Sur invitation du Club de Lecture et d’Ecriture, Florent Sogni Zaou, écrivain congolais, était face au public, le 11 décembre 2019 à l’Institut français du Congo à Brazzaville. Il a partagé avec ce public venu nombreux, sa vision de la littérature.
Auteur de plus de quinze titres, Florent Sogni Zaou a dit à l’auditoire ses parcours scolaire, littéraire et professionnel. Présenté brièvement par Diaf Bikryan, responsable de la communication du club de lecture et d’écriture, Florent Sogni Zaou a fait usage des mots qui sont si chers pour dire avec un certain enthousiasme son lien avec le mode des lettres.
Président de Pen Congo Brazzaville, troisième vice-président des Pen Afrique Francophone et Officier dans l’Ordre du Mérite Congolais, l’auteur dit avoir rencontré avec plénitude la littérature en classe de première lorsque son enseignant de français, Alexis Goma Loufouma les oblige à prendre s’abonner au Centre culturel français, aujourd’hui Institut français du Congo. « Chaque semaine, on prenait un roman pour le lire entièrement et lui faire une fiche de lecture, il nous a incités à lire et à écrire », fait-il savoir.
Florent Sogni Zaou a indiqué qu’il écrit pour ne pas se déprimer, pour fuir le monde dans lequel il est, dénoncer les mauvaises pratiques observées dans la société et tirer sur la sonnette d’alarme.
« Quand Sogni Zaou écrit, il assume l’Afrique, il assume le monde. Le Congo est simplement le laboratoire d’observation. Tout le monde se retrouve dans mes écrits, quand j’écris je perds ma nationalité congolaise, je suis un citoyen du monde », a-t-il laissé entendre.
Dans son recueil de poèmes, « Vumuk ! ma part de souffle », Florent Sogni Zaou se sert de la réalité de son terroir pour rappeler les actes odieux de l’oppression de l’homme noir. Il parle de la traite négrière, la colonisation et l’espoir. L’auteur éveille la mémoire des hommes, emmène le lecteur dans un univers triste où l’épreuve du temps contribue à l’oubli des événements. L’écriture de ce livre l’avait retenu dans l’insomnie. « Je ne dormais pas quand j’écrivais ce recueil de poèmes ; le jour où je l’ai fini, j’avais dormi profondément », a assuré l’écrivain.
Né à Pointe-Noire, Florent Sogni Zaou est journaliste de formation. Il a fait son cycle primaire et secondaire dans cette ville. Après l’obtention du Brevet d’études primaires et secondaires, il se retrouve à Brazzaville pour poursuivre ses études jusqu’à l’Université Marien-Ngouabi où il obtient sa licence en anglais, en Sciences et technique de la communication, puis le Certificat d’aptitude pour l’enseignement dans les lycées et devient professeur certifié des lycées.
Après avoir changé de spécialité professionnelle, l’homme des lettres est mis à la disposition de l’Agence Congolais d’Information (ACI) où il a occupé différents postes, notamment chef de section politique africaine, chef de section politique générale, chef du service économie et société et rédacteur en chef. Admis à un teste organisé passer un stage au département de l’information publique des Nations unies à New York, il est le tout premier Congolais bénéficiaire de ce stage.
De retour au pays, il bénéficie d’une brève bourse de formation en Chine. Des années suivantes, il intègre Caritas Congo où il est responsable du département de l’information. Caritas Congo l’envoie à son siège Afrique, à Lomé, au Togo, pour se former sur le traitement d’information humanitaire, puis au Bénin. Il est entre ensuite ministère de Transport maritime et de la marine marchande où il est nommé coordonnateur de l’unité de lutte contre le sida. Une année plus tard, il est reçu à un test et travaille consultant en communication à la Banque mondiale de Brazzaville.
Florent Sogni Zaou participe à plusieurs rencontres internationales. Il est actuellement attaché au cabinet du chef de l’Etat au département de la Culture, des arts et du tourisme. Il est auteur de deux pièces de théâtre, deux essais dont un en Anglais, trois nouvelles parues dans la presse, deux recueils de poèmes et quatre romans. Certains extraits de ses œuvres ont été lus à cette occasion par les membres du club de lecture et d’écriture.
Prodeo Baptiste