RDC : ÇA SENT MAUVAIS…

RDC : ÇA SENT MAUVAIS…

INDISCRETION. Hier mardi 17 septembre 2024, le français Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies, a reçu dans ses bureaux la délégation de l’opposition congolaise composée du secrétaire général du FCC, du président de Lamuka et des émissaires de l’Ensemble pour la République et du cabinet de Denis Mukwege. Ils ont discuté sur la politique et la sécurité en République Démocratique du Congo. Il se trame quelque chose de mauvais derrière tous ces va-et-vient diplomatiques entre Kinshasa et les capitales occidentales. Comme si les décisions sur le destin du peuple congolais sont en train d’être prises sans lui et bien entendu contre lui. À ce sujet, mon opinion est très claire. Dans le tourbillon géopolitique actuel, les puissances qui dictent la loi au bureau des Nations Unies sont elles-mêmes partie prenante de la crise congolaise. Elles ne peuvent guère produire une solution au conflit congolais parce qu’en réalité elles sont les premiers bénéficiaires du chaos organisé en RDC. Ceci dit, prétendre aller résoudre le problème congolais à Bruxelles ( JKK) ou à New York ( délégation de l’opposition) constitue une grave erreur d’appréciation de la part des opposants congolais. C’est comme si on allait demander au pyromane du secours pour éteindre l’incendie qui brûle la Maison Congo…Bref tout comme en mai 1997, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Par Germain Nzinga

RD Congo. Les non-dits d’un communiqué…

RD Congo. Les non-dits d’un communiqué…

PARLONS-EN. Ce communiqué officiel de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) publié ce dimanche 25 août après-midi accuse le gouvernement de Kinshasa d’avoir violé ce dimanche son espace aérien. Plusieurs questionnements taraudent ma tête, dont quatre principaux : 1. Dans l’aviation, la souveraineté fait référence à la propriété de l’espace aérien . Autrement dit, à la compétence exclusive d’un État pour exercer ses pouvoirs législatifs, administratifs et judiciaires au sein de son espace aérien national. Quand l’AFC qui prétend libérer le Congo parle de son espace aérien, ne sous-entend-il pas qu’il a déjà érigé en pays indépendant et souverain le territoire qu’il a déjà conquis? 2. Ceci dit, quelles sont les réelles intentions politiques de Nangaa et sa bande? Changer le régime en RDC ou dépecer la RDC pour participer au vieux plan de balkanisation de la RDC en érigeant alors la partie Est en un pays autonome ? Rutshuru et Masisi sont-ils encore des territoires congolais ou sont-ils déjà érigés en un nouveau pays ? 3. « La deuxième réunion ministérielle entre la République démocratique du Congo et la République rwandaise, tenue ici à Luanda sous la médiation de la République d’Angola, a abouti à l’établissement d’un cessez-le-feu qui prendra effet à minuit le 4 août 2024 », avait annoncé la présidence angolaise. Notons tout de même que dans la soirée du même 4 août 2024 marquant ledit cessez-le-feu, un autre communiqué était signé par Corneille Nangaa pour annoncer que l’AFC ne se sentait pas concerné de près ou de loin par ce cessez-le-feu de M23. Comment alors expliquer que vingt jours plus tard l’AFC se serve du même cessez-le-feu de M23 pour invoquer son éventuelle violation ? On se perd en conjectures. 4. Le cessez-le-feu signé à Luanda le dimanche 4 août 2024 courait sur une durée de deux semaines. En termes clairs, son délai a d’ores et déjà expiré depuis le 18 août dernier. En cette date du 25 août, il est à considérer comme caduc. Cette amnésie volontaire et cette philosophie de “la fin qui justifie les moyens” me paraissent très périlleuses de la part d’un quidam qui prétend libérer le pays en se rangeant justement du côté de l’ennemi. Libre à Corneille Nangaa de prendre à témoin la communauté internationale qui semble bien être son parrain commanditaire ( nota bene : un communiqué officiel du Département d’Etat américain venait de lever avant-hier la condamnation à mort lui infligée par la justice congolaise) mais la communauté nationale reste circonspecte quant à sa démarche politique qui nous ramène au scénario politique de 1996-1997 avec quasi les mêmes acteurs internationaux et sous-régionaux et par voie de conséquence en prévision : les mêmes résultats d’enlisement et le même chaos politico-social dans lequel baigne déjà , depuis un quart de siècle, le Congo de Lumumba et de Kasavubu. Par Germain Nzinga

RD Congo. Au pays des scandales…

RD Congo. Au pays des scandales…

ACTE 1 Le séjour parisien des athlètes congolais a ouvert les yeux à beaucoup d’entre eux. Tel est le cas de Marcelat Sakobi Matshu, boxeuse professionnelle qui a représenté la République Démocratique du Congo aux Jeux Olympiques réclamant plus de 75.000$ qui ont été détournés par le Comité Olympique Congolais dirigé par un certain Amos Mbayo. « Le Comité Olympique International envoyait à Marcelat Sakobi 10.000$ chaque trimestre pendant 2 ans pour un total de 80.000 pour les 8 trimestres. Dans le 10.000$ il y avait une partie pour sa vie, une partie pour la location d’un camp d’entrainement afin de la permettre de bien peaufiner sa préparation et enfin une partie pour les soins de santé. Le comité Olympique National remettait à la dernière que 1.500$ pendant 3 trimestres sur le 8. A l’arrivée, la championne du Congo et d’Afrique avait perçue moins de 5.000$ sur les 80.000$ », révèle Godefroid Mwamba, opérateur sportif et Manager de Sakobi. ACTE 2 Dans l’affaire de 5 millions de USD débloqués pour la construction de la nouvelle prison en RDC, le projet daterait effectivement de 2019. Selon une source officielle, l’État a déjà décaissé 5 MILLIONS usd pour construire ladite prison. Le Vice-Ministre de la Justice sous le gouvernement Ilukamba, demande alors au constructeur de garder les fonds et d’attendre l’indication de la localisation de la construction. Toujours selon notre source, une année après, le constructeur traduit l’Etat en justice pour non localisation de l’endroit. “L’Etat a été alors condamné à lui payer des dommages et intérêts de 12 millions USD en plus de 5 millions USD déjà empochés”. D’autres ministres dont celui des finances de l’époque, doivent aussi s’expliquer. Voilà comment est pillé le Congo par ceux-là même qui sont censés le protéger… Par Germain Nzinga

Voici l’homme qui a sauvé la bibliothèque de Tombouctou (Mali)

Voici l’homme qui a sauvé la bibliothèque de Tombouctou (Mali)

Dans l’histoire des nations, il s’est vérifié qu’à chaque fois un envahisseur veut anéantir et soumettre un peuple, il s’attaque avant tout à sa mémoire et à sa culture. C’est ainsi que la bibliothèque d’Alexandrie riche de 500.000 livres en Égypte fut incendiée en -47 par les troupes romaines sous le commandement du général Jules Cesar. Une autre destruction culturelle non moins significative eut lieu lors de la bataille de Bagdad en 1258 lorsque les Mongols envahissent la ville et anéantissent les bibliothèques, jetant les livres dans le fleuve Tigre. Plus récemment encore en Afrique, plus précisément au Mali où l’on a vu des hordes des terroristes venues de la Libye, vouloir prendre contrôle du Nord du Mali et raser tout ce qui en représentait le mémoriel et le culturel. La cité antique de Tombouctou se trouvait sous les missiles et les canons de Daech, du pseudo Etat islamique, et c’était un pan de l’humanité qui risquait de disparaître comme hier les grands Bouddhas de Bamiyan ou les mausolées et les manuscrits en Afghanistan et en Irak où la fureur obscurantiste s’est souvent doublée d’une visée bassement mercantile, le trafic illicite des antiquités et autres objets culturels étant considéré comme une source de revenus non négligeable. Dans cette célèbre et historique cité malienne, il s’est trouvé des hommes et des femmes pour cacher, protéger et sauver les précieux trésors que recèle Tombouctou et qui ont traversé les siècles avec bonheur. Abdel Kader Haïdara que vous voyez en photo est un de ces héros qui ont failli perdre la vie pour soustraire aux groupes terroristes des milliers de parchemins et de palmyres, ces joyaux légués par les érudits musulmans d’hier, sauvegardant ainsi « l’encre des savants ». Il n’est l’ombre d’aucun doute que le Malien Abdel Kader Haïdara est un héros de la lutte contre l’obscurantisme religieux et contre l’effacement de la mémoire de nos peuples africains. Gageons que son courage suscite tant d’autres imitateurs parmi divers pays africains ! Par Germain Nzinga

Les secrets de l’histoire du Congo

Les secrets de l’histoire du Congo

RETRO. Le 8 août 1960, juste un mois et 18 jours après l’indépendance, Patrice-Emery Lumumba signa un Accord secret avec Kwame Nkrumah, un accord portant création des États-Unis d’Afrique du Congo et du Ghana. D’autres nations africaines étaient appelées à rejoindre cette république confédérale, notamment la Guinée de Sékou Toure, le Mali de Modibo Keita et les négociations étaient en cours pour élargir jusqu’à l’Égypte de Nasser ce nouvel état confédéral qui aurait comme capitale : Leopoldville ( actuel Kinshasa). L’armée de ce nouvel état devrait rassembler les combattants des pays membres auxquels se joindraient les militaires noirs américains qui avaient été injustement dégradés et chassés de US Army. Pour votre rappel, suite à une injustice publique contre un militaire américain noir, Marcus Garvey venait de lancer un mouvement idéologique “ Back to Africa” ( Retour en Afrique) qui rallia plusieurs afro-américains. Et ces militaires noirs américains qui avaient combattu au Vietnam devaient former un contingent des grands officiers de l’Armée confédérale du Congo et du Ghana. C’est là où les ennuis de Lumumba commencent. Cette nouvelle république confédérale veut être renforcée par des guerriers afro-américains. Dubois qui était le secrétaire général du congrès panafricain avait alors eu une information d’un membre de services secrets américains, information d’après laquelle cette décision de former un pareil État confédéral doté d’une armée était éminemment anti-occidentale et que cet homme à la base de ce projet ne devrait plus vivre. Quant à lui, Lumumba avait compris avant tout le monde que la survie de la RDC dépendait de son insertion dans une république confédérale pour en être la force motrice. Aux yeux de Lumumba, si le Congo n’élargissait pas ses frontières et devenir la force motrice de ce nouvel ensemble politique, les décideurs occidentaux de 1885 reviendraient pour le dépecer comme on le voit aujourd’hui. La vie d’une nation est une continuité historique. Nous sommes en train de continuer une histoire que nous ignorons. Nous ne savons même pas qui nous sommes. Pourtant un peuple doit être acteur de son histoire et nous, nous ne connaissons pas les ressorts de cette histoire. Et aucun leader congolais ne peut maîtriser la politique actuelle du Congo s’il ignore les causes profondes qui ont conditionné la crise vécue depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Ce jeudi 8 août nous rappelle un référent historique de grandissime valeur. Germain Nzinga

RDC – RWANDA : ce triste jeu du chat et de la souris

RDC – RWANDA : ce triste jeu du chat et de la souris

PARLONS-EN. Le rideau venait de tomber sur le face à face des délégations de la RDC et du Rwanda sous l’égide du président angolais. Qu’en dire? 1. La petite victoire diplomatique engrangée par la partie congolaise est d’avoir piégé Paul Kagame qui a toujours nié être l’agresseur du Congo et a manié sans cesse son narratif présentant le conflit Congolais comme opposant les congolais entre eux. La RDC en siégeant avec les officiels du gouvernement rwandais n’a donc plus le temps à perdre avec les proxy. Il met le Rwanda devant ses responsabilités historiques. D’autres part, en se présentant à la table de négociation et en posant dans son cahier des charges, des conditions humiliantes contre le peuple congolais, sans le savoir peut-être, le président rwandais ne cache plus sa boulimie politique et ses ambitions expansionniste. Il les met sur la place publique et se fait démasquer devant le regard ahuri de l’opinion publique mondiale. À l’instar de 36 stratagèmes chinois, la diplomatie congolaise a pu faire sortir le tigre du bosquet tout en le rendant vulnérable à long terme sur le terrain des juridictions internationales régissant les relations entre les nations. 2. Fort malheureusement, ces juridictions internationales qui devraient être impartiales penchent en faveur de la partie rwandaise dont elles ont choisi de couvrir crimes et massacres de masse durant un quart de siècle. Au lieu de désigner le mal par son nom, au lieu de citer nommément le M23, l’AFC ou tout simplement les Forces Rwandaises de Défense ( RDF) comme véritables causes de l’instabilité de la région interlacustre, la stratégie de Kagame et de ses maîtres impérialistes, a consisté à Luanda à ne mentionner que les FDLR comme forces négatives et responsables de l’insécurité régnant dans la région des Grands lacs. Ce qui est bien évidemment un mensonge grossier et une injustice historique que de rendre coupable un pays qui est agressé et qui a déjà perdu dix millions de ses citoyens. Autrement dit, on fait porter le chapeau à la RDC comme la cause principale de l’insécurité, dédouanant du coup le sanguinaire Paul Kagame de toute responsabilité. 3. C’est le lieu de redire ici que les depuis longtemps les FDLR dont devenues une simple coquille vide ne constituant plus du tout une menace sécuritaire contre le Rwanda. Au contraire depuis une décennie, Kigali a pratiquement récupéré ces FDLR dans ses rangs pour s’en servir comme supplétifs des RDF, comme épouvantail et fusible, toutes les fois que le Rwanda a besoin d’un prétexte pour déclencher la guerre en RDC. 4. La bourde du gouvernement congolais c’est d’avoir accepté le plan de neutralisation des FDLR. Cette acceptation est synonyme de la reconnaissance non seulement de leur existence en RDC mais de la collaboration entre ces anciens génocidaires et le pouvoir de Kinshasa. En acceptant de les neutraliser, Kinshasa avoue en d’autres termes sa mainmise sur les FDLR et par conséquent il conforte la thèse de Kagame, il crédibilise le faux prétexte de ce dernier et légitime son plan de lancer ses troupes militaires contre la RDC pour prétendre défendre ses frontières nationales qui n’ont jamais été menacées. 5. Ceci dit, quoi que fasse Kinshasa dans son effort de neutralisation des FDLR, l’arme diplomatique ne lui sera jamais favorable car Kigali poussera loin, très loin son narratif « imaginaire » pour exiger encore et encore des concessions à un pays déjà étranglé et essoufflé. À chaque nouvelle réunion programmée comme celle du 15 août prochain, il sera toujours demandé à Kinshasa de sacrifier un pan entier de sa souveraineté. Aujourd’hui Kigali exige le doigt, demain le bras puis plus tard tout le corps, à savoir tout le territoire national. Dans ce triste ballai diplomatique des dupes, dans ce sinistre jeu du chat et de la souris, tout y est sauf la sincérité des partenaires. La France, la Belgique, l’Union européenne et l’ONU qui ont salué ce soir la signature de ce texte savent exactement pour quel belligérant ils dansent. Les USA qui ont imposé unilatéralement la trêve humanitaire, exigent désormais un face à face entre le gouvernement congolais et l’AFC de Nangaa (c’est le mobile caché du point C du communiqué relatif à l’élaboration du plan de désengagement des forces) pour mieux porter un coup fatal à la RDC. Le seul point focal qui pourra dénouer l’écheveau de ce conflit est à chercher soit dans un chambardement radical des jeux d’alliances de Kinshasa qui se retournerait vers d’autres partenaires internationaux crédibles qui vont dans le sens de défendre ses intérêts vitaux. Soit encore dans la lueur d’espoir qui pourra poindre le 25 novembre 2024 prochain avec l’éventuel retour de Trump aux affaires. Retour qui serait synonyme de la neutralisation du plan de Bill Clinton exécuté à la perfection par tous les présidents démocrates qui se sont succédé à la Maison Blanche. Germain Nzinga

LUANDA : NÉGOCIATIONS RDC – RWANDA

LUANDA : NÉGOCIATIONS RDC – RWANDA

Alors que les négociations continuent sous la facilitation de l’Angola, la presse internationale divulgue les grandes lignes des conditions du Rwanda pour un retour définitif à la Paix en RDC. Face à la délégation congolaise, le Rwanda pose ses conditions : 1. Le brassage entre les différents groupes rebelles et les FARDC / police 2. Le partage des responsabilités avec le gouvernement congolais, le Rwanda veut avoir un oeil sur le ministère de la défense, de l’intérieur, de la communication, la sécurité , le renseignement, la gestion des minerais, les finances. 3. Le Rwanda réclame une administration conjointe avec la RDC sur toute la partie Est du Congo, du grand Kivu jusqu’au grand Katanga. 4. Le Rwanda veut que le kinyarwanda soit officiellement acceptée dans les établissements scolaires qui sont à l’est de la RDC. Au nom de la Paix, l’Angola accepte 2 des 4 conditions du Rwanda, mais c’est à la RDC de décider. Les négociations sont toujours en cours, la réponse de la délégation congolaise est attendue, affaire à suivre… D’après des révélations de la presse belge, notamment du journaliste Van Buren, au-delà du face à face de Luanda entre la RDC et le Rwanda, les USA par le canal du secrétaire d’état Antony Blinken a instruit Félix Tshisekedi de se préparer pour dialoguer également avec l’AFC de Corneille Nangaa. Est-ce du chantage derrière ces fuites de secrets de négociation ? Est-ce de la manipulation de l’opinion publique congolaise pour discréditer ses dirigeants ? Seules la position officielle du gouvernement congolais sur ce sujet et la publication du communiqué final conjoint de ce pourparler nous réserveront une réponse appropriée. Wait and see! Germain Nzinga

RDC : Le paradoxe des sanctions américaines…

RDC : Le paradoxe des sanctions américaines…

TRIBUNE. « L’AFC perpétue l’instabilité politique et un conflit meurtrier en exacerbant une crise humanitaire dans l’est de la RDC. Les États-Unis s’engagent à tenir pour responsables ceux qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC » annonce un communiqué du Département du Trésor américain. Ça parait si beau et si encourageant pour le pouvoir de Kinshasa et pour de nombreux internautes qui jubilent en prenant ces sanctions comme une victoire diplomatique mais moi personnellement je n’en suis pas convaincu. Pourquoi ? Toutes les analyses menées par de meilleurs spécialistes du conflit de la région des grands lacs tombent d’accord sur deux vérités de base. La première est que toutes ces rebellions de M23, AFC et Twiraneho etc. sont des simples prête-noms de l’armée patriotique rwandaise aux différents mouvements rebelles. Ces derniers sont armés, financés et téléguidés directement à partir de Kigali. La preuve? À chaque pourparler de paix de Luanda, Nairobi et tout dernièrement à Zanzibar ou à Kampala, ce n’est point Bertrand Bisimwa ni Corneille Nangaa qui se présentent autour de la table de négociation avec la RDC mais bel et bien les officiels du gouvernement rwandais. Bref, condamner M23 ou AFC qui sont des simples marionnettes ou des minables laquais aux ordres de Kigali, ça ressemble à s’attaquer aux lieutenants et aux exécutants sans vouloir toucher à leurs commanditaires qui sont connus de tous, notamment Paul Kagame et ses comparses qui tuent et opèrent des massacres de masse en RDC sans que le Département d’Etat américain ne lève le petit doigt. La deuxième vérité est plus douloureuse à accepter. Lorsque le département américain du Trésor a annoncé jeudi 25 juillet une série de sanctions visant une coalition de groupes rebelles congolais, il n’a pas été difficile de comprendre leur volonté de manipuler la vérité historique et de faire croire à l’opinion internationale que la guerre qui se déroule en RDC est un conflit congolo-congolais. Nous sommes en face d’une guerre de mots et d’une manipulation des faits qui vise à masquer la vérité profonde de cette guerre devenue pourtant une guerre INTERNATIONALE dans laquelle sont impliqués plusieurs pays et puissances occidentales. Le détail important qui a échappé aux yeux du citoyen lambda, c’est le fait que ces sanctions ne sont prononcées ni par le département d’état américain ni par la Maison Blanche mais bien par le Département du TRÉSOR américain dont la principale mission dans ses relations extérieures, est de diriger la politique économique et l’évolution de la situation économique nationale et internationale en élaborant des mesures nécessaires pour faire face aux événements touchant les marchés financiers. Ces sanctions sont à percevoir comme une proclamation de STATU QUO de la politique de prédation instaurée en RDC depuis 1996 via des pays sous-traitants dans la région des grands lacs. Déjà des chercheurs de renom notamment Honoré Ngbanda, Charles Onana, Pierre Péan et Patrick Mbeko nous ont éclairé la lanterne sur la guerre du Congo qui se veut un arbre qui cache la forêt. Quelle forêt? Il s’agit de la nébuleuse militaro-politique derrière le Rwanda dont les leviers de commande sont actionnés à partir de Washington. Le pyromane peut-il espérer éteindre le feu? Le coupable peut-il s’arroger le privilège d’être juge et partie? Je me le demande sincèrement… Mon avis est que ces sanctions sont un enfumage, un scénario par lequel Pilate se lave les mains pourtant ses ablutions politiques ne suffiront pas pour dissuader la condamnation à mort d’un peuple innocent. Ni la récente trêve humanitaire décidée unilatéralement par qui l’on sait, ni les soi-disant sanctions contre les petits fretins ne pourront améliorer le climat sécuritaire au Congo-Kinshasa. Rien de bon et d’efficace n’en sortira. Laissons cela aux rêveurs impénitents. Prenons-nous en charge nous congolaises et congolais pour pouvoir inventer résolument d’autres voies de pacification et de sécurisation de notre territoire national… Qu’on se le tienne pour dit! Par Germain Nzinga