TRIBUNE. La rencontre d’hier jeudi 23 février 2023 au domicile d’Emmanuel Shadary à Kindu entre le concerné, Augustin Matata Ponyo et le conseiller spécial de Katumbi fait réfléchir plus d’un congolais. Voici quelques pistes de compréhension.
1. Le 21 mai 2022, les congolais ont suivi en direct la cérémonie de réconciliation à Lubumbashi des acteurs politiques katangais. On a vu médusé Kabila et Katumbi marcher la main dans la main. Puis le 14 février 2023 dernier, une autre célébration des noces St Valentin à Kindu entre Emmanuel Ramazani Shadary et les autres acteurs politiques de Maniema. Cette rencontre tripartite d’hier entre Ramazani (le lieutenant de Kabila) et le conseiller de Katumbi semble le deuxième round de ce qui s’était passé l’an passé à Lubumbashi et s’inscrit à coup sûr dans une dynamique de ralliement de forces politiques pour former un front commun contre l’Union sacrée autour de Tshisekedi.
2. Ce que nous ignorons présentement c’est le pivot central de ce nouveau pôle du pouvoir en gestation depuis Lubumbashi et élargi à Kindu avec l’ancien et fidelissime ex-Premier Minisrre de Kabila de 2012 à 2016. La seule question revient à savoir qui en sera le leader central : Kabila, son dauphin Shadary, Katumbi ou Matata? L’avenir nous le dira…
3. Dernier questionnement: cette rencontre qui devrait être à huis clos, pourquoi a-t-elle été rendue publique? Pourquoi les concernés ont-ils décidé de publier l’information à la place publique? Quel message veulent-ils faire passer à l’opinion nationale ? C’est Shadary tout souriant au sortir de la rencontre qui nous en donne des bribes : «weye uko matata. Twende tu. Kumbele kuko bien ».
« Allons seulement là-bas » indique la direction des manœuvres électorales de 2023 qui sont déjà lancées. Chacun se positionne dans un camp contre un autre. Chaque camp fourbit ses armes et curieusement l’enjeu électoral majeur semble plus se focaliser sur le ralliement des forces TRIBALES que sur un programme politique clair qui ferait une sérieuse ALTERNATIVE à la politique actuelle, qui mettrait en place une politique plus clairvoyante et plus audacieuse en vue de mettre fin à cette sale guerre de l’Est et de remettre le grand Zaïre sur le seul chemin qui compte: le chemin de sa croissance intégrale.
Bref, sans aucune politique alternative et avec la transhumance de mêmes acteurs, le Congo n’avance point mais il recule un peu plus.
Par Germain Nzinga