ZOOM AFRIQUE : Pourquoi les Etats-Unis souffrent d’un « déficit de crédibilité » en Afrique

ZOOM AFRIQUE : Pourquoi les Etats-Unis souffrent d’un « déficit de crédibilité » en Afrique

En août, l’armée américaine a fermé sa dernière base militaire au Niger, qui a jugé « illégal » son accord de coopération militaire avec les Etats-Unis. En mai, l’Ethiopie a qualifié de « conseil non sollicité » le discours de l’ambassadeur américain sur ses affaires intérieures… le mécontentement et la méfiance des pays africains à l’égard des Etats-Unis vont bien au-delà de cas isolés. La perte de crédibilité de Washington se manifeste par une diminution de la perception positive du leadership américain sur le continent. Selon le dernier sondage Gallup sur la perception du leadership global, le taux médian d’approbation des Etats-Unis en Afrique, indicateur du soft-power du pays, est passé de 59% en 2022 à 56% en 2023. Parmi les quatre grand pays interrogés, les Etats-Unis sont les seuls à ne pas avoir vu leur image s’améliorer en Afrique en 2023. Malgré le rôle de premier plan joué par les Etats-Unis dans les affaires africaines, le déficit de crédibilité de Washington sur le continent persiste et même risque de s’accentuer dans certains cas. PROMESSES NON-TENUES Depuis le premier sommet Etats-Unis-Afrique sous l’administration Obama en 2014, les pays africains nourrissaient de grands espoirs quant aux promesses d’investissements américains. Pourtant, au lieu d’augmenter, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique ont considérablement diminué depuis lors. Selon le Bureau du recensement des Etats-Unis, le commerce entre le pays et l’Afrique, qui s’élevait à 113 milliards de dollars en 2010, s’est contracté à 67,4 milliards en 2023. Selon « Statista », une plateforme mondiale de données et d’intelligence économique, après un pic en 2014, soit 69 milliards de dollars, les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique en provenance des Etats-Unis ont chuté à 44,81 milliards de dollars en 2020 avant d’atteindre 56,29 milliards en 2023. En 2018, l’administration Trump avait lancé le programme « Prospective Afrique », qui visait à stimuler la croissance africaine via le commerce et l’investissement. Cependant, M. Trump, qui n’a jamais visité le continent pendant son mandat, a réduit le budget de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). En outre, l’aide américaine, souvent conditionnée aux soi-disants droits de l’homme, est pleine d’incertitude. « Alors que la réponse dirigée par les Etats-Unis au changement climatique, au financement du développement et à la compétition des grandes puissances semble continuer à favoriser le Nord mondial (…), cette promesse excessive et ce manque de résultats n’ont fait que renforcer la réputation bien établie selon laquelle Washington est un partenaire intrinsèquement peu fiable, voire hypocrite », a déclaré Cameron Hudson, Senior Fellow du programme Afrique au CSIS (Center for Strategic and International Studies), dans un rapport du CSIS. ARROGANCE ET DECONNEXION DES REALITES AFRICAINES Un épisode marquant du sommet Etats-Unis-Afrique de 2022 a été largement relayé : plus de 50 dirigeants africains ont été transportés en bus vers le lieu de la rencontre. Le président kényan, William Ruto, qui s’est indigné de cette réception peu protocolaire, a dénoncé l’incorrection consistant à « nous entasser dans des bus comme des écoliers ». « Le sommet Etats-Unis-Afrique (sera) un échec si les Américains ne traitent pas les Africains sur un pied d’égalité », selon Arikana Chihombori-Quao, ancienne représentante de l’Union africaine aux Etats-Unis, « historiquement, les Etats-Unis ont considéré l’Afrique comme leur ‘arrière-cour’ et ont pratiqué une discrimination raciale à l’encontre des Africains ». Outre l’arrogance affichée, l’approche américaine envers l’Afrique est caractérisée par une déconnexion profonde d’avec les réalités africaines. Selon le politologue bissau-guinéen Seco Cassama, les Etats-Unis ignorent complètement la réalité africaine : « ses traditions, ses civilisations imposent toujours leurs intérêts au-dessus de ceux des Africains ». M. Cassama a affirmé que l’initiative américaine est souvent une imposition qui ne respecte pas la réalité africaine. Prenons comme exemple la présence militaire des Etats-Unis au Niger. Selon l’analyse de données d’Olayinka Ajala, maître de conférences en politique et relations internationales à l’Université de Leeds Beckett au Royaume-Uni, en dépit de l’opération américaine qui a débuté en 2013, les activités terroristes et les décès n’ont cessé d’augmenter depuis 2014. En fait, le nombre d’attaques a augmenté de manière significative depuis 2018, lorsque les Etats-Unis ont ouvert la base aérienne 201 à Agadez, mettant en avant l’inefficacité des stratégies américaines, qui ne tiennent pas compte des réalités locales ni des sentiments des populations. INGERENCE ET IMPOSITION En septembre, trois citoyens américains impliqués dans une tentative de coup d’Etat en République démocratique du Congo ont été condamnés à mort par un tribunal militaire congolais. Un autre cas d’ingérence des Etats-Unis dans les affaires intérieures africaines. En mars 2023, lors de la visite de la vice-présidente américaine Kamala Harris en Afrique, Fred M’membe, président du Parti socialiste de Zambie, a accusé les Etats-Unis d’avoir orchestré des coups d’Etat, renversé plusieurs gouvernements et assassiné des dirigeants africains. « Aujourd’hui, un tel pays vient nous enseigner ce qu’est la démocratie ». Selon Ibrahima Diao, universitaire sénégalais sur les relations internationales, « dans la plupart de leurs projets d’infrastructure dans les pays en développement, les Etats-Unis imposent leurs valeurs démocratiques ». L’ingérence politique, un grand obstacle dans les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique, se manifeste par des moyens économiques. L’AGOA (Africa Growth and Opportunity Act), en tant que politique préférentielle unilatérale, est la pierre angulaire des échanges économiques des Etats-Unis avec l’Afrique. Les pays bénéficiaires doivent répondre à de nombreuses normes non économiques, telles que les réformes démocratiques, l’Etat de droit et la protection des droits de l’homme. Si un pays perd son éligibilité, il n’a recours à aucune procédure de règlement des différends. L’AGOA est ainsi devenue un outil important de l’intervention des Etats-Unis dans les affaires des pays africains. Le 1er janvier 2022, les Etats-Unis ont annulé les privilèges de l’Ethiopie dans le cadre de l’AGOA. En octobre 2023, les Etats-Unis ont soudainement annoncé que, en raison de problèmes liés aux droits de l’homme et à la démocratie, le Gabon, le Niger, l’Ouganda et la République centrafricaine seraient exclus de l’AGOA à partir du 1er janvier 2024. Les Etats-Unis utilisent leur statut de superpuissance et leur pouvoir économique pour intimider d’autres pays, dans un étalage d’autorité et d’arrogance qui offense l’Afrique, pointe le journal Herald du Zimbabwe,

Les créateurs de mode africains soutenus par le programme Creative Africa Nexus (CANEX) d’Afreximbank brillent à la Semaine de la mode de Paris

Les créateurs de mode africains soutenus par le programme Creative Africa Nexus (CANEX) d’Afreximbank brillent à la Semaine de la mode de Paris

Deux semaines après le grand succès de la première édition du salon Tranoï Tokyo qui s’est tenue au Japon les 4 et 5 septembre, plus de 20 marques de mode venues exclusivement de toute l’Afrique et de sa diaspora ont présenté leurs créations à la Semaine de la mode de Paris du 26 au 29 septembre au Palais Brongniart-Tranoï, dans le cadre de l’initiative CANEX Presents Africa d’Afreximbank. L’espace d’exposition scénographique dédié à Afreximbank a servi de vitrine à un large éventail de marques, dont Mafi d’Éthiopie, Adele Dejak du Kenya, We Are NBO et Katush, Doreen Mashika de Zanzibar et Emmy Kasbit, WUMAN et Bloke du Nigeria. L’Afrique du Sud était représentée par JUDY SANDERSON, David Tlale et Thebe Magugu, tandis que le Zimbabwe était représenté par Vanhu Vamwe. D’autres marques de qualité ont également pris part à l’évènement. Il s’agit notamment de The Cloth de Trinité-et-Tobago, d’Olooh et Kente Gentlemen de Côte d’Ivoire, de Christie Brown et Beyodoe du Ghana, de Late For Work du Maroc et Margaux Wong du Burundi. Le clou de l’événement a été un défilé très attendu, célébrant la richesse et la diversité des talents africains en matière de création. Organisé sous les colonnes majestueuses de l’emblématique Palais Brongniart, le défilé a marqué un moment historique dans le calendrier mondial de la mode. Le directeur artistique Jenke Ahmed Tailly, réputé pour son approche visionnaire, a orchestré un défilé de mode exclusif mettant en avant trois créateurs « designers » africains distingués, Sukeina, Lagos Space Programme et Thebe Magugu. Chacun a présenté des collections uniques incarnant l’essence de la créativité et de l’artisanat africains. Cette présentation a mis en évidence la synergie entre tradition et modernité, avec des créations allant de déclarations audacieuses et avant-gardistes à des pièces complexes d’inspiration culturelle. L’événement a fourni à ces créateurs une plate-forme puissante pour présenter leur œuvre d’art à un public international, confirmant ainsi l’influence croissante de l’Afrique sur la scène mondiale de la mode. Des textiles vibrants et des motifs complexes, aux silhouettes contemporaines et aux innovations durables, le défilé a capturé le riche patrimoine du continent et son approche innovante de la mode. Chaque créateur a donné vie à sa vision distincte, offrant une nouvelle perspective sur ce que représente la mode africaine au 21ème siècle. Commentant l’événement, Mme Kanayo Awani, Vice-présidente Exécutive d’Afreximbank, en charge de la Banque du Commerce intra-africain et de développement des exportations, a déclaré : « Nous sommes extrêmement fiers de l’impact croissant que nous avons sur les industries créatives et culturelles de l’Afrique grâce à l’initiative CANEX Presents Africa, qui continue à mettre en lumière les nombreux talents du continent. Ce moment est particulièrement significatif car il marque la première fois que trois de nos créateurs défilent sur la prestigieuse scène de la Paris Fashion Week- une étape qui n’a été possible qu’après des années de travail acharné et de concentration. En offrant à ces marques une plateforme exclusive pour présenter leurs créations et rencontrer des acheteurs internationaux, nous développons non seulement les secteurs créatifs du continent, mais nous renforçons également l’influence de l’Afrique dans le commerce culturel mondial ». Étant donné l’importance et des opportunités offertes par l’économie créative en tant que moteur clé du développement et de la création d’emplois, Afreximbank a lancé le programme Creative Africa Nexus (CANEX) pour faciliter le développement et la croissance des industries créatives et culturelles en Afrique et dans la diaspora. Le programme prévoit une gamme d’interventions financières et non financières pour soutenir la production, le commerce et l’investissement dans le contenu créatif en Afrique. CANEX Presents Africa offre aux créateurs de mode émergents une plate-forme de développement grâce au transfert de compétences, aux liens et aux partenariats, ainsi qu’aux opportunités d’accès au marché leur permettant de créer des entreprises financièrement durables et évolutives. La première édition de CANEX Presents Africa s’est tenu à Porto, au Portugal, en octobre 2021. À ce jour, 80 créateurs issus de 27 pays africains et de la diaspora ont bénéficié de l’initiative.

Congo/REGARD SUR LE PASSÉ. L’Orchestre ORPHÉE JAZZ – 1961

Congo/REGARD SUR LE PASSÉ. L’Orchestre ORPHÉE JAZZ – 1961

RETRO. Créé vers la fin de l’année 1961, l’expérience de son chef OPHELE a été exaltante. L’orchestre a un support solide dans le milieu des ressortissants de Boundji et bénéficie particulièrement des apports techniques du talentueux guitariste Silvère Tsamas (évoluant également à la Fonction publique de l’état) D’ailleurs les répétitions de l’orchestre se tenaient chez lui. ORPHÉE JAZZ avait un style vraiment national dans les dissonances et les rythmes traditionnels, ce qui faisait de lui, l’orchestre le plus populaire de l’arrondissement 5 Ouenze à Brazzaville. Ses musiciens avaient réussi à former une équipe homogène et performante qui a permis la réalisation d’œuvres très appréciées : – Ophele (chef d’orchestre) – « Musulman » – Champroux – Deky ,(chant) – Pierrot- Nieckis (guitare lead et rythmique) – Francis Bitsoumanou « Celi Bitshou  » (guitare basse,) – Loveline puis Domsis (percussions) Silvère Tsamas et Vital Balla (clavier et clarinette). En étant en osmose avec les mélomanes enthousiastes de Ouenze pendant les concerts populaires, et en faisant monter la fièvre de la rumba et parfois des rythmes tradi-modernes ces musiciens hissent le groupe à son véritable sommet. Puis les deux disques du groupe à l’image de la flamme qui l’habitait. « Phaté Marconi, le producteur musical français, a fait ses meilleures ventes en 1967 avec les quatre titres populaires ci-après : « Eugenie » – « Ba panzi sango » – « Carême » et « Ma Yolande » que nous écoutons ; L’exil du chef d’orchestre Ophele , au Nigéria, précipite la mort de l’orchestre incapable de se maintenir. Clément Ossinondé

Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique: « Il s’agit de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale»

Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique: « Il s’agit de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale»

ENTRETIEN. Avec plus 8000 visiteurs, 50 artistes participants, tous styles et générations confondus, plus de 18 pays avec comme invité d’honneur  Le Royaume du Bahreïn, la 7 e édition  du Salon international d’art contemporain de Tanger, tenue du 23 au 30 septembre 2024 à l’Espace culturel Borj El Hajoui, a remporté un franc succès sur tous les tableaux.  Le tout avec un programme éclectique concocté avec amourautour du thème « La pureté» : expositions, performances, ateliers, workshops, conférences,  concerts de musique…  Son fondateur Abdelfattah Bellali,  président de l’Association Plume d’Afrique,  initiatrice du Salon, revient sur les moments forts de cette édition et nous explique les tenants et les aboutissants de cet évènement d’envergure internationale.  Quelle a été la particularitéde cette 7e édition ? Abdelfattah Bellali: La principale particularité de cette 7e édition est que l’évènement a proposécette année un programme très riche où il y en avait pour tous les goûts.   Il y a eu d’une part les arts plastiques à travers une exposition collective qui a rendu compte des dernières productions artistiques, tous styles confondus, de divers horizons aussi autour du thème «La Pureté». D’autre part, nous avons organisé plusieurs ateliers, workshops, visites guidées et conférences débats. Pour les amoureux de la musique andalouse, nous avons eu le plaisir  d’accueillir le maestro de la musique andalouse Omar Metioui qui a proposé un voyage décoiffant au cœur du répertoire de cette musique millénaire.  Sans parler des diverses performances prévues in-situ lors de cette édition.  Enfin, nous avons eu  comme invité d’honneur pour cette édition le Royaume du Bahreïn avec une délégation cinq artistes désignéspar le Conseil des Arts de ce pays frère.  Nous avons en outre organisé  deux conférences-débats. La première a été présentée par l’écrivain et critique d’art Pr Ahmed El Fassi autour de l’art contemporain, ses défis, évolutions, diverses expressions. La deuxième conférence programmée lors de cette édition a été consacrée au thème « L’art au service de la civilisation maroco-andalouse» par le Professeur marocain  Dr Ahmed Aarab. Pourriez-vous nous présenter quelques artistes parmi les participants ? Nous avons eu parmi nous une artistes plasticienne française de renom Monique Latouche qui est aussi notre commissaire du Salon pour cette édition.  Toujours de France,  les artiste Pierrick Le Corre et le poète Pascal Derval qui ont  proposé une performance in-situ « Les couleurs et mots d’amitié»,  sans oublier  le couple de plasticiens Johanna et LahcenMahmoudi. Notre invité d’honneur, le Royaume du Bahreïn, a été représenté par la plasticienne DR Alma Maki qui a animé un workshop sur le thème « Les clés du succès », et les artistes Hamed Al Busta, Saeed Radhi et Nahla El kib.  Le Salon accueilli également les œuvres des plasticiens Yusuf Husen Gori et  RuchitaAnishTataria (Inde), Tom Teasly (Etats-Unis), Fabian Seiner (Allemagne),  Ronald Beijleveld  (Pays-Bas), sans pour autant parler des artistes marocains Laila Benchekroun, Karima Cheikh Felouss, LahcenFersaoui, entre autres. Il y a eu une performance de l’artiste marocain Mounir Benrkia qui a combiné peinture et musique Gnawa.  Les deux slameurs venus tout droit de Belgique, Abdelaziz Lahlou et Edmond Delvenne ont gratifié le public avec leurs textes d’une poéticité éclatante. Quid du thème de l’évènement «La Pureté». Pourquoi le choix de cette thématique et que symbole-t-elle ? Le choix du thème « La Pureté» est réfléchi à plus d’un titre. D’abord, la pureté dans sa connotation mystique qui renvoie à une démarche spirituelle dans la création artistique.  Nous considérons l’acte de peindre et de créer comme un acte de foi, profondément humain.  L’artiste dans l’âme est un être qui embrasse la spiritualité et qui relève d’un mysticisme profond. Les couleurs, les formes, les signes, deviennent un alphabet pictural qui donne lieu à des suggestions spirituelles, poétiques et même philosophiques. Ajouter à cela que les œuvres que nous avons retenues pour cette édition sont toutes inscrites dans cette logique de pureté.  Quels sont les différents objectifs de ce Salon ? Depuis sa fondation en 2017, le Salon International d’Art Contemporain de Tanger s’est assigné comme objectifs de célébrer l’art contemporain mondial dans ses splendeurs, présenter les dernières créations des différents artistes marocains et étrangers  participants et sensibiliser à l’art à travers des ateliers et des visites guidées, des tables-rondes, entre autres activités. Il s’agit également de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale etde favoriser les échanges et le dialogue entre différentes écoles et générations d’arts plastiques sur les plans national et international. D’oùvous est venue l’idée de créer ce Salon ? Les raisons de la création du Salon sont multiples dont la plus évidente est le fait que nous entendons mettre en place un rendez-vous culturel et artistique pluriel où les arts plastiques sont au croisement d’autres expressions artistiques telles que la musique, la poésie, le slam, la littérature, les sciences humaines, entre autres.  Il est question aussi de participer au rayonnement culturel et artistique que connaît le Maroc sur les plans local  et mondial depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de démocratiser l’accès à l’art et à la culture en proposant un événement gratuit au public marocain et étranger.  L’idée de créer ce Salon est le fruit d’une longue réflexion qui a duré plusieurs années depuis la fondation de notre association : trouver une manière de promouvoir les arts, soutenir les artistes et propager le goût. Le but du Salon est de favoriser les échanges entre les acteurs de l’art, qu’ils soient basés au Maroc ou à l’international, afin de stimuler la créativité et l’innovation dans ce domaine. Pourriez-vous nous en dire davantage sur la manière dont cette initiative contribue à dynamiser et enrichir le monde de l’art contemporain ? Le Salon International d’Art Contemporain de Tanger est un événement de premier plan visant à établir des partenariats solides et pérennes entre le Maroc, représenté par notre Association, et diverses entités culturelles, artistiques et diplomatiques étrangères. Cette initiative est très importante  pour favoriser l’échange culturel, encourager la collaboration internationale et promouvoir la diversité artistique. Au-delà de la simple mise en relation, ce salon ambitionne de créer des synergies dynamiques entre les artistes marocains

Congo/Lille -Grand Palais. Autour de l’oeuvre littéraire de Prince Malela-Soba

Congo/Lille -Grand Palais. Autour de l’oeuvre littéraire de Prince Malela-Soba

Ecrivain congolais, à la belle et féconde plume, Prince Malela-Soba est auteur de plusieurs ouvrages. « Nous étions jeunes et ambitieux », son premier livre, publié en 2021, lui ouvre le chemin difficile et personnel de l’écriture. S’en sont suivis, « De Brazzaville à Mbandza -Ngungu-Dans l’enfer de la guerre du Pool ». Puis, « Scène de ménage à Brazzaville » et « Orphée et Dorothée « , une romance à la congolaise, en mémoire des disparus du Stade d’Ornano de Brazzaville, en 2023. La même année, « Au nom du père » dans lequel Prince Malela-Soba évoque la mémoire de son père, M. Maurice Claude Maléla-Soba, éminente personnalité congolaise qui s’en est allée, le 18 novembre 2020, à Brazzaville. Une production où Prince Malela-Soba raconte, par ailleurs, le brillant parcours professionnel de son père qui a exercé, entre autres charges, la fonction d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Congo en RCA et Préfet dans le Département des Plateaux. Un Maurice Claude Malela-Soba dont Prince Maléla-Soba, dans la construction de sa vie, a tiré tant de choses. Tels l’intelligence active, la soif du savoir, l’ouverture d’esprit, l’attachement aux valeurs de la République et aux thèses humanistes. Maurice Claude Maléla-Soba, militant politique de gauche, dès sa jeunesse, sur les bancs du Lycée, se distinguait déjà par des idées de progrès, étayant l’espoir de profonde amélioration des conditions d’existence des Congolais par des théories anti-impérialistes qu’il débitait, sans complexe, devant ses collègues élèves, à la suspension des cours. Passée l’enfance, la jeunesse se poursuivant, Prince Malela-Soba s’est installé en France où il réside, depuis 2001, à Lille, dans les Hauts de France. Il y a suivi des Etudes supérieures de Lettres, avant de se lancer, dans le domaine de l’événementiel. Une discipline ardue, très prenante, qui accaparait, de longues journées, Prince Malela-Soba en ce qu’elle consistait à concevoir et promouvoir des évènements, tels les conférences, des concerts, des soirées festives. Heureusement pour Prince Malela Soba, cette filière, en dépit de sa complexité, était pleine d’atouts et de potentialités pour l’homme de culture qu’il est. Elle lui a permis d’être primé, depuis 2019, comme Président de l’Association « Les Congolais de Lille ». Association qui s’emploie à promouvoir la  » communauté congolaise de Lille et entreprend des actions de valorisation du Congo et des Congolais, par des remise de Prix, des conférences, dans l’agglomération lilloise et hors de son périmètre. Des ouvrages de Prince Malela-Soba, prédominent des caractéristiques des faits qui trouvent leur source dans la société congolaise qui l’a vu grandir. Et Prince Malela-Soba s’inspire de ces faits pour en tirer des enseignements. En clair, Prince Malela-Soba s’adresse à cette société pour tirer le meilleur d’elle et l’appeler à se détacher de la tentation du mal qui l’environne. Il interpelle les consciences congolaises sur l’absurdité de la guerre du 5 juin 1997 qu’a connue le Congo et a fait de milliers de victimes. Rappelle la valeur inestimable de la paix, le devoir qu’ont les hommes de toujours tout tenter pour préserver la paix. La culture Afro y a sa place. Prince Malela Soba lui rend hommage ainsi qu’à ceux et celles qui travaillent à sa promotion, aux fins de la transmettre de génération en génération. Tout ceci, mis bout à bout, Prince Malela-Soba est un écrivain mystère. Un écrivain à double faces. Il raconte, d’une part, ce qu’il a vécu. De l’autre, ce qu’il n’a pas vécu, mais que la société lui apprend. C’est là son mystère. Et c’est là que réside son avenir littéraire, riche de promesses. Lille-Grand Palais 25 août 2024 Ouabari Mariotti

Les secrets de l’histoire du Congo

Les secrets de l’histoire du Congo

RETRO. Le 8 août 1960, juste un mois et 18 jours après l’indépendance, Patrice-Emery Lumumba signa un Accord secret avec Kwame Nkrumah, un accord portant création des États-Unis d’Afrique du Congo et du Ghana. D’autres nations africaines étaient appelées à rejoindre cette république confédérale, notamment la Guinée de Sékou Toure, le Mali de Modibo Keita et les négociations étaient en cours pour élargir jusqu’à l’Égypte de Nasser ce nouvel état confédéral qui aurait comme capitale : Leopoldville ( actuel Kinshasa). L’armée de ce nouvel état devrait rassembler les combattants des pays membres auxquels se joindraient les militaires noirs américains qui avaient été injustement dégradés et chassés de US Army. Pour votre rappel, suite à une injustice publique contre un militaire américain noir, Marcus Garvey venait de lancer un mouvement idéologique “ Back to Africa” ( Retour en Afrique) qui rallia plusieurs afro-américains. Et ces militaires noirs américains qui avaient combattu au Vietnam devaient former un contingent des grands officiers de l’Armée confédérale du Congo et du Ghana. C’est là où les ennuis de Lumumba commencent. Cette nouvelle république confédérale veut être renforcée par des guerriers afro-américains. Dubois qui était le secrétaire général du congrès panafricain avait alors eu une information d’un membre de services secrets américains, information d’après laquelle cette décision de former un pareil État confédéral doté d’une armée était éminemment anti-occidentale et que cet homme à la base de ce projet ne devrait plus vivre. Quant à lui, Lumumba avait compris avant tout le monde que la survie de la RDC dépendait de son insertion dans une république confédérale pour en être la force motrice. Aux yeux de Lumumba, si le Congo n’élargissait pas ses frontières et devenir la force motrice de ce nouvel ensemble politique, les décideurs occidentaux de 1885 reviendraient pour le dépecer comme on le voit aujourd’hui. La vie d’une nation est une continuité historique. Nous sommes en train de continuer une histoire que nous ignorons. Nous ne savons même pas qui nous sommes. Pourtant un peuple doit être acteur de son histoire et nous, nous ne connaissons pas les ressorts de cette histoire. Et aucun leader congolais ne peut maîtriser la politique actuelle du Congo s’il ignore les causes profondes qui ont conditionné la crise vécue depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Ce jeudi 8 août nous rappelle un référent historique de grandissime valeur. Germain Nzinga

Miss Afrique du Sud: qu’est ce qui a poussé la candidate d’origine nigériane Chidimma Adetshina à se retirer de la compétition?

Miss Afrique du Sud: qu’est ce qui a poussé la candidate d’origine nigériane Chidimma Adetshina à se retirer de la compétition?

La candidate à l’élection de Miss Afrique du Sud, au cœur d’une polémique sur sa nationalité, s’est retirée du concours, expliquant avoir pris la décision pour sa sécurité et son bien-être et ceux de sa famille. L’annonce de Chidimma Adetshina sur Instagram est intervenue un jour après qu’une enquête préliminaire menée par le ministère sud-africain de l’intérieur a révélé que sa mère pourrait avoir commis une « usurpation d’identité » pour obtenir la nationalité du pays Arc-en-ciel. Mme Adetshina, étudiante en droit de 23 ans, a déclaré qu’elle était née à Soweto, un township proche de Johannesburg, et qu’elle avait grandi au Cap. Lors d’interviews accordées aux médias, elle a expliqué que son père était nigérian et sa mère sud-africaine d’origine mozambicaine… Lire la suite sur BBC

COME MOUTOUARI « KOSMOS » souffle ses 80 bougies ( 25 juillet 1944 – 25 juillet 2024 )

COME MOUTOUARI « KOSMOS » souffle ses 80 bougies ( 25 juillet 1944 – 25 juillet 2024 )

ANNIVERSAIRE. De génération en génération, les musiciens de l’orchestre Bantous de la capitale, s’évertuent à entretenir la flamme de la musique congolaise. En effet, Côme Moutouari « Kosmos  » qui assure depuis quelque années le leadership, commémore ses 80 ans ce 25 juillet 2024. La musique Bantous continue à devenir stable , depuis sa création, le 15 Août 1959, même, si les musiciens ont changé au fil du temps. La même démarche a survécu aux époques et générations : Jouer les musiques populaires du Congo et d’ailleurs et bien sûr la mère Rumba. Ainsi donc pour revenir à Moutouari Kosmos, notons que le 02 mai 1965, Les Bantous accueillent un très jeune chanteur. Il a été parrainé par le chanteur Célestin Kouka qui a suivi ses premiers pas en musique « Ebandeli ya mosala », sa première composition est tout un serment. Clément Ossinondé