Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V: Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l’artiste musicien Binham Quimor
REPORTAGE. Le Théâtre Mohammed V à Rabat a récemment accueilli une soirée culturelle et artistique dédiée à la Guinée-Bissau, dans une belle ambiance festive et colorée, s’inscrivant dans le cadre de la célébration du 51e anniversaire de l’indépendance de ce pays situé sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest. Placée sous le thème : «Vivons notre diversité dans la cohabitation pacifique – Vivons la Guinendade dans la diversité», cette célébration coïncide, cette année, avec le centenaire de la naissance d’Amílcar Lopes Cabral, père de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, et fondateur de la nation bissau-guinéenne, a déclaré d’emblée l’ambassadrice de la Guinée-Bissau, Mme Filomena Mascarenhas Tipote. La diplomate a saisi cette occasion pour rappeler que le Maroc, qui a soutenu la Guinée-Bissau dès le début de sa lutte pour l’indépendance, a accueilli cette grande figure africaine de la lutte pour l’indépendance sur son sol. Hommage à Amílcar Lopes Cabral, père de l’indépendance bissau-guinéenne et cap-verdienne «Un fait important, mais méconnu de beaucoup aujourd’hui, est que Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V a accordé à Amílcar Cabral un passeport diplomatique marocain. Cela lui a permis de mener d’intenses activités diplomatiques à l’échelle internationale », a-t-elle poursuivi avant de saluer la qualité de l’amitié, de la fraternité et de la coopération entre la République de Guinée-Bissau et le Royaume du Maroc. Revenant à l’événement, qui a réuni ce soir-là plusieurs membres de la communauté bissau-guinéenne au Maroc et leurs invités, dont le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, et des diplomates de plusieurs pays, l’ambassadrice Filomena Mascarenhas Tipote a insisté sur le fait que «la Guinée-Bissau est un carrefour de peuples et une terre merveilleuse, bénie par la nature». Un pays aux 80 îles, présenté en ce haut lieu de rayonnement artistique et culturel «à travers la musique, la danse et les costumes qui reflètent la mosaïque d’ethnies de la Guinée-Bissau». Le public, qui a pu apprécier une exposition de pagnes traditionnels guinéens dans le hall du Théâtre Mohammed V, a également assisté à des performances du groupe culturel «Netos de Bandim» et de l’artiste musicien Binham Quimor. Expression vivante de la richesse et de la diversité culturelle de la Guinée-Bissau, l’ensemble «Netos de Bandim» a offert une magnifique prestation avec des chorégraphies et des sonorités uniques. Il est à rappeler que ce groupe s’était déjà produit lors de la précédente soirée bissau-guinéenne. C’était à la salle Bahnini de Rabat, dans le cadre de la célébration de «Rabat, capitale de la culture du monde islamique pour l’année 2022», une initiative de l’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO). Cette prestation avait déjà captivé le public r’bati, venu aussi nombreux qu’à cette récente soirée. Binham Quimor a également fait forte impression lors de la soirée, enflammant comme il sait le faire le public qui reprenait en chœur certains de ses morceaux. Des compositions qui ne sont pas passées inaperçues. Comme l’a souligné l’ambassadrice dans son allocution, les chansons de cette star bissau-guinéenne «évoquent l’amour inconditionnel pour leur patrie et l’espoir renouvelé d’une Guinée meilleure, pour son peuple et pour tous ceux qui ont choisi la Guinée-Bissau pour y vivre». Des thématiques qui touchent particulièrement les Guinéens, épris d’amour pour leur pays et sensibles aux rythmes suaves que l’artiste insuffle à ses compositions. Enfin, les invités et participants ont été conviés à un buffet mettant à l’honneur la gastronomie guinéenne, une belle occasion qui a ravi de nombreuses papilles, permettant ainsi de découvrir les spécialités culinaires uniques de la Guinée-Bissau. Alain Bouithy
Congo/REGARD SUR LE PASSÉ. L’Orchestre ORPHÉE JAZZ – 1961
RETRO. Créé vers la fin de l’année 1961, l’expérience de son chef OPHELE a été exaltante. L’orchestre a un support solide dans le milieu des ressortissants de Boundji et bénéficie particulièrement des apports techniques du talentueux guitariste Silvère Tsamas (évoluant également à la Fonction publique de l’état) D’ailleurs les répétitions de l’orchestre se tenaient chez lui. ORPHÉE JAZZ avait un style vraiment national dans les dissonances et les rythmes traditionnels, ce qui faisait de lui, l’orchestre le plus populaire de l’arrondissement 5 Ouenze à Brazzaville. Ses musiciens avaient réussi à former une équipe homogène et performante qui a permis la réalisation d’œuvres très appréciées : – Ophele (chef d’orchestre) – « Musulman » – Champroux – Deky ,(chant) – Pierrot- Nieckis (guitare lead et rythmique) – Francis Bitsoumanou « Celi Bitshou » (guitare basse,) – Loveline puis Domsis (percussions) Silvère Tsamas et Vital Balla (clavier et clarinette). En étant en osmose avec les mélomanes enthousiastes de Ouenze pendant les concerts populaires, et en faisant monter la fièvre de la rumba et parfois des rythmes tradi-modernes ces musiciens hissent le groupe à son véritable sommet. Puis les deux disques du groupe à l’image de la flamme qui l’habitait. « Phaté Marconi, le producteur musical français, a fait ses meilleures ventes en 1967 avec les quatre titres populaires ci-après : « Eugenie » – « Ba panzi sango » – « Carême » et « Ma Yolande » que nous écoutons ; L’exil du chef d’orchestre Ophele , au Nigéria, précipite la mort de l’orchestre incapable de se maintenir. Clément Ossinondé
USA. LE STANDARDISTE (in memoriam BENNY GOLSON : 25 janvier 1929 – 21 septembre 2024)
DISPARITION. 95 ans est un bel âge pour tirer sa révérence, surtout pour un souffleur qui aura passé la majeure partie de sa vie à jouer de belles mélodies. Son SON au saxophone ténor était aussi doux que sa voix souvent entendue pour introduire les musiciens et les morceaux. GRAND compositeur, arrangeur et instrumentiste, BENNY GOLSON a enrichi la musique de répertoires (Song books) avec des morceaux devenus des classiques. Chacune de ses compositions porte le label de STANDARD. Souriant, abordable, toujours tiré à quatre épingles, il était l’archétype d’un professionnel qui avait du respect pour son métier qu’il exerçait avec AMOUR et PASSION. En 2006, j’ai été privilégié de participer à l’une de ses MASTERCLASS à l’UNESCO en compagnie d’autres GEANTS tels que BILLY COBHAM, PATRICE RUSHEN, ABRAHAM LABORIEL, etc. De cette belle rencontre, il reste quelques rushes poussiéreux. Si JOHN COLTRANE crachait du feu au ténor, BENNY GOLSON l’éteignait avec sa douceur en interprétant des ballades. « I REMEMBER CLIFFORD », l’une de ses célèbres compositions, porte sa plus belle signature sur les plans mélodique et lyrique. AMOUR, RESPECT et GRATITUDE. Thanks DAD for your legacy. Safe transition. Par Nysymb Lascony
L’Association marocaine de la musique andalouse inaugure sa saison culturelle 2024-2025 avec un concert exceptionnel
CONCERT. Sous le thème « Le patrimoine musical marocain : Odyssée des influences régionales au cœur de la richesse culturelle marocaine », l’Association marocaine de la musique andalouse (AMMA) annonce le lancement de sa saison culturelle 2024-2025 avec un événement musico-culturel prestigieux. Ce concert inaugural se tiendra le vendredi 13 septembre 2024 au Palais du Méchouar de Casablanca, sous l’égide du Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en partenariat avec Casablanca Events et Animation, la marque territoriale Wecasablanca, et avec le soutien de la Loterie Nationale, indique-t-elle dans un communiqué. Cette manifestation musico-culturelle promet d’être une célébration immersive du patrimoine musical traditionnel marocain. L’événement mettra en vedette le prestigieux Orchestre Andalou de Fès, dirigé par le grand maître Mohamed Briouel, accompagné de la talentueuse chanteuse et chercheuse Majda El Yahyaoui et de la prodigieuse Chaimae Imrane. Le programme inclura des morceaux de musique andalouse, du Melhoun, des chansons du répertoire marocain du Nord et du Samaa, offrant ainsi un voyage musical au cœur de la richesse culturelle marocaine. Les convives de l’Association Marocaine de la Musique Andalouse seront immergés dans une expérience musicale vibrante, explorant les rythmes et les couleurs de la culture marocaine à travers ses racines et ses dérivées. Depuis sa fondation, l’AMMA s’est engagée à préserver et promouvoir le patrimoine musical marocain à travers des initiatives culturelles qui célèbrent son authenticité et sa diversité. Malgré son jeune âge, l’AMMA a su dynamiser la scène musico-culturelle casablancaise en organisant des événements exceptionnels avec des artistes nationaux et internationaux, contribuant ainsi à la découverte et à l’exportation de la musique marocaine comme ambassadeur universel de la culture marocaine. « La Loterie Nationale consacre l’intégralité de ses revenus à des actions sociales et solidaires. Elle contribue ainsi au développement du paysage économique et social marocain, notamment par son soutien à la promotion de la culture. »Déclare la Société de Gestion de la Loterie Nationale (SGLN). « En lançant cette nouvelle saison culturelle, nous réaffirmons notre engagement envers la préservation et la célébration du patrimoine musical marocain. Notre objectif est de faire rayonner la richesse de notre musique traditionnelle sur la scène nationale et internationale à travers des expériences artistiques qui reflètent la grandeur et l’unicité de la culture marocaine. » annonce Madame Fatima Mabchour, Présidente Fondatrice de l’Association Marocaine de la Musique Andalouse.
LA CLASSE AU BOUT DES DOIGTS (in memoriam Russel Malone : 8 novembre 1963 – 23 août 2024)
DISPARITION. Il avait l’élégance et la prestance d’un PLAY-BOY, la dimension musicale d’un génie et la facilité gestuelle des LEGENDES. Ses solos lui garantissent son entrée au HALL OF FAME. RUSSEL MALONE, guitare virtuose et surdoué de jazz, a tiré sa révérence. il a inscrit son nom dans le registre des MAITRES. MERCI ! Nysymb Lascony
Marrakech: Oasis Festival 2024 – La dernière danse
Oasis Festival dévoile le line-up complet des artistes conviés pour la huitième édition du festival qui se déroule du 6 au 8 septembre 2024 à Marrakech. Le festival marocain de musiques électroniques confirme aussi qu’il fera un break en 2025, pour revenir sous un tout nouveau format en 2026. Cinq nouveaux artistes ont confirmé leur venue pour la première fois au Oasis festival, complétant ainsi une affiche 2024 déjà particulièrement alléchante et variée, avec des noms comme Amine K, Anz, Driss Bennis, Haai, Jungle, Joy Orbison, Laurent Garnier, Nooriyah, Sama’ Abdulhadim, TSHA, et bien d’autres. Dans cette dernière salve de noms, on retrouve le DJ/producteur de Manchester Interplanetary Criminal, qui a récemment contribué au revival de la scène garage britannique par la fraîcheur de ses sons et de ses pistes mixant allégrement ferveur old-school et esprit neuf. Tout aussi spatialement connecté, le Néerlandais Interstellar Funk s’est rendu populaire par son parcours de digger chez les meilleurs disquaires d’Amsterdam et son goût pour les sonorités analogiques/synthétiques singulières et cosmiques. Enfin, l’Autrichien basé en Angleterre Salutea su dynamiser sa house-garage euphorisante, avec un mélange raffiné de basses ronflantes, de kicks énergiques et d’accroches vocales riches en émotion. Autre nouveau-venu majeur à l’affiche, le Franco-Palestinien Sotusura vient se rajouter à l’affiche de la très attendue nouvelle scène concoctée le dimanche par Jyoty et Rinse FM, où l’on retrouvera outre Jyoty, GЯEG, Blck Mamba et Toccororo. DJ, producteur et boss de label, Sotusura s’est engagé depuis un certain temps déjà dans le développement de ses propres événements (session micros ouverts, show radios, etc.) à l’échelle régionale, ce qui rend sa présence et son désir de briser les barrières physiques et musicales encore plus réjouissante. Bien entendu, Oasis Festival continue à mettre en scène les talents locaux en verve sur la scène Pool Stage, programmée par Somnii, un collectif agissant justement pour la promotion des artistes nord-africains. La selector marocaine Whoskenzaest donc elle aussi conviée à rejoindre un line-up qui n’en est que plus impressionnant, avec Driss Bennis aka OCB, GJ Leith, Guedra Guedra, Polyswitch, Retro Cassetta, KOSH live et Yaya. Depuis presque dix ans, Oasis a été la destination festivalière ultime et la force directrice de tout le nouvel écosystème de festivals qui a éclos en Afrique du Nord. La dimension qualitative et défricheuse souhaitée par son équipe a constamment apporté un éclairage authentique sur la richesse et la diversité de la culture marocaine, de sa musique et de ses traditions, en accueillant des milliers de fans aventureux de musiques à venir partager des instants de danse (« Dance Somewhere Different » !) et de découvertes. Fondé en 2015, Oasis a été un vecteur essentiel de la venue des meilleurs artistes mondiaux de musique électronique pour la première fois dans la région, tout en jouant la carte des nouvelles sonorités de demain et en mettant en avant la florissante et grandissante scène locale. De façon presque logique – comme il s’avère que l’édition 2024 d’Oasis sera la dernière sous ce format – le festival revient donc cette année sur ses terres d’origine de Marrakech, après deux ans sur la route, avec le duo d’éditions du Oasis : Into The Wild. Une occasion en or de découvrir l’un des spots préférés du festival : The Source Hotel, qui fournira avec ses jardins luxuriants, ses espaces de promenade aérés, ses piscines bleu azur et ses vues ébouriffantes sur les montagnes voisines de l’Atlas, le cadre parfait pour un millésime du festival pionnier de la musique électronique au Maroc que l’on devine spécial. Fondatrice et directrice du Oasis Festival, Marjana Jaidi précise : “Lors de la création de Oasis en 2015, nous nous sommes fixés la mission de créer une expérience de festival à Marrakech qui inciterait les gens à voyager, se connecter et élargir leurs horizons. Ce fut une aventure incroyable et nous sommes fiers du rôle clé que nous avons joué dans l’expansion florissante de la scène des festivals au Maroc. “Bien que nous soyons profondément passionnés par notre mission, nous voyons une occasion unique de dynamiser le paysage culturel marocain dans une nouvelle direction excitante. C’est pourquoi nous avons décidé de faire une pause en 2025 pour préparer cette prochaine aventure. L’esprit du Festival Oasis continuera de guider nos projets futurs, toutefois 2024 marquera la dernière édition du festival tel que vous le connaissez aujourd’hui. “À tous ceux qui ont dansé et célébré avec nous au fil des ans, merci d’y avoir insufflé une si belle énergie et contribué aux souvenirs inoubliables gravés à jamais dans l’histoire du festival. Cette dernière édition classique du Festival Oasis sera un moment emblématique à ne surtout pas manquer ! Rendez-vous en septembre”. Oasis Festival 2024 se déroule du 6 au 8 septembre 2024 à The Source, Marrakech.
RD Congo. Instant détente avec Fally Ipupa & René Soso Pembé dans « 207 »
Aya Nakamura aux J.O : Une prestation emblématique et un débat inutile
LIBRES PROPOS. Finalement la controverse autour de la participation d’Aya Nakamura aux Jeux Olympiques a fait beaucoup de bruit pour rien. Certains ont critiqué le choix de la chanteuse française la plus écoutée au monde, avançant qu’elle ne pouvait pas représenter la France. Pourtant, voir Lady Gaga (CHANTEUSE AMÉRICAINE) souvent critiquée pour sa grande vulgarité, ouvrir le bal des chanteurs n’a pas semblé poser problème à ces mêmes personnes. Simplement pour ce fait, l’argument qui consistait à privilégier une certaine « fibre patriotique », comme si les Jeux Olympiques étaient des jeux nationaux et non internationaux, ne tient pas debout. Il est temps de reconnaître que la musique et la culture évoluent. Aya Nakamura, avec ses chansons qui résonnent aux quatre coins de la planète, incarne une partie vibrante et moderne de la culture française. La polémique autour de sa prestation était donc non seulement injustifiée, mais elle reflétait aussi une étroitesse d’esprit face à la diversité culturelle Disons clairement les choses, c’était(c’est) du racisme exacerbé. Sur tous les plans, je ne suis absolument pas fan d’Aya Nakamura, mais je reconnais qu’elle est un symbole de la France Moderne. Lorsque j’ai vu la garde républicaine accompagner Aya Nakamura lors de sa prestation à l’ouverture des J.O ce vendredi 26 juillet, j’y ai vu plus qu’une simple performance musicale. C’était un symbole fort qui signifie simplement qu’Aya Nakamura, c’est aussi la France. Elle représente une génération dynamique, multiculturelle et innovante. Finalement, elle a bien fait d’interpréter ses propres chansons, contrairement à la rumeur qui voulait qu’elle interprétât Édith Piaf. Si je devais retenir quelques réflexions à méditer sur cette prestation, je choisirais : 1- Évolution des Standards : La notion de ce qui est « approprié » ou « représentatif » évolue. Il est important de ne pas rester figé dans des standards dépassés. 2- Impact Global : Avec des millions de fans à travers le monde, Aya Nakamura met en lumière la scène musicale française sur la scène internationale. En tout cas, la prochaine fois que des débats surgissent sur qui peut ou ne peut pas représenter un pays, rappelons-nous que l’art et la culture sont en constante évolution. Aya Nakamura, par son talent et son influence, montre que la France est en mouvement, dynamique et ouverte sur le monde. Enfin, comment ne pas reconnaître que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en cours de diffusion au moment où j’écris ce post est assurément la plus belle cérémonie que je n’aie jamais vue. Joyeuse fête à la France, et joyeuses célébrations au monde entier ! Par Rodin Mouandzibi