Maroc. La croissance économique poursuit son ralentissement au deuxième trimestre de 2024
L’économie marocaine continue de montrer des signes de ralentissement au deuxième trimestre de 2024, les récentes données publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP) indiquant une décélération de la croissance pour le deuxième trimestre consécutif de l’année. En effet, « selon l’arrêté des comptes nationaux du deuxième trimestre de 2024, la croissance de l’économie nationale s’est située à 2,4% au lieu de 2,5% durant le même trimestre de 2023 », a indiqué l’institution publique dans sa note d’information sur la situation économique nationale au deuxième trimestre de 2024. La croissance économique a ainsi évolué à un rythme en deçà de celui constaté au trimestre précédent où elle avait atteint 2,5% au lieu de 3,9% durant le même trimestre de l’année précédente. « Tirée par la demande intérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte d’une inflation maîtrisée et d’un besoin de financement de l’économie nationale représentant 1,1% du PIB », a fait savoir le Haut-commissariat dans sa note qui fait également état de la hausse des activités non agricoles et de la baisse de celles du secteur agricole, respectivement de 3,2% et de 4,5%. Ainsi, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume (corrigée des variations saisonnières) s’est contractée de 5% au deuxième trimestre de 2024, après avoir enregistré un accroissement de 1,2% le même trimestre de l’année précédente. Selon le document, cette variation « s’explique par la baisse de la valeur ajoutée de l’agriculture de 4,5% au lieu d’une hausse de 1,5% et de la baisse de celle de la pêche de 14,7% au lieu d’une baisse de 4,5% ». En ce qui concerne l’évolution de la valeur ajoutée du secteur secondaire, les données montrent une amélioration de 3,8% au lieu d’une baisse de 2,4 durant le deuxième trimestre de l’année précédente. Pour le HCP, cette évolution est le résultat de l’amélioration des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 23,6% au lieu d’une baisse de 9,6%, du bâtiment et travaux publics de 3,6% au lieu d’une baisse de 2,4%, des industries de transformation de 2,9% au lieu d’une baisse de 1,6% et de la baisse de celle de l’électricité et eau de 6,3% au lieu d’une hausse de 0,8%. Analysant cette fois-ci l’évolution de la valeur ajoutée du secteur tertiaire, l’institution a noté un ralentissement de son taux d’accroissement qui est passé de 5% la même période de l’année précédente à 3,1% au deuxième trimestre de 2024. D’après les explications de l’organisme, cet essoufflement est lié au ralentissement des activités de l’hébergement et restauration à 9,3% au lieu de 32,8%, du transport et de l’entreposage à 5,1% au lieu de 6,9%, de la recherche et développement et services rendus aux entreprises à 3,8% au lieu de 4,4%. Cette décélération a été également constatée au niveau des activités des services de l’éducation, de la santé et action sociale (2,7% au lieu de 4,8%), des services immobiliers (2% au lieu de 3,2%), des services financiers et assurances (0,9% au lieu de 3,1%) ainsi que de l’information et communication (0,5% au lieu de 4,2%). Il est important de noter la hausse des activités des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale de 3,6% au lieu de 3,3% et du commerce et réparation de véhicules de 1,9% au lieu de 0,9%. En conséquence, l’institution estime que « la valeur ajoutée du secteur non agricole a connu une augmentation de 3,2% durant le deuxième trimestre de 2024 au lieu de 2,5% une année auparavant », comme indiqué plus haut. Compte tenu de l’accroissement des impôts sur les produits nets des subventions de 3%, le HCP en arrive à la conclusion que « le produit Intérieur brut a affiché un accroissement de 2,4% en volume, au lieu de 2,5% le deuxième trimestre de l’année précédente », estimant en outre que le PIB a connu une hausse de 3,6% aux prix courants, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,2% au lieu de 7,3% le deuxième trimestre de l’année précédente. Alain Bouithy
Maroc. Les prix à la consommation bondissent de 1,7% à fin août
Conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires L’inflation a bondi au cours du mois d’août 2024. Selon le Haut-commissariat au plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) a en effet enregistré une hausse de 1,7% par rapport au même mois de l’année 2023. L’inflation continue ainsi de s’inscrire dans une tendance haussière, les prix à la consommation ayant enregistré leur huitième hausse consécutive de l’année en cours. En effet, cette nouvelle hausse de l’IPC intervient après les hausses enregistrées durant les mois de janvier (2,3%), février (0,3%), mars (0,9%), avril (0,2%), mai (0,4%), juin (1,8%) et juillet (1,3%). Selon les explications de l’institution chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, l’évolution de l’IPC observée en août dernier est la « conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 2% et de celui des produits non alimentaires de 1,4% ». En ce qui concerne les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 1,4% pour la «Santé» à une hausse de 3,7% pour le «Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles», a également relevé le Haut-commissariat dans sa note d’information relative à l’Indice des prix à la consommation (IPC) du mois d’août 2024. A titre de rappel, la hausse de l’IPC de 1,3% enregistrée en juillet 2024 avait été attribuée à celle de l’indice des produits non alimentaires de 1,8% et de celui des produits alimentaires de 0,5%. Pour les produits non alimentaires, les variations étaient allées d’une baisse de 1,2% pour la «Santé» à une hausse de 3,8% pour le «Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles». L’indicateur d’inflation sous-jacente en hausse de 0,3% sur un mois et de 2,6% sur une année Dans sa note, l’organisme public indique en outre que l’IPC a connu, au cours du mois d’août 2024, une hausse de 0,8% par rapport au mois précédent, expliquant que « cette variation est le résultat de la hausse de 1,8% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires ». Selon la même source, les hausses des produits alimentaires observées entre juillet et août 2024 ont concerné principalement les «Viandes» (6,8%), le «Lait, fromage et œufs» (3,5%), les «Poissons et fruits de mer» (2,8%), les «Légumes» (2,4%), le «Café, thé et cacao» (0,3%) et les «Huiles et graisses» (0,1%). En revanche, poursuit le Haut-commissariat, les prix ont diminué de 4% pour les «Fruits». Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 1,8%, a-t-il fait savoir. A titre de comparaison, les baisses des produits alimentaires observées entre juin et juillet 2024 avaient concerné principalement les «Légumes» (6,5%), le «Lait, fromage et œufs» (1,0%) et les «Huiles et graisses» (0,5%). En revanche, les prix avaient augmenté de 4,7% pour les «Poissons et fruits de mer», de 0,9% pour les «Fruits» et de 0,4% pour le «Sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie», comme l’avait souligné le HCP dans sa précédente note affirmant, pour ce qui est des produits non alimentaires, que la hausse avait concerné principalement les prix des «Carburants» avec 1,3%. A noter que les hausses les plus importantes observées en août dernier ont été enregistrées à Al-Hoceima (2,8%), à Safi (1,5%), à Errachidia (1,2%), à Agadir, Dakhla, Settat et Beni-Mellal (1,1%), à Oujda (1,0%), à Fès et Tétouan (0,9%), à Kénitra (0,8%), à Meknès (0,7%), à Casablanca, Marrakech et Rabat (0,6%), à Guelmim (0,5%) et à Tanger et Laâyoune (0,4%). Entre juin et juillet 2024, rappelons que les baisses les plus importantes de l’IPC avaient été enregistrées à Errachidia (1,1%), à Safi (1,0%), à Fès et Marrakech et Dakhla (0,5%), à Agadir et Rabat (0,4%) et à Oujda, Meknès et Settat (0,3%). Toujours selon l’institution, des hausses avaient été enregistrées durant cette même période à Laâyoune et Beni-Mellal avec 0,5%, à Kénitra avec 0,4% et à Tanger et Guelmim avec 0,2%. A la lecture de l’évolution de l’IPC telle qu’observée au cours du mois d’août 2024, le Haut-commissariat a déduit que l’indicateur d’inflation sous-jacente aurait connu une hausse de 0,3% par rapport au mois de juillet 2024 et de 2,6% par rapport au mois d’août 2023. Alain Bouithy
Maroc. L’inflation en net recul à 0,7% au T2- 2024
L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation, aurait reculé de près de la moitié au deuxième trimestre 2024 par rapport au premier trimestre, s’établissant à +0,7% au lieu de +1,2%, selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan. « Ce reflux aurait résulté, essentiellement, de la baisse de 0,5% des prix des produits alimentaires, tandis que ceux des produits non alimentaires se seraient, à l’inverse, accélérés de 1,5%, après +0,9% au premier trimestre », a indiqué l’institution dans son Point de conjoncture du deuxième trimestre 2024. D’après l’organisme public, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix fixés par l’Etat et les produits volatils, se serait également repliée, passant de +2,5% à +2,2%, en raison de la diminution des prix des produits alimentaires et manufacturés. Pour le Haut-commissariat au plan, « la baisse des prix des produits alimentaires frais aurait été le principal moteur du recul de l’inflation globale, avec une contribution de -0,8 point, au lieu de -0,5 point au trimestre précédent ». Selon les explications de l’institution, cette baisse aurait été attribuable à la diminution des prix des légumes frais et des agrumes, après les fortes hausses observées au même trimestre en 2023, souligne-t-elle dans son point de conjoncture. D’après le document, qui s’intéresse par ailleurs aux perspectives pour le troisième trimestre 2024, les prix des œufs, de la volaille et de l’huile de table auraient, également, diminué ; mais certaines denrées alimentaires, telles que les fruits, la viande rouge et les épices, auraient cependant vu leurs prix augmenter, en raison de la sécheresse et de la hausse des coûts de production. Les données recueillies montrent que les prix des produits non-alimentaires auraient connu un retournement à la hausse, après plusieurs trimestres de recul, principalement du fait de l’augmentation de l’inflation énergétique de 4,2%, liée à l’ajustement des prix du gaz et des carburants. Elles suggèrent que les prix des produits manufacturés auraient continué de baisser légèrement, tandis que ceux des services seraient restés stables. A rappeler que, pour le troisième trimestre 2024, l’inflation devrait rester quasi-stable, atteignant environ +0,8% pour l’inflation globale et +2,1% pour l’inflation sous-jacente, selon les estimations du HCP notant qu’elle serait soutenue par une réduction des pressions inflationnistes dans les secteurs de l’alimentation et des biens non énergétiques. Alain Bouithy
Maroc. La croissance de l’économie nationale ralentit à 2,5% au premier trimestre
Selon les premières estimations du Haut-Commissariat au plan (HCP) publiées lundi 1 juillet, la croissance de l’économie nationale a nettement ralenti au titre du premier trimestre 2024. Tirée par la demande intérieure, elle s’est située « à 2,5% au lieu de 3,9% durant le même trimestre de l’année précédente », a-t-il indiqué dans une note d’information sur la situation économique nationale au premier trimestre 2024. « Cette croissance a été réalisée dans un contexte marqué par une inflation maîtrisée et une amélioration de la capacité de financement de l’économie nationale », a toutefois fait savoir l’organisme public notant que les activités non agricoles sont ressorties en hausse de 3,2% tandis que celles du secteur agricole ont accusé un recul de 5%. Dans le détail, les données recueillies montrent que la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, s’est contractée de 4,3% au premier trimestre 2024. Cette baisse, qui intervient après un accroissement de 1,7% enregistré durant le même trimestre de l’année précédente, s’explique par le « fort repli de la valeur ajoutée de l’agriculture de 5% au lieu d’une hausse de 2,1% et de la hausse de celle de la pêche de 10% au lieu d’une baisse de 4,8% », a indiqué le Haut-Commissariat. Dans sa note, l’institution note également que la valeur ajoutée du secteur secondaire a, pour sa part, réalisé une hausse de 3,6% au lieu d’une baisse de 0,4% lors de la même période de l’année passée. Pour l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, « cela a été le résultat du ralentissement des activités de l’industrie manufacturière à 2,1% au lieu d’une hausse de 3% et de la hausse des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 17,7% au lieu d’une baisse de 12,1%; de l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets de 3% au lieu d’une baisse de 3% ainsi que du bâtiment et travaux publics de 2,5% au lieu d’une baisse de 3%. L’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami a, par ailleurs, indiqué que la valeur ajoutée du secteur tertiaire a enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 6% lors de la même période de l’année précédente à 3% au premier trimestre 2024. Les données montrent qu’elle a été marquée par le ralentissement des activités de services financiers et assurances à 3,9% au lieu de 7,3%; de la recherche et développement et les services rendus aux entreprises (3,6% au lieu de 4,3%), du transport et de l’entreposage (3,4% au lieu de 8,7%), des services de l’éducation, de la santé et action sociale (2,9% au lieu de 4,2%), des services immobiliers (2,1% au lieu de 2,7%), de l’hébergement et restauration (1,9% au lieu de 55,8%) et de l’information et communication (1,3% au lieu de 3,1%). Selon le HCP, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a également été marquée par la hausse des activités des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale (3,4% au lieu de 3,1%) et du commerce et réparation de véhicules (2,7% au lieu de 1,4%). En somme, « la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 3,9% le même trimestre de l’année passée à 3,2% », a souligné le HCP concluant ainsi que « le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume a enregistré une croissance de 2,5% au premier trimestre de l’année 2024 au lieu de 3,9% une année auparavant », compte tenu de la hausse de 5,5% du volume des impôts nets des subventions sur les produits. Et qu’aux prix courants, il a progressé de 3,8%, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,3%. Alain Bouithy
Maroc. 25% des ménages les plus aisées peu enclins à effectuer le sacrifice de l’Aïd Al-Adha
SOCIETE. « Près de 13% des ménages n’accomplissent pas le rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha », révèlent les résultats de l’enquête nationale sur le niveau de vie des ménages réalisée par le Haut-commissariat au plan (HCP). En effet, bien que le rituel du sacrifice d’Aïd al-Adha reste prédominant et largement pratiqué dans la société marocaine (seuls 12,6% des ménages marocains ne l’accomplissent pas), l’enquête menée en 2022 montre que la proportion des ménages ne pratiquant pas ce rituel s’est élargie. D’après l’institution publique, l’«augmentation du nombre de ménages ne participant pas au sacrifice demeure principalement observée parmi les citadins et les ménages composés d’une seule personne ». Ainsi, ressort-il de l’étude, les citadins sont plus enclins à ne pas effectuer le sacrifice comparés aux ruraux. En effet, ils sont 14,3% à ne pas l’accomplir contre 8,7% dans les zones rurales. Pour mieux mesurer la progression du nombre de ménages s’abstenant de pratiquer ce rituel, le Haut-commissariat rappelle que ces proportions étaient respectivement de 5,9% et 2,5% en 2014. Autres données tout aussi parlantes, « près de 56,4% des ménages composés d’une seule personne ne participent pas au rituel du sacrifice contre 46,5% en 2014 », a en outre fait savoir le HCP précisant que cette proportion tombe à 5,5% pour les ménages composés d’au moins six personnes, contre 0,8% il ya dix ans. De l’avis des experts du Haut-commissariat ayant analysé les données relatives à cette enquête, la participation au rituel du sacrifice est inversement proportionnelle au niveau de vie du ménage et au niveau d’instruction de son chef. Les résultats de l’enquête nous enseignent ainsi que près de 25,1% des ménages appartenant aux 10% les plus aisés n’effectuent pas le sacrifice à l’occasion de l’Aïd, contre 7,8% parmi les 10% les plus pauvres. 95,6% des ménages optent pour les ovins De plus, souligne l’institution, « cette abstention passe de 20,1% pour les ménages dirigés par une personne ayant un niveau d’éducation supérieur à 11,7% pour ceux dirigés par une personne sans instruction ». En ce qui con cerne le type d’animaux sacrifiés pour l’offrande, il ressort de l’enquête du HCP que 95,6% des ménages optent pour les ovins, 4,3% pour les caprins et 0,1% pour les bovins. L’institution précise que « le sacrifice des caprins est plus enregistré parmi les ménages ruraux (7,4% contre 2,8% en milieu urbain) et parmi la catégorie des 10% des ménages les moins aisés (8,5% contre 2,7% pour les 10% des ménages les plus aisés) ». L’autre enseignement clef de cette enquête porte sur les dépenses en lien avec l’offrande et qui représentent près d’un tiers du budget alloué aux viandes. Selon le HCP, « le sacrifice de l’Aid Al Adha représente près de 30% de la dépense globale des ménages marocains dédiée annuellement à la consommation des viandes ». Les données suggèrent que cette part est de 41 % chez les ménages des 10% les moins aisés et de 23% chez ceux des 10 % les plus aisés, a également précisé le Haut-commissariat dans sa note. La même source note, par ailleurs, que la consommation annuelle moyenne totale des viandes (y compris les viandes rouges et les viandes blanches) chez le ménage marocain est estimée à 141 Kg dont 55,8 Kg de viandes rouges. S’agissant de la quantité des viandes issues du sacrifice de l’Aid Al Adha, l’institution indique qu’elle s’est établie en moyenne à 22,8 Kg par ménage, ce qui représente près de 41% de la quantité annuelle des viandes rouges consommée par les ménages. Pour le HCP, « cette proportion reste identique dans les deux milieux de résidence. Elle atteint 65,4% pour les 20% des ménages les moins aisés et 31,3% pour les ménages les plus aisés ». Alain Bouithy
Maroc. Une accalmie sur le front des prix semble engagée
L’inflation a poursuivi sa décrue au premier trimestre 2024. D’après le Haut-commissariat au plan (HCP), elle s’est établie à son niveau le plus bas depuis onze trimestres. Une nouvelle plutôt rassurante pour les ménages fortement touchés par la folle hausse des prix observée au cours des dernières années. Selon les données recueillies par l’institution et rendues publiques récemment, « la progression annuelle de l’indice des prix à la consommation aurait ralenti à +1,1% au premier trimestre 2024, soit 2,7 points de moins qu’au trimestre précédent ». La détente des prix résulterait d’un ralentissement marqué des prix des produits alimentaires D’après les explications du Haut-commissariat, « cette détente des prix aurait résulté d’un ralentissement marqué des prix des produits alimentaires, refluant à +1,4% sur un an, après avoir atteint +7,7% un trimestre auparavant ». Dans sa dernière note de conjoncture du premier trimestre 2024 et perspectives pour le deuxième 2024, le HCP attribue également ce reflux à la « moindre augmentation des prix des produits non-alimentaires, revenant à +0,9% sur un an, contre 1% enregistrée au quatrième trimestre 2023 ». L’inflation sous-jacente aurait parallèlement connu une évolution semblable Excluant les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, l’inflation sous-jacente aurait parallèlement connu une évolution semblable, mais à un rythme moindre comparativement à celui de l’inflation globale. Après analyse des données, il ressort qu’elle a atteint +2,5% au premier trimestre 2024, après +3,7% un trimestre plus tôt, suite à l’allègement des pressions inflationnistes dans l’alimentation (hors produits frais) et du recul des prix des produits manufacturés. Grâce notamment à la baisse des prix des produits frais avec une contribution de -0,6 point, surtout celle des légumes frais et des agrumes, les prix alimentaires auraient constitué le principal moteur du recul de l’inflation, après la forte hausse observée l’an dernier. «L’augmentation de la disponibilité sur le marché, occasionnée, en partie, par l’alternance du cycle de production de certaines cultures et une hausse des importations, aurait entraîné un apaisement des tensions sur leurs prix », a en outre indiqué l’institution dans sa note. Selon la même source, hors produits frais, la poursuite du ralentissement des prix, en particulier des produits à base de céréales et des huiles de table, attribuable au repli de leurs prix à l’international, aurait, également, soutenu la décélération continue de l’inflation. A noter que le relèvement habituel des prix du tabac, au mois de janvier, aurait été moindre que celui enregistré une année auparavant (+2,2%, au lieu de +5,4% un an plus tôt), a fait savoir le Haut-commissariat. Toujours selon le HCP, le ralentissement au niveau des prix des produits non-alimentaires aurait marqué plus sensiblement les produits manufacturés (+0,6%, contre +1,6% au trimestre précédent) et, dans une moindre mesure, ceux des services (+1,1%, après +1,2%). D’après l’organisme, « il aurait été, essentiellement, tiré par l’ajustement à la baisse des prix des produits pharmaceutiques au mois de janvier (-0,1 point de contribution à l’inflation), dans un contexte de réduction de la TVA sur ces produits ». Dans sa note, le Haut-commissariat rapporte à l’inverse que « les prix de l’énergie auraient quasiment stagné (-0,1%), après le repli de 1,5% enregistré au trimestre précédent ». Alain Bouithy
Le budget des Marocains s’accroît de 18,2% durant le mois de Ramadan
Le budget de consommation des Marocains est plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois de l’année. Il augmente en moyenne de 18,2% durant le mois sacré, révèle la dernière enquête sur le niveau de vie des ménages du Haut-commissariat au plan (HCP). D’après les données de cette étude, menée en 2022/2023 et portant sur une période d’un an, « ce pourcentage est de 15,4% en milieu urbain et de 4,8% en milieu rural. Près de 92% de cette augmentation provient de la dépense des ménages citadins ». Dans sa publication « Les Brefs du Plan » (N° 27 du 29 mars 2024), l’institution publique note aussi une amélioration de la consommation pour toutes les catégories sociales durant le mois de Ramadan. En effet, pendant ce mois sacré, la dépense des ménages s’accroît de 8,4% pour les 20% les moins aisés, de 9,7% pour la catégorie des intermédiaires et de 8,9% pour les 20% les plus aisés. Toujours selon l’enquête du Haut-commissariat que dirige Ahmed Lahlimi Alami, par type de dépense, le budget alloué à l’alimentation est de 17,8% plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois. Cette hausse est de 19% en milieu urbain, de 4,5% en milieu rural, de 3,3% pour les ménages les moins aisés, de 11,9% pour les intermédiaires et de 12,5% pour les plus aisés, apprend-on. Les données montrent en outre que les produits riches en calories connaissent un déclin pendant le mois de Ramadan au profit des produits riches en protéines et en vitamines, traduisant ainsi un changement qualitatif dans les habitudes alimentaires. A noter que les produits alimentaires dont les quantités consommées augmentent significativement pendant le mois de Ramadan sont le lait et produits laitiers, avec une moyenne de 35,8 litres par ménage pendant le Ramadan, contre 23,7 litres en moyenne mensuelle les autres mois, les œufs (respectivement 52,2 unités contre 39,4 unités), les viandes (respectivement 15,1 kg contre 11,3 kg), les poissons (respectivement 6,8 kg contre 5,2 kg), les fruits (respectivement 54,3 kg contre 22,9 kg) et les légumes frais (respectivement 55,1 kg contre 48,3 kg). Les produits dont les quantités consommées augmentent peu pendant le mois de Ramadan sont les «céréales et produits à base de céréales» (77,4 kg par mois et par ménage pendant le Ramadan, contre 72,7 kg pendant le reste de l’année), les «sucres et produits sucrés » (respectivement 11kg contre 10kg), le «beurre, huiles et autres corps gras (respectivement 10,4 kg contre 9,6 kg) et le «café, thé et plantes aromatiques» (respectivement 2,8 kg contre 2,3 kg). Selon l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, en termes de dépense, les produits alimentaires qui connaissent une augmentation sont les «poissons» (57,7%), les «fruits» (43,3%), les «oeufs» (35,7%), les «produits laitiers» (34,8%), les «sucres et produits sucrés» (30,3%) et les «viandes» (26%); tandis que les dépenses allouées aux «repas, aliments et boissons pris à l’extérieur» diminuent de 30,6%. En ce qui concerne les dépenses non-alimentaires, elles s’améliorent de 18,5% pendant le mois de Ramadan essentiellement en milieu urbain (13,4%) et dans un degré moindre en milieu rural (5,1%). « Par catégorie sociale, cette hausse est de 13,2% pour les 20% des ménages les moins aisés, de 8,1% pour les ménages intermédiaires et de 7,2% pour les 20% les plus aisés », note le HCP indiquant que cette hausse s’explique essentiellement par l’accroissement des dépenses relatives au «transport» (61,9%), aux «soins médicaux» (28%), aux «Loisirs et enseignement» (25,7%), à la «communication» (25%) et à l’«habitation et énergie» (12,7%). Inversement, les dépenses «d’habillement» se réduisent de 11,5%. Alain Bouithy
Maroc/Industries manufacturières. L’indice de la production en hausse de 8% au quatrième trimestre 2023
Au quatrième trimestre 2023, l’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole a progressé sur un an, selon les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au plan (HCP). En hausse de 8% au terme des trois derniers mois de l’année écoulée par rapport à la même période de 2022, il reste ainsi sur une tendance haussière pour le second trimestre consécutif. Rappelons qu’au cours du troisième trimestre de la même année, l’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole avait enregistré une hausse de 1% par rapport à la même période de 2022. D’après l’institution publique chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, la progression observée au quatrième trimestre résulte notamment de la hausse de l’indice de la production de l’«industrie chimique» de 22,2%, de celui de l’«industrie automobile» (21,6%), de celui de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» (4,5%) et de celui de la «fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques» (25,9%). Cette évolution s’explique aussi par la hausse de l’indice de la production de la «fabrication de produits à base de tabac» de 7,7% et de celui de l’«industrie pharmaceutique» de 7,5%, a indiqué le HCP dans sa note d’information relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière (base 100 : 2015) au titre du quatrième trimestre 2023. D’après le Haut-Commissariat que dirige Ahmed Lahlimi Alami, les données montrent, en revanche, une baisse de l’indice des «industries alimentaires» de 6,5%, de celui de l’«industrie de l’habillement» de 4,0% et de celui de la «fabrication de meubles» de 9,6%. A titre de comparaison, les données relatives au troisième trimestre 2023 suggéraient une baisse de l’indice de la «fabrication de produits à base de tabac» (20,8%), de celui de la «fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements» (15%), de celui de l’«industrie de l’habilement» (9,7%) et de celui de l’«industrie chimique» (1,9%). Les données d’alors indiquaient la hausse de l’indice de la production de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» de 10,8%, de celui de l’«industrie pharmaceutique» de 15,3%, de celui de la «fabrication d’équipements électriques» de 22%, de celui de la «fabrication de produits en caoutchouc et en plastique» de 24,4% et de celui de l’«industrie automobile» de 6,3%. Toujours selon la même source, l’indice de la production des industries extractives a enregistré une hausse de 32,2% au titre du quatrième trimestre de l’an dernier. Selon les explications de l’organisme public, cette évolution résulte de la hausse de l’indice de la production des «produits divers des industries extractives» de 34,3% et de celui des « minerais métalliques » de 0,2%. Il est à rappeler que ce même indice avait enregistré une baisse de 6,1% au cours du trimestre précédent en raison de la baisse de l’indice de la production des «produits divers des industries extractives» de 6,4% et de la hausse de celui des «minerais métalliques» de 0,5%, selon les explications d’alors. L’indice de la production de l’énergie électrique a pour sa part connu une hausse de 4,3%, améliorant ainsi sa progression après avoir progressé de 2,1% un trimestre avant. Ainsi, le Haut-Commissariat note en conséquence que «les indices de la production des secteurs sus-indiqués auront enregistré, en 2023 par rapport à 2022, des hausses de 2% pour l’industrie manufacturière hors raffinage de pétrole, de 1,4% pour l’énergie électrique et une baisse de 5,3% pour les industries extractives ». Alain Bouithy