Les évêques catholiques congolais ont qualifié la condamnation en justice de l’ancien gouverneur du Katanga et opposant Moïse Katumbi de « mascarade » dans un rapport confidentiel dont l’AFP a obtenu une copie mercredi.
Selon une Commission mise en place par l’épiscopat, les « actes et pièces pour lesquels M. Moïse Katumbi est mis en cause sont fabriqués dans le seul but de l’inviter [au] procès et le condamner », a révélé AFP. Ce qui laisse « croire que le procès collé à M. Katumbi Chapwe est plutôt un règlement de compte purement politique ».
Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Moïse Katumbi « a été condamné par la justice à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble appartenant à un ressortissant grec, Emmanuel Stoupis, et attend de comparaître devant la justice pour une affaire de recrutement présumé de mercenaires », a rappelé l’AFP soulignant que les autorités ont promis de l’arrêter dès son retour au pays.
Une menace qui n’est pas du goût de l’épiscopat catholique congolais qui a plaidé dans un rapport confidentiel auprès du président Joseph Kabila pour que son ancien allié retourne en « homme libre » en République démocratique du Congo après un an d’exil, a noté la même source.
En effet, dans ce rapport remis le 29 mars au président Kabila, la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) plaide pour « le retrait » de la décision d’arrestation immédiate de M. Katumbi et « son retour en homme libre afin qu’il exerce ses droits civils et politiques » en RDC, a-t-on appris.
Ce rapport a été établi à l’issue d’une enquête menée par la Cenco, alors qu’elle conduisait la médiation entre pouvoir et opposition ayant abouti à la signature le 31 décembre d’un accord de sortie de la crise politique née du maintien de M. Kabila à la tête de la RDC au delà du terme de son mandat qui a échu le 20 décembre.