinatrice de l’ONU, Louise Aubin pour quitter le territoire national. Cela parce que, expliquaient-elles, des entraves sont mises en place par le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres en vue de contrarier la participation du Niger à la 78ème Assemblée Générale de l’organisation qui a eu lieu en septembre à New York. « Le gouvernement décide d’ordonner à l’Ambassadeur, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies, son excellence madame Louise Aubin de prendre toutes les dispositions utiles pour quitter Niamey sous soixante-douze heures », avait écrit le Ministère des Affaires étrangères dans un communiqué en date du 11 octobre 2023. Cette décision avait été prise alors que la France avait entamé, fin septembre 2023, le retrait de ses bases militaires du sol nigérien après près de deux mois de bras de fer avec les nouvelles Autorités nigériennes. Il s’en est également suivi le retrait des militaires américains. Niamey avait dénoncé des accords militaires jugés illégaux ou contraires aux intérêts du pays. En même temps, les Autorités du CNSP multipliaient les initiatives pour faire revenir le pays sur la scène internationale sur la base d’une coopération de confiance et de respect mutuel. Et c’est très vite que les nouvelles Autorités sont admises dans les rencontres et autres foras internationaux. Dès novembre 2023, le Niger signait son retour sur la scène internationale au 1er Sommet Arabie Saoudite – Afrique qui avait lieu le 10 à Riyad, en présence effective du Premier Ministre de la Transition nigérienne Ali Mahamane Lamine Zeine. Il était aux côtés de plusieurs Chefs d’État et de Gouvernement africains qui ont fait le déplacement pour participer à cette rencontre placée sous le thème « Développement et prospérité ». C’est donc seulement après un peu plus de trois mois que le Niger est de retour sur la scène internationale. « Le Niger est de retour », disait justement le Premier Ministre Ali Mahamane Lamine Zeine qui avait estimé qu’avec sa participation à ce sommet, le Niger referme la parenthèse de l’autarcie dans laquelle la CEDEAO, l’ONU et l’UA avaient voulu le placer en décidant de l’exclure de ses instances. Face à la résilience de sa population et l’intransigeance de ses dirigeants sur les questions de souveraineté et de respect mutuel dans les partenariats, le Niger a aussi réussi plusieurs autres victoires diplomatiques dont la reconnaissance de son Gouvernement issu du coup d’État militaire du 26 juillet par la Commission de Vérification des pouvoirs de l’Assemblée Générale des Nations Unies. En effet, suite à l’examen de la question portant sur la représentation du Niger aux travaux des Nations Unies, l’Assemblée Générale avait entériné, le 20 décembre 2023, la décision de reconnaître les représentants du Gouvernement du CNSP comme uniques et légitimes représentants du Niger à l’ONU. Il y avait eu auparavant une reconnaissance tacite de la légitimité du CNSP par la CEDEAO même lorsqu’elle l’avait appelé au dialogue en proposant sa médiation. Sur un tout autre plan, l’Organisation des Nations Unies annonçait, le 15 novembre 2023, la reprise de ses vols humanitaires au Niger afin de pouvoir acheminer des produits médicaux ou évacuer des personnes malades ainsi que des personnels humanitaires. Le Niger a renforcé ses relations avec certains partenaires traditionnels: la chine, la Turquie, l’Iran ou la Russie. Ce dernier pays a envoyé des équipements militaires de pointe et des formateurs. La solidarité de certains voisins et pays amis s’est manifestée au moment le plus fort de l’embargo injuste de la CEDEAO. Dans sa lancée de la reconquête de la souveraineté, le Niger a annoncé son retrait de la CEDEAO dans un communiqué conjoint avec le Burkina et le Mali. Ces 3 pays ont créé la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel qui vise à mener une lutte commune contre le terrorisme et les menaces potentielles d’agressions armées ou extérieures. La première rencontre au sommet de cette Organisation, tenue à Niamey le 06 Juillet 2024, a permis aux dirigeants des trois Etats d’acter la création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, tout en confirmant le retrait irrévocable de leurs pays de la CEDEAO. ANP
Niger. Orano risque de perdre l’exploitation de l’uranium d’Imouraren
Le Niger a notifié à Orano la fin de ses droits d’exploitation de l’uranium dans la mine d’Imouraren à partir du 19 juin, selon Bloomberg. Les autorités nigériennes jugent le projet de développement de l’entreprise française « insatisfaisant ». Cette décision intervient après la relance officielle du projet par Orano mardi dernier. La société française détient une participation majoritaire dans le gisement d’Imouraren, considéré comme l’un des plus importants au monde. Le reste des parts (33,35%) est contrôlé par la société nigérienne Sopamin SA. Orano avait déjà reçu un premier avertissement, mais n’a pas réussi à répondre aux exigences des autorités nigériennes. Si le permis d’exploitation est révoqué le 19 juin, il s’agira d’un coup dur pour le groupe français, qui est l’un des principaux producteurs d’uranium au monde.
Le Niger dénonce les multiples violations des accords relatifs à l’exploitation du pétrole nigérien et la prise d’otages de ses citoyens par le Bénin
Le gouvernement nigérien a dénoncé ce jour les multiples violations des accords liant le Niger et le Bénin concernant le transport du pétrole brut nigérien via le pipeline reliant les deux pays. Les autorités nigériennes accusent également le Bénin d’avoir pris en otage cinq de leurs ressortissants, des cadres de la société WAPCO-Niger. Le Niger rappelle que le transport du pétrole brut nigérien par le pipeline vers le Bénin est régi par trois accords principaux signés en 2019. Ces accords stipulent clairement que le fonctionnement du système de transport ne peut être entravé pour quelque motif que ce soit, même en cas de conflit entre les deux pays. Or, depuis le 26 juillet 2023, le gouvernement béninois, sous la présidence de Patrice Talon, a multiplié les obstacles au bon fonctionnement du pipeline. Le premier navire devant charger le brut nigérien à partir de la plateforme de Sémé a été empêché d’entrer dans les eaux territoriales béninoises en mai 2024. En outre, les autorités béninoises ont expulsé des inspecteurs nigériens du terminal de chargement de Sémé et ont récemment enlevé cinq cadres de WAPCO-Niger. Ces derniers sont accusés, sans aucune preuve, de « planification d’actes d’atteinte à la sûreté de l’Etat du Bénin ». Le gouvernement nigérien condamne fermement ces actes qu’il qualifie de « provocations » et de « pièges » visant à pousser le Niger à la faute. Il exige la libération immédiate et sans conditions de ses ressortissants et appelle le Bénin à respecter ses obligations contractuelles. Le Niger se déclare déterminé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour obtenir la libération de ses citoyens et défendre ses droits et intérêts vitaux. Le pays pointe également du doigt la présence de bases françaises « subversives de déstabilisation » sur le territoire béninois, à proximité de la frontière nigérienne. Enfin, le Niger appelle la République Populaire de Chine, partenaire stratégique dans l’exploitation du pétrole nigérien, à prendre ses responsabilités et à s’engager à respecter l’ensemble des clauses contractuelles.
Bénin: Accusé de servir de base arrière aux terroristes de l’attaque de Boni, le pays s’enfonce dans une crise diplomatique avec le Niger
Le Premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine, a jeté un nouveau pavé dans la mare des relations tendues entre le Niger et le Bénin, en affirmant que les assaillants qui ont attaqué la base militaire nigérienne de Boni le 20 mai dernier étaient venus du territoire béninois. Cette accusation, formulée lors d’une conférence de presse ce samedi à Niamey, vient en réponse aux propos du président béninois Patrice Talon, qui avait accusé le président du CNSP, le général Abdourahamane Tiani, d’avoir refusé de recevoir un émissaire portant un message pour lui. M. Zeine a réfuté les accusations de Talon, expliquant en Hausa : « Quand il dit que le président Tiani a refusé de recevoir son émissaire, son ministre du Pétrole, ce n’est pas un refus. En réalité, le chef de l’État était occupé. Il présidait ce jour-là une réunion du conseil de sécurité au sujet de l’attaque meurtrière que les terroristes en provenance du Bénin ont menée sur notre base militaire de Boni. » AES
Le Burkina Faso s’apprête à devenir la 4ème économie de la zone CFA dépassant le Mali
Le Burkina Faso est sur le point de devenir la quatrième économie de la zone CFA, dépassant le Mali et se rapprochant des puissances économiques régionales comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Cette progression s’accompagne d’une décision historique : le pays, aux côtés du Mali et du Niger, s’apprête à quitter le franc CFA, symbole de l’héritage colonial français. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le PIB du Burkina Faso devrait atteindre 21,9 milliards de dollars en 2024, contre 20,3 milliards en 2023. Cette croissance place le pays devant le Mali, dont l’économie, malgré une augmentation à 21,6 milliards de dollars, recule à la cinquième place de la zone CFA. L’abandon du franc CFA par le Burkina Faso, le Mali et le Niger marquera un tournant majeur dans l’histoire économique de la région. Cette décision, bien que son impact précis sur le PIB reste à évaluer, symbolisera la volonté des pays de s’affranchir d’un système monétaire perçu comme un vestige de la colonisation. Les détails de la nouvelle monnaie commune aux trois pays n’ont pas encore été dévoilés. Cependant, la perspective d’une nouvelle ère économique suscite l’espoir d’une plus grande autonomie et d’une meilleure maîtrise de leur destin économique pour ces nations. Malgré l’ascension du Burkina Faso, la Côte d’Ivoire conserve sa position de leader économique de la zone CFA. Avec une croissance soutenue alimentée par ses projets pétro-gaziers, le pays devrait franchir le cap des 100 milliards de dollars de PIB en 2026, pour atteindre 109 milliards de dollars en 2027. L’avenir de la zone CFA reste incertain, mais la décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger d’abandonner le franc CFA ouvrira la voie à de nouvelles perspectives et à une potentielle reconfiguration des équilibres économiques de la région.
Le Mali obtient 150 millions de litres de gasoil du Niger : Un accord de partenariat crucial pour l’alimentation des centrales électriques du pays
Dans le cadre d’une coopération renforcée entre le Mali et le Niger, les deux pays ont finalisé un accord de partenariat portant sur la vente de 150 millions de litres de gasoil au Mali. Cet accord, signé ce mardi 16 avril 2024 à Koulouba, permettra d’alimenter les différentes centrales électriques du pays et de contribuer ainsi à la sécurité énergétique du Mali. La signature de cet accord est une étape importante dans le renforcement des relations bilatérales entre le Mali et le Niger, deux pays aux destins liés. Cette initiative s’inscrit également dans la dynamique de l’Alliance des États du Sahel (AES), dont les deux pays sont membres actifs. Le Président de la Transition, Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA, a salué la coopération exemplaire entre le Mali et le Niger, tout en encourageant les Ministres de l’Énergie des deux pays à poursuivre leurs efforts pour une meilleure intégration énergétique régionale. Ces 150 millions de litres de gasoil seront destinés à la société Énergie du Mali (EDM-SA) pour alimenter les différentes centrales électriques du pays. Cet approvisionnement permettra de garantir une production d’électricité stable et fiable, contribuant ainsi au développement socio-économique du Mali. Cet accord de partenariat entre le Mali et le Niger est un exemple concret de coopération Sud-Sud au service du développement durable. Il témoigne de la volonté des deux nations de travailler ensemble pour le bien-être de leurs populations respectives. La signature de cet accord met en lumière le rôle crucial de l’AES dans la promotion de la coopération énergétique régionale. L’Alliance joue un rôle essentiel dans le développement de projets énergétiques structurants et dans la facilitation des échanges d’énergie entre ses pays membres. Cet accord de partenariat entre le Mali et le Niger constitue une avancée majeure pour la sécurité énergétique du Mali et pour le développement de la coopération régionale dans le domaine de l’énergie.
Le Niger et les Pays-Bas relancent leur coopération dans les domaines de l’hydraulique, de l’assainissement et de l’environnement
Le Colonel Maizama Abdoulaye, Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement du Niger, a reçu hier matin en son cabinet Son Excellence Monsieur Paul Tholen, Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Niger. Cette rencontre marque la reprise officielle de la coopération bilatérale entre les deux pays, après une interruption suite aux événements du 26 juillet 2023. La délégation néerlandaise, composée de conseillers et d’experts, est en visite de travail au Niger du 16 au 19 avril 2024. Cette visite vise à relancer la coopération dans les domaines de l’hydraulique, de l’assainissement et de l’environnement, des secteurs clés pour le développement durable du Niger. Les discussions entre le Ministre Maizama Abdoulaye et l’Ambassadeur Paul Tholen ont porté sur l’ensemble des activités du ministère et notamment sur le Programme de Planification Stratégique pour la Gestion Durable des Ressources Naturelles de la Vallée du Niger 2022-2027. Ce programme, financé par le Royaume des Pays-Bas depuis 2022, vise à la régénération des ressources naturelles, à la restauration des terres dégradées et à la création d’emplois pour les communautés bénéficiaires. L’Ambassadeur Paul Tholen a réaffirmé l’engagement des Pays-Bas à soutenir le Niger dans ses efforts de développement durable. Il a annoncé que son équipe tiendra des séances de travail avec les experts du ministère pour formuler des propositions concrètes permettant la relance des activités précédemment suspendues. Le Ministre Maizama Abdoulaye a assuré le diplomate néerlandais du soutien du Gouvernement du Niger pour la reprise et la mise en œuvre efficiente des activités menées par le Royaume des Pays-Bas au Niger.
Retrait du Mali de la CEDEAO : Le Gouvernement met en place un comité de pilotage pour une gestion optimale des impacts
Le Gouvernement malien a tenu ce jour 11 Avril une rencontre inaugurale du Comité interministériel de pilotage du processus de gestion des impacts du retrait du Mali de la CEDEAO. Cette rencontre, qui a enregistré la participation d’une vingtaine de membres du Gouvernement, avait pour objectif d’orienter, d’harmoniser et d’examiner les actions liées à la gestion des impacts de ce retrait, tout en préservant les intérêts du pays. Plaçant les populations au cœur de ses préoccupations, le Comité a procédé à une revue approfondie des différents secteurs prioritaires de développement du pays. Cette analyse a permis d’identifier les défis, les enjeux et les opportunités liés au retrait du Mali de la CEDEAO. Les discussions ont également porté sur la mise en place de mécanismes de coordination efficaces aux niveaux ministériel et technique. Ces mécanismes permettront d’assurer un retrait apaisé et de garantir la continuité des services essentiels. Un chronogramme de travail assorti d’activités prioritaires a été élaboré à cet effet. Le Comité a également souligné l’importance de coordonner les actions avec les pays membres de l’Alliance Sahel (AES) en vue de mener des négociations concertées et harmonisées avec la CEDEAO.