Une action climatique qui protège la population et l’agriculture peut renforcer les perspectives de croissance à long terme du Congo

En protégeant sa population et le secteur vital de l’agriculture contre les effets du changement climatique, le Congo favorisera la construction d’une économie durable, résiliente et inclusive. C’est l’un des messages clés de la dernière édition du Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo publiée par la Banque mondiale et intitulée Impacts du changement climatique, adaptation et opportunités.

Comme le souligne le rapport, le Congo subit déjà les répercussions de la crise climatique : températures moyennes plus élevées, précipitations plus irrégulières, inondations plus fréquentes ou encore incidence accrue des maladies liées à la chaleur et des maladies infectieuses. Ces phénomènes entraînent une hausse des coûts des soins de santé, une baisse de la productivité du travail et une dégradation des terres arables.

L’économie congolaise a renoué avec la croissance en 2022, après plusieurs années de contraction. Toutefois, pour instaurer une croissance durable, le pays doit s’adapter aux réalités du changement climatique et prendre des mesures d’adaptation clés visant à en réduire l’impact sur le secteur agricole — une source de revenus capitale pour les pauvres et les femmes — ainsi que sur la productivité du travail. 

« Il est essentiel que le Congo intègre des actions climatiques efficaces dans sa trajectoire de développement et mette l’accent sur l’agriculture pour assurer sa sécurité alimentaire et sa diversification économique, explique Korotoumou Ouattara, représentante résidente de la Banque mondiale pour la République du Congo. La Banque mondiale est déterminée à soutenir les efforts du gouvernement pour protéger la population et l’économie congolaises contre les dérèglements du climat et autres chocs externes. »

Alors que le Congo fait partie des pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde, le rapport recommande d’agir en priorité dans les quatre domaines suivants :

Le rapport préconise par ailleurs des mesures urgentes à mettre en œuvre à court terme. Pour sortir du surendettement et maintenir la viabilité de la dette à long terme, les autorités congolaises devront continuer à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, ainsi que la gestion et la transparence de la dette. Dans le contexte de la flambée des prix des denrées alimentaires déclenchée par les perturbations des chaînes mondiales d’approvisionnement et exacerbée par la guerre en Ukraine, le gouvernement devra aussi s’attacher à protéger les plus vulnérables, tout en mettant en place des mesures visant à réduire progressivement la dépendance du pays à l’égard des importations de produits alimentaires. Alors que l’intensification de la guerre en Ukraine et ses répercussions, ainsi que l’instabilité de la production pétrolière, représentent des risques importants pour la reprise économique du Congo, le pays doit impérativement mener des réformes en vue de diversifier son économie.

« L’économie congolaise ne s’est pas encore remise des effets de la série de chocs concomitants qui ont débuté en 2014. Des actions stratégiques urgentes visant à stabiliser l’économie à court terme, combinées à des investissements pro-climat à long terme, peuvent aider à limiter les perturbations économiques causées par ces chocs », affirme Vincent Belinga, auteur principal du rapport.

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