Pour votre gouverne, je restitue à votre mémoire la portée de quatre dates ci-après :
– Le 11 novembre 2018 naissait la coalition Lamuka (« réveille-toi » en lingala), une plateforme politique congolaise créée par quelques membres de l’opposition ( Katumbi, Bemba, Fayulu, Muzitu, Edundo etc) en vue de faire front contre Ramazani Shadary de FCC et Tshisekedi Tshilombo de CACH à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018.
– Le 23 octobre 2020, Félix-Antoine Tshisekedi tourne le dos à son allié politique Kabila, il défait unilatéralement la coalition FCC – CACH et lance une large plateforme dénommée l’Union Sacrée Nationale à laquelle, contre toute attente, adhèrent Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, deux poids lourds de l’opposition Lamuka.
Pire que ça, pendant qu’ils ont rejoint le camp présidentiel, ils déclarent mordicus rester encore membres de l’opposition Lamuka. Ils iront même loin en envisageant en même temps prendre la tête de la direction tournante de Lamuka. Levée de bouclier entre le camp Katumbi et le camp Fayulu.
– Le vendredi 22 décembre 2022, Moise Katumbi dont les collaborateurs sont encore ministres au gouvernement Sama de Tshisekedi et qui venait d’être lui-même désigné candidat Président de la République pour les élections de décembre 2023 par son parti Ensemble pour la république, a décidé de prendre congé de l’USN et révèle que le retrait de son parti de l’Union sacrée de la Nation est lié au fait que le cahier de charge déposé pour guider l’engagement mutuel n’a pas été respecté par ses partenaires.
– Ce vendredi 14 avril 2023, se produit l’inattendu : l’on ne sait par quelle magie, Martin Fayulu rejoint Moise Katumbi à Lubumbashi en vue de constituer un front commun avec Matata Ponyo et Dénis Sessanga pour désigner un candidat commun aux prochaines présidentielles de 2023.
Que conclure ???
La politique congolaise est désormais semblable à du banditisme en cravate. Les alliances se font et se défont, loin, très loin d’une ligne idéologique et de l’intérêt supérieur de la Nation. Pendant que le peuple subit l’invasion des armées étrangères et des affres d’une crise économique sans précédent, dans le communiqué conjoint publié par ces quatre politiciens ce vendredi 14 avril 2923, rien que des exigences et des accusations à propos de principaux points qu’ils ont soutenus fermement il y a juste quelques mois et vis-à-vis d’un partenaire politique avec lequel ils ont longtemps collaboré. Au final, ils ne font aucune offre politique, ni aucune alternative pour sortir le pays du tunnel.
Les congolais ne doivent pas chercher trop loin la source de leur malheur, ils peuvent la repérer entre autres sur cette photo. La politique congolaise, c’est la poisse !
Par Germain Nzinga