En dépit des restrictions instaurées dans plusieurs pays pour contenir les nouvelles vagues de contamination au virus, les perspectives de croissance économique mondiale connait une amélioration, selon Bank Al-Maghrib.
Après une contraction qui aurait atteint 3,7% en 2020, l’économie mondiale devrait rebondir de 6,2% en 2021 puis croitre de 3,6% en 2022, a indiqué la Banque centrale du Maroc au terme de son premier Conseil de l’année tenu mardi 23 mars soulignant que dans les principaux pays avancés, après une baisse de 3,5%, le PIB progresserait aux Etats-Unis de 4,4% en 2021 et de 2,8% en 2022.
Dans la zone euro, il afficherait une croissance de 4,9% en 2021 et de 3,2% en 2022, après un repli de 6,8% en 2020. Sur les marchés du travail, après une forte aggravation à 8,1% en 2020, le taux de chômage reculerait aux Etats-Unis pour se situer légèrement au-dessus de 6% en 2021 et en 2022.
Dans la zone euro, ce taux augmenterait de 0,6 point à 8,6% en 2021 avant de revenir à 7,6% en 2022. S’agissant des principaux pays émergents, la Chine, seule économie de la catégorie à avoir enregistré une croissance positive en 2020, avec un taux de 2%, connaitrait un bond de 9,6% en 2021 et une progression de 5% en 2022. En Inde, en revanche, le PIB aurait diminué de 7,5% et devrait connaitre une expansion de 13,3% en 2021 et de 6,6% en 2022.
Sur les marchés des matières premières, les cours du pétrole poursuivent leur tendance haussière entamée fin avril 2020, soutenus par l’accord des membres de l’OPEP+ sur les niveaux de production et par la reprise de la demande. Le prix du Brent en particulier devrait s’accroitre de 42,3 dollars le baril en moyenne en 2020 à près de 60 dollars en 2021 et osciller autour de ce niveau en 2022. Quant aux engrais phosphatés, les projections de la Banque Mondiale datant d’octobre 2020 tablent sur une augmentation du cours du DAP de 312,4 dollars la tonne en 2020 à 318 dollars la tonne en 2021 et à 326 dollars la tonne en 2022.
Pour les produits alimentaires, un accroissement de leurs prix de 9,1% en moyenne est prévu en 2021, suivi d’un recul de 2,7% en 2022.
Dans ces conditions, et après les fortes pressions désinflationnistes en 2020, l’inflation connaitrait une nette accélération cette année. Aux Etats-Unis, elle passerait de 1,2% en 2020 à 2,5% en 2021 avant de ralentir à 2,2% en 2022. Dans la zone euro, après un taux de 0,3% en 2020, elle rebondirait à 1,9% en 2021, avant de revenir à 1,3% en 2022.
Ces évolutions ne devraient pas avoir d’impact sur l’orientation de la politique monétaire dans les principales économies avancées qui devrait rester fortement accommodante.
La FED a décidé à l’issue de sa réunion des 16 et 17 de ce mois de garder inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [0%-0,25%] et prévoit de la maintenir à ce niveau jusqu’à ce que les conditions du marché du travail aient atteint des niveaux conformes avec les évaluations du Comité de l’emploi maximal et que l’inflation ait augmenté à 2% et soit en voie de dépasser modérément ce taux pendant un certain temps. Elle a, en outre, réitéré qu’elle continuera d’augmenter ses avoirs en titres jusqu’à ce que des progrès considérables aient été atteints en matière de réalisation de ses objectifs.
Dans le même sens, lors de sa dernière réunion du 11 courant, la BCE a maintenu inchangés ses taux directeurs et a confirmé la poursuite de ses achats d’actifs avec une augmentation du rythme de ceux réalisés dans le cadre du programme d’urgence face à la pandémie. Elle a indiqué également qu’elle continuera à fournir une liquidité abondante par le biais de ses opérations de refinancement, en particulier la troisième série d’opérations ciblées de refinancement à plus long terme.
En parallèle, les soutiens budgétaires se poursuivent, avec notamment l’approbation courant de ce mois aux Etats-Unis d’un nouveau plan de relance d’une enveloppe de 1900 milliards de dollars. De même, l’Union européenne a adopté en décembre dernier un plan de relance de 1800 milliards d’euros, axé sur un budget à long terme et le programme « Next Generation EU » dont le montant s’élève à 750 milliards d’euros. Les assouplissements monétaires et budgétaires exceptionnels et les perspectives favorables de croissance induisent une tendance haussière des taux souverains, le rendement des bons américains à 10 ans en particulier étant passé de 0,54% à fin juillet 2020 à près de 1,73% au 19 mars 2021.