RDC/Rwanda. L’expulsion de Vincent Karega ou la manifestation de l’impuissance de Félix Tshisekedi face à Paul Kagame

OPINION. La République démocratique du Congo (RDC) est agressée par l’État-voyou du Rwanda via les mercenaires du M23. On compte des morts et des blessés dans la population civile congolaise. Des dizaines, voire des centaines de milliers de Kivutiens sont obligés de quitter leurs terres à la recherche d’un havre de paix et de sécurité.

À Kinshasa, on fait semblant de vociférer contre le Rwanda, sans plus. Face à la gravité à la situation consécutive à la poussée du M23, le tout premier président nommé de l’histoire de l’humanité, Félix Tshisekedi, décide de présider un Conseil supérieur de la défense.

Alors que la population s’attend à des décisions d’une grande portée compte tenu de la gravité de la situation, le Conseil de défense accouche d’une décision à la mesure de l’impuissance qui caractérise le pouvoir fantoche de Kinshasa : on se contente d’annoncer l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa, Vincent Karega, sans plus.

Je vois déjà certains Tshilombistes dire : « N’est-ce pas ce que vous demandiez Patrick ? ». Oui, mais l’expulsion de l’ambassadeur rwandais n’a jamais été la priorité des priorités, mais plutôt la dernière mesure des mesures « punitives » à prendre contre le Rwanda. Voilà pourquoi j’ai toujours prôné avant tout la RUPTURE DES RELATIONS (diplomatiques, commerciales, etc.) avec le Rwanda. Une fois la RUPTURE TOTALE des relations actée, l’expulsion du diplomate, qui reste une mesure avant tout symbolique, ira de soi.

En gros, la décision d’expulser Vincent Karega est un non-événement. Félix Tshisekedi, qui n’a jamais été élu par les Congolais et qui est arrivé aux affaires grâce à Joseph Kabila et Paul Kagame, connaît les limites de son pouvoir. Il suffit d’analyser ses faits et gestes dans le dossier du Rwanda pour s’en apercevoir.

Tenez. Lorsque Paul Kagame a déclaré à la face du monde, à la grande stupéfaction des journalistes de RFI et France 24 qui l’interviewaient, qu’il n’y a jamais eu de crimes en RDC, Tshilombo s’est contenté de dire qu’il allait en discuter avec son « frère » Kagame. Lorsque le Rwanda a décidé d’agresser la RDC via le M23, il s’est gardé de nommer ce pays. Il a fallu attendre un rapport de l’ONU documentant le rôle du Rwanda pour que l’homme sorte de sa léthargie pour crier sur le toit de la communauté internationale ce que tout le monde savait déjà. Face à la dernière poussée du M23 épaulé par le même Rwanda, Félix annonce l’expulsion de l’ambassadeur Vincent Karega du Congo. Entre-temps, l’ambassadeur (en fait le chargé d’affaires) de la RDC au Rwanda n’est pas rappelé; les relations diplomatiques et commerciales avec Kigali semblent être au beau fixe; les minerais de la RDC continuent de sortir par le Rwanda pour le plus grand bonheur de ce pays, etc. De qui le fils d’Étienne Tshisekedi se moque-t-il ?

À la lumière de tout ceci, on comprend pourquoi Kigali réagit aux décisions de Kinshasa par des haussements d’épaules. En effet, face aux gesticulations de Félix Tshisekedi, Paul Kagame réagit comme s’il était face à un enfant grognon. On l’a vu lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies, et on le voit encore aujourd’hui suite à l’annonce de l’expulsion de Vincent Karega. « Il est regrettable que le gouvernement de RDC continue de faire porter au Rwanda la responsabilité de ses propres échecs de gouvernance et de sécurité », ont affirmé les autorités rwandaises. Signe que le Rwanda se moque de la décision prise à Kinshasa. Une décision qui témoigne de l’impuissance de l’impuissant Félix Tshisekedi face à Paul Kagame.

Par Patrick Mbeko

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