La croissance de l’économie marocaine devrait s’établir à 3,6% en 2017
Le HCP reste prudent et optimiste concernant les perspectives pour l’année en cours
L’économie nationale devrait atteindre une croissance de 3,6 selon le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, qui a présenté, mardi 17, le dernier bilan des perspectives de l’économie nationale au titre de l’année en cours.
Il s’agit d’un chiffre modeste comparé à ceux annoncés dernièrement par la Banque mondiale et le Centre marocain de conjoncture (CMC) qui tablaient respectivement sur un taux de croissance de 4% et 4,1%.
Compte tenu de la campagne agricole 2016-2017 qui s’annonce prometteuse et dans la perspective d’une production des céréales de 70 millions de quintaux et d’une consolidation des réalisations des autres cultures industrielles, de l’élevage et de la pêche maritime, le Haut-commissariat au plan (HCP) a indiqué que le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en hausse de 9,7% au lieu d’une baisse de 9,8% estimée pour 2016.
Soutenu par la consolidation de la demande intérieure et par l’amélioration de la demande extérieure, le secteur secondaire connaîtrait, de son côté, une hausse de son rythme de croissance de 2,5% contre 1,9% l’année dernière, a relevé Ahmed Lahlimi Alami lors de cette rencontre tenue à Casablanca.
Des estimations et projections du HCP, il ressort aussi que le secteur tertiaire devrait consolider sa légère reprise amorcée en 2015 pour afficher une croissance de 2,4% alors que « les services non marchands dégageraient une valeur ajoutée en hausse de 2,2%, en raison d’une éventuelle augmentation de la masse salariale dans les administrations sous l’effet du recrutement anticipé pour l’année 2017 », a-t-on appris.
Ainsi, les activités non agricoles devraient dégager une valeur ajoutée en amélioration de 2,4% au lieu de 2,2% en 2016, a relevé le HCP.
Dans son exposé, Ahmed Lahlimi Alami a également indiqué que le PIB devrait enregistrer une hausse de 3,6% en 2017 au lieu de 1,1% estimé pour 2016 et signalé, par ailleurs, que « l’augmentation prévue des prix à l’importation, associée à une demande intérieure en amélioration en 2017, devrait induire une légère hausse de l’inflation ». Ainsi, a-t-il soutenu, l’accroissement du niveau général des prix serait de 2,1% au lieu de 1,7% en 2016.
Selon les prévisions du HCP, la demande intérieure devrait consolider sa légère reprise observée en 2016; la consommation des administrations publiques devrait augmenter de 2,7% au lieu de 1,3% en 2016, suite à l’accroissement des dépenses budgétaires de fonctionnement non-salariés; alors que la formation brute de capital fixe (FBCF) devrait connaître une hausse de 3% en volume en 2017.
Bien que prudent, le Haut commissaire a indiqué que la demande intérieure en volume devrait maintenir son rythme de croissance à 3,6%, et sa contribution à 3,9 points à la croissance économique en 2017.
A propos des échanges extérieurs de biens et services, il a noté que « les exportations devraient s’accroître de 6,2% en volume au lieu de 4,5% en 2016, alors que les importations devraient progresser de 5,4% au lieu de 10,2% ». Quant aux exportations de biens et services, elles devraient connaître une hausse de 5,9% en 2017 au lieu de 2,5% en 2016, alors que les importations devraient enregistrer un rythme d’accroissement en ralentissement à 4,8% au lieu de 8,3% en 2016. Le HCP en conclut que le déficit des échanges extérieurs nets serait ainsi en légère baisse, passant de 10% du PIB en 2016 à 9,6% en 2017.
Sur le financement de l’économie, le patron du HCP a indiqué que « les finances publiques devraient continuer de poursuivre le processus de rationalisation des dépenses budgétaires et du renforcement de la collecte des recettes, notamment fiscales ». Lequel processus devrait permettre la maîtrise du déficit budgétaire à un niveau tolérable qui se situerait, alors, à 3,5% du PIB en 2017, contre 4% l’année précédente.
Comme l’a souligné le Haut-commissaire, il est à noter que toutes ces perspectives prennent en compte les dispositions fiscales et budgétaires annoncées dans le projet de loi de Finances 2017 et supposent également la réalisation d’une production agricole légèrement supérieure à la moyenne durant la campagne 2016/2017.
A propos de l’évolution de l’économie nationale en 2016 qui se serait établie à 1,1%, contre 4,5% en 2015, le HCP a estimé qu’elle aurait été marquée par la forte baisse de la production agricole et les faibles capacités des activités non agricoles à en atténuer les effets négatifs sur le rythme de la croissance économique nationale.
« Le ralentissement net de la demande adressée au Maroc ainsi que de la consommation finale nationale, conjuguée à une forte pénétration des importations dans le marché local, sont à l’origine de cette situation », a expliqué cette institution.

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