Maroc : Dynamique conjoncturelle confirmée*

Les principaux baromètres conjoncturels, tant au niveau de l’offre que de la demande, se sont favorablement comportés, reflétant une bonne tenue de l’activité économique nationale, sur fond d’incertitudes à l’international.

Au niveau sectoriel, la réalisation d’une campagne agricole exceptionnelle a permis de compenser la contreperformance du secteur de la pêche, faisant état d’une évolution positive des activités primaires.

Le secteur secondaire, particulièrement au niveau de ses composantes échangeables, a fait preuve d’un comportement favorable, en phase avec le dynamisme tangible affiché au niveau des échanges extérieurs et avec l’accroissement de la production industrielle de 3% au terme des neuf premiers mois de l’année 2018, soit la meilleure performance enregistrée sur la dernière décennie.

En outre, la bonne dynamique des services a continué de soutenir l’activité économique, grâce, notamment, à la bonne posture des activités du transport, du tourisme et des télécommunications.

Ces bonnes dispositions ont été confortées par les fondamentaux du marché intérieur notamment pour le pouvoir d’achat des ménages qui s’est amélioré, bénéficiant de l’évolution maitrisée du taux d’inflation et de la bonne tenue des revenus des ménages, en rapport, notamment, avec la bonne campagne agricole, la création de l’emploi rémunéré et une évolution positive des crédits à la consommation.

Cette situation est davantage renforcée par le bon comportement des crédits à l’équipement, l’augmentation des importations des biens d’équipement, des demi-produits et des recettes des IDE, ce qui en définitive contribue au maintien de l’effort d’investissement.

Au niveau des échanges extérieurs, le déficit commercial poursuit son aggravation, en relation avec la hausse notable des importations des produits énergétiques, des biens d’équipement et des produits finis de consommation. Malgré ce creusement, le taux de couverture des importations par les exportations a affiché une amélioration de 0,5 point, consécutivement à la hausse notable des exportations, impulsée, particulièrement, par la remarquable performance des exportations des secteurs de phosphates et dérivés, de l’automobile et de l’agriculture et agro-alimentaire.

De leur côté, les Réserves Internationales Nettes permettent de couvrir 5 mois d’importations de biens et services.

Concernant les finances publiques, le déficit budgétaire a accusé un creusement de 4,1 milliards de dirhams, par rapport à fin octobre 2017, pour se situer à 34,5 milliards de dirhams, en relation avec la hausse des dépenses globales à un rythme dépassant celui des recettes ordinaires.

En matière de financement de l’économie, la dynamique des crédits bancaires s’est poursuivie à fin octobre, toutefois en ralentissement par rapport à l’évolution enregistrée à fin septembre 2018. Ces crédits, propulsés par l’accroissement des crédits immobiliers et à l’équipement, ont progressé de 1,5%.

Cette évolution contraste, toutefois, avec le comportement du marché boursier qui poursuit sa baisse par rapport à fin décembre 2017, malgré la correction haussière en novembre.

Cette conjoncture globalement favorable s’est nourrie d’un contexte international porteur, quoique mitigé et soumis toujours à un ensemble de risques baissiers, relatifs, notamment, aux fluctuations des cours du pétrole, au protectionnisme accru et aux négociations sur le Brexit. Dans ce contexte, la croissance dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc, devrait se poursuivre à un rythme modéré.

*Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF)

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