Les prix des produits alimentaires enregistrent leur dixième hausse consécutive à l’échelle mondiale

Les prix mondiaux des denrées alimentaires se sont envolés en mars 2021 pour le dixième mois consécutif, a annoncé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 118,5 points en mars, soit une hausse de 2,1% par rapport à février et son niveau le plus haut depuis juin 2014 », a indiqué l’agence onusienne dans un rapport rendu public récemment.

Cette inflation est portée principalement par les gains enregistrés dans les sous-indices des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers, alors que ceux des céréales et du sucre ont perdu du terrain, a expliqué la FAO.

En effet, selon les données recueillies, l’Indice FAO des prix des huiles végétales a progressé de 8% par rapport au mois précédent, en raison de la hausse des valeurs des huiles de palme, de soja, de colza et de tournesol. Avec une valeur moyenne de 159,2 points en mars, correspondant à un gain de 11,8 points, l’indice a presque atteint son plus haut niveau depuis 10 ans.

Soulignons que les prix internationaux de l’huile de palme ont enregistré leur dixième hausse mensuelle consécutive, ceux de l’huile de soja ont fortement progressé, tandis que le resserrement prolongé des disponibilités des huiles de colza et de tournesol, respectivement au Canada et dans la région de la mer Noire, a continué de soutenir les prix.

En s’établissant à une valeur moyenne de 117,4 points en mars, l’Indice FAO des prix des produits laitiers a fait un bond de 3,9% par rapport au mois de février. L’analyse des données publiées par la FAO laisse apparaître qu’«il s’agit du dixième mois consécutif de hausse de l’indice, qui est désormais en hausse de 16% par rapport à sa valeur de l’année dernière à la même période », souligne le rapport.

D’après l’organisation, les prix du beurre ont bénéficié de disponibilités quelque peu limitées en Europe et d’une hausse de la demande en prévision d’une reprise du secteur de la restauration. Dans son rapport, l’agence des Nations Unies ajoute que «les prix du lait en poudre ont également progressé, soutenus par une forte augmentation des importations en Asie, en particulier en Chine».

En ce qui concerne l’Indice FAO des prix de la viande, qui s’est établi en moyenne à 98,9 points en mars dernier, il a gagné 2,3% par rapport à février. Bien que la tendance à la hausse se poursuit pour le sixième mois consécutif, les données relatives à ce produit montrent que «l’indice se situe encore légèrement en dessous (0,5%) de sa valeur d’il y a un an», note la FAO.

S’il ressort des chiffres publiés par l’organisation que les prix de la viande de bovins sont restés stables, alors que ceux de la viande d’ovins ont reculé, le rapport affirme que les importations de la Chine et la forte hausse des ventes internes en Europe ont entraîné une hausse des cours de la volaille et de la viande de porc.

En mars dernier, l’Indice FAO des prix des céréales a affiché une valeur moyenne de 123,6 points, accusant ainsi une baisse de 1,8% par rapport au mois de février. Mais en dépit de ce recul, l’organisation internationale relève qu’il est toujours en hausse de 26,5% par rapport à son niveau de mars 2020.

Il est à souligner que «ce sont les prix du blé à l’exportation qui ont le plus baissé, principalement parce que l’offre est satisfaisante et que les perspectives de production pour les cultures de 2021 sont favorables», explique la FAO faisant remarquer que les prix du maïs et du riz ont également fléchi, alors que ceux du sorgho ont progressé.

Quant à l’Indice FAO des prix du sucre, il apparaît qu’il s’est établi en moyenne à 96,2 points cédant ainsi 4,0%s, « sous l’effet des importantes exportations prévues en Inde ». Quoi qu’il en soit, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture constate qu’il reste supérieur de plus de 30% à son niveau d’il y a un an et qu’il s’agit du premier recul après les fortes hausses enregistrées lors des deux mois précédents.


Alain Bouithy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *