Mauvaise posture. Selon les récentes données publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP), la décélération de l’économie nationale s’est poursuivie au deuxième trimestre 2022.
«L’arrêté des comptes nationaux du deuxième trimestre 2022 fait ressortir un net ralentissement de la croissance de l’économie nationale se situant à 2% au lieu de 14,2% durant le même trimestre de l’année précédente », a annoncé le Haut-commissariat qui tient compte de la hausse de 5,3% des impôts sur les produits nets des subventions.
Dans une note d’information relative aux comptes nationaux du deuxième trimestre de l’année 2022, l’organisme public fait état de ce que les activités non agricoles ont affiché une augmentation de 4,2% durant le deuxième trimestre 2022 au lieu de 13,3% le même trimestre de l’année précédente.
Les activités du secteur agricole ont pour leur part accusé une baisse de 15,5% au lieu d’une hausse de 17,5%, a ajouté le Haut-commissariat de même source.
Cette croissance, tirée par la demande intérieure, «a été réalisée dans un contexte d’une forte inflation et d’une aggravation du besoin de financement de l’économie nationale», a expliqué l’institution .
Dans le détail, il ressort des nouvelles analyses que la valeur ajoutée du secteur primaire en volume corrigée des variations saisonnières, s’est contractée de 16% au deuxième trimestre 2022, après avoir enregistré une hausse de 18,3% le même trimestre de l’année précédente.
Le Haut-commissariat attribue ce recul à « la baisse de la valeur ajoutée de l’agriculture de 15,5% au lieu d’une hausse de 17,5% et de celle de la pêche de 23,4% au lieu d’une hausse de 36,9%».
La situation s’est aussi dégradée au niveau du secteur secondaire où la valeur ajoutée, en volume, a connu un net ralentissement de son taux d’accroissement passant de 17,3% durant le même trimestre de l’année précédente à 1,5%.
Cette baisse considérable résulte du ralentissement du rythme d’accroissement des valeurs ajoutées des industries manufacturières à 2,3% au lieu de 20,2%, de «Electricité, gaz, eau, assainissement et déchets» (2% au lieu de 14,6%), du bâtiment et travaux publics (1,7% au lieu d’une hausse de 16,9%) et de la baisse de celle de l’industrie d’extraction (7,8% au lieu de 0,6%).
Egalement touchée par ces baisses, «la valeur ajoutée du secteur tertiaire a enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 11,2% le même trimestre de l’année précédente à 6,1%», a relevé le HCP dans sa note d’information.
Selon ses explications, ce ralentissement a été le résultat de la hausse des valeurs ajoutées des services rendus par l’Administration publique générale et la sécurité sociale de 5,6% au lieu de 4,3%, services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (4,3% au lieu de 2,8%) et de l’information et communication (1,3% au lieu d’une baisse de 0,5).
Après analyse, il ressort que ce repli s’explique également par le ralentissement des valeurs ajoutées de l’hébergement et restauration à 50,3% au lieu de 86,4%, des transports et entreposage (10,8% au lieu de 42,6%), du commerce et réparation véhicules (4% au lieu de 17,6%), de la recherche et développement et services rendus aux entreprises (3,2% au lieu de 24,5%) ainsi que des services immobiliers à 1,5% au lieu de 3%.
Il est à noter qu’aux prix courants, le PIB a connu un net ralentissement à 6,9% au lieu de 16,5% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 4,9% au lieu de 2,3%.
Des analyses du HCP, il ressort en outre que « la demande intérieure a affiché un net ralentissement passant de 10% durant le même trimestre de l’année précédente à 2%, contribuant ainsi pour 2,2 points à la croissance économique nationale au lieu de 11,3 points ».
En conséquence, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu un net ralentissement de leur taux d’accroissement qui est passé de 13,6% au deuxième trimestre 2021 à 3,2% avec une contribution à la croissance de 1,7 points au lieu de 7,4 points.
Dans a note d’information, le HCP nous apprend aussi que la consommation finale des administrations publiques a affiché une hausse de 6,7% au lieu de 5,5%, alors que l’investissement brut a en revanche connu une baisse de 2,4% au lieu d’une hausse de 7,3% une année auparavant.
Quant aux échanges extérieurs de biens et services en volume, les exportations comme les importations ont enregistré de fortes hausses durant le deuxième trimestre 2022.
En effet, il ressort des données recueillies que les exportations de biens et services ont bondi de 36,4% au lieu de 22,4% à la même période de l’année écoulée, tandis que les importations ont affiché une hausse de 28,7% au lieu de 8,3%.
C’est ainsi que « les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 0,2 point au lieu d’une contribution positive de 2,9 points durant le deuxième trimestre 2021 », en a déduit le HCP dans sa note.
Alain Bouithy