Entre 2016 et 2009, le Maroc a consenti d’importants efforts qui ont permis au pays d’améliorer sa position au niveau de certains indicateurs de gouvernance publique et privée.
En termes de gouvernance publique, « son classement est resté favorable comparativement aux pays de sa région ainsi que par rapport à d’autres pays comme la Turquie, la Chine, la Grèce, le Mexique », a relevé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances.
L’évolution est perceptible au niveau des indicateurs de gouvernance publique relatifs à la capacité de décision de l’Etat, la coordination dans la sphère publique, la concertation des acteurs ainsi qu’au niveau du fonctionnement des administrations publiques, a indiqué la DEPF dans une étude dont nous avons présenté les principaux enseignements dans une de nos éditions précédentes.
Selon l’étude, « Gouvernance, qualité institutionnelle et développement économique : Quels enseignements pour le Maroc ? », sa position s’est améliorée au niveau notamment des variables liées à l’importance des exonérations fiscales accordées aux secteurs économiques.
L’amélioration s’est aussi ressentie au niveau de la transparence de la politique économique et de la faiblesse de l’influence des grands acteurs économiques nationaux (groupes de pression, lobbies, …) et étrangers en matière d’élaboration des politiques publiques, a noté la DEPF.
Au niveau de la gouvernance privée, l’étude a fait apparaître que le Maroc a amélioré sa position relative principalement à la sécurité des transactions et des contrats au niveau du marché des biens et services, à la régulation de la concurrence et à la gouvernance d’entreprise ainsi qu’à la segmentation du marché du travail, à la mobilité sociale et au respect du droit du travail.
Mais en dépit des efforts qu’il a entrepris pour le renforcement de la gouvernance publique et privée, la DEPF a estimé que le Maroc a encore du chemin à faire.
S’agissant de la gouvernance publique, l’étude a montré que d’importants gaps sont à rattraper, principalement au niveau des indicateurs de gouvernance publique liés à la sécurité des droits de propriété et des contrats (A6) et aux droits et libertés publiques.
Le Maroc a également du chemin à faire en ce qui concerne la gouvernance privée. Car, comme l’a rappelé la DEPF, « le pays a enregistré un repli de sa notation, surtout, au niveau du fonctionnement du marché du travail (Rigidité et discrimination au niveau du marché du travail, des relations commerciales et financières avec l’extérieur et au niveau de la régulation du marché financier et du dialogue social ».
Ainsi, tout indique que le Royaume doit fournir davantage d’efforts pour assurer une meilleure formalisation des règles. Ce qui, a fait ressortir l’étude, devrait permettre au pays de renforcer, ainsi les mécanismes de la bonne gouvernance (fonctionnement des administrations publiques, cohésion et mobilité sociales et sécurité des transactions et des contrats).
A noter que la position du Maroc au niveau de l’axe horizontal de l’ACP montre que le Royaume est mieux classé comparativement à des pays de la région MENA (Tunisie, Egypte, Algérie, Mauritanie).
S’il est presque au même niveau que la Turquie et la Chine, l’étude indique qu’il est devancé par l’Inde, l’Indonésie, la Thaïlande, le Brésil, le Chili, certains pays de l’ASS (Kenya, Ghana, Sénégal…) et les pays développés de l’Amérique du Nord, de l’OCDE et de l’Union européenne.
Le positionnement du Maroc sur l’axe vertical fait ressortir « un niveau institutionnel intermédiaire déployant de plus en plus d’efforts pour rejoindre le groupe de pays assurant les libertés de fonctionnement des marchés et de création de nouvelles organisations où l’intervention étatique est de plus en plus faible », a souligné la DEPF.
Selon les auteurs de l’étude, Ahlam Er-Rahmani et Mounia Bettahil, le Maroc est mieux placé que le Brésil, la Turquie et la Chine et certains pays du MENA (Tunisie, Algérie, Egypte…).
Selon les auteurs de l’étude, Ahlam Er-Rahmani et Mounia Bettahil, le Maroc est mieux placé que le Brésil, la Turquie et la Chine et certains pays du MENA (Tunisie, Algérie, Egypte…).
« En sus, des efforts sont à déployer par le pays pour consolider le soutien public à l’innovation et à la R&D publique et privée ainsi que l’amélioration de l’efficacité des mécanismes de transfert de technologies et des compétences », a conclu la DEPF.
Alain Bouithy