Economie : le café centrafricain en voie de disparition
Alors que le monde célèbre, ce 1er octobre, la Journée internationale du café, en RCA, la filière est confrontée à d’énormes difficultés. Par exemple, dans la Nana-Mambéré, des caféiculteurs déplorent la mévente de leurs productions. Face à cela, le gouvernement rassure sur sa relance du secteur, à travers le Plan national de développement (PND) en cours. Selon plusieurs organisations paysannes de la région du Nord-ouest, les productions ont déjà atteint plusieurs tonnes. Cependant, les preneurs manquent toujours à l’appel. « Nous demandons au gouvernement de revoir sa politique concernant le café. Auparavant, il y avait des projets, à l’exemple de Caisse-Café voire Caistab qui achetaient le café entre les mains de nos parents. Aujourd’hui par contre, on produit entre 10 et 15 tonnes. Mais, il y a toujours la mévente. C’est pourquoi, nous appelons à un investissement dans le secteur du café à travers des projets », suggère Sylvie Yakanadji, une productrice de café. À propos de ces dysfonctionnements, le gouvernement rassure sur la relance du secteur. Ce, à travers le Plan national de développement (PND). « Le café figure parmi les priorités » « Le gouvernement est conscient de la déliquescence de la filière café, dont l’origine remonte à l’avènement de l’Organisation mondiale du commerce qui a consacré le libéralisme économique. Dans la stratégie de diversification de nos chaines de valeurs agricole, le café figure bel et bien parmi les priorités retenues dans le cadre du Plan national de développement », a indiqué Guismala Hamza, ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Pour la célébration de cette année, aucune activité n’est prévue dans le pays. Instituée en 2015 par l’Organisation internationale du café, cette journée est célébrée autour du thème « Le café, votre rituel quotidien, notre voyage partagé ». Elle vise, selon les organisateurs, à sensibiliser les gens sur la situation des producteurs.
Centrafrique : les points abordés par le président Touadéra à la tribune de l’ONU
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra s’est exprimé jeudi à la tribune de l’ONU, à l’occasion de la 79ème Assemblée générale des Nations-Unies qui se tient à New York aux Etats-Unis. Le numéro 1 centrafricain a abordé plusieurs points dont la sécurité, les conflits dans le monde et la lutte contre le changement climatique. Faustin Archange Touadéra a d’abord salué la levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine et a espéré la levée totale de l’autre embargo qui pèse sur le diamant centrafricain : « Le 30 juillet dernier, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé de la levée totale de l’embargo injuste, illégitime et inique sur les armes, imposé aux Forces Armées Centrafricaines et qui a causé au pays, une décennie durant, tant de préjudices irréparables. Du haut de cette tribune, j’exprime la gratitude du peuple centrafricain au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour cette sage décision qui, quoique tardive, permet à mon pays de poursuivre ses actions en faveur du rétablissement de la paix et de la sécurité nationales … Pays à forte potentialité minière, la République Centrafricaine continuera, je suis persuadé, de bénéficier de vos soutiens pour la levée totale de l’embargo sur les diamants, imposé par le Processus de Kimberley et qui limite son action pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures. », a-t-il espéré. Les conflits dans le monde Ukraine-Russie, Israël-Hamas, les conflits au Soudan et l’Est de la RDC, Faustin Archange Touadéra a énuméré chaque situation, brandissant le dialogue comme seul moyen de résolution de ces conflits : « Notre 79ème session se tient dans une situation mondiale très turbulente, minée par des crises géopolitiques croissantes : les guerres entre la Russie et l’Ukraine, entre l’Israël et le Hamas, au Soudan et à l’Est de la République Démocratique du Congo, le terrorisme, la détérioration des conditions économiques qui étouffent la croissance en Afrique, la hausse des prix des carburants. Convaincue que seul le dialogue peut mettre durablement fin à un conflit, la République Centrafricaine exhorte les parties en conflit dans les différentes régions du monde à privilégier le dialogue et la diplomatie afin de trouver une solution à tous les désaccords… » Assurance sécuritaire en prélude aux élections locales Les élections locales étant prévues en avril prochain, le président centrafricain espère réussir le pari sécuritaire : « En République Centrafricaine, la situation sécuritaire au cours de l’année 2024 est relativement stable », dit-il, poursuivant que « Le pays se prépare à renforcer son ancrage démocratique par l’organisation prochaine des élections municipales et régionales, jamais réalisées depuis quatre décennies. » Et pour réussir ce pari, « des mesures spéciales sont prises pour mettre hors d’état de nuire les groupes armés résiduels qui, ne pouvant plus contrôler une portion du territoire, se livrent à des actes de grand banditisme, à l’exploitation illégale ainsi qu’au trafic frauduleux des ressources naturelles… », a rassuré Faustin Archange Touadéra. Le nouvel ordre mondial « Le monde se rapproche dangereusement du gouffre », alerte Faustin Archange Touadéra du haut de la tribune des Nations-Unies. Pour lui, l’architecture actuelle de paix et de sécurité de l’ONU est soumise à des pressions énormes. Et les raisons invoquées par l’Afrique pour soutenir sa demande légitime de réforme du Conseil de Sécurité et d’un droit de veto sont irrésistibles. Si les Etats-Unis d’Amérique soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de Sécurité et d’un siège tournant pour les petits pays insulaires en développement, pour Faustin Archange Touadéra, « cette proposition est certes louable. Mais au regard de l’évolution du monde, l’Afrique, longtemps laissée de côté, ne doit se complaire dans une telle proposition qui ne peut s’analyser autrement que par un déni perpétuel du droit de veto ». Sur les promesses de lutte contre le changement climatique Si l’année dernière le président centrafricain a dénoncé l’inégale répartition du financement alloué à l’atténuation des effets du changement climatique, Faustin Archange Touadéra s’en prend cette année aux promesses restées vaines : « les promesses de financement en faveur des pays vulnérables tardent à prendre forme et les mesures d’atténuation prises à l’occasion des COP face à la montée inquiétante de la température changent comme la météo, au gré des intérêts politiques, géopolitiques et géostratégiques des grandes puissances », martèle-t-il tout en déplorant le fait que les pays en développement sont seuls aujourd’hui et impuissant face aux défis environnementaux qui ont des répercussions sur leurs économies. Faustin Archange Touadéra a terminé son intervention en vantant le Plan national de développement récemment validé et qui doit faire l’objet d’un appel de fonds pour sa mise en œuvre. Radio Ndeke Luka
3 buts à 1, la Centrafrique fait une belle entrée en éliminatoires de la CAN 2025 devant le Lesotho
Les Fauves de Bas-Oubangui ont affronté ce jeudi, les Likuena du Lesotho en match de première journée des Eliminatoires de la CAN 2025. Les Centrafricains, privés de leur public dans ce match joué à El Jadida au Maroc ont aisément développé leur jeu, dominant les Lesothans, 3 buts à 1. Doublé de Louis Mafouta, désormais surnommé « le 9 national ». Il est servi dès la première minute de jeu par Sévérin Tatolna. Passe excentrée du pied gauche, l’attaquant du SC Amiens n’a qu’à mettre sa tête pour orienter le ballon dans la cage. Louis Mafouta récidive à la 24ème minute. Servi cette fois par Karl Namnganda, il profite d’une mauvaise sortie du portier lesothan, Sekhoane Moerane, le lobe d’une frappe du pied droit à l’angle droit de la surface. Le score reste 2 – 0 jusqu’à la fin de la première partie. L’équipe du Lesotho prend deux cartons jaunes dans cette première partie et prendra un autre dans la seconde mi-temps, contre un seul carton jaune côté centrafricain (Venuste Baboula à la 59ème). Au retour des vestiaires, les Likuena mettent le pied sur le ballon et développent un jeu plus offensif, mais manquent de concrétisation durant les premières tentatives. Les Centrafricains réussissent à maîtriser le pressing, mais finissent par être surpris à la 56ème minute. Sera Motebang placé au point de penalty, frappe du pied droit et trouve la lucarne de Dominique Youfeigane. Ce but réveille les hommes de Raoul Savoy. Ils se réorganisent. On note de belles combinaisons de passes, une belle prestation de Hugo Gambor pour sa première sélection et son premier match. Latéral droit au début, redevenu axe après la sortie de Amos Youga remplacé par Michael Yangao, Hugo a fait de belles interceptions, porté de balles offensives et fait des passes précises. Grâce à cette offensive, Godwin Koyalipou inscrit son premier but en équipe nationale à la 62ème sur une passe décisive de Michael Yangao. La domination des Fauves dure jusqu’à la fin du match, en dépit de quelques erreurs techniques du portier Youfeigane qui coupent parfois le souffle des supporters. L’aventure commence bien pour les Fauves de Bas-Oubangui, jamais qualifiés jusque-là à une phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations, version séniore. En attendant l’autre match de la première journée du groupe B qui oppose vendredi le Maroc (déjà qualifié pour être l’organisateur de la CAN 2025) au Gabon, la République centrafricaine est en tête du groupe avec 3 points. Les matches de la deuxième journée sont prévus la semaine prochaine : Lesotho – Maroc le 9 septembre et Gabon – Centrafrique à Franceville le 10 septembre. Radio Ndeke Luka
Bangui : les opérations d’exhumation de corps devront se poursuivre
Lancés il y a une semaine, les travaux d’exhumation des restes des corps des victimes ou encore des personnes décédées pendant la crise militaro-politique de 2013 en République centrafricaine se poursuivent. Après le site de Boulata dans le 3e arrondissement de Bangui, ces opérations seront élargies à d’autres endroits ayant servis de cimetières lors de ces troubles. Au total 281 corps ont été extraits sur le site de l’église évangélique des frères de Boulata, au lieu de 110 prévus initialement. Selon la ministre de l’Action Humanitaire, la prochaine étape des travaux d’exhumation des corps sera sur le site de l’école Ngouciment dans le 5e arrondissement. « C’est un projet qui date depuis quelques années. Nous allons entamer celui de Ngouciment mais il nous faut tout préparer et le soumettre au conseil des ministres. Nous allons réunir les conditions nécessaires pour procéder aux exhumations des corps », a précisé la ministre. Pour l’instant, le gouvernement continue de mobiliser les ressources nécessaires afin d’étendre ces travaux à d’autres sites, où des corps ont été enterrés au temps fort des crises dans tout le pays. « Nous sommes en train de mobiliser les moyens financiers et des personnes ressources. Nous allons le faire avec toutes les précautions sanitaires comme à Boulata. Il y a une ligne financière prévue pour cela et on va tout faire pour offrir à ces compatriotes décédés des sépultures décentes », indique-t-elle. Par cette action, le gouvernement centrafricain entend par-là consolider la cohésion sociale, préserver la santé des habitants des secteurs ciblés et honorer la mémoire de ces victimes de conflit en République centrafricaine. Radio Ndeke Luka
Histoire de disparition de sexes des hommes : ces rumeurs qui se répandent et paniquent Bangui
Bangui vit depuis plusieurs jours dans la tourmente. Des rumeurs de disparition de pénis créent la psychose et des troubles à l’ordre public dans plusieurs arrondissements de la capitale. Plusieurs personnes sont accusées à tort d’être responsables de ce phénomène qui continue d’alimenter les débats et la curiosité des badauds devant les commissariats à Bangui. S’agit-il d’un fait réel ou de simples rumeurs ? Radio Ndeke Luka s’est penchée sur cette affaire. D’après nos investigations, il s’agit de fausses informations, notamment d’une rumeur qui a vite gagné la capitale centrafricaine. Elle a débuté l’année dernière à Ndele dans le Bamingui-Bangoran, puis en juillet dernier à Bambari dans la Ouaka avant d’atteindre Bangui. Selon les faits rapportés, plusieurs personnes auraient perdu leur appareil génital, notamment leur pénis, après avoir salué un passant. Ces témoignages ont fait le tour de la ville et continuent de paniquer la population. Après des passages au commissariat du 8e arrondissement de Bangui, au quartier Gobongo, à Boy-rabe ou encore au quartier Foûh, partout où les gens se sont mobilisés pour cette histoire, aucune preuve de disparition de pénis n’a été présentée. Les prétendues victimes affirment à chaque fois qu’elles ont retrouvé leur pénis alors que personne n’avait pu voir la disparition avant le rétablissement. Plusieurs personnes innocentes ont été violentées et soumises à la vindicte populaire pour vol de sexe alors qu’aucune preuve des faits qu’ils leurs sont reprochés n’est établie. Radio Ndeke Luka a été chez un pasteur au quartier Boy-rabe qui aurait prié pour une dizaine de victimes. Mais la preuve que ce dernier a présentée est une image d’un homme avec un pénis de petite taille. Cette image qui circule sur les réseaux sociaux a été prise depuis plus de 4 ans. Tout cela pour dire qu’il s’agit de manipulation. Aucun centre hospitalier n’a enregistré un cas similaire De passage dans des formations sanitaires, aucune victime n’a été enregistrée dans un hôpital ou dans une structure sanitaire quelconque de la capitale. Interrogé, le professeur Richard Ngbalé, Gynécologue obstétricien à l’Hôpital communautaire de Bangui, il qualifie cela de manipulation. « C’est carrément de rumeurs. Des rumeurs parce que jusqu’au moment où je vous parle nous n’avions pas reçu qui ont perdu leur sexe. Le procureur de la République nous a fait parvenir une note pour demander notre expertise à propos de cette affaire, j’ai eu la chance de voir et poser la question à ces soit disant entre guillemets « victimes », ils n’ont pas perdu leur sexe. Mais il y a des gens qui ont de malformations au niveau de sexe et ils peuvent vivre normalement et ça n’impacte pas leur vie », répond le Médecin. A Bambari où cette rumeur a refait surface cette année pour la première fois après Ndélé l’année dernière, 4 jeunes de la localité avaient accusé un homme d’avoir fait disparaître leurs pénis. Conduits à la gendarmerie puis à l’hôpital, le médecin-chef du district sanitaire de Bambari a établi la semaine dernière un rapport médical après consultation de leurs parties génitales : « l’examen macroscopique réalisé note que toutes les 4 personnes examinées ont leurs pénis en place et aucune personne ne présente d’anomalie morphologique de pénis visible », conclut le rapport médical. Le parquet de Bangui met en garde Le gouvernement se dit préoccupé et projette de communiquer dans les heures qui suivent. Cependant les agressions contre des personnes soupçonnées se multiplient dans la ville mais sans aucune mesure de répression. Selon le parquet de Bangui, les responsables d’agressions des personnes accusées à tort sont poursuivables pour coups et blessures volontaires et risquent des peines de prison. Radio Ndeke Luka.
Centrafrique : un taux de paludisme qui inquiète à Bangui
Ces derniers temps, le paludisme fait rage à Bangui et dans ses environs. Plusieurs milliers de personnes, à en croire les responsables sanitaires, sont atteintes de cette maladie, notamment les enfants. Cette augmentation du nombre de patients est due, selon le personnel soignant, à la tombée régulière des pluies ces derniers jours. Vendredi au centre de santé de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui, 6 nouveaux patients viennent simultanément se faire consulter. Selon les responsables sanitaires de ce centre, près d’une vingtaine de personnes souffrant du paludisme sont enregistrés par jour. « Aujourd’hui, j’ai au moins 18 patients souffrant de paludisme ; dont 9 adultes et 9 enfants. Lorsqu’un patient arrive et qu’il présente un cas sévère, on procède aux premiers soins pour voir si les produits administrés sont efficaces », indique Rosine Fleure Singhaya, une infirmière. La situation est encore préoccupante au centre de santé de Malimaka, dans le 5ème arrondissement de Bangui. Selon les responsables, plus de 700 cas ont été enregistrés durant ce mois d’août. « Nous enregistrons le pic des cas » « Nous sommes en pleine saison des pluies. C’est la saison au cours de laquelle nous enregistrons le pic des cas de paludisme. Notamment, entre juillet et septembre. Le mois passé, nous avons enregistré au moins 1.550 cas de paludisme, tout âge confondu. Pour ce mois d’août, nous sommes déjà à plus de 750 cas », précise Anicet Médard Gbayou, médecin-chef dudit centre. Au complexe pédiatrique, les lits sont remplis d’enfants présentant des formes graves de paludisme. Selon les responsables, une cinquantaine d’enfants sont reçus quotidiennement. D’après le personnel soignant, les eaux stagnantes et les hautes herbes sont à l’origine de la prolifération des moustiques. Face à cela, ils appellent les parents à assainir les environnements et à mettre leurs enfants sous des moustiquaires, en cette saison des pluies.
Centrafrique : clin d’œil de Faustin-Archange Touadéra à l’armée
Lors de son adresse à la Nation, le 12 août, le président de la République centrafricaine a félicité son armée tout en promettant d’augmenter ses capacités opérationnelles. Déclaration faite après la levée totale, par le Conseil de sécurité de l’Onu, de l’embargo sur les armes à destination du pays. Une sanction qui a duré plus de 11 ans. Cette sortie du président Faustin-Archange Touadéra est intervenue à l’occasion de la célébration du 64ème anniversaire de l’indépendance de la République centrafricaine, le 13 août 2024. Pour le numéro 1 centrafricain, qui se dit d’ailleurs satisfait, l’armée réunit en son sein les valeurs de l’unité nationale. « Valeurs héritées de nos ancêtres » « Aucune indépendance n’est réelle sans une armée forte et professionnelle. J’ai rappelé, en plusieurs circonstances, que l’armée concentre en elle-même les valeurs de l’unité nationale, de la discipline, du patriotisme, de la loyauté, du sacrifice et de l’engagement au service de la Nation ; valeurs héritées de nos ancêtres que nous devons pérenniser et transmettre aux générations futures », a fait savoir Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine. Dans son discours, Faustin-Archange Touadéra place le 64ème anniversaire de l’indépendance sous le signe de la montée en puissance de l’armée centrafricaine. Cette armée qui vient à peine d’être délivrée de l’embargo qui pesait sur elle pendant plus de 11 ans. La célébration du 64ème anniversaire de l’accession de la République centrafricaine à la souveraineté internationale a été marquée, notamment à Bangui, par une parade militaire au camp Kassaï. Parade qui a impliqué plusieurs unités de l’armée nationale et de la Mission des Nations Unies en RCA. C’était pour le président une occasion de venter l’effectif, le matériel et la formation offerte aux soldats centrafricains par des instructeurs centrafricains et étrangers, dans le cadre des coopérations militaires qui lient la RCA à ses partenaires. Une confiance renouvelée « Je tiens à féliciter et encourager nos officiers, sous-officiers et hommes du rang pour leur professionnalisme, leur patriotisme exemplaire et leur sens aigu de sacrifice suprême qui ont permis de restaurer l’autorité de l’Etat sur notre territoire (…). Je tiens à leur renouveler toute ma confiance, mon admiration ainsi que mon engagement à tout mettre en œuvre pour les doter de moyens nécessaires pour l’accomplissement de leurs missions régaliennes », a renchéri Faustin-Archange Touadéra. La dotation de l’armée centrafricaine en moyens militaires et logistiques reste un défi pour ce pays qui sort à peine sous l’embargo des Nations-Unies.
Centrafrique : insécurité et psychose dans certains villages du Bamingui-Bangoran
Ces derniers temps, les habitants des villages Miamani et Diki dans le Bamingui-Bangoran vivent avec la peur au ventre. Ils sont terrorisés par la présence des hommes armés non-identifiés, faisant régulièrement usage de violences. La population demande le renforcement du dispositif sécuritaire. En février dernier, les Forces armées centrafricaines et leurs alliés russes avaient mené des opérations militaires contre des groupes armés à Miamani, Chari et Diki. Cependant après le retrait de ces forces, ces hommes armés sont revenus dans ces localités où ils volent des biens et commettent des exactions sur des civils. « Nous sommes sur nos gardes » « Lorsqu’on sort pour chercher à manger, on retrouve des hommes armés sur les axes. Ils nous agressent et nous dépouillent de nos biens. Sur la barrière du Pk 10, ils nous exigent de payer des frais de formalité dont les montants varient de 2.000 à 10.000 francs. Certaines vendeuses de poissons ont été tuées. Ce qui fait que les autres ont peur de continuer ces activités. Ces derniers temps, on ne dort pas bien. Nous sommes sur nos gardes à cause des rumeurs d’attaque », a témoigné Djouma, un habitant de Miamani. Au village Diki, non-loin de la frontière centrafricano-tchadienne, les habitants déplorent aussi les exactions des groupes armés.Ils demandent le déploiement de l’armée nationale dans le leur localité. « Qu’il nous déploie des militaires » « Nous sommes inquiets parce qu’on n’est pas en sécurité. Certains habitants ont même traversé au Tchad. C’est pourquoi, nous demandons au président de la République de penser à nous. Qu’il nous déploie des militaires à Ngolokosso et à Chari pour nous permettre d’être dans la quiétude », a imploré Thérèse, une habitante. Ce vœu a aussi été formulé par le préfet du Bamingui-Bangoran lors d’une visite dans ces localités, les 22 et 23 juin dernier. « Que le gouvernement, à travers le ministère de la Défense nationale, augmente l’effectif des éléments des Forces armées centrafricaines dans ces localités afin de protéger les populations civiles », a fait savoir Jean Gilbert Gbangoudou, préfet du Bamingui-Bangoran. Le 31 juillet dernier, des hommes armés non-identifiés avaient assassiné 13 civils à Diki. Jusqu’à présent, cet événement tragique reste gravé dans la mémoire des habitants. Ils ne souhaitent que la sécurité, surtout après la réouverture de la frontière centrafricano-tchadienne.