La configuration sectorielle actuelle augure de perspectives économiques favorables pour le Maroc, a annoncé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
Les principaux baromètres conjoncturels se seraient favorablement comportés en 2018, a relevé la DEPF dans sa note de conjoncture de juin (N°256). Ce qui, a-t-elle estimé, traduit un bon dynamisme de l’activité économique nationale.
Sur le plan sectoriel, les données recueillies par la DEPF indiquent que les activités primaires auraient continué de soutenir l’activité économique. Elle a notamment souligné les résultats favorables de la campagne agricole 2017/2018, indiquant que la production céréalière devrait dépasser les 100 millions de quintaux. Ce chiffre correspond à un accroissement de plus de 4% par rapport à la campagne précédente et de plus de 22% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, a-t-elle souligné.
Comme l’a rappelé la Direction, « cette bonne performance trouve son origine dans l’amélioration notable du rendement moyen de la céréaliculture à 22,2 quintaux/hectare, contre 17,7 quintaux/hectare il y a une année, soit une progression de 25,6% ».
Commentant l’évolution des composantes du secteur secondaire, particulièrement les secteurs émergents, la DEPF a indiqué qu’elles ont globalement « confirmé les attentes, comme traduit par la dynamique de leurs exportations ».
Mise à part l’évolution on ne peut plus contrastée du secteur du BTP, la Direction a relevé la poursuite de la bonne dynamique du secteur extractif, l’évolution positive du secteur de l’énergie électrique et l’orientation favorable de l’activité manufacturière au premier semestre de l’année en cours.
En ce qui concerne les activités tertiaires, il est apparu qu’elles auraient aussi continué de soutenir l’activité économique. La Direction des études et des prévisions financières en veut pour preuve, la bonne dynamique de l’activité touristique, les prémices d’évolution positive du secteur des télécommunications en 2018 et la dynamique favorable du secteur de transport.
Selon la DEPF, le dynamisme de l’activité économique est aussi confirmé par la consolidation des principaux piliers de la demande intérieure. En effet, « la consommation des ménages aurait préservé une tendance positive en 2018 dans un contexte d’évolution toujours maîtrisée de l’inflation (progression de l’IPC de 2,2% à fin avril 2018) et d’évolution positive des revenus des ménages », a-t-elle souligné.
Un contexte favorable également caractérisé par la réalisation d’une bonne campagne agricole, l’amélioration de la situation du marché du travail avec la création de 142 mille emplois rémunérés et le bon comportement des transferts MRE qui se sont accrus de 9,7% à 26,8 milliards de dirhams. Sans oublier le bon comportement des crédits bancaires et des importations des biens d’équipement.
A noter que des signaux favorables ont été aussi observés au niveau des échanges extérieurs où les données analysées laissent apparaitre une bonne tenue des exportations des secteurs de l’automobile, des phosphates et dérivés et de l’aéronautique.
Cette évolution explique près des trois quarts de la dynamique des exportations nationales des biens, a précisé la DEPF, ajoutant que les réserves internationales nettes permettent de couvrir 5 mois et 13 jours d’importations de biens et services.
Dans sa note, la DEPF a également relevé, au niveau des finances publiques, une légère hausse des recettes ordinaires qui, conjuguée à la baisse des dépenses ordinaires, se serait traduite par une amélioration du solde ordinaire, se situant à 1,5 milliard de dirhams à fin avril 2018.
Quant aux crédits bancaires, des chiffres indiquent qu’elles ont « poursuivi leur évolution positive, progressant de 2,6% à fin avril, recouvrant une augmentation de l’encours des crédits à l’équipement de 12,7%, des crédits à la consommation de 5,4% et des crédits à l’immobilier de 3,5% », selon la DEPF.
S’agissant des indices boursiers MASI & MADEX, il est apparu qu’ils se sont repliés par rapport à fin avril 2018 respectivement de 5,3% et 5,6%. La DEPF a souligné qu’ils ont clôturé « le mois de mai à 12335,37 et 10005,75 points, contrebalançant ainsi leur performance positive par rapport à fin décembre 2017, pour la première fois depuis juin de l’année précédente, en la ramenant à -0,4% et -0,9% ».
Alain Bouithy