Maroc. Amorce de l’étape opérationnelle du Recensement général 2024

Maroc. Amorce de l’étape opérationnelle du Recensement général 2024

L’étape opérationnelle du 7ème Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2024, qui se déroulera  du 1er au 30 septembre prochain sur l’ensemble du territoire, a commencé avec le démarrage de la campagne de communication du Recensement général 2024. Cette étape marque un moment clé pour l’institution publique chargée du processus dont les phases préparatoires «se sont déroulées dans les meilleures conditions», a affirmé le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami. «Le Recensement général de la population et de l’habitat de 2024 intervient dans un contexte où nous avons vécu des conjonctures éprouvantes dues à la pandémie de Covid-19, à une succession d’années de sécheresses, d’inflation et de catastrophes naturelles qui ont assombri le ciel de notre vie nationale», a-t-il d’emblée fait remarquer lors d’une rencontre tenue mercredi 3 juillet à Rabat. Plus qu’une simple opération statistique, le RGPH est une occasion de renouer le lien avec la population marocaine et de mieux comprendre ses besoins et ses aspirations, selon le HCP Porté par une vision prospective et optimiste, le Haut-commissariat est resté focalisé sur le processus  préparatoire du RGPH 2024 dont les étapes vont de l’élaboration des concepts et des méthodologies, jusqu’à la collecte des données auprès des ménages, leur traitement et leur mise à la disposition de tous les utilisateurs potentiels aux échelles nationale et internationale. Ainsi, devant un parterre d’invités dont des représentants des ambassades accrédités au Maroc, des organisations internationales et de divers départements ministériels, Ahmed Lahlimi Alami a dévoilé ainsi, l’identité visuelle de cette campagne. Cette « identité a été conçue sous la forme d’une demi-acre tournée, lancée vers un horizon céleste, portant plusieurs des visages renvoyant à la population dans sa diversité d’âge et de sexe et chacun de ces visages est présenté par une couleur qui renvoie à une valeur qui participe de notre culture nationale et institutionnelle », a-t-il expliqué avec pour slogan : « Demain est à portée de nos mains » qui renvoie autant à l’optimisme qu’à la responsabilité. L’ensemble du territoire national découpé en 38.000 districts de recensement environ Toujours dans le cadre du processus de préparation du RGPH 2024, le Haut-commissaire au plan a annoncé que son institution «a réalisé deux cartographies, l’une pour les constructions et l’autre pour les établissements économiques en utilisant un système d’information géographique mobile (SIG mobile) couplé à des images satellitaires de très haute résolution. «La cartographie des constructions a permis de découper l’ensemble du territoire national en 38.000 districts de recensement environ », a-t-il souligné indiquant que son objectif est de garantir une couverture exhaustive des ménages lors du recensement, sans omission ni double compte, quel que soit l’emplacement de leurs logements, en montagne, en plaine, dans les zones urbaines ou rurales. A noter que plus 4 millions de constructions ont été géoréférencées en milieu urbain, dont 75% sont des maisons marocaines modernes, ainsi que près de 34 mille douars en milieu rural. Selon les explications du patron du HCP, ces districts, facilement reconnaissables sur le terrain, ont été dimensionnés, chacun, pour correspondre à la capacité de l’enquêteur à collecter les informations auprès de tous les ménages résidant dans son district durant la période du recensement. 1,3 million d’établissements économiques actifs recensés et géoréférencés Ce travail a également permis la réalisation d’une cartographie des établissements économiques, socioculturels (mosquées, centres culturels, etc.), des équipements communaux (administrations publiques, écoles, hôpitaux, etc.), des établissements associatifs (associations, syndicats, etc.) ainsi que des souks hebdomadaires, a poursuivi ce dernier. «Cette opération a permis de géoréférencer plus de 1,3 million d’établissements économiques actifs, dont la majorité (plus de 85%) est à but lucratif, ainsi que plus de mille souks hebdomadaires actifs». Pour assurer l’exhaustivité du recensement, le HCP s’est beaucoup investi dans la formation du dispositif humain en mettant en place un système informatique qui a permis de sélectionner les meilleures compétences adaptées à l’exercice des missions d’enquêteurs, contrôleurs et superviseurs. Ainsi, environ 200 mille candidatures (sur les 500 mille reçues) ont été présélectionnées automatiquement sur la base de critères objectifs et les besoins territoriaux de l’opération. Précisons que «ces candidats présélectionnés ont bénéficié d’une formation en ligne, développée en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, dispensée durant une période de trois mois, à l’issue de laquelle environ 100 mille d’entre eux ont validé avec succès l’ensemble de ces modules», comme l’a expliqué le Haut-commissaire au plan rappelant que ce recensement «est bien plus qu’une simple opération statistique. C’est une occasion de renouer le lien avec la population marocaine et de mieux comprendre ses besoins et ses aspirations ». Alain Bouithy

Maroc. Ultimes étapes avant la réalisation du recensement 2024

Maroc. Ultimes étapes avant la réalisation du recensement 2024

Le processus de préparation du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), qui se déroulera du 1er au 30 septembre prochain, suit son cours avec le lancement, mercredi 13 à Rabat, de la formation en ligne des candidats à la participation aux opérations. La formation en ligne du personnel chargé de l’exécution et de l’encadrement du recensement est le « fruit d’une collaboration exemplaire entre l’Administration publique et le monde académique », a indiqué le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors d’une rencontre tenue au siège de l’institution. Elle a « permis de combiner avec succès le savoir-faire du HCP dans le domaine du recensement avec l’expertise de l’UM6P en matière de développement de plateformes de formation en ligne », a-t-il fait savoir précisant que cette étape  s’étalera sur une période de trois mois, à partir du 15 mars jusqu’au 15 juin 2024. Selon les explications de l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, cette formation sera suivie d’une autre en présentiel rémunérée, d’une durée de quelques jours, juste avant le début du recensement. Ahmed Lahlimi Alami, qui s’est longuement exprimé sur cette étape cruciale du processus de recensement, a indiqué qu’un programme de formation approprié pour le RGPH2024 a été développé à cet effet. Ce programme « combine la maîtrise des notions liées aux problématiques démographiques, sociales, économiques et environnementales de la société avec les techniques de collecte des données auprès des ménages en utilisant l’outil informatique », a-t-il expliqué. Un accent est mis sur la qualité des données, en soulignant l’importance de l’exhaustivité et de la précision tout au long du processus de recensement, comme il l’a souligné lors de son allocution, sachant que ce programme aborde également les défis organisationnels, logistiques et opérationnels à relever pour la préparation et l’exécution d’une grande opération comme le recensement. Pour optimiser l’expérience d’apprentissage et offrir un soutien individualisé aux 200 participants retenus sur les 500.000 candidatures reçues, « nous avons développé un assistant digital intelligent. Cet outil innovant, développé grâce à l’intelligence artificielle, accompagnera les apprenants dans leur parcours pédagogique ». Il est à préciser que cet assistant, doté d’une base de connaissances conséquente et capable de s’adapter en permanence, « est capable d’interagir (ou de chatter) à tout moment (24h/24 et 7j/7) avec les apprenants en arabe, darija ou français », a précisé le HCP. Dans l’ensemble « le processus opérationnel de réalisation du RGPH 2024, se déroule conformément au programme prévisionnel », a assuré le haut-commissaire au plan. En effet, comme il l’a mentionné dans son allocution, le contenu du questionnaire et son traitement informatique ont été réalisés. Les travaux cartographiques sont achevés. Indispensables dans le processus de collecte des données auprès des ménages, ils devraient permettre le découpage du territoire national en environ 38.000 « districts de recensement » et garantir ainsi un dénombrement exhaustif de la population, sans risque d’omission ni de doublons et une allocation optimale des ressources humaines et matérielles lors de l’exécution du recensement. Toujours selon Ahmed Lahlimi Alami, la cartographie géo référencée des établissements économiques et des activités permettant d’actualiser la connaissance du tissu productif national a atteint un taux d’avancement de 77% et sera achevée comme prévu en mai prochain. Quant au marché relatif à l’acquisition de matériel et de logiciel informatique nécessaire pour le recensement, le haut-commissaire au plan confirme qu’il a été conclu.  « Ce recensement dépasse la simple collecte de chiffres; il représente une opportunité pour établir un lien significatif avec nos concitoyens. Ainsi, la confiance et la collaboration avec la population sont au cœur de notre démarche, et nous croyons fermement que la réussite de cette opération repose sur cette base solide », a conclu Ahmed Lahlimi Alami. Le recensement général de la population et de l’habitat 2024 marque une rupture avec les recensements passés en optant pour une digitalisation de tout son processus de préparation et de réalisation. En revanche, les objectifs sont déterminés en fonction des priorités nationales en besoin de données statistiques et en conformité avec les recommandations des Nations unies. Selon le HCP, ces objectifs consistent en la détermination de la population légale au niveau national, ainsi que dans toutes les unités administratives du Maroc ; la détermination des caractéristiques démographiques, socio-économiques de la population et des conditions d’habitat des ménages ainsi que l’établissement de l’échantillon de référence nécessaire pour la réalisation des enquêtes auprès des ménages intercensitaires Alain Bouithy

Maroc. Les grossistes s’attendent à une hausse des ventes au premier trimestre

Maroc. Les grossistes s’attendent à une hausse des ventes au premier trimestre

Le volume global des ventes dans le secteur du commerce de gros devrait ressortir en hausse au premier trimestre 2024, selon les résultats des enquêtes de conjoncture réalisées par le Haut-Commissariat au plan (HCP) auprès des grossistes. D’après l’institution publique dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, qui a mené également des enquêtes auprès des entreprises opérant dans les secteurs des services marchands non financiers, au titre du premier trimestre courant, « les anticipations de 34% des grossistes affichent une hausse du volume global des ventes pour le premier trimestre 2024, et une baisse selon 10% d’entre eux ». Dans une note d’information rendue publique récemment, le Haut-commissariat attribue cette évolution principalement à la hausse prévue des ventes dans les «Autres commerces de gros spécialisés», le «Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication» et le «Commerce de gros de biens domestiques» Cette variation serait aussi liée à la baisse prévue des ventes dans le «Commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants», selon l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc. Toujours selon le Haut-Commissariat, 80% des chefs d’entreprise interrogés estiment que les commandes prévues pour le premier trimestre 2024 seraient d’un niveau normal. Le HCP rapporte par ailleurs que 82% des grossistes sont persuadés que l’emploi connaîtrait une stabilité des effectifs et que seuls 16% s’attendent à une hausse. En ce qui concerne les appréciations portant sur l’évolution de l’activité au cours du quatrième trimestre 2023, elles révèlent que les ventes du secteur du commerce de gros sur le marché local auraient connu une stabilité selon plus de la moitié des grossistes (59%), et une hausse selon près d’un quart d’entre eux (23%). Le HCP rapporte que cette évolution serait principalement attribuable, d’une part, à la hausse des ventes dans le «Commerce de gros d’autres équipements industriels» et le «Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication» et, d’autre part, à la baisse des ventes dans le «Commerce de gros de biens domestiques». Au niveau de l’emploi, les résultats des enquêtes suggèrent qu’il aurait connu une stabilité selon 79% des chefs d’entreprise, et une augmentation selon 16%. Quant aux stocks de marchandises, 80% des grossistes jugent qu’ils se seraient situés à un niveau normal tandis que 53% des chefs d’entreprises soutiennent que la tendance observée des prix de vente aurait affiché une stabilité. 33% d’entre eux estiment qu’elle aurait connu une hausse. S’agissant des anticipations des chefs d’entreprise du secteur des services marchands non financiers, pour le premier trimestre 2024, les résultats des enquêtes du HCP révèlent une augmentation de l’activité globale, selon 45% d’entre eux et une baisse selon 16% d’entre eux. D’après l’organisme public, ces anticipations seraient dues, d’une part, à la hausse d’activité prévue dans les branches des «Transports terrestres et transport par conduites» et de la «Restauration» et, d’autre part, à la baisse d’activité prévue dans les branches des «Activités immobilières» et de l’«Hébergement». A noter que 81% des chefs d’entreprise de ce secteur prévoient une stabilité de la demande et 26% une augmentation des effectifs employés. Au trimestre précédent, l’activité des services marchands non financiers aurait connu une baisse selon 50% des patrons et une hausse selon 32% en raison d’une part, de la baisse d’activité au niveau des branches des «Télécommunications», des «Transports Aériens» et des «Activités de location et location-bail» et, d’autre part, de l’augmentation d’activité enregistrée au niveau des branches des «Transports terrestres et transport par conduites», des «Transports par eau» et de l’«Entreposage et services auxiliaires des transports». Le taux d’utilisation des capacités de prestation (TUC) du secteur se serait établi à 77%. Selon le HCP, «les carnets de commandes du secteur se seraient situés à un niveau normal pour 73% des patrons, et inférieur à la normale selon 16%. L’emploi aurait connu une augmentation selon 28% des chefs d’entreprise, et une stabilité selon 58%». Dans sa note d’information, le Haut-Commissariat rapporte par ailleurs que  «67% des entreprises du secteur auraient réalisé des dépenses d’investissement en 2023 destinées, principalement, au remplacement d’une partie du matériel et à l’extension de l’activité». Alain Bouithy

Maroc. Timide hausse dans les industries manufacturières au troisième trimestre 2023

Maroc. Timide hausse dans les industries manufacturières au troisième trimestre 2023

Au troisième trimestre 2023, l’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole est ressorti en hausse de 1% par rapport à la même période de 2022. Rappelons qu’au cours du deuxième trimestre dernier, l’indice de la production était ressorti en baisse de 3,5%, après avoir enregistré une hausse de 1,9% au cours du premier trimestre 2023. Dans sa note d’information relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière (Base 100 : 2015) au titre du troisième trimestre 2023,  le Haut-commissariat au plan (HCP) attribue l’évolution observée durant le troisième trimestre notamment à la hausse des indices de la production de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» de 10,8%, de l’«industrie pharmaceutique» de 15,3%, et de la «fabrication d’équipements électriques» de 22%. D’après l’organisme public, chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, cette timide hausse s’explique aussi par l’accroissement des indices de la production de la «fabrication de produits en caoutchouc et en plastique» et de l’«industrie automobile» qui ont affiché des hausses respectives de 24,4% et de 6,3% au cours de la même période. Les chiffres du Haut-commissariat montrent, en revanche, que l’indice de la «fabrication de produits à base de tabac» a accusé un recul de 20,8% au troisième trimestre dernier ; tout comme celui de la «fabrication de produits métalliques qui, à l’exclusion des machines et des équipements», est ressorti en baisse de 15%. Dans sa note d’information rendue publique récemment, l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami fait également état du recul des indices de la production de l’«industrie de l’habilement» de 9,7% et de l’«industrie chimique» de 1,9%. Rappelons que la variation de l’indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole au cours du trimestre précédent (deuxième) avait été attribuée notamment au recul des indices de la production de l’«industrie chimique» de 10,2%, des « industries alimentaires» de 5,5%, de la «fabrication de produits à base de tabac» de 27,6%, de la «métallurgie» de 12,2%, de l’«industrie de textiles» de 11,7%. L’évolution d’alors avait été aussi attribuée à la baisse des indices de la production de l’«industrie automobile» de 3,1%, de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» de 1,8%, de la « fabrication de produits métalliques» (à l’exclusion des machines et des équipements) de 3,1% et de l’«industrie du cuir et de la chaussure» de 11,4%. D’après la note en lien avec le trimestre précédent, l’indice de l’«industrie pharmaceutique» avait en revanche enregistré une hausse de 28,5%, tout comme ceux de la «fabrication de boissons» (11,8%), de l’«industrie de l’habillement» (4,9%), de la «fabrication d’équipements électriques» (6,1%) et de la «fabrication de produits en caoutchouc et en plastique» (6,2%). Quant à l’évolution observée au premier trimestre 2023, elle résultait notamment de la hausse des indices de la production de l’«industrie automobile» (27,9%), de la « fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements» (20,1%), de la «fabrication d’équipements électriques» (23,3%), de l’«industrie de l’habillement » (2,8%), de la «fabrication des boissons» (4,7%) et des «industries alimentaires» (0,7%). L’indice de la production des industries extractives affiche une baisse de plus de 6% Au troisième trimestre, les données montrent, par ailleurs, que l’indice de la production des industries extractives a enregistré une baisse de 6,1%, résultant de la baisse de l’indice de la production des «produits divers des industries extractives» de 6,4% et de la hausse de celui des «minerais métalliques» de 0,5%, a fait également savoir le HCP. La note rapporte enfin que «l’indice de la production de l’énergie électrique a enregistré, de son côté, une hausse de 2,1%», durant cette même période. Au deuxième trimestre, rappelons que l’indice de la production des industries extractives était ressorti en baisse de 18,6%, suite au recul de l’indice de la production des «produits divers des industries extractives» de 19,4% et à la hausse de celui des «minerais métalliques» de 1,5%. Quant à l’indice de la production de l’énergie électrique, il avait enregistré une hausse de 1,6%. Alain Bouithy

Ahmed Lahlimi Alami: Les problèmes et les défis que pose la démographie restent tributaires de la capacité à s’engager dans des modèles de développement appropriés

Ahmed Lahlimi Alami: Les problèmes et les défis que pose la démographie restent tributaires de la capacité à s’engager dans des modèles de développement appropriés

SOCIETE. «Les problèmes et les défis que pose la démographie restent largement tributaires de la capacité des pays en développement, notamment africains, à s’engager dans des modèles de développement appropriés», a déclaré mardi 15 novembre le haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami. Des modèles de développement qui soient «en mesure d’assurer une transformation structurelle permettant de mieux exploiter la croissance  démographique pour plus de création de richesses et une meilleure répartition des fruits du développement », a-t-il insisté à l’occasion de la Journée de célébration de l’atteinte du seuil des 8 milliards par la population mondiale. Comme nous l’avons annoncé dans notre édition de la veille, la population mondiale a franchi mardi 15 novembre le seul de 8 milliards de personnes. Mais alors que l’humanité devrait s’en réjouir, cette expansion sonnerait plutôt « comme une alerte dans un contexte historique marqué par un double phénomène : l’inégalité de répartition de la population et des richesses accumulées entre les continents, les régions et les nations du monde, accompagnée de menaces existentielles que les émissions inconsidérées du CO2 font peser sur la demeure commune de ces dernières», a fait remarquer Ahmed Lahlimi Alami. S’exprimant lors d’une rencontre organisée par le Haut-commissariat au plan (HCP) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), à l’occasion du franchissement de ce seuil, le haut-commissaire au plan a rappelé que le Maroc se trouve au cœur de cette réalité de la frontière entre ces deux mondes à évolutions démographique et économique contrastées du fait de sa proximité géographique – qui le situe au carrefour des deux espaces européen et africain – et affronte tous les jours les difficultés de sa gestion. Etant lui-même à la fois source d’émigration, après avoir été pendant longtemps pays de transit, il est aujourd’hui pays de séjour d’immigrés. En effet, sous l’effet d’une politique migratoire de plus en plus sélective de la part des pays européens, « le Maroc, pendant longtemps, pays de transit, devient de plus en plus un pays d’immigration. Il affronte ainsi la pression de flux migratoires croissants venant du sud du Sahara », a-t-il noté. Il faut dire que « l’Europe, la plus grande puissance économique du monde, constitue naturellement un des pôles d’attraction de l’immigration exacerbée par la proximité des pays du sud et par la multiplication des foyers de crises géostratégiques à travers le monde», comme l’a relevé un peu plus tôt Ahmed Lahlimi Alami dans son exposé faisant en outre savoir qu’elle devrait connaître un déclin de sa population, passant de 743 millions d’habitants aujourd’hui à près de 703 millions en 2050. Qu’à cela ne tienne, et sous les hautes instructions et le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le pays a adopté plusieurs initiatives dans la gestion de ces flux migratoires. Le haut-commissaire au plan a pris le soin d’en rappeler quelques-unes : dans le cadre d’une Stratégie nationale de l’immigration et l’asile, Sa Majesté le Roi a été le leader de l’Afrique dans son adoption de l’Agenda africain sur la migration en 2018. A son imminente initiative, a-t-il poursuivi, «le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en 2018 a été adopté par la communauté internationale. Sous ses Hautes Directives, l’Observatoire africain pour les migrations a été créé à Rabat en 2020 et le Maroc a procédé à la régularisation de la situation des immigrants dont près de 50.000 personnes». Pour le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population, Luis Mora, cette rencontre est une étape importante pour lancer la réflexion sur les opportunités mais aussi les défis auxquels il faudra répondre pour libérer le potentiel des 8 milliards d’habitants. D’autant plus que «les progrès qui ont permis à notre population d’atteindre 8 milliards d’habitants n’ont pas été une réalité pour  tous», a-t-il reconnu. En effet, «partout dans le monde, il existe des différences marquées dans les espérances de vie, l’accès aux soins de santé, les droits  et la qualité  de vie. Par ailleurs,  les défis liés aux changements climatiques et l’inégalité d’accès aux soins de santé ont un impact disproportionné sur les plus vulnérables, y compris les femmes  et les filles », a relevé Luis Mora. S’il est convenu que le monde connaît aujourd’hui plusieurs défis dont celui du vieillissement de la population et des changements climatiques, le représentant de l’UNFPA estime que le défi le plus pesant reste la question de l’égalité des sexes. «Nous ne pouvons pas envisager le développement d’un monde de 8 milliards où la moitié de sa population continue de subir diverses discriminations pour le simple fait d’être  une femme ou une fille», a-t-il lancé. D’ailleurs, c’est pour cette raison que l’UNFPA met l’accent sur l’importance de la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre toutes les formes de discrimination basées sur le genre, y compris les pratiques néfastes à l’égard des femmes et des filles  qui les privent de réaliser leur plein potentiel», a  rappelé Luis Mora dans sa conclusion. A titre de rappel, signalons également que le HCP s’est engagé dans un grand programme d’enquêtes et de travaux sur les migrations internationales au Maroc en vue d’améliorer la connaissance et la compréhension des phénomènes migratoires. Il s’agit notamment de l’intégration d’un module sur les migrations dans les Recensements généraux des populations et de l’habitat ; l’introduction, depuis 2017, d’un module spécifique sur l’immigration dans l´Enquête nationale sur l’emploi  ainsi que l’enquête sur la migration internationale de 2018-2019 dans ses différentes dimensions (émigration, immigration, migration de retour et intentions d’émigrer de la population non migrante). Pour améliorer la connaissance et la compréhension des phénomènes migratoires, l’organisme public s’est également engagé dans l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021 ; celle sur l’impact de la Covid-19 sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc de 2020, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ainsi que dans l’harmonisation des statistiques administratives de la migration internationale. Alain Bouithy Coup d’envoi de la campagne de mobilisation « 1of8billion » Pour marquer cette journée importante, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA)

Maroc. Ahmed Lahlimi Alami : La digitalisation implique un terreau culturel et institutionnel adapté

Maroc. Ahmed Lahlimi Alami : La digitalisation implique un terreau culturel et institutionnel adapté

RENCONTRE. « La digitalisation implique un terreau culturel et institutionnel adapté », a déclaré le haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors d’une rencontre tenue mardi 6 à Rabat et au cours de laquelle ont été présentées les grandes lignes de la stratégie de digitalisation du modèle de gestion du Haut-commissariat au plan (HCP). « La digitalisation valorise le savoir-faire et crée l’émulation des compétences sur le marché en impliquant des rapports collaboratifs mutualisés d’échange de savoir, un système de rémunération en fonction des compétences et du savoir et des modes de gestion horizontaux impliquant la mobilité des compétences en fonction de l’efficacité opérationnelle », a-t-il affirmé en présence de l’ambassadeur du Danemark au Maroc, Jesper Kammersgaard et de la directrice générale de Statistics Danemark, Birgitte Anker. Un apport bien loin du système de la fonction publique actuel qui « n’est pas adapté, ni par son organisation en silos, ni par son mode de rémunération basé sur l’ancienneté, et son système hiérarchique impliquant des rapports verticaux de décision et la cooptation de ses responsables », a souligné Ahmed Lahlimi Alami estimant que le HCP ne pouvait se permettre de rester en marge du développement exponentiel que connaissent les technologies numériques. En tant qu’organisme central de la statistique officielle nationale, l’usage des technologies numériques devait ainsi naturellement être au cœur du modèle de gestion de cette institution publique, a-t-il expliqué relevant les disponibilités illimitées des données structurées et non structurées, l’Internet des objets et l’intelligence augmentée dans le cadre d’un marché de libre circulation des produits de l’information de tout genre. C’est ainsi que dans le cadre du reegineenring global de son modèle de gestion des produits et services, le Haut-commissariat a développé dès 2019 un partenariat avec Statistics Danemark. « Un partenariat porté par une volonté commune d’échange des expériences et des bonnes pratiques dans les domaines de la technologie et du management requis pour appuyer le programme de transformation digitale du HCP », a rappelé le Haut-commissaire. Le choix de ce partenaire n’est pas anodin. En effet, comme l’a relevé l’ambassadeur du Danemark au Maroc, à cette même occasion, « le Danemark est un précurseur en matière de digitalisation, non seulement dans les statistiques, mais à tous les niveaux de notre société ».  Pour preuve, Jesper Kammersgaard a rappelé que son pays « a été désigné à plusieurs reprises par l’ONU comme étant le premier pays de la digitalisation au monde. Et pas plus tard que le mois dernier, notre capitale, Copenhague, a été désignée première ville de la digitalisation du monde par le magazine the Economist ». Lors de son exposé, le haut-commissaire a indiqué que l’exécution de la transformation digitale du HCP se décline en sept projets. Les trois premiers concernent la quasi-digitalisation de toutes les chaînes de production des données et des métadonnées statistiques, ainsi que l’usage du web (CAWI) dans la collecte de données par Internet ; l’automatisation des échanges des données internes entre les directions centrales et régionales du HCP ou avec les partenaires institutionnels à travers une plateforme sécurisée et dédiée et la réalisation d’une plateforme collaborative offrant aux cadres et aux services de l’institution un espace de travail de partage d’expérience et de savoir permettant une traçabilité et une transparence des opérations. Les trois autres portent sur la mise en place d’un Centre de gestion de données (DMC) destiné à l’hébergement des données et métadonnées produites par le HCP et qui constituera à terme le Cloud statistique national ; la mise en ligne du site web rénové du HCP dont l’assistance a pu apprécier l’interface graphique et l’accès rapide et simplifié aux données et études ainsi que l’intégration de l’approche qualité en adoptant le GSBPM (Generic statistical Business Process Model) comme référentiel méthodologique des lignes de production du HCP et l’élaboration des rapports qualité pour outiller les utilisateurs à mieux exploiter les statistiques du HCP. Enfin, le septième projet vise l’amélioration de la Base de données statistiques (BDS) en termes d’ergonomie, d’accessibilité, de design et fonctionnalités (en cours de finalisation). Selon le HCP, le reengineering stratégique du modèle global de gestion du HCP vise à s’adapter aux implications durables de ses enjeux et renforcer les facteurs de la compétitivité de ses produits et services, et digitaliser l’ensemble de ses lignes de production. Au cours de son intervention, Ahmed Lahlimi Alami a affirmé que la coopération avec le partenaire danois « était un moment de partage d’expérience, d’échange sur les modes de travail et les modalités d’exercice ». Il a ainsi salué « une ouverture des rapports confraternels entre les deux institutions et une disponibilité à réussir ensemble le projet qui devient l’appropriation des deux partenaires ». Preuve de cette confraternité, le Haut-commissariat a pu bénéficier dans ce cadre de l’expertise de l’agence statistique norvégienne « Statistics Norway », leader mondial dans le domaine des Business Register, qui a mis à la disposition du HCP « une solution générique de gestion automatisée des données des entreprises que nos équipes ont mise en place, testée et adaptée au besoin national ». Ce qui, a apprécié Ahmed Lahlimi Alami, « a permis d’améliorer les fonctionnalités de notre base de données Entreprises et qui pourra contribuer à préparer l’environnement technique et méthodologique à l’utilisation des registres d’Entreprise dans la production statistique ». Après avoir adressé ses félicitations aux équipes du HCP impliquées dans ce processus, le haut-commissaire a indiqué : « Nos experts ont été à l’œuvre, ils ont pu mobiliser cette intelligence collective pour faire aboutir un projet. Ils ont apporté toute l’expérience et su profiter et adapter ce qu’ils ont appris de mieux chez l’autre ». Le haut-commissaire a enfin affirmé qu’après le travail fourni, le défi pour le HCP consiste désormais « à dépasser les contraintes de l’administration publique ». Alain Bouithy

Présentation du Rapport national sur la population et le développement (Maroc)

Présentation du Rapport national sur la population et le développement (Maroc)

Le Maroc a réalisé des avancées importantes en matière de politique migratoire, de santé, d’économie, d’éducation, de réforme de la justice, de production et de diffusion de l’information statistique sur la population. C’est ce que révèle le cinquième «Rapport national sur la population et le développement au Maroc» élaboré par le Haut-commissariat au plan (HCP) et présenté mercredi 30 octobre au siège de l’institution publique à Rabat. L’ensemble de ces avancées se renforce davantage suite à une bonne gouvernance qui représente un des piliers du projet d’une société marocaine moderne, inclusive et durable, basée sur l’Etat de droit, la démocratie participative et la reddition des comptes, souligne cet important document. A noter que l’élaboration dudit rapport s’inscrit dans le cadre des travaux réguliers d’évaluation du plan d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenue au Caire en 1994. En effet, depuis la Conférence du Caire et l’adhésion du Maroc au programme d’action adopté lors de ce rendez-vous, « le HCP publie, tous les cinq ans, en concertation avec les départements ministériels concernés, un Rapport national sur la population et le développement », a souligné le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors de cette rencontre dédiée à la présentation dudit document. « Le rapport de 2019 a été élaboré pour évaluer les progrès accomplis par le Royaume dans le domaine de la population et du développement au cours des cinq dernières années (2014 – 2018) », a-t-il expliqué précisant que ce travail a été réalisé avec le financement du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc (UNFPA) et envoyé aux départements ministériels concernés pour son enrichissement. «La rencontre d’aujourd’hui revêt une importance particulière dans la mesure où elle se tient moins de deux semaines avant le très important Sommet de Nairobi sur la CIPD qui sera organisé du 12 au 14 novembre prochain par le gouvernement du Kenya et en association avec un UNFPA», a pour sa part souligné le représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc, Luis Mora Fernandez. «Si nous pouvons nous féliciter des progrès accomplis quant à l’accès de millions de femmes et de filles à leurs droits en matière de santé sexuelle reproductive, beaucoup reste à faire pour que ces avancées bénéficient à toutes les populations partout dans le monde», a-t-il fait savoir. Et de rappeler que «le Rapport mondial sur l’état de la population mondiale 2019 que nous avons présenté à Rabat le mois dernier a aussi montré qu’il reste encore beaucoup à faire pour permettre à des centaines de millions de femmes de planifier leur grossesse et d’avoir des accouchements sans risque ». Selon lui, « le Maroc a aussi fait des progrès incontestables en matière d’éducation des filles, d’autonomisation des femmes et de leur accès grandissant au choix reproductif. Mais, comme partout ailleurs, des défis restent encore à surmonter », a-t-il relevé assurant que la présentation du rapport éclairera certainement sur à la fois l’ampleur des progrès accomplis et la nature du défi qui reste à surmonter. Malgré les différentes actions politiques qui ont eu des impacts directs ou indirects sur la population marocaine, force est de constater que des efforts considérables doivent encore être déployés pour accompagner les changements que connaît la démographie du pays et se préparer à ceux prévus dans un avenir proche. D’après le document, depuis la période 2005-2010, l’évolution du rapport de dépendance affiche une stabilité autour de 60%. « Autrement dit, une personne active prend en charge moins d’une personne inactive. Ce décalage positif diminuera d’abord, pour amorcer une remontée à partir de 2035-2040, jusqu’à atteindre 70 personnes inactives à la charge de 100 personnes actives à l’horizon de 2050 ». Ainsi, estiment les auteurs du rapport, l’économie nationale est appelée à davantage de transformation structurelle pour permettre d’absorber les effectifs croissants de la population en âge d’activité qui s’accroît de presque 400 mille personnes annuellement, alors que seulement 47% de cette population intègre le marché du travail ». Ce qui renvoie ainsi au problème de l’inactivité, en particulier des jeunes qui devrait constituer une préoccupation pour la préservation de la cohésion et de la stabilité sociales. Selon le rapport, la sous-utilisation de l’aubaine démographique se reflète principalement dans le chômage, et particulièrement des diplômés. Le taux de chômage de ces derniers a atteint 18% et a tendance à être de plus en plus de longue durée. Ainsi que le relève le rapport, « 51,03% des individus ayant un diplôme des facultés ont une longue durée de chômage (plus de 12 mois), suivis par ceux qui ont un diplôme secondaire, soit 42,65%, alors que 86,7% des individus qui n’ont aucun diplôme ont une durée de chômage plus courte (moins de six mois) ». Afin de profiter de cette aubaine qui s’offre au Maroc, Ahmed Lahlimi Alami estime que des efforts sont à déployer surtout à travers une diversification du tissu productif basée sur la valorisation des avantages comparatifs avec l’émergence de nouvelles spécialisations (délocalisation). A ce propos, «l’arrivée de jeunes est une force de travail, de création et de productivité importante, mais qui ne trouve pas toujours des conditions pour qu’ils soient employés», a-t-il fait remarquer. Pour le HCP, cette diversification reste un élément important dans cette équation qui doit se joindre à un effort d’adaptation des structures productives et du cadre institutionnel à l’exigence du choix de l’ouverture dans un contexte de mondialisation accélérée. Ces efforts ne peuvent avoir l’effet escompté sans la valorisation du capital humain moyennant une formation en adéquation avec l’emploi et conciliant les défis de la compétitivité et de l’amélioration du niveau de vie de la population et permettant un développement inclusif réduisant les inégalités sociales, économiques et territoriales avant que les défis futurs liés au vieillissement ne prennent de l’ampleur, soutient le rapport. Sur les jeunes toujours, le Haut commissaire a tenu à souligner que « la force potentiellement créatrice qui arrive a bénéficié des bienfaits des politiques antérieures du Maroc », notant qu’ils sont de plus en plus

Le HCP s’engage dans un processus de reengineering global de son modèle de gestion (Maroc)

Le HCP s’engage dans un processus de reengineering global de son modèle de gestion (Maroc)

Le Haut-commissariat au plan (HCP) s’est engagé dans un processus de reengineering global de son modèle de gestion et de digitalisation progressive de ses activités. Pour mieux comprendre ce travail et sa méthode, l’institution publique a organisé récemment une rencontre à Rabat au cours de laquelle le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, a présenté les principales actions entreprises par le HCP, son programme d’activité à venir et a éclairé l’assistance sur les modalités de reengineering de son modèle de gestion. Mais avant d’aborder ces points en détail, l’ancien ministre a d’emblée déclaré qu’«après tant d’années au HCP », l’un de ses derniers objectifs est de faire que « cette institution continue à être une des belles réalisations du Maroc indépendant et surtout de ces dernières années depuis que S.M le Roi a décidé qu’elle prenne cette forme et s’oriente dans des travaux nécessaires pour le développement de notre pays en toute indépendance et sur la base d’un respect aussi rigoureux que possible ». Entrant dans le vif du sujet, Ahmed Lahlimi Alami a évoqué les réformes à caractère structurel et les partenariats internationaux engagés par le Maroc, soulignant que les politiques publiques devraient continuer à répondre aux impératifs de la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (ODD), de la régionalisation avancée des institutions du paysage économique et de la transformation du modèle économique dans lequel le pays s’est engagé. Cela étant, « le HCP est tenu de se préparer pour être en mesure de produire des indicateurs statistiques et des analyses qui répondent à toutes ces questions de la manière la plus scientifique possible », a-t-il souligné. Concernant les ODD, l’institution doit être en mesure de « suivre ce qui se passe au niveau des Nations unies, les différentes recommandations émises non seulement par la Commission statistique des Nations unies (CSNU) mais aussi par d’autres commissions thématiques qui planchent sur l’analyse de certains aspects dont on ne connaît pas encore comment ils doivent être traités ni comment ils doivent être approchés et par quelle méthode». En outre, « il faut que nous suivions également, au plan international, ce que font nos partenaires plus avancés que nous et qui disposent plus de moyens, méthodes et de possibilités pour être en mesure de comparer leurs réalisations et d’améliorer nos propres méthodes », a-t-il poursuivi. Sachant que les ODD couvrent tous les secteurs, le plus difficile reste le suivi en interne, au Maroc. D’autant que « nos institutions et organes de décisions sont organisés en silos et, malheureusement, la communication n’est pas le fort de tous ces secteurs », a fait savoir Ahmed Lahlimi Alami. Et de souligner un paradoxe : «L’organisme chargé de collecter les informations et les données auprès de tous les ménages du Maroc n’est pas en mesure de disposer des données ou de les collecter auprès des institutions nationales », a-t-il déploré. Qu’à cela ne tienne, le HCP assure s’être préparé pour cela. « Nous avons procédé d’abord par la création d’une commission «Veille ODD» qui a pour mission de suivre tout ce qui se fait au niveau des Nations unies et de nos partenaires étrangers dans la gestion des ODD et de la production des données qui renseignement sur ces objectifs », a-t-il indiqué. Au-delà, le HCP a également créé un partenariat avec le PNUD qui « nous a permis d’instituer une commission de consultations qui se réunit tous les deux ans et où tous les départements ministériels sont présents pour dire ce qu’ils font, quels sont leur politique et leur projet ». Ce qui a permis de produire un rapport de conceptualisation, de confectionner un compte rendu qui a été fourni par le Maroc au niveau du comité de haut niveau sur les ODD aux Nations unies et de réaliser une synthèse de ce que font les autres départements et une évaluation globale. Après avoir passé en revue les principales activités du HCP relatives aux ODD (consultations régionales sur la mise en œuvre des ODD en 2017, 2018 et 2019) et les différentes enquêtes réalisées par le HCP dont celle sur la perception par les ménages de quelques cibles des principaux ODD en 2016, Ahmed Lahlimi Alami a annoncé une enquête sur les unités sans but lucratif et une nouvelle plus avancée sur la famille. Poursuivant son exposé sur, cette fois-ci, les technologies du numérique et plus particulièrement sur la digitalisation amorcée par le HCP, le Haut-commissaire au plan a indiqué : « Si nous voulons que l’information officielle garde sa compétitivité dans ce marché de libre circulation des données, il faut qu’elle soit de rigueur, qu’elle ait de la rigueur dans la norme d’élaboration et dans la conformité aux normes des Nations unies ». A ce propos, Ahmed Lahlimi Alami a indiqué que « c’est pour cela que nous avons un plan de digitalisation de l’ensemble des lignes de production de nos statistiques. Aujourd’hui, ce plan est pratiquement achevé, une feuille de route de digitalisation de ces lignes est établie », précisant que le HCP a bénéficié de l’apport technique et financier de plusieurs partenaires dont la Banque mondiale, le Royaume de Danemark et le Royaume-Uni. «La digitalisation du modèle de gestion des attributions du HCP devrait offrir l’opportunité de consolider les bases de la crédibilité de la statistique officielle nationale et assurer la compétitivité future de ses produits», a-t-il assuré. A propos de la régionalisation avancée, Ahmed Lahlimi Alami a rappelé que son institution a mis à la disposition des utilisateurs, des données détaillées issues de l’exploitation du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2014 portant notamment sur les douars, les constructions et les activités économiques exercées en milieu urbain, notant qu’elle a également procédé au lancement de nouvelles enquêtes thématiques. S’agissant du nouveau modèle de développement, il a souligné: « Si nous voulons réponde à l’appel de S.M, je crois qu’il faut être sérieux », rappelant que le HCP avait déjà évoqué l’essoufflement du modèle actuel en 2012 dans le cadre des budgets économiques d’alors. «On ne