Maroc. L’inflation alimentaire joue les prolongations
Rien n’est encore gagné. Malgré la dynamique désinflationniste ininterrompue depuis trois trimestres (et) qui s’est poursuivie au cours du quatrième trimestre 2023, l’inflation reste au centre des préoccupations. En effet, d’après le Haut-commissariat au plan (HCP), «les prix seraient restés toujours supérieurs à ceux qui prévalaient avant la guerre en Ukraine, en dépit de l’atténuation des tensions sur les prix des matières premières». Au grand désespoir de nombreuses familles qui devront encore prendre leur mal en patience. C’est notamment le cas des produits alimentaires dont les prix auraient continué à évoluer à des niveaux encore élevés, a indiqué l’organisme public chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc. Les prix des produits alimentaires auraient continué à évoluer à des niveaux encore élevés HCP Ce constat est particulièrement vrai pour les prix des produits frais qui auraient affiché l’augmentation la plus élevée au quatrième trimestre (+17,3% sur un an), a fait remarquer le Haut-commissariat dans son point de conjoncture du quatrième trimestre 2023 et des perspectives pour le premier trimestre 2024. L’une des explications de cette persistance est que « le déficit pluviométrique chronique depuis plus de deux années et les chaleurs exceptionnelles auraient eu un impact négatif sur les rendements des cultures, induisant un resserrement de l’offre de produits agricoles sur le marché local et des pressions sur la formation de leurs prix». Il est important de noter que les données recueillies montrent que la progression annuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC) aurait ralenti à +3,9% au dernier trimestre de l’année, après +4,9% au troisième trimestre et +6,8% au deuxième, a fait remarquer l’institution. Ce recul limité s’explique par la « progression moins soutenue des prix des produits alimentaires, s’établissant à +8,1% sur un an, après avoir atteint +10,7% au troisième trimestre et une évolution des prix des produits non-alimentaires au même rythme que lors du trimestre précédent, soit +1%, en glissement annuel », a-t-elle relevé dans son point de conjoncture. La bonne nouvelle, c’est l’apaisement de la hausse des prix qui aurait concerné toutes les composantes, à l’exception de l’énergie qui aurait affiché une baisse moins marquée que le trimestre précédent (-1,5%, après -5,1%). Toujours selon le HCP, «l’effet de base baissier, lié aux prix très élevés des produits pétroliers à la même période en 2022, aurait été, en partie, compensé par le renchérissement des prix des carburants au mois d’octobre». A souligner que l’inflation sous-jacente aurait poursuivi sa descente, passant de +5% au troisième trimestre à +3,6% au quatrième, profitant «de l’allègement des pressions inflationnistes sur les produits alimentaires, les produits manufacturés et les services, en lien avec le recul des prix de certaines matières premières importées ». Il est à rappeler que cette tendance à la baisse est également observée au niveau mondial. En effet, d’après le Haut-commissariat, les tensions inflationnistes se seraient relativement apaisées dans la plupart des économies avancées au quatrième trimestre de l’année écoulée. «Les taux d’inflation se seraient établis à 3,1% et 2,6% respectivement aux Etats-Unis et en zone Euro, au lieu de +3,5% et +5% au trimestre précédent», a-t-il rapporté dans sa note. Ainsi que le relève le HCP, en dépit du resserrement de l’offre mondiale pétrolière, suite à la décision de l’OPEP+ de prolonger les réductions de quotas de production jusqu’à la fin de l’année et à la guerre au Moyen-Orient, « le cours du pétrole brut aurait atteint 84 dollars le baril, en moyenne, au quatrième trimestre 2023, au lieu de 86,8 dollars un trimestre plus tôt». La note poursuit en ajoutant : «Hors énergie, les cours des produits agricoles auraient connu des évolutions contrastées. Ceux du blé et de l’huile de tournesol se seraient repliés de 30% et 29% respectivement, alors que ceux du sucre et du riz auraient augmenté de 33,7% et 36,9%, en variations annuelles». Soulignons enfin que sur l’ensemble de l’année 2023, l’inflation aurait atteint +6,1%, après +6,6% en 2022. Pour le Haut-commissariat, cela traduit «principalement le reflux des pressions inflationnistes importées et le maintien des tensions sur les prix des produits alimentaires locaux (produits frais, viandes, huile d’olive, etc.), sur fond du renchérissement des coûts de production (irrigation, engrais, aliments de bétail, etc)». En lien avec la progression plus soutenue des prix des services, l’inflation sous-jacente serait quant à elle passée de +5,8% en 2022 à +5,9% en 2023. Alain Bouithy
Maroc. Difficultés d’approvisionnement en matières premières dans l’industrie manufacturière nationale
Les sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie dans le cadre de la guerre qu’elle mène en Ukraine aurait-elle déjà commencé à produire des effets sur l’activité de l’industrie manufacturière marocaine ? S’il est encore très tôt pour en mesurer l’impact dans le secteur manufacturier national, la rareté de certaines matières premières observée au cours du premier trimestre sonne comme un signal fort pour l’ensemble des entreprises marocaines dépendantes de matières premières en provenance de l’étranger, notamment de la Fédération de Russie. En effet, au titre du premier trimestre 2022, plus de la moitié (53%) des entreprises de l’industrie manufacturière disent avoir rencontré des difficultés d’approvisionnement en matières premières, principalement celles d’origine étrangère, selon les résultats des enquêtes de conjoncture menées par le Haut-commissariat au plan (HCP) auprès des entreprises relevant des secteurs de l’industrie manufacturière, de l’extractive, de l’industrie énergétique et de l’industrie environnementale. Cette situation pourrait avoir été accentuée par des tensions entre la Russie et l’Occident, si l’on en croit les analyses de bien d’observateurs internationaux largement diffusées dans les médias outre Hexagone. Quoi qu’il en soit, et selon ces enquêtes réalisées au titre du premier trimestre 2022, les stocks de matières premières durant ce trimestre sont pour l’instant situés à un niveau normal alors que la trésorerie est jugée « difficile » selon plus d’un quart des patrons (27%). Par branche, les enquête du Haut-commissariat révèlent que cette proportion atteint 40% dans le « Textile et cuir ». Selon les anticipations des chefs d’entreprise pour le premier trimestre 2022, les entreprises de l’industrie manufacturière s’attendent à une stabilité de leur production. A en croire le Haut-commissariat, ces pronostics seraient attribuables, d’une part, à une hausse de l’activité de la «Métallurgie» et de la «Fabrication d’équipements électriques» et, d’autre part, à une diminution de celle de l’«Industrie chimique» et de l’«Industrie automobile». En ce qui concerne les anticipations de l’emploi, l’institution publique rapporte que les industriels prévoient globalement une stabilité des effectifs employés. S’agissant de l’industrie extractive, les entreprises de ce secteur prévoient une baisse de leur production qui « serait imputable principalement à une diminution de la production des phosphates », explique le Haut-commissariat soulignant que les patrons de ce secteur prévoient une baisse au niveau des effectifs employés. Selon les anticipations des chefs d’entreprise opérant, cette fois-ci, dans le secteur de l’énergie, la production énergétique connaîtrait une diminution au premier trimestre 2022, attribuable à une baisse de la «Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné». Pour ce qui est du volet « Emploi », les patrons de ce secteur disent s’attendre à une diminution. De leur côté, et pour le même trimestre, les entreprises de l’industrie environnementale anticipent une stabilité de la production notamment dans les activités du «Captage, traitement et distribution d’eau» et une stabilité des effectifs employés, rapporte le Haut-commissariat. Des estimations des patrons au titre du quatrième trimestre 2021, il ressort que la production de l’industrie manufacturière aurait connu une augmentation résultat d’une hausse de la production dans les branches de l’«Industrie alimentaire», de la «Métallurgie» et de la «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» et d’une baisse de la production dans les branches de la «Fabrication de boissons» et de la «Fabrication d’équipements électriques». Selon le Haut-commissariat, les carnets de commandes du secteur ont été jugés d’un niveau normal par les patrons et l’emploi aurait connu une stabilité. Globalement, les chefs d’entreprise opérant dans l’industrie manufacturière estiment que le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) dans ce secteur se serait établi à 75%. La production de l’industrie extractive aurait de son côté affiché une baisse imputable à une diminution de la production des phosphates, selon les patrons du secteur. Ces derniers assurent que les carnets de commandes se seraient situés à un niveau normal mais que l’emploi aurait connu une baisse. En ce qui concerne la production de l’industrie énergétique, tout porte à croire qu’elle aurait connu une baisse au cours des trois derniers mois de l’année écoulée, suite principalement à la diminution de la «Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné». Selon les patrons de ce secteur, les carnets de commandes ont été d’un niveau normal et l’emploi aurait même connu une augmentation. Quant à la production de l’industrie environnementale, elle aurait enregistré une stabilité qui s’explique par la stagnation observée au niveau de l’activité du «Captage, traitement et distribution d’eau». Tandis que les carnets de commandes se seraient établis à un niveau normal et l’emploi aurait connu une stabilité. Dans sa note d’information, le Haut-commissariat précise que « le remplacement d’une partie des équipements et l’extension de l’activité auraient fait l’objet des principales dépenses d’investissement réalisées en 2021 ». C’est du moins l’avis de la majorité des chefs entreprise relevant des secteurs de l’industrie manufacturière, extractive et énergétique. Alain Bouithy
Bank Al-Maghrib : L’économie mondiale devrait rebondir de 6,2% en 2021 puis croître de 3,6% en 2022
En dépit des restrictions instaurées dans plusieurs pays pour contenir les nouvelles vagues de contamination au virus, les perspectives de croissance économique mondiale connait une amélioration, selon Bank Al-Maghrib. Après une contraction qui aurait atteint 3,7% en 2020, l’économie mondiale devrait rebondir de 6,2% en 2021 puis croitre de 3,6% en 2022, a indiqué la Banque centrale du Maroc au terme de son premier Conseil de l’année tenu mardi 23 mars soulignant que dans les principaux pays avancés, après une baisse de 3,5%, le PIB progresserait aux Etats-Unis de 4,4% en 2021 et de 2,8% en 2022. Dans la zone euro, il afficherait une croissance de 4,9% en 2021 et de 3,2% en 2022, après un repli de 6,8% en 2020. Sur les marchés du travail, après une forte aggravation à 8,1% en 2020, le taux de chômage reculerait aux Etats-Unis pour se situer légèrement au-dessus de 6% en 2021 et en 2022. Dans la zone euro, ce taux augmenterait de 0,6 point à 8,6% en 2021 avant de revenir à 7,6% en 2022. S’agissant des principaux pays émergents, la Chine, seule économie de la catégorie à avoir enregistré une croissance positive en 2020, avec un taux de 2%, connaitrait un bond de 9,6% en 2021 et une progression de 5% en 2022. En Inde, en revanche, le PIB aurait diminué de 7,5% et devrait connaitre une expansion de 13,3% en 2021 et de 6,6% en 2022. Sur les marchés des matières premières, les cours du pétrole poursuivent leur tendance haussière entamée fin avril 2020, soutenus par l’accord des membres de l’OPEP+ sur les niveaux de production et par la reprise de la demande. Le prix du Brent en particulier devrait s’accroitre de 42,3 dollars le baril en moyenne en 2020 à près de 60 dollars en 2021 et osciller autour de ce niveau en 2022. Quant aux engrais phosphatés, les projections de la Banque Mondiale datant d’octobre 2020 tablent sur une augmentation du cours du DAP de 312,4 dollars la tonne en 2020 à 318 dollars la tonne en 2021 et à 326 dollars la tonne en 2022. Pour les produits alimentaires, un accroissement de leurs prix de 9,1% en moyenne est prévu en 2021, suivi d’un recul de 2,7% en 2022. Dans ces conditions, et après les fortes pressions désinflationnistes en 2020, l’inflation connaitrait une nette accélération cette année. Aux Etats-Unis, elle passerait de 1,2% en 2020 à 2,5% en 2021 avant de ralentir à 2,2% en 2022. Dans la zone euro, après un taux de 0,3% en 2020, elle rebondirait à 1,9% en 2021, avant de revenir à 1,3% en 2022. Ces évolutions ne devraient pas avoir d’impact sur l’orientation de la politique monétaire dans les principales économies avancées qui devrait rester fortement accommodante. La FED a décidé à l’issue de sa réunion des 16 et 17 de ce mois de garder inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [0%-0,25%] et prévoit de la maintenir à ce niveau jusqu’à ce que les conditions du marché du travail aient atteint des niveaux conformes avec les évaluations du Comité de l’emploi maximal et que l’inflation ait augmenté à 2% et soit en voie de dépasser modérément ce taux pendant un certain temps. Elle a, en outre, réitéré qu’elle continuera d’augmenter ses avoirs en titres jusqu’à ce que des progrès considérables aient été atteints en matière de réalisation de ses objectifs. Dans le même sens, lors de sa dernière réunion du 11 courant, la BCE a maintenu inchangés ses taux directeurs et a confirmé la poursuite de ses achats d’actifs avec une augmentation du rythme de ceux réalisés dans le cadre du programme d’urgence face à la pandémie. Elle a indiqué également qu’elle continuera à fournir une liquidité abondante par le biais de ses opérations de refinancement, en particulier la troisième série d’opérations ciblées de refinancement à plus long terme. En parallèle, les soutiens budgétaires se poursuivent, avec notamment l’approbation courant de ce mois aux Etats-Unis d’un nouveau plan de relance d’une enveloppe de 1900 milliards de dollars. De même, l’Union européenne a adopté en décembre dernier un plan de relance de 1800 milliards d’euros, axé sur un budget à long terme et le programme « Next Generation EU » dont le montant s’élève à 750 milliards d’euros. Les assouplissements monétaires et budgétaires exceptionnels et les perspectives favorables de croissance induisent une tendance haussière des taux souverains, le rendement des bons américains à 10 ans en particulier étant passé de 0,54% à fin juillet 2020 à près de 1,73% au 19 mars 2021.
RD Congo: hausse attendue du prix du cobalt de 551,25 USD sur la tonne
Le prix de la tonne de cuivre connaîtra une augmentation de 551,25 USD, au cours de la semaine du 08 au 13 octobre 2018, indique la Commission nationale des mercuriales du ministère du Commerce extérieur. Selon elle, le prix de cobalt est fixé à 73.867,50 USD la tonne au cours de la semaine sous examen, contre 73.316,25 USD la semaine du 1er au 06 octobre de la même année. S’agissant de l’argent et le zinc, LA Commission affirme dans un communiqué que rapporte l’ACP qu’ils connaîtront également une hausse respective de 5,74 USD, le kilogramme et 102,1 USD, la tonne au cours de la même période, en se négociant à 426,48 USD le kilogramme contre 420,74 USD le kilogramme pour l’argent et 2.594,90 USD la tonne contre 2.492,80 USD la semaine passée pour le Zinc. Martin Kam
MATIERES PREMIERES : les prix du pétrole entre la hausse de l’offre et la faiblesse de la demande
Les cours de pétrole ont poursuivi leur baisse, affectés par une augmentation de la production et une faiblesse de la demande, alors que les prix du Brent se sont établis à près de 72 dollars début août contre 74 dollars en moyenne en juillet, 75 dollars en juin et un pic de 77 dollars en mai, a observé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). D’après ce département relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances, les prix du gaz butane se sont inscrits en revanche en hausse pour atteindre environ 550 dollars la tonne début août. « Les prix des engrais phosphatés DAP se sont établis à 427 dollars la tonne en juillet, en hausse de 3% sur un mois et de 24% sur un an. Les perspectives semblent s’améliorer, avec une reprise attendue des importations de l’Inde et une modération des exportations de la Chine », a-t-elle souligné dans sa note de conjoncture du mois d’Août ( n°258). La même source a relevé que les cours du blé tendre (SRW) ont augmenté de 0,4% en juillet pour atteindre 207 dollars la tonne, portant leur hausse à 20% depuis début 2018. Selon la DEPF, la moisson en cours s’avère plus faible qu’attendue, les perspectives de récolte s’étant détériorées chez certains gros producteurs de l’hémisphère Nord (UE, CEI), affectés par une météo défavorable. Les analyses de la DEPF ont aussi noté que les prix mondiaux du sucre brut (ISA) ont reculé à 258 dollars la tonne en juillet, leur plus bas niveau depuis trois ans, marquant une baisse de 6% sur un mois et de 20% sur un an. « La tendance baissière des prix du sucre s’explique par l’abondance des disponibilités à l’exportation, en raison, notamment, d’une production record en Thaïlande et en Inde (deuxième pays exportateur dans le monde), ainsi que par des perspectives de l’offre favorables », ont-ils fait savoir. Martin KAM
Bank Al-Maghrib: Les prix des matières premières se sont globalement redressés en 2017
Après la tendance baissière des dernières années, les prix des matières premières se sont globalement redressés en 2017, avec un net accroissement de 23,6% pour les produits énergétiques et une hausse de 5,5% hors énergie, a relevé Bank Al-Maghrib (BAM). Sur le marché international du pétrole, le cours (la moyenne des cours du Brent, du WTI et du Dubai Fateh) a progressé de 23,3% par rapport à 2016, s’établissant à 52,81 dollars le baril en moyenne contre 42,81 dollars, a indiqué la Banque centrale dans son rapport annuel au titre de l’année 2017. « Ce rebond tient tant à l’accroissement de la demande qu’à des restrictions qui ont pesé sur l’offre, notamment le respect et la prolongation de l’accord entre les pays de l’OPEP et d’autres non membres, ainsi que les interruptions récurrentes de la production », a expliqué l’institut d’émission. Selon BAM, l’évolution infra-annuelle du prix du baril a été caractérisée par un léger recul en début d’année, sous l’effet de la reprise de l’activité d’extraction du pétrole de schiste aux Etats-Unis et de la production en Libye et au Nigeria, initialement exclus de l’accord de l’OPEP. A partir de juillet, poursuit-t-elle, le cours s’est inscrit en hausse, atteignant un pic de 63,8 dollars à fin décembre 2017. Pour les autres produits, le prix du gaz naturel a rebondi de 20,5%, et celui du charbon (la moyenne des prix sur les marchés de l’Australie, de la Colombie et de l’Afrique du Sud) de 32,3% impacté par une demande soutenue et la poursuite de la réduction des capacités de production dans certains pays. Dans son rapport, la Banque centrale a de même relevé que les cours des métaux et minerais ont augmenté globalement de 24,2%, avec des hausses de 38,3% pour le zinc, de 26,7% pour le cuivre et de 24% pour le plomb. «Ces évolutions sont le résultat d’une part de la reprise de la demande mondiale, émanant notamment des secteurs manufacturier et des infrastructures chinois, et d’autre part, de la diminution de l’offre en lien avec les efforts de réduction des surcapacités et les ruptures de production de certains produits», a-t-elle expliqué. En revanche, elle a noté que les cours des produits agricoles ont de nouveau fléchi avec un taux de 0,5% attribuable à l’abondance de l’offre. Les prix des céréales en particulier ont enregistré un léger recul de 0,2%, recouvrant des replis de 6% pour l’orge et de 2,9% pour le maïs ainsi qu’une augmentation de 4,5% pour le blé dur. «Dans ces conditions, les cours des engrais se sont inscrits en baisse, avec des taux de 2,7% à 283,3 dollars pour le triple superphosphate (TSP) et de 19,9% à 212,1 dollars pour le chlorure de potassium », a poursuivi la même source, ajoutant qu’à l’inverse, le di-ammonium phosphate (DAP) s’est renchéri de 1,4% à 354,8 dollars et celui de l’urée de 11,8% à 221,4 dollars. Selon le rapport, le prix du phosphate brut a, de son côté, diminué de 22,8% à 97,2 dollars la tonne. Quant aux métaux précieux, les cours se sont légèrement accrus de 0,4%, tirés par une appréciation de 0,7% de l’or en lien avec la faiblesse du dollar et les tensions géopolitiques. A l’opposé, le prix de l’argent a reculé de 0,5% et celui du platine de 3,9%.
Les prix des matières premières enregistrent une hausse plus importante que prévu
Les dernières prévisions de la Banque mondiale annoncées dans l’édition d’avril du « Commodity Markets Outlook » font état d’une hausse plus importante que prévu du prix des matières premières. Directeur principal de la Banque mondiale pour l’économie du développement et économiste en chef par intérim, Shantayanan Devarajan attribue cette hausse à l’accélération de la croissance mondiale et l’amélioration de la demande. Dans ce rapport rendu public récemment, il explique que ces deux éléments « jouent un rôle important dans cette augmentation générale des prix de la plupart des matières premières ». En détail, et selon les prévisions de l’institution de Bretton Woods, le baril de pétrole devrait atteindre 65 dollars en moyenne en 2018, contre 53 dollars en 2017, sous l’effet d’une demande soutenue et du contrôle des volumes de production. A en croire la BM, il devrait également tourner autour de 65 dollars en 2019. En effet, « même si une baisse des cours est attendue par rapport aux niveaux d’avril 2018, le maintien des accords de diminution des volumes de production par les pays de l’OPEP et les autres pays producteurs et la solidité de la demande soutiendront les prix », explique l’institution financière internationale. Dans ce rapport rendu public récemment, la Banque mondiale prévient toutefois que les contraintes du côté de la production d’huile de schiste aux États-Unis, les tensions géopolitiques dans certains pays producteurs et les hypothèques relatives à la levée des sanctions contre l’Iran par les États-Unis pourraient orienter ces prévisions à la hausse. En revanche, elle soutient que ces prévisions pourraient être inférieures aux annonces «en cas de délitement de l’accord entre pays exportateurs de pétrole ou la fin pure et simple de cet accord, mais aussi de reprise de la production en Libye et au Nigeria et de montée en puissance plus rapide que prévu de la production d’huile de schiste ». Portés par une reprise de la demande et des contraintes du côté de l’offre, les prix des métaux devraient gagner 9 %, indique la BM soulignant que les prévisions pourraient être revues à la hausse si la demande mondiale se révèle plus soutenue qu’anticipé. Dans ce cas, « l’offre pourrait être contrainte par la lente intégration des nouvelles capacités, les sanctions commerciales contre les exportateurs et la politique menée par la Chine », affirme-t-elle. Et de préciser qu’une révision à la baisse pourrait survenir en cas de croissance moins solide qu’attendu sur les principaux marchés émergents, la remise en service de capacités inutilisées et l’assouplissement de la politique environnementale de la Chine. S’agissant des métaux précieux, le rapport estime que leurs prix devraient connaître un rebond de 3 % cette année, « étant donné le relèvement attendu des taux d’intérêt aux États-Unis et des scénarios plus inflationnistes ». En ce qui concerne les prix des produits énergétiques (pétrole, gaz naturel et charbon), la Banque mondiale relève à la hausse de 16 points de pourcentage par rapport à octobre de leurs prix, soulignant qu’ils devraient s’envoler de 20 % au cours de cette année. A noter que les prévisions du rapport sur les matières premières agricoles (produits alimentaires et non alimentaires) annoncent un redressement de plus de 2 % en 2018, « avec l’amenuisement des perspectives d’ensemencement ». BM assure, par ailleurs, que les perturbations liées aux conditions météorologiques devraient être minimes. A propos des prix des céréales, huiles et tourteaux, le rapport fait état d’un redressement en 2018, sous l’effet d’anticipations d’ensemencement moins fortes qu’attendu. « La faiblesse du phénomène La Niña qui s’est prolongé durant les premiers mois de l’année 2018 aura uniquement perturbé la production de banane en Amérique centrale et celle de soja en Argentine, sans répercussions notoires sur les marchés mondiaux », assure-t-on. Cependant, la Banque mondiale estime que « l’introduction possible par la Chine de droits compensatoires en réponse au relèvement des tarifs douaniers par les États-Unis pourrait pénaliser le marché du soja ». Alain Bouithy
La hausse des prix des matières premières devrait se poursuivre en 2018
La hausse des prix des matières premières devrait se poursuivre en 2018, a annoncé la Banque mondiale dans un récent rapport, indiquant que le baril de pétrole devrait atteindre 56 dollars l’année prochaine alors que les prix des métaux devraient se tasser. Le prix du baril de pétrole dont le coût moyen est à 53 dollars cette année devrait augmenter en 2018 «sous l’effet de l’augmentation constante de la demande, des accords entre exportateurs sur une diminution des volumes de production et de la stabilisation de l’extraction d’huile de schiste aux Etats-Unis», a expliqué l’organisation. Après une envolée de 28% en 2017, les prix des produits énergétiques (pétrole, gaz naturel et charbon) devraient progresser de 4% l’année prochaine, a prévenu l’institution de Bretton Woods. Selon les prévisions annoncées dans l’édition d’octobre du Commodity Markets Outlook (une publication périodique qui analyse en détail les marchés des principaux groupes de matières premières), «il faut s’attendre à une stabilisation de l’indice des métaux, qui a bondi de 22% en 2017, le renchérissement d’autres métaux de base compensant une correction du prix du minerai de fer». S’agissant des matières premières agricoles (produits alimentaires et non alimentaires confondus), le rapport prévoit un modeste fléchissement en 2017, puis un redressement l’année prochaine. A en croire l’économiste senior et auteur principal de la publication, John Baffes, «les prix de l’énergie remontent du fait de la stabilité de la demande et de la contraction des stocks, mais beaucoup dépendra de la décision des producteurs de pétrole de prolonger ou non les coupes de production». En ce qui concerne les métaux, cet expert est persuadé que les évolutions en Chine vont jouer un rôle essentiel dans la trajectoire des prix. En comparaison avec les prévisions du cours du pétrole publiées au mois d’avril dernier, on notera que celles rendues publiques récemment ont été légèrement revues à la baisse. Elles tiennent, par ailleurs, compte d’un certain nombre de risques. En effet, les auteurs du rapport estiment que «des incertitudes entourent notamment la production de la Libye, du Nigeria et du Venezuela, tandis que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres producteurs pourraient s’entendre afin de continuer à limiter l’extraction, ce qui maintiendrait les pressions à la hausse sur les prix». Cela dit, il n’est pas exclu que les prix reculent à nouveau «si cet accord n’est pas reconduit ou si les Etats-Unis produisent davantage d’huile de schiste», a prévenu l’organisation dans un communiqué, notant, par ailleurs, que les cours du gaz naturel devraient augmenter de 3% en 2018. Si le charbon devrait coûter probablement moins cher après s’être envolé de près de 30% sur 2017, elle a estimé que «la politique environnementale de la Chine devrait constituer l’un des principaux déterminants des tendances à venir sur les marchés du charbon». Selon ses prévisions, les prix du minerai de fer devraient chuter, de leur côté, de 10% en 2018, alors que le resserrement de l’offre tirera probablement vers le haut ceux des métaux de base (plomb, nickel et zinc). La Banque mondiale a toutefois prévenu que «cette prévision pourrait être revue à la baisse si, notamment, la demande de la Chine se révèle plus faible qu’anticipé, ou si les restrictions sur la production des industries lourdes de ce pays sont assouplies». Etant donné le relèvement attendu des taux d’intérêt aux Etats-Unis, les auteurs du rapport s’attendent à un repli de l’or l’année prochaine. A l’inverse, ils ont soutenu que les prix agricoles devraient se redresser en 2018, à la suite de la dégradation de l’offre, avec une légère appréciation des céréales, huiles et tourteaux. «Les marchés des matières premières agricoles sont bien approvisionnés et, pour certaines céréales, les ratios stocks/utilisation (un indicateur du degré d’approvisionnement) devraient atteindre leur plus haut niveau depuis plusieurs années», rapporte la Banque sur son site web officiel.