RETRO. 12 décembre 1975 -12 décembre 2024. 49 ans sont passés. Les Congolais de la génération de ces temps, les hommes politiques et les gens de culture se souviennent d’une Déclaration publiée, par le Pouvoir en place, à Brazzaville, le 12 décembre 1975.
Une Déclaration connue sous le nom de Déclaration du 12.12. Un texte diffusé, au terme de la Session Extraordinaire du Comité Central du Parti Congolais du Travail, réunie du 5 au 11 décembre 1975 à Brazzaville.
Le Président Marien Ngouabi, Président de la République Populaire du Congo, Président du Comité Central du Parti Congolais du Travail, avait requis six de ses Camarades du Parti en vue d’élaborer une synthèse des travaux. MM. Denis Sassou-N’Guesso , Louis Sylvain-Goma, Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, Jacob Okandza, Émile-Aurélien Bongouandé et Jean Pierre Gombé furent commis à cette tâche d’écriture. Il en est sorti un texte qui allait devenir la Déclaration du 12 décembre 1975.
La Déclaration résultait des critiques et de l’autocritique faites par les 45 membres du Comité Central du Parti Congolais du Travail sur la situation préoccupante qui prévalait dans le pays. Situation caractérisée par le fait que les entreprises d’État créées, au lendemain de la Révolution des 13, 14 et 15 août 1963, en vue d’un combat économique, étaient devenues toutes contre performantes. Sans que la Direction Politique du Congo manquait de cohésion et de dynamisme. Un état de fait qui mettait en danger la Révolution, celle ci courant le risque d’être récupérée par les forces réactionnaires de l’intérieur et de l’extérieur.
Une action révolutionnaire vigoureuse en vue d’un redressement salutaire et d’une accélération du mouvement révolutionnaire s’imposait donc.
Par la Déclaration du 12. 12, le Comité Central du Parti Congolais du Travail décidait d’engager une transformation politique profonde qui se résumait à une radicalisation. L’objectif de celle ci se situait à plusieurs niveaux. Procéder à la modification qualitative de l’art de diriger le Parti Congolais du Travail. Mieux gouverner le Pays. Juguler la situation décriée. Lier la théorie à la pratique. Mobiliser le Peuple Congolais pour accélérer la lutte de libération nationale, en vue du Socialisme.
Pour y arriver, le Comité Central du Parti Congolais du Travail en avait appelé à la conscience du Peuple travailleur pour supporter toute épreuve et tout désagrément qui pourraient résulter d’un changement de mode de vie artificiel auquel l’avait habitué l’impérialisme.
Ce mouvement de radicalisation, qui se voulait profond, devait gagner progressivement, mais fermement, tous les milieux de la vie nationale. La Déclaration indiquant, en outre, que pendant toute la phase de radicalisation du processus révolutionnaire, les cadres et les vaillants combattants de l’Armée Populaire Nationale devaient soutenir ce courant, assurer la sécurité du Peuple et les acquis de la Révolution des 13, 14 et 15 août 1963.
Tout un programme. Depuis lors, l’eau a coulé sous les ponts.
Ouabari Mariotti
Paris 12 décembre 2024