La pauvreté au Maroc a connu une forte baisse entre 2001-2014, a relevé une étude réalisée par le Haut-commissariat au plan (HCP) et la Banque mondiale et dont les conclusions ont été dévoilées récemment.
Selon cette étude, intitulée « Pauvreté et prospérité partagée au Maroc du troisième millénaire, 2001 – 2014 », l’évolution de la pauvreté a été marquée par une tendance générale à la baisse observée durant la période étudiée, mais elle est restée plus concentrée en milieu rural.
En effet, il ressort des données recueillies au cours de cette période que l’incidence de la pauvreté au niveau national est passée de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007 et à 4,8% en 2014.
Par milieu de résidence, l’incidence de la pauvreté est respectivement passée de 7,6% à 4,9% et à 1,6% en milieu urbain et de 25,1% à 14,4% et à 9,5% en milieu rural, ont indiqué les auteurs de l’étude.
Ainsi, «en 2014, près de 1.605.000 personnes avaient un niveau de dépenses annuelles inférieur au seuil de pauvreté. Près de 79,4% d’entre elles vivent en milieu rural, soit 1.275.000 personnes. Entre 2001 et 2014, l’effectif de la population pauvre est passé de 4.461.000 en 2001 à 2.755.000 en 2007 et à 1.605.000 en 2014 enregistrant ainsi une baisse annuelle moyenne de 7,7% entre 2001 et 2007 et de 7,8% entre 2007 et 2014», a expliqué le HCP.
Sur le rythme de réduction de la pauvreté au Maroc, les deux parties ont estimé qu’il se situe dans la moyenne des pays ayant un taux de croissance du PIB par habitant similaire et que le taux de pauvreté du Royaume est particulièrement faible par rapport aux pays ayant un niveau de développement similaire.
« Aux seuils internationaux de 1,9 et 3,1 USD en PPA 2011 par jour, le Maroc atteignait respectivement un taux de pauvreté de 0,8% et 5,8% en 2014, inférieur à ceux de l’Iran, du Mexique et de la Roumanie au cours de la même période», a-t-il souligné.
L’étude a aussi relevé qu’en dépit de la rapide résorption de la pauvreté dans les deux milieux de résidence, la baisse de celle-ci a été plus prononcée en milieu urbain qu’en milieu rural.
Pour preuve, le rythme de réduction annuel moyen de la pauvreté s’est accéléré dans les villes en passant de 7,1% entre 2001 et 2007 à 15,4% entre 2007 et 2014 contre un ralentissement à la campagne en passant respectivement de 8,8% à 6,0%.
«Cette divergence dans le rythme de baisse de la pauvreté entre les deux milieux est corroborée par les changements observés dans le rythme de croissance des niveaux de vie par milieu de résidence : alors qu’il s’est accéléré en milieu urbain passant de 2,7% entre 2001 et 2007 à 3,5% entre 2007 et 2014, il a ralenti en milieu rural en passant respectivement de 4,7% à 2,8%», a-t-il affirmé. Par ailleurs, a ajouté le HCP, à l’instar des conditions de vie, il y a eu une convergence des taux de pauvreté entre les régions : le rythme de baisse de la pauvreté est plus prononcé entre 2001 et 2014 parmi les régions les plus pauvres en début de période.
Le taux de pauvreté est plus élevé que la moyenne nationale dans les régions du Drâa-Tafilalet (14,6%), de Béni-Mellal-Khénifra (9,3%), de Marrakech-Safi (5,4%), de l’Oriental (5,3%), de Fès-Meknès (5,2%) et du Souss-Massa (5,1%). Ces régions regroupent 74% de l’ensemble de la population pauvre.
Soulignons aussi que l’étude a relevé qu’entre 2001 et 2014, la progression du niveau de vie, appréhendé par la dépense annuelle moyenne par personne, a profité à l’ensemble des ménages, particulièrement aux catégories modestes et intermédiaires. Elle a également favorisé le rapprochement en termes de bien-être socioéconomique entre les différentes zones territoriales du Royaume.
«Le taux de croissance du niveau de vie est passé de 3,3% entre 2001 et 2007 à 3,6% entre 2007 et 2014. Exprimé en dirham courant, le niveau de vie moyen par personne est passé de 8.280 DH en 2001 à 11.233 DH en 2007 et à 15.876 DH en 2014 », a noté l’étude précisant que cette amélioration a profité aussi bien aux citadins qu’aux ruraux.
Ce qui représentait en 2014 la modique somme de 1323 dh par mois et par famille. Une portion congrue qui ne permet nullement à celle-ci de se vêtir, de se nourrir, de se loger, de se faire soigner et de mettre ses enfants dans des écoles qui ont tendance à devenir payantes.
Avec pareil montant, ces familles auraient dû être placées dans la catégorie «pauvre» devant bénéficier des aides publiques pour pouvoir affronter les aléas de la vie plutôt que de figurer dans la tranche de celles qui ont sorti la tête de l’eau.
A noter que ce travail ainsi présenté s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la convention signée, en avril 2016, par l’organisme public et l’institution de Bretton Woods afin de mener des travaux d’intérêt commun.
Comme l’a souligné le HCP dans sa note, parmi plusieurs axes de coopération, les deux parties ont convenu d’élaborer conjointement des notes d’information pour les utiliser dans le document de la Banque mondiale intitulé «Diagnostic systématique pays».
C’est donc dans ce cadre qu’un groupe de travail, composé de spécialistes de l’Observatoire des conditions de vie de la population relevant du HCP et de l’Unité pauvreté et équité de la BM, a élaboré cette étude sur la pauvreté et la prospérité partagée au Maroc, a relevé le Haut-commissariat soulignant que la richesse de ses données statistiques et sa capacité analytique et technique ont permis la réalisation de celle-ci.
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