Après la tendance baissière des dernières années, les prix des matières premières se sont globalement redressés en 2017, avec un net accroissement de 23,6% pour les produits énergétiques et une hausse de 5,5% hors énergie, a relevé Bank Al-Maghrib (BAM).
Sur le marché international du pétrole, le cours (la moyenne des cours du Brent, du WTI et du Dubai Fateh) a progressé de 23,3% par rapport à 2016, s’établissant à 52,81 dollars le baril en moyenne contre 42,81 dollars, a indiqué la Banque centrale dans son rapport annuel au titre de l’année 2017.
« Ce rebond tient tant à l’accroissement de la demande qu’à des restrictions qui ont pesé sur l’offre, notamment le respect et la prolongation de l’accord entre les pays de l’OPEP et d’autres non membres, ainsi que les interruptions récurrentes de la production », a expliqué l’institut d’émission.
Selon BAM, l’évolution infra-annuelle du prix du baril a été caractérisée par un léger recul en début d’année, sous l’effet de la reprise de l’activité d’extraction du pétrole de schiste aux Etats-Unis et de la production en Libye et au Nigeria, initialement exclus de l’accord de l’OPEP.
A partir de juillet, poursuit-t-elle, le cours s’est inscrit en hausse, atteignant un pic de 63,8 dollars à fin décembre 2017. Pour les autres produits, le prix du gaz naturel a rebondi de 20,5%, et celui du charbon (la moyenne des prix sur les marchés de l’Australie, de la Colombie et de l’Afrique du Sud) de 32,3% impacté par une demande soutenue et la poursuite de la réduction des capacités de production dans certains pays.
Dans son rapport, la Banque centrale a de même relevé que les cours des métaux et minerais ont augmenté globalement de 24,2%, avec des hausses de 38,3% pour le zinc, de 26,7% pour le cuivre et de 24% pour le plomb.
«Ces évolutions sont le résultat d’une part de la reprise de la demande mondiale, émanant notamment des secteurs manufacturier et des infrastructures chinois, et d’autre part, de la diminution de l’offre en lien avec les efforts de réduction des surcapacités et les ruptures de production de certains produits», a-t-elle expliqué.
En revanche, elle a noté que les cours des produits agricoles ont de nouveau fléchi avec un taux de 0,5% attribuable à l’abondance de l’offre. Les prix des céréales en particulier ont enregistré un léger recul de 0,2%, recouvrant des replis de 6% pour l’orge et de 2,9% pour le maïs ainsi qu’une augmentation de 4,5% pour le blé dur.
«Dans ces conditions, les cours des engrais se sont inscrits en baisse, avec des taux de 2,7% à 283,3 dollars pour le triple superphosphate (TSP) et de 19,9% à 212,1 dollars pour le chlorure de potassium », a poursuivi la même source, ajoutant qu’à l’inverse, le di-ammonium phosphate (DAP) s’est renchéri de 1,4% à 354,8 dollars et celui de l’urée de 11,8% à 221,4 dollars.
Selon le rapport, le prix du phosphate brut a, de son côté, diminué de 22,8% à 97,2 dollars la tonne.
Quant aux métaux précieux, les cours se sont légèrement accrus de 0,4%, tirés par une appréciation de 0,7% de l’or en lien avec la faiblesse du dollar et les tensions géopolitiques. A l’opposé, le prix de l’argent a reculé de 0,5% et celui du platine de 3,9%.