La ville de Fès a abrité du 11 au 12 janvier courant la sixième édition du Festival international de l’Afrique du Nord et des pays du Sahel, un événement pluridisciplinaire organisé par la Fondation Aman pour le développement durable.
L’édition de cette année, dont le coup d’envoi a été donné jeudi en fin d’après-midi, revêtait une importance particulière, comme l’a relevé la présidente de la Fondation, Mme Fatima Ouaza, dans une allocution de circonstance.
En effet, cette sixième édition a coïncidé « avec des festivités nationales liées à deux événements majeurs : le 80ème anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance et le Nouvel An amazigh», a-t-elle noté.
Le Nouvel An amazigh, un tournant historique dans la valorisation de la civilisation et de l’identité amazighes
Mme Fatima Ouaza
La décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de proclamer le Nouvel An amazigh comme fête nationale et jour férié a «constitué un tournant historique dans la valorisation de la civilisation et de l’identité amazighes en tant qu’éléments essentiels de l’identité plurielle du Maroc», a-t-elle déclaré par la suite devant un parterre d’invités dont des diplomates représentant plusieurs pays d’Afrique, des chercheurs et universitaires et une délégation de l’Association des lauréats étrangers du Maroc (ASLEM) conduite par son président, Doucouré Makan.
Mme Fatima Ouaza a saisi cette occasion pour rappeler que sa fondation avait réagi à cette décision Royale en organisant un colloque international dans la capitale spirituelle au début du mois de juillet dernier sur «les significations et les messages de la proclamation par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Nouvel An amazigh comme fête nationale».
Placée sous le thème «Pour une Afrique prospère», la sixième édition du Festival international de l’Afrique du Nord et des pays du Sahel a été ponctuée par des hommages à des personnalités venant du Maroc et de l’étranger, deux colloques et une grande soirée artistique animée par des artistes marocains et étrangers.
Outre le spectacle d’ouverture, la première journée comprenait une exposition sur la culture amazighe, des hommages dont celui rendu au Mali à travers son ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, représenté par son directeur de cabinet, Yamoussa Fané, et au chargé d’affaires de l’ambassade du Mali au Maroc, Bambo Tigana, ainsi qu’une soirée artistique et culturelle animée par une élite d’artistes.
Afin de renforcer les liens de communication et d’amitié entre les pays du Sahel et de l’Afrique en général, comme cela a été la coutume lors des dernières éditions du festival, précisons que l’édition 2024 a accueilli des invités distingués en provenance de pays amis et frères du Maroc, à l’instar du Tchad, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Ghana, de la Guinée et des Pays-Bas.
Deux importants colloques animés par d’éminents chercheurs ont ponctué la deuxième journée.
Le premier portant sur le thème «Les perspectives de l’initiative internationale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique», a été marqué par les exposés des lauréats étrangers du Maroc, Dr. Moussa Sanogo, Dr. Abblah Migue, Dr. Moussa Camara et Dr. Christel N’Guessan Michael.
Les interventions des spécialistes ivoirien, malien et guinéen ont notamment porté sur les significations de l’initiative Royale et ses retombées sur le développement et la prospérité économique entre les pays africains, en particulier ceux du Sahel; les éléments culturels et religieux dans la consécration de la culture de la paix au Mali ainsi que sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO…
Les panélistes marocains Khalid Mouna et Brahim Saleh Alansary ont axé leurs interventions sur «Le paradigme de la relation Sud-Sud entre hier et aujourd’hui» pour le premier et sur la nécessité d’établir des partenariats multidimensionnels et de construire de manière collective, pour le deuxième, estimant qu’aucun pays ne peut agir seul.
Tout aussi intéressant, le deuxième colloque a porté sur « La gestion des ressources hydriques face aux changements climatiques : bilan, enjeux et défis », une thématique qui a donné lieu à plusieurs interrogations pointant du doigt pour l’essentiel la gouvernance de l’eau, le manque de volonté et l’absence de vision.
Précisons que cette édition a été organisée en partenariat avec le département de la Communication du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la wilaya de la Région Fès-Meknès.
Alain Bouithy
Ils ont dit
Fatima Ouaza, présidente de la Fondation Aman : Le Festival salue l’initiative Royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique. «La Fondation Aman a choisi d’organiser cette édition en saluant l’initiative Royale récente visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique, et ce dans le cadre des efforts continus déployés par notre Royaume pour faire de l’Afrique un continent prospère, concrétisant ainsi la coopération Sud-Sud sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant, dans le respect et l’appréciation mutuels. Afin de renforcer les liens de communication et d’amitié entre les pays du Sahel et de l’Afrique en général, comme cela a été la coutume lors des dernières éditions du festival, nous avons accueilli des invités distingués en provenance d’une dizaine de pays d’Afrique et des Pays-Bas et rendu hommage à la République du Mali».
Doucouré Makan, président de l’ASLEM : Les lauréats étrangers soutiennent l’initiative Royale consistant à favoriser l’accès à l’Atlantique des pays du Sahel. «L’Association des lauréats étrangers du Maroc (ASLEM) soutient l’initiative de SM le Roi Mohammed VI annoncée le 06 novembre dernier lors du 48ème anniversaire de la célébration de la Marche Verte, qui consiste à favoriser l’accès à l’océan Atlantique des pays du Sahel. Nous sommes ici aujourd’hui pour exprimer notre reconnaissance au Royaume du Maroc et pour dire que «Oui», il est possible de faire de la ville de Dakhla à travers son port, un pont et un hub à destination des économies africaines dans leur totalité. Pour nous, lauréats étrangers du Maroc, ce soutien à l’Initiative atlantique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, à travers notre participation ici, n’est qu’un premier acte d’une panoplie d’actions d’envergure que nous envisageons de mener cette année».