Les prix mondiaux des produits alimentaires s’envolent à leur plus haut niveau depuis 18 mois

Les prix mondiaux des produits alimentaires s’envolent à leur plus haut niveau depuis 18 mois

A l’exception de la viande, les cours de tous les produits ont augmenté en octobre dernier, selon la FAO Selon les données recueillies par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires s’est envolé au cours du mois d’octobre 2024 atteignant son plus haut niveau depuis 18 mois. Il s’est établi en moyenne à 127,4 points en octobre, soit 2% de plus qu’en septembre et 5,5% de plus que sa valeur enregistrée il y a un an. L’indice est cependant resté 20,5% plus bas que son apogée de mars 2022. Cette envolée s’explique par la forte hausse des cours des huiles végétales dont l’indice a grimpé de 7,3% (10,4 points) en octobre, atteignant ainsi son plus haut niveau en deux ans, selon l’institution onusienne précisant que l’évolution des prix de ce produit est la conséquence de « la hausse des cours des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza, principalement alimentée par des inquiétudes concernant la production ». Comme le relève la FAO dans son bulletin, « les prix internationaux de l’huile de palme ont continué leur ascension pour le cinquième mois d’affilée en octobre, ce qui s’explique surtout par les craintes suscitées par une production plus faible que prévu coïncidant avec un recul saisonnier de la production attendu dans les principaux pays producteurs d’Asie du Sud-Est ». Principalement soutenus par les perspectives de baisse de l’offre en raison de la diminution de la production prévue en 2024-2025, les prix mondiaux de l’huile de tournesol et de colza ont de leur côté continué de grimper au cours de la même période. Quant aux prix mondiaux de l’huile de soja, les données montrent qu’ils ont « augmenté en raison de la forte demande mondiale et de l’offre limitée d’huiles végétales de substitution », a expliqué l’organisation. Il ressort également des données de l’agence onusienne que l’indice FAO des prix des céréales a gagné 0,9% en octobre, essentiellement du fait de l’augmentation des prix du blé et du maïs à l’exportation. Dans le détail, « les prix mondiaux du blé ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, principalement en raison des inquiétudes liées aux mauvaises conditions météorologiques qui concernent les semis pour les cultures d’hiver dans plusieurs grandes régions exportatrices de l’hémisphère nord, notamment l’Union européenne, la Fédération de Russie et les Etats-Unis d’Amérique ». Sous l’effet, notamment, d’une forte demande intérieure au Brésil et des difficultés de transport dans certaines régions du pays en raison du faible niveau des cours d’eau, les prix mondiaux du maïs ont pour leur part aussi poursuivi leur tendance haussière en octobre. Les données suggèrent en revanche un recul de 5,6% de  l’indice FAO des prix de tous les types de riz au cours du mois dernier, suite à la dégringolade « des cours du riz indica liée aux anticipations d’une concurrence accrue entre les exportateurs après que l’Inde a levé les restrictions à l’exportation du riz non brisé », a fait savoir la FAO. En ce qui concerne l’indice FAO des prix du sucre, il s’est relevé de 2,6% (+3,3 points), sur fond de craintes persistantes quant aux perspectives de production pour 2024-2025 au Brésil, qui font suite à une période prolongée de temps sec. Il s’agit de la deuxième progression mensuelle consécutive de cet indice, dont la valeur demeure toutefois inférieure de 29,6 points (18,6%) à celle enregistrée il y a un an, fait remarquer l’organisation. Grâce principalement à l’augmentation des prix internationaux du fromage et du beurre, alors que les cours des laits en poudre ont chuté, l’indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 1,9% (2,5 points) au cours du mois d’octobre. Il s’est ainsi situé à 21,4% au-dessus de sa valeur enregistrée l’année dernière à la même date. En affichant une valeur moyenne de 120,4 points en octobre, l’indice FAO des prix de la viande a perdu 0,3% par rapport à septembre. Ce recul s’explique principalement par la baisse des prix de la viande porcine. Sous la pression d’un essor des disponibilités exportables des principaux producteurs mondiaux, les prix mondiaux de la viande de volaille ont de leur côté légèrement reculé ; tandis que ceux de la viande d’ovins sont restés globalement stables. « Par contraste, les cours internationaux de la viande de bovins ont légèrement progressé, portés par des achats internationaux plus forts », a constaté l’institution internationale. Alain Bouithy

Forte augmentation des prix du sucre à l’échelle mondiale

Forte augmentation des prix du sucre à l’échelle mondiale

Les prix internationaux de tous les principaux produits alimentaires ont bondi en septembre, a indiqué l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans un récent rapport, l’agence onusienne révèle que « l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires a affiché sa plus forte hausse depuis 30 mois en septembre, les cours de tous les groupes de produits qui figurent à l’indice ayant augmenté ». Ainsi, l’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 124,4 points en septembre, soit 3% de plus qu’en août et 2,1% de plus que sa valeur enregistrée un an auparavant. Pour rappel, les prix internationaux de tous les produits alimentaires avaient enregistré une baisse au cours du précédent mois (août), hormis ceux du riz et du sucre. L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’était alors établi en moyenne à 121,4 points, traduisant ainsi un recul de 2,1% depuis le mois de juillet et de 24% par rapport au pic atteint en mars 2022. Selon l’organisation internationale, en septembre dernier, les données recueillies montrent que les prix du sucre ont enregistré la progression la plus marquée à l’échelle mondiale. En s’établissant en moyenne à 125,7 points en septembre, l’indice FAO des prix du sucre a gagné 10,4% (soit 11,9 points) de plus qu’en août, une valeur cependant encore inférieure de 37 points (22,7%) à celle affichée un an auparavant. D’après les explications de la FAO, cette évolution s’explique principalement par la détérioration des perspectives de récolte au Brésil et par les inquiétudes quant à la décision de l’Inde de lever les restrictions sur l’utilisation de la canne à sucre pour produire de l’éthanol (ce qui pourrait avoir des incidences sur les disponibilités exportables de sucre du pays). En atteignant une valeur moyenne de 113,5 points en septembre, l’indice FAO des prix des céréales a pour sa part gagné, soit 3,3 points (3,0%) de plus qu’en août. L’institution indique toutefois que ce niveau reste encore inférieur de 12,8 points (10,2%) à celui de septembre 2023. La hausse enregistrée en septembre provient principalement de l’augmentation des prix du blé et du maïs à l’exportation, souligne le rapport. Après trois mois consécutifs de baisse, les prix mondiaux du blé sont en hausse, en raison du temps excessivement humide au Canada et dans l’Union européenne qui a suscité des inquiétudes.  Il importe toutefois de noter que cette hausse « a été partiellement compensée par les prix compétitifs des disponibilités en provenance de la région de la mer Noire ». Toujours selon la FAO,  les prix mondiaux du maïs ont eux aussi progressé, sous l’effet du faible niveau de l’eau du fleuve Madeira au Brésil et du fleuve Mississippi aux États-Unis d’Amérique, tandis que l’indice FAO des prix de tous les types de riz a cédé de 0,7%. En ce qui concerne l’indice FAO des prix des huiles végétales, il a affiché une valeur moyenne de 142,4 points en septembre, grimpant ainsi de 6,2 points (4,6%) par rapport au mois d’août et atteignant dès lors son niveau le plus haut depuis début 2023. L’affermissement des cours des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza explique cette variation, selon l’organisation qui justifie par ailleurs la hausse des prix internationaux de l’huile de palme par la production plus faible que prévu dans les principaux pays producteurs de l’Asie du Sud-Est. Quant au rebond des cours mondiaux de l’huile de soja, il « est principalement imputable à un volume de broyages moins important que prévu aux États-Unis d’Amérique », souligne le rapport. La progression de l’indice FAO des prix des produits laitiers de 3,8% en septembre est imputable à une hausse des prix de tous les produits laitiers. Pour la FAO, la plus forte augmentation est « à mettre au compte des prix du lait entier en poudre, qui se sont affermis en raison d’une forte demande à l’importation en Asie, malgré l’accroissement saisonnier de la production laitière en Océanie ». Quant à la hausse de l’indice FAO des prix de la viande, sa hausse de 0,4% est justifiée principalement par l’affermissement des prix de la volaille dû essentiellement à une forte demande à l’importation de produits en provenance du Brésil. L’organisation ajoute par ailleurs que « les prix mondiaux de la viande de bovins et de porcins sont restés stables, tandis que ceux de la viande d’ovins ont légèrement fléchi par rapport aux niveaux du mois d’août ». Alain Bouithy

Les prix mondiaux des produits alimentaires restent inchangés en juillet

Les prix mondiaux des produits alimentaires restent inchangés en juillet

La hausse des cours des huiles végétales, des produits carnés et du sucre compensant la baisse des prix des céréales Les cours internationaux des produits alimentaires sont restés inchangés au cours du mois de juillet 2024, pour le deuxième mois consécutif, a annoncé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La hausse des prix des huiles végétales, des produits carnés et du sucre ayant compensé la baisse actuelle de ceux des céréales, « l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires est resté globalement inchangé en juillet», a expliqué vendredi l’agence onusienne. «L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 120,8 points en juillet, un niveau légèrement inférieur à sa valeur révisée du mois de juin, qui était de 121 points», selon l’organisation internationale notant un recul de 3,1% de l’indice par rapport à sa valeur enregistrée un an plus tôt. Dans le détail, les prix mondiaux à l’exportation de toutes les principales céréales ayant affiché leur deuxième mois consécutif de baisse, les données recueilles montrent que l’Indice FAO des prix des céréales a reculé de 3,8% par rapport à juin. En effet, l’Indice FAO des prix des céréales a affiché une valeur moyenne de 110,8 points en juillet, correspondant à une baisse de 4,4 points (3,8%) par rapport au mois de juin et 15,1 points (12,0%) de moins que sa valeur de juillet 2023. D’après les explications des experts de la FAO, les cours du blé ont fléchi en raison de l’accroissement des disponibilités saisonnières dû aux récoltes hivernales en cours dans l’hémisphère Nord et des conditions généralement favorables au Canada et aux États-Unis d’Amérique, qui laissent présager d’abondantes récoltes de blé de printemps plus tard dans l’année. Quant au recul des prix du maïs à l’exportation, il s’explique par la progression plus rapide que l’an dernier des récoltes en Argentine et au Brésil et par les conditions de culture qui sont restées solides aux Etats-Unis. L’institution note en outre que « l’Indice FAO des prix de tous les types de riz a reculé de 2,4% par rapport au mois de juin, dans un contexte d’activités commerciales globalement calme en ce qui concerne les variétés Indica et Japonica ». Poursuivant son analyse, l’organisation indique que l’Indice FAO des prix des huiles végétales a en revanche gagné 2,4% par rapport à juin et a atteint son niveau le plus élevé depuis un an et demi. En effet, il a enregistré une valeur moyenne de 135  points en juillet, correspondant à une progression de 3,2 points par rapport à juin. Selon les explications de la FAO, «les cours mondiaux des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont tous augmenté, sous l’effet d’une forte demande d’huile de soja dans le secteur des agrocarburants et de la détérioration des perspectives de récolte concernant l’huile de tournesol et de colza dans plusieurs grands pays producteurs». Avec une valeur moyenne de 119,5 points en juillet, soit 1,5 point de plus qu’en juin et 1 point de plus que sa valeur de l’année dernière au même mois, l’Indice FAO des prix de la viande est ressorti en hausse de 1,2% au cours du mois dernier. Précisons que cette évolution s’inscrit dans un contexte marqué par une forte demande d’importation de viande ovine, bovine et de volaille, quand bien même bien « les prix de la viande porcine auraient légèrement baissé en raison d’une offre excédentaire en Europe de l’Ouest», a fait savoir l’organisation. Quant à l’Indice FAO des prix du sucre, les données suggèrent qu’il a progressé de 0,7% par rapport au mois de juin, enregistrant ainsi une valeur moyenne de 120,2 points en juillet, soit 0,8 point de plus qu’au mois précédent. L’institution fait état d’une production plus faible que prévu au Brésil qui a contrebalancé les effets de l’amélioration des niveaux de pluies de mousson en Inde et les conditions météorologiques favorables en Thaïlande. A noter que l’Indice FAO des prix des produits laitiers est resté inchangé en juillet, la baisse des cours du lait en poudre ayant compensé la hausse des cours du beurre et du fromage. Selon la FAO, il «s’est établi en moyenne à 127,7 points en juillet, un niveau pratiquement identique à celui de juin et 8,6 points (7,2%) de plus que sa valeur enregistrée il y a un an», a-t-elle conclu. Alain Bouithy

Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO: Les économies émergentes continueront d’exercer une influence déterminante sur les marchés agricoles

Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO: Les économies émergentes continueront d’exercer une influence déterminante sur les marchés agricoles

Les économies émergentes ont exercé une influence de plus en plus déterminante sur l’évolution des marchés agricoles internationaux au cours des 20 dernières années et devraient continuer à le faire au cours de la prochaine décennie, mais des changements régionaux devraient toutefois s’opérer sous l’effet de l’évolution démographique et de la nouvelle prospérité économique de ces pays, d’après un rapport publié (le 2 juillet, Dnr) par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2024-2033 sont la principale référence mondiale pour ce qui est des perspectives à moyen terme des marchés des produits agricoles. Cette année marque d’ailleurs la 20e édition de la publication conjointe. Depuis deux décennies, le rapport permet d’analyser les tendances des facteurs démographiques et économiques qui influencent l’offre et la demande de produits agricoles, de prévoir les modifications de la géographie de la production et de la consommation et d’évaluer les changements qui en résultent au niveau de la structure des échanges agricoles internationaux. Un changement majeur attendu au cours des 10 prochaines années est le renforcement du rôle joué par l’Inde, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique subsaharienne et l’affaiblissement de celui de la Chine. Alors que cette dernière contribuait pour 28 pour cent de la progression de la consommation mondiale de produits agricoles et halieutiques lors de la précédente décennie, sa part devrait chuter à 11 pour cent au cours des 10 prochaines années, non seulement à cause du recul démographique et du ralentissement de la hausse des revenus, mais aussi en raison de la stabilisation des habitudes alimentaires. L’Inde et les pays d’Asie du Sud-Est devraient représenter 31 pour cent de la hausse de la consommation mondiale d’ici 2033, du fait de l’augmentation de leur population urbaine et de leurs niveaux de vie. En comparaison d’autres régions à faible revenu, l’Afrique subsaharienne contribuera pour une part non négligeable (18 pour cent) à l’augmentation de la consommation mondiale, principalement en raison de la demande d’alimentation humaine poussée par la croissance démographique. Durant la prochaine décennie, la consommation totale de produits agricoles et halieutiques (utilisés pour l’alimentation humaine et animale, pour la production de carburants et en tant que matières premières pour d’autres usages industriels) devrait s’accroître de 1,1 pour cent par an et presque toute la consommation supplémentaire prévue devrait être attribuable aux pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans les pays à revenu intermédiaire, l’apport calorique devrait augmenter de 7 pour cent, essentiellement grâce à la consommation d’aliments de base, de produits de l’élevage et de graisses en plus grande quantité. Dans les pays à faible revenu, il devrait progresser de 4 pour cent, ce qui est trop lent pour que l’on puisse atteindre l’objectif de développement durable tendant à éliminer la faim d’ici 2030. «Les Perspectives confirment qu’il faut mettre en place des stratégies qui comblent les déficits de productivité dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en vue d’accroître la production nationale et les revenus des agriculteurs», a indiqué le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. «Les Perspectives sont un outil de référence utile pour planifier les politiques et apportent des données et des éléments factuels solides aux fins des prévisions à moyen terme des marchés des produits agricoles. Au cours des 10 années à venir, les volumes des produits agricoles échangés entre les régions exportatrices nettes et les régions importatrices nettes devraient progresser mais des changements régionaux devraient s’opérer sous l’effet d’une hausse de la consommation en Inde et dans les pays d’Asie du Sud-Est», a fait savoir le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann. «Le bon fonctionnement des marchés agricoles, la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires et l’adoption de modes de production plus productifs et moins polluants demeureront déterminants pour la sécurité alimentaire mondiale, mais aussi pour faire en sorte que les populations rurales jouissent de la possibilité d’améliorer leurs moyens de subsistance par leur participation aux chaînes de valeur agroalimentaires mondiales.» Mettre l’accent sur la productivité et réduire les pertes et le gaspillage de nourriture L’accroissement de la production végétale devrait être principalement dû aux gains de productivité des surfaces cultivées plutôt qu’à une extension de ces surfaces, ce qui entraînera une baisse de l’intensité des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture mondiale. Il en va de même avec les productions animales, halieutiques et aquacoles, dont la progression viendra, elle aussi, en grande partie des gains de productivité, même si l’expansion des troupeaux y aura également sa part. Les émissions directes du secteur agricole devraient donc augmenter de 5 pour cent pendant la période considérée. Malgré les avancées attendues, et en particulier dans les pays moins productifs d’Afrique et d’Asie, de nets écarts devraient subsister sur le plan de la productivité, qui fragiliseront les revenus agricoles et la sécurité alimentaire et rendront les pays plus dépendants vis-à-vis des importations alimentaires. Les lacunes technologiques, le recours limité aux intrants et les conditions climatiques restent parmi les principaux facteurs expliquant les différences de productivité agricole. Le bon fonctionnement des marchés internationaux des produits agricoles demeurera déterminant pour la sécurité alimentaire mondiale, dans la mesure où 20 pour cent des calories font l’objet d’un échange commercial et où les populations rurales améliorent leurs moyens de subsistance par leur participation à ces marchés et aux chaînes de valeur agroalimentaires mondiales. Les causes sous-jacentes des pics observés en 2022 au niveau des prix internationaux des produits agricoles s’atténuent et les prix internationaux de référence réels des principaux produits agricoles accuseront probablement de nouveau un léger recul au cours des 10 années à venir, recul qui pourrait ne pas se répercuter sur les prix de détail à l’échelon local, d’après le rapport. Les Perspectives de cette année comprennent un scénario simulant les effets d’une diminution de moitié, à l’horizon 2030, des pertes alimentaires le long des chaînes d’approvisionnement et des gaspillages au niveau de la distribution et des consommateurs. Ce scénario laisse entrevoir la possibilité d’une diminution de 4 pour cent des émissions mondiales de GES de l’agriculture d’ici 2030, qui se répartirait de manière relativement homogène

Recul des cours  du blé et du maïs à l’échelle mondiale

Recul des cours  du blé et du maïs à l’échelle mondiale

L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est de nouveau inscrit sur une tendance baissière en janvier 2024, selon les chiffres publiés récemment par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il s’est établi en moyenne à 118 points au cours du mois dernier, soit une baisse de 1% depuis décembre et de 10,4% par rapport à la valeur qu’il affichait il y a un an, d’après les explications de l‘agence onusienne.    Cette nouvelle baisse s’explique essentiellement par le recul des prix des céréales, en particulier du blé et du maïs et de la viande, a indiqué la FAO dans son dernier rapport. En effet, les données recueillies montrent que l’indice FAO des prix des céréales a cédé 2,2% depuis le mois précédent. Il s’est établi en moyenne à 120,1 points en janvier, soit 2,7 points de moins qu’en décembre et 27,4 points (18,6%) de moins qu’en janvier 2023. Dans le détail, elles suggèrent que les prix mondiaux du blé à l’exportation ont reculé en janvier, sous l’effet d’une forte concurrence entre les exportateurs et de l’arrivée sur le marché de nouvelles récoltes dans les pays de l’hémisphère Sud. Suite à l’amélioration des conditions de culture et du démarrage de la récolte en Argentine ainsi que de l’augmentation des disponibilités aux États-Unis d’Amérique, les prix mondiaux du maïs ont dans le même temps nettement baissé, a noté l’organisation internationale ajoutant que les prix mondiaux de l’orge et du sorgho ont également fléchi en janvier. En revanche, il ressort des mêmes chiffres que « les cours du riz ont progressé de 1,2% en janvier, du fait d’une forte demande à l’exportation de riz Indica de qualité supérieure en provenance de Thaïlande et du Pakistan et d’achats supplémentaires effectués par l’Indonésie », a-t-elle fait savoir. Toujours à propos des céréales, les dernières prévisions contenues dans le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales, prévoient que la production mondiale de céréales en 2023 devrait atteindre un nouveau niveau record, après avoir atteint 2 836 millions de tonnes, soit 1,2% de plus qu’en 2022.  La production de céréales secondaires en passe d’atteindre son niveau le plus élevé jamais enregistré Compte tenu de l’ajustement à la hausse de 12 millions de tonnes apporté ce mois-ci, l’institution des Nations unies prévoit en outre que « la production mondiale de céréales secondaires atteindra le niveau record de 1 523 millions de tonnes », a-t-elle indiqué précisant que la plus grande partie de la révision tient compte de nouvelles données officielles provenant du Canada, de la Chine (continentale), des États-Unis d’Amérique et de la Turquie. En ce qui concerne l’utilisation mondiale de céréales en 2023-2024, elle devrait s’établir à 2 822 millions de tonnes, soit 8,9 millions de tonnes de plus que ce qui était indiqué dans les prévisions de décembre et une croissance de 1,2% par rapport au niveau de 2022-2023, a souligné la FAO. Cette variation ferait suite principalement au fait que « l’utilisation dans l’alimentation animale devrait être plus importante que prévu précédemment, en particulier dans l’Union européenne, ainsi qu’en Australie et aux Etats-Unis d’Amérique ». L’organisation en déduit que le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial en 2023-2024 devrait ainsi atteindre le niveau confortable de 31,1% et ainsi dépasser celui de 2022-2023, qui était de 30,9%. De ce fait, la FAO prévoit à présent que les échanges mondiaux de céréales en 2023-2024 atteindront 480 millions de tonnes, soit une augmentation de 0,8% par rapport à l’année précédente. Précisons que cette prévision « tient essentiellement au fait que l’on s’attende à présent à un accroissement du volume des échanges de céréales secondaires, tandis que les échanges mondiaux de blé et de riz pourraient bien se contracter », comme l’a expliqué l’institution. Il est important de noter que l’indice FAO des prix de la viande, également responsable du recul des prix mondiaux des produits alimentaires en janvier, a enregistré son septième mois consécutif de baisse et cède ainsi 1,4% depuis décembre. Cette variation est intervenue suite à l’abondance des disponibilités dans les principaux pays exportateurs qui a tiré vers le bas les prix internationaux de la volaille, de la viande bovine et de la viande porcine, a expliqué la FAO révélant que les prix internationaux de la viande d’ovins ont en revanche bondi après une forte demande mondiale à l’importation et de la diminution de l’offre d’ovins de boucherie en Océanie. Alain Bouithy

Les prix mondiaux des céréales reculent de 15,4% sur un an

Les prix mondiaux des céréales reculent de 15,4% sur un an

L’indice FAO des prix des céréales a affiché une valeur moyenne de 122,8 points en décembre 2023, a annoncé en début de la nouvelle année l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Bien qu’en hausse de 1,8 point (1,5%) par rapport au mois de novembre, son niveau est encore inférieur de 24,4 points (16,6%) à celui de décembre 2022, a fait remarquer l’agence onusienne. Dans le détail, l’organisation internationale indique qu’après quatre mois consécutifs de recul, les prix du blé à l’exportation ont augmenté au douzième mois de l’année écoulée. Cette évolution s’est redressée « sous l’effet de perturbations logistiques dues aux conditions météorologiques dans certains des principaux pays exportateurs et de tensions en mer Noire dans un contexte de forte demande», a expliqué la FAO. Les données montrent que les prix mondiaux du maïs ont de leur part  ressorti en hausse durant la même période, a poursuivi l’organisation attribuant cette variation aux « craintes concernant les semis de la seconde récolte du Brésil et de contraintes logistiques qui ont entravé les expéditions en partance d’Ukraine ». L’analyse des autres céréales secondaires laisse apparaître une augmentation  des prix mondiaux de l’orge, une légère baisse de ceux du sorgho et un gain de 1,6% de l’indice FAO des prix de tous les types de riz par rapport à son niveau de novembre. D’après les explications de la FAO, la hausse de ce dernier « est imputable aux cours de l’Indica, qui ont progressé consécutivement aux commandes de certains acheteurs asiatiques ». Cette augmentation s’explique aussi par le fait d’une concurrence réduite entre les exportateurs qui est due aux restrictions à l’exportation imposées en Inde et à la maigreur des disponibilités au Viet Nam, a-t-elle ajouté. Selon l’indice, poursuit l’agence des Nations unies dans son rapport, les prix internationaux du riz ont enregistré une hausse annuelle de 21% en 2023, en grande partie en raison de craintes quant à l’impact du phénomène El Niño sur la production de riz et sous l’effet des restrictions à l’exportation imposées par l’Inde. Quant à l’indice des prix des céréales, il s’est établi à une valeur moyenne de 130,9 points sur l’ensemble de l’année 2023, ce qui représente une baisse de 23,8 points (15,4%) par rapport à la moyenne annuelle record de 2022. Cette baisse est due au fait que les marchés mondiaux ont été bien approvisionnés, a précisé la FAO. Dans l’ensemble, rappelons que l’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi à 118,5 points en décembre 2023. Selon les chiffres de l’institution, iI est ressorti en baisse de 1,8 point (1,5%) par rapport à son niveau du mois de novembre dernier, « car le recul des indices des prix du sucre, des huiles végétales et de la viande a plus que compensé la hausse des indices des produits laitiers et des céréales », a-t-elle souligné notant qu’il cède 13,3 points (10,1%) par rapport à son niveau de décembre 2022. Sur l’ensemble de l’année 2023, la valeur moyenne de l’indice était inférieure de 13,7% à celle de l’année précédente, seul l’indice des prix internationaux du sucre ayant affiché une valeur supérieure sur cette période. En effet, « l’indice a enregistré une valeur moyenne de 124 points, soit 19,7 points (13,7%) de moins que sa valeur moyenne en 2022», peut-on lire. Alain Bouithy

Baisse marquée des cours du sucre à l’échelle mondiale

Baisse marquée des cours du sucre à l’échelle mondiale

L’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires a fini l’année 2023 environ 10% en dessous de son niveau enregistré un an auparavant, a annoncé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il «s’est établi en moyenne à 118,5 points en décembre, ce qui représente une baisse de 1,5% depuis novembre et de 10,1% par rapport à décembre 2022 », a indiqué la FAO notant que,  sur l’ensemble de l’année 2023, sa valeur moyenne était inférieure de 13,7% à celle de l’année précédente. Selon l’agence onusienne, la baisse la plus marquée a été observée au niveau des cours du sucre, en raison principalement du rythme soutenu de la production au Brésil, ainsi que de la diminution de l’utilisation de la canne à sucre pour produire de l’éthanol en Inde. Ainsi que l’a relevé l’organisation onusienne, « l’indice FAO des prix du sucre a cédé 16,6% depuis novembre et a atteint son niveau le plus bas depuis neuf mois, mais sa valeur est encore en hausse de 14,9% par rapport à décembre 2022 ». L’indice FAO des prix des huiles végétales a suivi la même tendance, puisqu’il a baissé de 1,4% par rapport à novembre, en raison de la faiblesse des achats d’huile de palme, de soja, de colza et de tournesol. A propos des cours de l’huile de soja, comme le relève la FAO, précisons qu’ils ont « en particulier été tirés vers le bas par un ralentissement de la demande dans le secteur de l’agrogazole et par l’amélioration des conditions météorologiques dans les principales régions de culture du Brésil ». Il est à souligner que la valeur de l’indice FAO des prix des huiles végétales sur l’ensemble de l’année 2023 était inférieure de 32,7% à celle de l’année précédente. Le fléchissement a aussi été observé dans l’évolution de l’indice FAO des prix de la viande qui a accusé un recul de 1% en glissement mensuel. Il est ainsi tombé à un niveau inférieur de 1,8% à celui de décembre 2022, sous l’effet de la faiblesse persistante de la demande à l’importation de viande de porc en Asie. Malgré l’abondance des disponibilités exportables dans les grandes régions de production, l’intérêt des acheteurs de la région pour la viande de bovins et la volaille s’est également amoindri durant cette période. En revanche, comme le montrent les données recueillies, les prix de la viande d’ovins ont augmenté à l’approche des fêtes de fin d’année. A l’inverse, les indices FAO des prix des céréales et ceux des produits laitiers ont pour leur part affiché des hausses au titre du mois de décembre dernier. Le premier indice a progressé de 1,5% en glissement mensuel, suite à la hausse « des prix du blé, du maïs, du riz et de l’orge, en partie sous l’effet de perturbations logistiques qui ont entravé les expéditions en partance des principaux pays exportateurs », selon les explications de l’institution internationale. Sur l’ensemble de l’année, il était en recul de 15,4% par rapport à la moyenne de 2022, en dépit du fait que l’indice FAO des prix de tous les types de riz ait enregistré une hausse de 21%, a-t-on fait remarquer attribuant cette variation au bon approvisionnement des marchés mondiaux. Quant au deuxième indice (produits laitiers), il ressort des chiffres qu’il a bondi de 1,6% par rapport à novembre, tandis que sa valeur était encore inférieure de 16,1% à celle de décembre 2022. L’agence onusienne attribue cette progression mensuelle principalement « à la hausse des cours du beurre et du fromage, qui s’explique par la vigueur des ventes internes en Europe de l’Ouest à l’approche des fêtes de fin d’année ». Elle constate, en outre, que la forte demande mondiale à l’importation a tiré vers le haut les prix internationaux du lait entier en poudre. Alain Bouithy

Malgré de multiples défis, l’insécurité alimentaire recule en Europe et en Asie centrale

Moins de sept ans avant l’échéance, l’Europe et l’Asie centrale avancent dans la concrétisation de l’objectif de développement durable (ODD) 2, dit «Faim zéro», s’agissant notamment de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes, et ce malgré les grands défis rencontrés ces dernières années. Bien que le coût moyen d’une alimentation saine ait augmenté dans la région, le nombre de personnes n’ayant pas les moyens de se nourrir sainement a diminué en 2022. Il s’agit de l’un des constats de l’édition 2023 du rapport sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Europe et en Asie centrale, publié aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), garante de l’objectif Faim zéro. Les auteurs du rapport indiquent que les années précédentes, la pandémie, les conflits, les extrêmes météorologiques et les catastrophes naturelles ont rendu plus difficile d’améliorer la situation en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Néanmoins, depuis 2000, la prévalence de la sous-alimentation en Europe et en Asie centrale reste sous la barre des 2,5 pour cent. Le nombre estimé de personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave a chuté de 4,1 pour cent , soit 4,7 millions, de 2021 à 2022 pour atteindre les 111,1 millions. En 2022, dans quatre des sept sous-régions, dont l’Asie centrale, les Balkans occidentaux et le Caucase, la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave a dépassé la moyenne régionale de 11,9 pour cent. D’après les estimations, les femmes sont plus touchées que les hommes. Cette constatation peut être généralisée à l’échelle mondiale. «Nous espérons que ce rapport fournira des informations utiles à une collaboration intersectorielle, notamment entre les organisations de la société civile et le secteur privé, dans l’optique d’accélérer la concrétisation de l’ODD 2 en Europe et en Asie centrale», a déclaré M. Godfrey Magwenzi, responsable par intérim du Bureau régional de la FAO pour l’Europe et l’Asie centrale, dans l’avant-propos du rapport. «La FAO est pleinement disposée et prête à seconder les États dans leur action, tant au niveau régional que national», a-t-il souligné. En revanche, la tendance régionale en matière de surpoids et d’obésité est alarmante. En 2022, la prévalence d’enfants de moins de 5 ans en surpoids était de 7,1 pour cent en Europe et en Asie centrale, contre 5,6 pour cent au niveau mondial. Bien qu’il s’agisse d’une baisse comparé aux 9,7 pour cent de 2010, ce chiffre est plus de deux fois supérieur à la cible d’ici 2030. L’obésité chez les adultes est en augmentation dans l’ensemble des sous-régions et des pays de la région. Par contre, la plupart des pays ont progressé concernant d’autres cibles en matière de nutrition, notamment la lutte contre le retard de croissance et l’émaciation des enfants, ainsi que l’insuffisance pondérale à la naissance. «Quand les personnes sont en situation d’insécurité alimentaire modérée, leur accès à la nourriture est problématique. Elles peuvent avoir à sacrifier d’autres besoins de base juste pour pouvoir se nourrir régulièrement, et le plus souvent, elles ne peuvent se procurer des aliments très nutritifs», explique Mme Tamara Nanitashvili, Fonctionnaire principale (politiques) à la FAO et auteure principale du rapport. «Une personne en situation d’insécurité alimentaire grave passe un ou plusieurs jours sans manger. Autrement dit, elle connaît vraisemblablement la faim.» D’après les dernières estimations, plus de 25 millions de personnes en Europe et en Asie centrale (3,1 pour cent de la population totale de la région) n’avaient pas les moyens de se nourrir sainement en 2021, soit 2,7 millions de personnes de moins qu’un an auparavant. L’édition 2023 du rapport régional sur la sécurité alimentaire et la nutrition reprend la conclusion de l’édition précédente. Les auteurs plaident pour la transformation des systèmes agroalimentaires et la refonte des politiques en matière d’alimentation et d’agriculture afin de relever les défis liés à la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, la durabilité environnementale et les moyens de subsistance des agriculteurs, en particulier des agriculteurs ruraux et d’autres acteurs du secteur agroalimentaire. FAO