TRIBUNE. J’ai expliqué et détaillé pourquoi le rapprochement entre la RD Congo de Félix Tshisekedi et le Rwanda de Paul Kagame était une erreur monumentale. Au sommet du pouvoir congolais, on m’a fait comprendre que je ne comprenais rien à la diplomatie de Félix Tshisekedi.
J’ai ensuite expliqué pourquoi l’instauration de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu était vouée à l’échec. On m’a accusé de mauvaise foi et de ne pas soutenir les Forces armées congolaises (FARDC).
Enfin, j’ai expliqué pourquoi la décision de Félix Tshisekedi de faire appel à la force régionale de l’EAC (East African Community) pour combattre les forces négatives, notamment le M23, qui pullulent dans l’Est congolais était une erreur. « À l’instar de l’état de siège, la force régionale de l’EAC ne produira rien de bon » avais-je alors écrit avant d’ajouter : « Son déploiement est la preuve que la RD Congo est incapable de sécuriser et de stabiliser la partie orientale de son territoire. On peut même craindre que cette force contribue à aggraver l’instabilité dans les provinces du Kivu et de l’Ituri. » On m’a accusé d’être jaloux et haineux et de vouloir l’échec du régime Tshisekedi.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
L’heure du bilan final n’a pas encore sonné, mais on sait déjà que : 1) entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, c’est du « je t’aime, moi non plus ». 2) L’état de siège est un échec, et 3) les combats se poursuivent dans l’Est de la RD Congo entre les FARDC les égorgeurs rwandais regroupés au sein du mouvement M23. Fait pour le moins étrange : la force régionale de l’EAC regarde ailleurs, faisant comme si de rien n’était.
Au lieu de s’enfermer dans un dogmatisme qui ne dit pas son nom et de continuer à afficher une arrogance stupide qui dessert les intérêts de la République, le régime de Félix Tshisekedi devrait reconsidérer sa position et son approche de la question sécuritaire dans le Kivu et en Ituri. Sa lecture des enjeux est hautement problématique. Or, sans une relecture et une reconsidération profondes des enjeux géopolitiques auxquels cette région confrontée, la situation sécuritaire ne fera que s’empirer. Je partage le point de vue du professeur Franklin Nyamsi à ce propos…
Par Patrick Mbeko