
Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Clément Mouamba, a annoncé, le 9 avril 2020 à Brazzaville que le gouvernement réfléchit sur la fabrication dans les tous prochains jours des masques en tissu pour en pallier la carence et se prévenir du Covide-19.
Le chef d gouvernement s’est cependant interrogé sur le coût, ajoutant que certains souhaitaient que le port de masques soit obligatoire.
M. Mouamba a fait cette annonce lors de la séance de questions au gouvernement organisée par l’Assemblée nationale. Selon lui, le gouvernement y travaille pour regrouper des artisans pour fabriquer des masques selon un certain modèle approprié et le respect des consignes. Il a en outre expliqué que le gouvernement souhaitait de voir tous les commerçants portés des masques et des gants.
S’agissant de l’assainissement, le ministère de l’intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou a rassuré que ses services travaillent en collaboration avec celui de la santé et que les équipes de la croix rouge se mettront à l’œuvre pour assainir et désinfecter les marchés domaniaux. Il indiqué que les marchés ne seront fonctionnels que les lundis, mercredis et vendredis de 7h à 14 heures.
La ministre de la santé et de la population, Mme Jacqueline Lydia Mikolo, a dit en substance que cette alternative est en cours mais qu’elle doit être encadrée pour s’assurer que les masques produits répondent aux normes d’hygiène sanitaire et n’exposent pas la population à des risques de santé, de contamination ou d’étouffement.
Pour elle, il s’agit de communiquer en amont sur la fabrication de ces masques, leur entretien et leurs utilisations. Tout en souhaitant ne pas mettre les protocoles thérapeutiques à la disposition de la rue, Mme Mikolo a rassuré les députés et par voie de fait, l’opinion que ceux utilisés actuellement dans les centres de prise en charge sont similaires aux protocoles utilisés dans d’autres pays. Elle a justifié que c’est pour éviter l’automédication que ces protocoles ne peuvent être mis à la disposition du public, insistant que la prise en charge doit se faire en milieu médical.
Les décès concernent des patients arrivés en détresse
Pour la ministre de la santé, Mme Mikolo a informé que les décès enregistrés à ce jour dans le pays concernent les patients qui arrivent en détresse à la dernière minute dans les structures de santé. Elle a précisé que c’est parfois après l’automédication à domicile ou les patients traités dans les structures privées. Elle a également dit que tous les patients pris en charge selon ce protocole dans les centres de prise en charge sont guéris ou en cours de guérison et que le protocole utilisé ne pose pas de problème.
Le Congo, a-t-elle fait savoir, est en attente d’un don d’environ cinq milliards de fcfa de la Banque mondiale et une deuxième promesse de don de la fondation Ali Baba de Jack Ma. Par ailleurs, une provision initiale d’un milliard de fcfa a été allouée à Air liquide pour sécuriser une consommation de six mois d’oxygène médical, une commande de matériel de prévention et de détection est aussi en cours.
Elle a également abordé la question des commandes des équipements et matériels sanitaires de première nécessité qui sont en cours. Elle a dévoilé que plusieurs commandes financées par les dons et les ressources nationales ainsi que la demande d’aide adressée à la Chine par le Président de la République, M. Denis Sassou Nguesso, sont actuellement arrivées au Ghana.
Répondant à la question sur le plan de riposte de la pandémie, elle a fait savoir que le Congo a élaboré trois plans pour la préparation et la riposte au Covid-19, à savoir, le plan national de préparation et de riposte d’un montant global d’un milliard 658 millions 451.500 FCFA, dont le but était d’éviter l’importation du Covid-19 au Congo, mais très vite dépassé par les évènements, le plan de riposte à la pandémie de 21 milliards 982 millions 294.100 FCFA et le plan national de communication s’élevant à 1 milliard 677 millions 930. 900 FCFA.
Ces plans sont en cours et en début de financement. Elle a aussi signalé l’existence des plans départementaux qui découlent du plan national, dont certains ont été financés à plus de 50%.
Concluant la séance, le président de l’Assemblée nationale a déploré le déficit de communication au niveau du gouvernement sur la pandémie. Il a souhaité que la vérité soit dite à l’opinion publique. Il condamné la présence d’un colonel sur le plateau du journal de la télévision nationale en lieu et place de la patronne du département de la santé.
«Nous sommes en train de perdre la bataille de l’opinion à cause des réseaux sociaux. Pourquoi la ministre de la Santé ne parlera-t-elle pas ? », s’est questionné le président Isidore Mvouba.
Florent Sogni Zaou.