La croissance dans la région MENA se consolidera à 3% en 2018 et à 3,3% en 2019
Dans son rapport annuel sur les perspectives économiques mondiales de juin 2018, la Banque mondiale (BM) a annoncé que la croissance de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait se consolider à 3% en 2018 (contre 1,6% en 2017) et à 3,3% en 2019.
Les perspectives de croissance dans la région MENA devraient s’améliorer « sous l’effet principalement du redressement des pays exportateurs de pétrole à la suite de l’effondrement des cours », a relevé la BM soulignant que la région devrait également bénéficier d’un environnement mondial favorable et des efforts de reconstruction post-conflit.
A la faveur de la hausse des investissements fixes, la croissance devrait augmenter dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe pour atteindre 2,1% en 2018 et 2,7% en 2019, a indiqué la Banque mondiale.
Selon les projections de l’institution financière, l’Arabie saoudite devrait enregistrer une croissance de 1,8% au cours de cette année et de 2,1% l’année prochaine. Alors que celle de l’Iran devrait s’accélérer pour atteindre 4,1% en 2018 et un taux quasiment de même ampleur en 2019.
Rappelons qu’en 2017, la faible production pétrolière avait conduit à une croissance lente des pays exportateurs de pétrole de la région, après que les pays membres et non-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont adhéré à un accord sur des limites de production destinées à soutenir le pétrole mondial.
Si les secteurs non pétroliers ont enregistré une croissance modeste, notamment dans les services et la fabrication, la Banque a noté qu’un certain nombre de pays exportateurs de pétrole ont assoupli leurs plans d’ajustement budgétaire en 2018, en réaction à des prix du pétrole un peu plus soutenus et à l’amélioration des termes de l’échange, notamment en élargissant les plans d’investissement en Algérie et en Arabie Saoudite.
En ce qui concerne les pays importateurs de pétrole, les données récentes de l’institution financière tendent à montrer que la croissance devrait se renforcer, «en raison du regain de confiance observé chez les entreprises et les consommateurs du fait des réformes du climat des affaires et de l’amélioration de la demande extérieure», a-t-elle expliqué. En plus de l’amélioration de l’économie mondiale.
A noter qu’en Egypte, le plus grand importateur de pétrole de la région, les investissements et les exportations nettes se sont améliorés, grâce principalement à la stabilité du taux de change et à une demande intérieure plus forte.
Selon les projections de la BM, la croissance économique du pays devrait s’élever à 5% au cours de l’exercice 2017/18 (1er juillet 2017-30 juin 2018), avant de prendre de la vigueur sur l’exercice suivant et s’établir à 5,5%.
S’agissant du Maroc et de la Tunisie, l’institution financière a souligné le fait que les deux pays ont également bénéficié des conditions favorables à la production agricole.
La Banque a noté aussi que les réserves internationales ont augmenté en Egypte et au Maroc, aidées par les entrées de capitaux, alors qu’elles ont diminué en Tunisie en raison d’un déficit croissant du compte courant et des interventions des banques centrales sur le marché des changes.
En outre, la BM a noté que d’autres petits importateurs de pétrole font encore face à une croissance faible qui entrave les progrès sur leurs défis du marché du travail.
A noter qu’au niveau mondial, la Banque mondiale a assuré qu’en dépit de son tassement récent, la croissance économique mondiale devrait rester solide à 3,1% durant l’année en cours.
Cependant, ses projections pour les deux années à venir laissent apparaître qu’elle va se modérer progressivement, « sur fond de ralentissement de l’activité dans les économies avancées et de stabilisation de la reprise dans les principaux pays émergents et en développement exportateurs de produits de base», a-t-elle prévenu.
Au contraire, «si elle peut être maintenue, la bonne croissance économique enregistrée cette année pourrait permettre à des millions de personnes de sortir de la pauvreté, en particulier dans les économies d’Asie du Sud à forte croissance », a affirmé Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale.
Alain Bouithy

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