Zone euro : l’économie devrait se redresser modérément en 2024, selon la DEPF

Après avoir échappé de peu à la récession fin 2023

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Après une faible croissance en 2023 (0,4%), l’économie de la zone euro devrait connaître une reprise modérée en 2024 (0,8%, selon la Commission européenne), selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances.

La croissance devrait se redresser en Allemagne (0,3% après -0,3%), s’accélérer en France (0,9% après 0,7%) et se modérer en Italie (0,7% après 0,9%) et en Espagne (1,7% après 2,5%). Les perspectives restent confrontées à des risques d’escalades géopolitiques qui pourraient déclencher une crise énergétique et des pressions inflationnistes.

D’après les explications de la DEPF, l’inertie de la croissance de la zone euro en 2023 (0,4% après 3,4% en 2022) découle essentiellement de la nette contraction de l’économie allemande (-0,3% après 1,8% en 2022).

« Cette contraction émane de la morosité du secteur industriel et des exportations, notamment vers la Chine. En revanche, les autres principales économies de la zone euro ont fait preuve d’une certaine résilience en 2023, avec une croissance modérée observée en France (0,7% après 2,5%), en Italie (0,9% après 4%) et en Espagne (2,5% après 5,8%) », souligne-t-elle.

Cette résilience s’explique par la dynamique du marché de l’emploi, l’atténuation des contraintes de l’offre, la modération des coûts de l’énergie et une diversification des sources d’approvisionnement, fait-elle remarquer dans sa note de conjoncture du mois de mars 2024 relevant toutefois que l’économie de la zone euro a échappé de peu à la récession fin 2023 (0% au T4 après -0,1% au T3), affectée par une inflation élevée, des coûts d’emprunt record et une demande extérieure faible.

Le repli de l’économie allemande (-0,3% après 0%) contraste, toutefois, avec une stabilisation du rythme de croissance en
Italie (0,2% après 0,2%) et une reprise en France (0,1% après 0%) et en Espagne (0,6% après 0,4%).

La situation économique demeure morose début 2024. L’activité du secteur privé de la zone euro poursuit sa contraction, comme
le montre l’indice PMI composite (49,2 en février après 47,9 en janvier). Le repli continu du secteur manufacturier (46,5 après 46,6) contraste, toutefois, avec une reprise des services (50,2 après 48,4). Parmi les pays membres, l’activité globale reste en recul en Allemagne (46,3 après 47,0) et en France (48,1 après 44,6) alors que la reprise se renforce en Italie (51,1 après 50,7) et en Espagne (53,9 après 51,5).

Par ailleurs, l’indice ESI du sentiment économique en zone euro a confirmé sa baisse en février (-0,7 point à 95,4), restant
relativement modéré.

Parmi les pays membres, l’ESI s’est détérioré en Italie (-1,6 point), en Allemagne (-0,6), en France (- 0,3) et en Espagne (-0,2).
Par secteur, la confiance a baissé dans les services (-2,4), le commerce de détail (-1,1), la construction (-0,8) et l’industrie
(-0,2) mais s’est améliorée pour les consommateurs (+0,6).

Le marché d’emploi reste dynamique. Le taux de chômage dans la zone euro a reculé à 6,4% en janvier, son plus bas historique, en repli de 0,1 point sur un mois et de 0,2 point depuis un an.

Parmi les grands pays membres, le chômage a baissé en Espagne (-1,4 point sur un an pour s’établir à 11,6% en janvier) et en Italie (-0,7 à 7,2%) mais a augmenté en France (+0,4 à 7,5%) et en Allemagne (+0,1 à 3,1%). Les entreprises continuent de se préoccuper de la pénurie de la main-d’œuvre.

L’inflation globale dans la zone euro poursuit sa modération (2,6% en février après 2,8% en janvier), en lien avec le repli des prix de l’énergie (-3,7% après -6,1%). De même, l’inflation sousjacente continue de s’apaiser (3,1% après 3,3%). La tendance baissière de l’inflation devrait se poursuivre. La BCE a abaissé ses prévisions d’inflation, à 2,3% en 2024 et 2,0% en 2025 (contre 2,7% et 2,1% respectivement dans ses projections de décembre et 5,4% en 2023).

Lors de sa réunion du 7 mars, la BCE a maintenu ses taux d’intérêt à des sommets pluriannuels, restant résolue à ramener l’inflation à son objectif de 2%. Le taux des opérations principales de refinancement est maintenu à 4,5%, son niveau le plus élevé depuis 22 ans, tandis que le taux de la facilité de dépôt est resté à son record de 4%.

La BCE attend une confirmation de la stabilité de la baisse de l’inflation avant d’envisager toute réduction de ses taux. Tout dépendra des données économiques à venir.

Par ailleurs, la BCE envisage d’accélérer la réduction de son bilan en permettant à certaines obligations arrivant à échéance dans le cadre de son programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP) d’être remboursées au second semestre 2024 (à hauteur de 7,5 milliards d’euros par mois).

Sur le marché des changes, l’euro s’échangeait à 1,08 dollar le 20 mars, en hausse de 1,2% depuis son creux mi-février (1,07) mais en baisse de 1,9% depuis son pic fin décembre (1,11).

Les fluctuations de la parité euro/dollar sont accentuées par des variations des anticipations en matière d’inflation et de croissance économique et leur influence sur la politique monétaire en 2024, en particulier sur l’ampleur et le timing des futures baisses des taux par la BCE et la Fed.

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