CONGO-LITTERATURE. La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo pour les 19, 20 et 21 septembre 2024

CONGO-LITTERATURE. La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo pour les 19, 20 et 21 septembre 2024

La septième édition de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO 2024) se tient du 19 au 21 septembre 2024 à Brazzaville sur le thème « Ouvrir un livre, le lire est un droit ». Plus d’une vingtaine d’écrivains prennent part à cet événement littéraire qui rassemblera des écrivains de Brazzaville, de la capitale économique, Pointe-Noire et de Kinshasa (République démocratique du Congo). Certains écrivains viennent avec leur première publication à cette fête littéraire et espère bien se tenir devant les spectateurs. Ils auront de ce fait l’occasion de se faire connaitre et de faire connaitre leurs ouvrages. La première journée prévue pour le lancement sera placée sous la responsabilité de l’écrivain et ancien ministre d’Etat, Henri Djombo, en présence du président du Pen Centre Congo Brazzaville et responsable de la RELICO, Florent Sogni Zaou. Le programme de travail des trois jours prévoit, pour le premier, la rencontre avec le public, du journaliste Etienne Perez Epagna, de Marie Eugenie Opou et d’Octave Mouanda qui seront sous la modération de l’écrivain Willy Gom avant de passer à la seconde que modérera l’artiste et écrivain Rémy Mongo Etsion avec Rosin Loemba, Mildred Moukenga et Malachie Cyrille Ngouloubi comme écrivains. Elle sera placée sur le thème : « La littérature : une amie et une confidente ». La seconde journée se déroulera sur le thème : « Voyage avec la littérature ». Trois tables-rondes auront lieu. La première sera patronnée par l’écrivain Lewa-Let Mandah de Pointe-Noire, qui aura autour de lui les brazzavillois Jean Rodrigue Ngakosso, Florent Sogni Zaou, Itoua-Itoua et le congolais de RDC Martin Pape. Cette journée recevra aussi le modérateur Rosin Loemba qui posera ses questions à Chardin Nkala, Hugues Eta de la ville économique, Willy Gom et Emile Gankama avant de céder la place à Fidèle Biakoro qui gèrera Henri Djombo, Candide Yoka et Ferréol Gassackys. Au cours de ces deux journées, le médiateur culturel des jeunes, Ken Phinéas animera pendant une dizaine de minutes une activité dénommée : « Littérature congolaise et médiation culturelle des jeunes ». « La littérature, le savoir » est le thème de la troisième journée qui traitera du livre du Président de la république, Denis Sassou Nguesso, « le Manguier, le fleuve et la souris ». Quatre techniciens du livre, à savoir, Grégoire Lefouoba, Chardin Nkala, Moukouami Mouendo et Mabiala Mapa, débattront de ce titre. La dernière table-ronde rassemblera le ministre Juste Désiré Mondélé, Nicole Mballa et Télémine Kiongo avant la remise du grand prix Jean Malonga par le doyen Henri Djombo, le PDG Mahmoudi et le président de la Rentrée Littéraire du Congo. Baptiste Prodeo 

Congo/INTERVIEW. Florent Sogni Zaou : La cinquième RELICO prévue les 7, 8 et 9 octobre 2021

Congo/INTERVIEW. Florent Sogni Zaou : La cinquième RELICO prévue les 7, 8 et 9 octobre 2021

PAGESAFRIK – La cinquième édition de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO) aura lieu les 7, 8 et 9 octobre 2021 à Brazzaville sur le thème : « Littérature, citoyenneté et responsabilité ». Entretien. PAGESAFRIK : La cinquième édition de la Rentrée Littéraire du Congo (RELICO) se tiendra les 7, 8 et 9 octobre prochain à Brazzaville. Le confirmez-vous ? Florent Sogni Zaou : La cinquième édition de la Rentrée Littéraire du Congo aura en effet lieu les 7, 8 et 9 octobre 2021 sur le thème « Littérature, citoyenneté et responsabilité ». Nous avons déjà reçu une vingtaine d’adhésions d’écrivains dont des anciens ministres. Nous pouvons dire que nous sommes déjà sur les escaliers. La cinquième édition est donc confirmée à ces dates. PAGESAFRIK : Quelles sont les grandes articulations de cette nouvelle édition et à quoi doit-on s’attendre ? FSZ : Pour parler de grandes articulations dans cette édition, je puis affirmer que nous sommes prêts. Nous allons jouer avec une cinquantaine d’assistants et de participants ?  Je pense que s’il n’y avait pas cette pandémie de Covid-19 qui coince autant l’humanité, on serait très loin. Qu’à cela ne tienne, il nous faut avancer. Vous ne pouvez pas vous imaginer la douleur que je ressens mais la santé commande tout.     PAGESAFRIK : Le Congo a perdu cette année une des figures de la littérature congolaise, je veux parler de Dominique Ngoï Ngalla. Un hommage est-il prévu ?  FSZ : Un hommage au véritable sens du terme. Je ne le pense pas. Mais nous poserons un acte à l’ouverture. Il est prévu une minute de silence et la lecture de son plus que célèbre poème intitulé, « Prière pour être enterré à Mandou ». C’est douloureux de penser à cet aîné aux côtés de qui j’ai passé quelques moments de ma vie. Qu’il repose en paix. Je le revois à l’hôpital militaire et à la maison, souffrant. Je le revois dans son lit, un jour avant son départ à Paris, gémissant et nous demandant de trouver rapidement un médicament pour calmer la douleur. Difficile. Dominique Ngoîe Ngalla était un homme très ouvert. Il suffisait d’arriver chez lui pour le vivre. PAGESAFRIK : Deux prix Jean Malonga du mécénat et de création ont été décernés lors de la précédente édition. Qu’en sera-t-il cette année ?   FSZ : Nous y pensons mais celui du mécénat risque de n’être pas attribué à cause des participants pas disponibles. Nous y pensons jusqu’à la veille. Nous y pensons. PAGESAFRIK : La RELICO est organisée par le Pen dont vous êtes le président. Un mot sur cette organisation ? FSZ : La Rentrée Littéraire du Congo est en effet organisée par le Pen centre Congo Brazzaville mais vous savez qu’un doigt ne peut pas laver la face. C’est pour cette raison que nous travaillons avec des partenaires à qui nous adressons nos remerciements pour leur assistance. Nous avons donc, La librairie Les Manguiers du journal Les Dépêches de Brazzaville, l’Association Culture Elongo que dirige le pharmacien Jean Blaise Bilombo Samba et la Fondation Mfumu Fylla « L’Altruiste» du fils de l’écrivain et aîné, Mfumu. PAGESAFRIK : Un appel aux autorités ? FSZ : Pourquoi pas ? Mais je pense que nous l’avons fait depuis que nous existons,  depuis la naissance de cette activité. Au Sénégal, c’est une activité budgétisée et c’est pour cela que les choses sont organisées avec une certaine force. Toutefois, nous ne désespérons pas, nous savons que ce dossier sera lu et regardé avec une certaine attention un jour ou une  année. Le Congo est un grand pays de culture. Tout le monde écrit. Tout le monde chante. C’est la preuve. Propos recueillis par Martin Kam

LITTERATURE CONGOLAISE. Sanglots pour Loango (1) : Une poésie de Florent Sogni Zaou

LITTERATURE CONGOLAISE. Sanglots pour Loango (1) : Une poésie de Florent Sogni Zaou

Au pays de Tchicaya U Tam’Si et de Tati Loutard, continuent à germer sur les vagues de l’océan Atlantique quelques « poèmes de la mer ». Et l’écrivain Florent Sogni Zaou nous invite à partager avec lui le triste destin de ce bout de son terroir et de l’accompagner dans ses « sanglots pour son village Loango ». Une cinquantaine de textes constitue Sanglots pour Loango. Des textes qui s’appellent les uns les autres sous le ciel du village de Loango dont le regard se voit fixé sur la mer qui accompagne son destin. La mer, mère de Loango se révèle triste, sanglotant à cause des voyages sans retour de ses enfants vers un ailleurs incertain. Sanglots pour Loango, une poésie où s’expriment la douleur et la tristesse d’un enfant de la mer. Evocation de la mer sur fond de tristesse avec un petit bonheur Tout poète en général, et surtout ceux du côté de l’Atlantique, ne peut s’empêcher de chanter la mer dans tous ses paramètres aquatiques, mythiques et mythologiques. Sanglots pour Loango nous fait revivre le côté lugubre et triste des « poèmes de la mer » de Tati Loutard (2) où l’évocation des parents déportés est manifeste. Déjà dans « De sang dans le cœur », les enfants partis de l’autre côté de l’océan est manifeste : « Le cœur a bu le sang / L’enfant que j’ai envoyé / À la mer / Est rentré les mains vides » (p.19). Un retour stérile de l’enfant dont le poète, accepte malgré lui, de vivre le triste sentiment d’un aller sans retour : « Sur les rivages / Les femmes en pleurs / Attendent des visages qu’elles ne reverront plus » (p.25). Avec Sogni Zaou, la mer semble être en complicité avec l’envahisseur étranger dans la déportation de ses ancêtres de Loango. Aussi trouve-t-il inacceptable le mariage entre la mer et les négriers : « Sur la terre ferme l’effroi / Les négriers ont pris pied / La rafle / La terreur enflamme / L’œil du négrillon / Qu’on prend à la gorge » (p.38). On se retrouve dans le village de Loango, jadis un paradis, qui s’est transformé en enfer avec la déportation. Et revient dans le subconscient du poète ce voyage sans retour de ses arrières grands-parents : « Loango / C’était autrefois fête sans fin / (…) Jetés à fonds de cales des négriers / Tes enfants plus jamais ne reverront / Ton sourire à l’aurore » (p.39). Chaque poème qui se fonde sur l’aquatique marin appelle toujours l’image de Loango sur laquelle le lecteur revoit, dans le rétroviseur du passé, la mer comme une sépulture. Aussi, le poète ne peut s’empêcher de remémorer ses parents jadis victimes de la déportation : « J’ai levé les bras vers le ciel / Pour grandir plus que la mer / Qui m’attirait vers ses profondeurs / Où dorment tant des miens » (p.58). Mais cette tragédie, qui se révèle presque dans tous les textes du recueil où le poète marie la mer au voyage sans retour de ses parents, nous annonce paradoxalement une lumière d’espoir. Dans « Chanson d’espoir », malgré la tragédie de Loango, le poète croit à un espoir certain qui l’empêche de pleurer. Aussi préfère-t-il danser pour manifester l’espoir qui l’habite : « Le soleil de Loango de nouveau fera refleurir l’aube / (…) Je ne pleure plus / Sur la ligne de l’océan / À longueur de journée je danse » (p.61). Et sur la frontière entre la mer et l’océan, l’auteur nous signifie son regard de poète. Nous remarquons qu’avec la mer, le poète nous pousse à la tristesse, au malheur du voyage sans retour de ses parents tandis qu’avec l’océan dans « Chanson à l’espoir », il nous fait revivre le bonheur de Loango : « Sur la ligne de l’océan / À longueur de journée je danse » (p.61). Mais en remontant le temps, on peut revivre le bonheur de Loango à travers l’image maternelle du poète : « Ma mère m’a dit / (…) Loango c »était autrefois citadelle / De la grâce et du sourire » (p.36). Ce bonheur se répète aussi à travers les souvenirs paternels : « Mon père me l’a dit (…) Loango c’était autrefois citadelle / De la grâce et du sourire » (p.36). Le thème de la mort dans Sanglots pour Loango À l’évocation de la tristesse du poète, se greffe la mort qui accompagne les déportés de Loango, sentiment sombre qui ne quitte pas son imaginaire. L’annonce d’un voyage sans retour au-delà de la mer se traduit généralement par la mort : « Ô citadelle mienne partie dans l’orage / Plus donc je ne te reverrai » (p.21). Dans le poème « Le bruit des morts », Sogni Zaou nous fait vivre l’horreur à travers le triptyque « bateaux – vagues – négriers », comme on peut le lire ci-après : « Le bruit des morts / Le tangage des bateaux / Le mugissement sourd des vagues / Le bal des négriers » (p.38). Cette évocation de la mort revient plus loin dans « La mort descend dans les cales », un poème qui exprime douleur et tristesse : « Dans la cale froide des bateaux [où] / Les enfants de Loango ont trouvé leur sépulcre » (p.54).  L’image de la femme Souvent chantée par les poètes, la femme dans Sanglots pour Loango est timidement évoquée par l’auteur. Sa mère accompagne l’évocation de son village : « Loango je me souviens / Ma mère me l’a dit » (p.26). Dans « Loango, le pays de ma mère » on peut lire : « Loango / Le pays de ma mère / Et le mien / Tes fils entassés dans de gros filets » (p.37). La femme chez le poète, c’est aussi l’être idyllique comme on peut le constater dans le poème « Adieu la chanson » quand il exprime une déprime amoureuse : « La pluie s’est fait attendre / Adieu l’amour / Et le chant de l’aimée » (p.41). Loango : mer et végétation Loango, un village au bord de l’océan qui ne peut échapper à la présence de

Grand prix Epitomé de poésie : Marie-Léontine Tsibinda et Florent Sogni Zaou honorés

Grand prix Epitomé de poésie : Marie-Léontine Tsibinda et Florent Sogni Zaou honorés

L’Association Tchicaya U Tamsi présidée par Antoine Yirrika a attribué, le 17 décembre 2019 à Brazzaville, au cours d’une soirée du Festival international Mantsina sur scène, le Grand prix Epitomé de poésie, aux poètes congolais, Marie Léontine Tsibinda Bilombo pour son recueil, « La tourterelle chante à l’aube » et Florent Sogni Zaou pour son recueil « Sanglots pour Loango ». «Je suis honoré de ce prix de reconnaissance qui m’a été décerné et tout ce que je peux dire, c’est un grand merci aux organisateurs pour avoir porté leur choix sur ma modeste plume », a dit en substance le poète, romancier, essayiste, nouvelliste et dramaturge, Florent Sogni Zaou, présent dans la salle de l’IFC. Madame Tsibinda Bilombo, vivant au Canada, n’était pas présente. « La Tourterelle chante à l’aube » de Marie Léontine Tsibinda Bilombo, a dit Antoine Yirrika,  est un élan d’envol et de quêtes ouvreurs du portail d’émancipation de l’être entre les dernières résistances de la nuit et la poussée du jour. Cette somme construite comme une anthologie poétique personnelle comprend quatre anciens titres plus un cahier d’inédits. Selon lui, si les premiers titres de cette poétesse congolaise circulant entre le Mayombe et les forêts boréales du Canada l’ont classée bien avant la mode d’aujourd’hui, parmi les amoureux de la nature et de la terre-mère, les inédits du cinquième cahier, sous le titre « Soleil mon seul pays », donnent à lire une créatrice civique inspirée et combative, dont la fraîcheur et la hauteur de l’indignation étonnent et emportent l’adhésion la plus amicale. L’ouvrage a été publié aux éditions L.C. et préfacé par Boniface Mongo-Mboussa. Nouvelliste, conteuse et dramaturge congolaise résidant actuellement au Canada, Marie-Léontine Tsibinda est née en 1958 à Girard, une localité située à quelques kilomètres de Pointe-Noire, dans le département du Kouilou. En 1980, elle publie son premier recueil, « Poème de la terre », qui fait d’elle la toute première femme écrivaine du Congo. Publié en mai dernier, aux éditions Renaissance Africaine, « Sanglots pour Loango » de Florent Sogni Zaou est un recueil de cinquante-trois poèmes en vers libres, écrits tant en français qu’en vili, une langue ethnique du Congo. Cet ouvrage est une nostalgie du royaume Loango, qui, à en croire l’auteur, autrefois cité de grâce et de rire, s’est quasiment éteint. La poésie de Florent Sogni Zaou s’inscrit dans la veine élégiaque, marquée par une émouvante sincérité du sentiment. Qu’il ferme les yeux, et voici que défilent, sinistres, des caravanes de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, la terreur à la prunelle, avançant sous le fouet levé du garde qui a oublié qu’ils sont ses frères. Journaliste de formation, Florent Sogni Zaou est auteur de plusieurs ouvrages dans presque tous les genres littéraires. Il est actuellement le président du Pen Centre Congo-Brazzaville, troisième vice-président du bureau exécutif des Pen Afrique francophone et promoteur de la rentrée littéraire du Congo et des Gourmandises poétiques. C’est la première fois que ces distinctions attribuées. Les ouvrages sélectionnés pour y participer concernaient les recueils de poèmes publiés chez un éditeur national ou international, en langue française ou congolaise, dans la période allant du 22 avril 2018 au 10 avril dernier, soit quelques jours avant l’ouverture de la deuxième édition. Tchessess Eléazar

Rencontre littéraire : Florent Sogni Zaou face au public de l’Institut français du Congo

Rencontre littéraire : Florent Sogni Zaou face au public de l’Institut français du Congo

Sur invitation du Club de Lecture et d’Ecriture, Florent Sogni Zaou, écrivain congolais, était face au public,  le 11 décembre 2019 à l’Institut français du Congo à Brazzaville. Il a  partagé avec ce public venu nombreux, sa vision de la littérature. Auteur de plus de quinze titres, Florent Sogni Zaou a dit à l’auditoire ses parcours scolaire,  littéraire et professionnel. Présenté brièvement par Diaf Bikryan, responsable de la communication du club de lecture et d’écriture, Florent Sogni Zaou a fait usage des mots qui sont si chers pour dire avec un certain enthousiasme son lien avec le mode des lettres. Président de Pen Congo Brazzaville, troisième vice-président des Pen Afrique Francophone et Officier dans l’Ordre du Mérite Congolais, l’auteur dit avoir rencontré avec plénitude la littérature en classe de première lorsque son enseignant de français, Alexis Goma Loufouma les oblige à prendre s’abonner au Centre culturel français, aujourd’hui Institut français du Congo.  « Chaque semaine, on prenait un roman pour le lire entièrement et lui faire une fiche de lecture, il nous a incités à lire et à écrire », fait-il savoir. Florent Sogni Zaou a indiqué qu’il écrit pour ne pas se déprimer, pour fuir le monde dans lequel il est, dénoncer les mauvaises pratiques observées dans la société et tirer sur la sonnette d’alarme. « Quand Sogni Zaou écrit, il assume l’Afrique, il assume le monde. Le Congo est simplement le laboratoire d’observation. Tout le monde se retrouve dans mes écrits, quand j’écris je perds ma nationalité congolaise, je suis un citoyen du monde », a-t-il laissé entendre. Dans son recueil de poèmes, « Vumuk ! ma part de souffle », Florent Sogni Zaou se sert de la réalité de son terroir pour rappeler les actes odieux de l’oppression de l’homme noir. Il parle de la traite négrière, la colonisation et l’espoir. L’auteur éveille la mémoire des hommes, emmène le lecteur dans un univers triste où l’épreuve du temps contribue à l’oubli des événements.  L’écriture de ce livre l’avait retenu dans l’insomnie. « Je ne dormais pas quand j’écrivais ce recueil de poèmes ; le jour où je l’ai fini, j’avais dormi profondément », a assuré l’écrivain. Né à Pointe-Noire, Florent Sogni Zaou est journaliste de formation. Il a fait son cycle primaire et secondaire dans cette ville. Après l’obtention du Brevet d’études primaires et secondaires, il se retrouve à Brazzaville pour poursuivre ses études jusqu’à l’Université Marien-Ngouabi où il obtient sa licence en anglais, en Sciences et technique de la communication, puis le Certificat d’aptitude pour l’enseignement dans les lycées et devient professeur certifié des lycées. Après avoir changé de spécialité professionnelle, l’homme des lettres  est mis à la disposition de l’Agence Congolais d’Information (ACI) où il a occupé différents postes, notamment chef de section politique africaine, chef de section politique générale, chef du service économie et société et rédacteur en chef. Admis à un teste organisé passer un stage au département de l’information publique des Nations unies à New York, il est le tout premier Congolais bénéficiaire de ce stage. De retour au pays, il bénéficie d’une brève bourse de formation en Chine. Des années suivantes, il intègre Caritas Congo où il est  responsable du département de l’information.  Caritas Congo l’envoie à son siège Afrique, à Lomé, au Togo, pour se former sur le traitement d’information humanitaire, puis au Bénin.   Il est entre ensuite ministère de Transport maritime et de la marine marchande où il est nommé coordonnateur de l’unité de lutte contre le sida. Une année plus tard, il est reçu à un test et travaille consultant en communication à la Banque mondiale de Brazzaville. Florent Sogni Zaou participe à plusieurs rencontres internationales. Il est actuellement attaché au cabinet du chef de l’Etat au département de la Culture, des arts et du tourisme. Il est auteur de deux pièces de théâtre, deux essais dont un en Anglais, trois nouvelles parues dans la presse, deux recueils de poèmes et quatre romans. Certains extraits de ses œuvres ont été lus à cette occasion par les membres du club de lecture et d’écriture. Prodeo Baptiste

Florent Sogni Zaou : « Nous avons parlé, les pouvoirs publics ont entendu et dans l’avenir, nous verrons comment ils vont agir »

Florent Sogni Zaou : « Nous avons parlé, les pouvoirs publics ont entendu et dans l’avenir, nous verrons comment ils vont agir »

Faire fabriquer le livre à moindre coût, lever les barrières douanières et mettre en place des diffuseurs, sont les maux détectés pour que le livre circule facilement en Afrique Centrale. Cette problématique a fait l’objet d’un plaidoyer lors de la 3è édition de la Rentrée littéraire du Congo. Dans l’interview accordée à PagesAfrik, l’organisateur de cette rencontre, Florent Sogni Zaou explique le bienfondé de cette initiative. PagesAfrik : Vous venez de clôturer la troisième édition de la Rentrée Littéraire du Congo. Etes-vous satisfait de ces trois jours ? Florent Sogni Zaou : Je pense que la réponse, c’est oui. Puisque nul ne peut donner naissance à un enfant et le haïr. Nous sommes satisfaits parce que nous avons atteint l’objectif. Nous avons fait fabriquer le Grand Prix littéraire Jean Malonga et nous l’avons décerné (Ndlr : à Henri Djombo pour avoir réédité le Cœur d’Aryenne en 2004). C’est le grand moment de cette Rentrée littéraire du Congo en sigle Relico. P.A : Cette édition a été placée sous une inquiétude : La circulation du livre en Afrique Centrale. Pourquoi avoir évoqué cette situation ? F.S.Z : L’objectif était de faire un plaidoyer et de dire à tout le monde la réalité. Nous n’avons pas l’obligation de faire de ça notre affaire. Notre objectif était de fouiner dans la terre et sortir cela aux yeux du monde pour dire qu’il y a réellement un problème dans la circulation du livre dans la sous région. Mais avant de parler de cette partie du continent, on parle d’abord de notre Congo dans un cadre purement géographique. Comment circule-t-il ici au Congo d’abord et en Afrique Centrale ensuite pour ne pas avoir à se comparer au reste du monde. P.A : Nous sommes présentement dans la révolution du numérique. Est-ce qu’on peut encore parler de l’inquiétude à ce niveau quand nous avons l’internet ? F.S.Z : Moi je veux bien que ces plateformes existent. Mais supposez qu’on soit tous dans la forêt de Nouabalé Ndoki, vous n’avez pas de réseau et moi j’ai le livre en papier, qui va lire ? C’est vous ou moi ? Donc vous comprenez que le livre support papier a encore de très beaux jours. Le livre numérique… lorsque vous êtes dans un avion, on annonce le décollage. Qu’est-ce qu’on vous dit ? Arrêtez vos appareils ; donc on ne peut plus lire. Mais moi, j’ai mon livre papier, je décolle avec, j’atterries avec.   P.A : Les deux seules femmes qui ont exposé lors de ces rencontres pensent que ce problème de circulation ne se pose pas seulement en Afrique Centrale mais également dans l’ensemble du continent. Elles ont également parlé de la langue dans laquelle il faut écrire… F.S.Z : Ce sont des écrivaines qui ont donné leurs points de vue. Je n’ai pas le droit de les juger. Il y a réellement un problème, c’est-à-dire que si vous n’avez pas vous-même votre réseau de distribution, votre livre est mort dans votre chambre. C’est un problème entier pour lequel tout le monde se plaint. Il n’y a plus de librairies, de bibliothèques, de musées. Il faut qu’il y ait des diffuseurs. Au Congo, il n’y en a pas. Il faut penser à une structure de diffusion. Nous sommes ici tous pour réfléchir aux solutions. Donc si Monique Alfred et Haubain-Mongo ont donné un point de vue, je ne peux pas le commenter ou le détruire (…) Ce que nous recherchons, c’est la promotion du livre et de l’écrivain (…) Nous avons parlé, les pouvoirs publics ont entendu et dans l’avenir nous verrons comment ils vont agir. P.A : En votre qualité d’organisateur principal de cette rencontre littéraire, quelles peuvent être vos propositions pour que la circulation du livre devienne effective ? F.S.Z : Je dirai premièrement il faut que nous arrivions à faire fabriquer le livre à moindre coût ; deuxièmement, avoir des services de diffusions qui prennent les livre en charge et troisièmement, il faut que ceux qui reçoivent le livre dans les frontières c’est-à-dire, les services de douanes laissent circuler le livre. Je n’oublie pas les faiblesses des services postaux avec la perte des livres qui sont probablement soustraits par des agents véreux. Il s’agit là des goulots d’étranglement dont on parle. Lorsque nous arrivons à poser ce genre de choses, à laisser les choses se faire, nous avancerons. Mais je crois que tout le monde a parlé et nous allons regarder vers l’avenir pour voir ce que ça va donner. Propos recueillis par Achille Privat

Rentrée littéraire du Congo: Le défi de la circulation du livre est global à toutes les œuvres de l’esprit

Rentrée littéraire du Congo:  Le défi de la circulation du livre est global à toutes les œuvres de l’esprit

La circulation du livre en Afrique Centrale, au Congo Brazzaville en particulier pose un réel problème. Cette situation ne concerne pas seulement les livres, mais elle est commune à toutes les œuvres de l’esprit. Et l’Etat serait responsable des obstacles rencontrés par les acteurs culturels de nos jours. « La circulation du livre en Afrique Centrale, un réel défi », est le thème de la troisième (3è) édition de la RELICO de cette année. Organisé par Florent Sogni Zaou en partenariat avec les Dépêches de Brazzaville et bien d’autres, cette rencontre des littéraires a diagnostiqué les freins à la circulation du livre non seulement dans la sous-région Afrique Centrale mais également au Congo. La RELICO pense que le problème de circulation de livre sera résolu si l’on arrive à faire fabriquer le livre à moindre coût ; à avoir des services de diffusions qui prennent les livre en charge et que ceux qui reçoivent le livre dans les frontières c’est-à-dire, les services de douanes le laissent circuler. Remy Mongo Etsion, artiste plasticien et metteur en faîte pense que le problème de circulation n’est pas exclusif au livre. Il est global. « Il n’y a pas que le livre mais il y a toutes les formes d’art. Quand je peints un tableau, quand je suis dans un pays, un coup de fil suffit pour que ça arrive. Mais ici je suis obligé de m’improviser menuisier ou de synthétiser tous les corps de métiers qui doivent intervenir. Aujourd’hui avec le numérique, il suffit qu’on se mette dans sa chambre et qu’on pianote un peu pour qu’on vous dise, je viens de produire un livre », a expliqué Remy Mongo Etsion. Dans les années 1960, les librairies et les bibliothèques étaient nombreuses à Brazzaville. Il y avait les librairies de Sainte Anne, des Salutistes, des Evangéliques et à la Maison de la presse. Et les livres étaient à un coût très abordable, cela facilitait l’accès au livre. Seulement, il a déploré l’absence des livres dans les établissements scolaires de l’Etat alors que des années en arrières, les enseignants mettaient à la disposition des élèves des livres de lecture. Ferréol Ngassackys, l’un des exposants s’est félicité de ces assises. Auteur du roman «Les hasards du destin», il a salué les onze autres auteurs. « Au Congo nous avons beaucoup de poètes, d’écrivains et la RELICO est quelque chose de très positif », a-t-il expliqué. Les hasards du destin est le premier roman de Ferréol Ngassackys. C’est un roman de 127 pages avec 25 chapitres qui relate la vie, la trajectoire de certains personnages dont Saint Claire et Grégoire qui se rencontrent. Une rencontre qu’ils assimilent à un Hasard du destin. Ce roman est porteur d’un message d’espérance. A l’instar des autres intervenants, il reconnaît que la circulation du livre reste un parcours de combattant dans son pays, le Congo Brazzaville. Un livre publié à Brazzaville n’est pas disponible à quelques kilomètres de là : à Kinkala ou à Ignié dans le département du Pool. Il lance alors une invite au ministère de la Culture et des Arts, de rouvrir des kiosques de lecture d’autrefois sur le territoire national, pour permettre aux Congolais de disposer du livre afin d’apprendre et de découvrir. Car, selon lui, il a gardé ses lettres de noblesse puisqu’il éduque, instruit et moralise. Achille Privat

Livre : «Le suffrage du placenta» de Florent Sogni Zaou, un roman-hymne à l’amour du prochain

Livre : «Le suffrage du placenta» de Florent Sogni Zaou, un roman-hymne à l’amour du prochain

«Un enfant, une femme, deux destins. Saint Timothée Tchississi, à l’âge de onze ans, se voit réveillé par un esprit extraordinaire. Attiré par la présence d’une femme en haillons qui marque, à tout moment, un arrêt devant le portail de leur domicile, le héros Saint Timothée Tchississi se confronte à un questionnement. Pourquoi son attachement inexplicable et inexpliqué à cette femme en haillons et qui souffre de démence ? Une interrogation qui trouve sa réponse à travers la vie tumultueuse du héros qui va découvrir, par la force du destin, que cette femme qui souffre de folie, n’est autre que sa mère biologique. Et se révèle dans ce récit plein de rebondissements le pouvoir du placenta entre l’enfant et sa mère qui n’a pu l’élever pour des raisons indépendantes de sa bonne volonté» peut-on lire sur la quatrième de couverture de ce nouveau titre. Le suffrage du placenta  publié par les éditions Langlois Cécile à Paris en France compte 210 pages et dix-sept chapitres. Il s’ouvre par une citation de son père qui estimait qu’il pouvait mourir en paix après avoir réussi à éduquer ses enfants, considérant qu’il venait ainsi de transformer un grain de sable en pépite d’or. L’auteur n’a pas jugé utile de faire préfacer son ouvrage. «Si personne ne vous indique le bon chemin ou ne vous oriente, vous allez droit aux murs» est un proverbe en langue Vili, une sorte de conseil à la jeunesse qui pense toujours avoir raison en tout.  Dans ce roman, l’auteur rapporte l’histoire d’un enfant nommé Saint Timothée Tchississi retrouvé un matin devant le portail du maire de la ville de Ponteville. Il est confié à une famille en qui l’officier d’état civil a confiance avec la bénédiction du curé de la paroisse de la localité. A onze ans, l’enfant remarque le passage d’une folle avec un baluchon qu’elle ne quitte jamais. Il prend l’habitude de partager son sandwich avec elle et éprouve le plaisir de l’attendre devant le portail chaque matin.  Ne connaissant pas son identité réelle, il lui attribue le nom de Lilahou qui renvoie à une personne souffrant de folie. Il l’appelle ainsi à un des rares moments de lucidité. Ce nom provoque un électrochoc avec pour conséquence la disparition de la jeune femme de la circulation. Saint Mathieu Tchississi entame une recherche vaine dans tous les coins et recoins de la ville. Il y associe toute la famille, ne comprenant pas la raison de cet attachement maladif. Revenant de l’école, il la reconnait dans un dépotoir  et la voit plongeant les mains dans des bacs à ordures. Il la hèle et lui demande de cesser de se disputer des morceaux de viande faisandée avec les chiens, les oiseaux et les lézards. C’est dans cette ambiance de recherche de cette jeune femme qu’il réussit à son baccalauréat. Il quitte la localité contre son gré, toute sa pensée tournée vers cette femme, pour l’université dans la capitale politique Latanda où se trouve l’unique université. Du fait des grèves à répétition des enseignants, des personnels non-enseignants et des étudiants qui revendiquent le salaire et la bourse, le gouvernement proclame une année blanche. Il est obligé de rentrer à Ponteville où il recommence à ses recherches pour retrouver Lilahou. Il finit par la retrouver un matin faisant l’objet d’une agression par des bandits pour avoir pris une patate sur un étal. Ne supportant pas de voir un être humain ainsi maltraité, il engage une bagarre sans savoir l’identité de la personne qu’il défend. Il réussit à assommer le bourreau de la jeune femme avant de la conduire à l’hôpital où elle est prise en charge par le service médical. Elle y passe quelques jours avant de quitter la chambre d’hospitalisation sans saluer. Un sentiment de haine la traverse et vit assez mal cet acte d’ingratitude. Il se remet toutefois à sa recherche pendant que ses parents cherchent le moyen de lui annoncer que cette débile est sa mère biologique. Devant la peur d’une réaction négative, le curé conseille de recourir aux services d’un psychologue. Des mois plus tard, il apprend que cette folle est sa mère biologique. Cette annonce ne le terrasse pas outre mesure. Il est heureux d’être le fils de deux femmes, d’avoir deux mamans et un père. Il poursuit ses recherches pour retrouver sa mère, la folle dont la véritable identité est Natliane. Il ne la voit plus. Une nuit, il la voit en rêve lui annonçant qu’elle a été tuée par des inciviques, tout en lui demandant de lui donner une sépulture digne.  Le roman de Florent Sogni Zaou est un véritable hymne à l’amour du prochain. Né à Pointe-Noire dans la région du Kouilou, Florent Sogni Zaou est journaliste de formation. Il a travaillé au lycée Lumumba comme professeur d’anglais, à l’Agence Congolaise d’Information comme journaliste, à Caritas Congo comme responsable du département de la communication, au ministère des transports maritimes et de la marine marchande comme responsable de l’unité de lutte contre le Sida, comme Consultant en Communication au bureau de la Banque mondiale de Brazzaville. Ancien stagiaire au département de l’information publique (DPI) au siège des Nations Unies à New York et au siège de Caritas Africa à Lomé au Togo, Florent Sogni Zaou est actuellement attaché au cabinet du Chef de l’Etat au département de la culture, des arts et du tourisme. Ils l’auteur de deux pièces de théâtre, deux essais, quatre nouvelles dans la presse et deux recueils de poèmes. Le suffrage du placenta est son quatrième roman après Les Goyaves amères, La saison des chenilles et La noisette de la cité insipide. Tchessess Eléazar