
Le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), M. Florent Serge Dzota, a affirmé, le 29 juin 2020 à Brazzaville que le sous-secteur aérien au Congo connaît une baisse drastique de 98% du trafic commercial.
Le directeur général a fait cette révélation au cours d’une séance de travail avec la ministre en charge des transports et de l’aviation civile, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, attribuant cette situation à l’épidémie de la Covid-19. Il a, à cet effet, sollicité une subvention de l’Etat pour redonner un souffle à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), dont la source de revenu est le trafic commercial, communiquant sur un projet de budget rectificatif en cours d’élaboration.
M. Dzota a dit en substance que les mouvements des avions accusent une baisse généralisée de 58,4%, depuis 2015. Cette baisse, a-t-il informé, est consécutive à la réduction des fréquences de vol et à l’arrêt de la desserte des aéroports par certaines compagnies aériennes.
Il a ensuite expliqué que l’activité du fret a connu une baisse de 60% depuis 2015, tandis que celle du trafic des passagers sur le plan international et régional l’a été de 55,3%. Il déploré la concurrence imposée, au niveau national, par le transport routier.
La pandémie de la Covid-19 a engendré un ralentissement très significatif de toutes les opérations aériennes avec un impact sur les recettes de l’ANAC, impliquant des difficultés d’assurer les salaires, une tension de trésorerie, le non- respect des engagements pris auprès des partenaires comme la Caisse de Retraite des Fonctionnaires (Crf), la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et les fournisseurs.
Il a fait savoir par ailleurs que le niveau global de mise en œuvre effective des éléments cruciaux du système de supervision de la sécurité de l’aviation, après la mission de validation coordonnée (ICVM) de l’OACI du 18 au 26 juin 2019, est de 66,99%. Suite à l’audit de 2019, le Congo a amélioré le taux de mise en œuvre effective en matière de sécurité.
« Lorsqu’il s’agit de la réglementation sur la sécurité et la sûreté, il y a forcément des détails complexes que l’on ne peut pas saisir du premier coup. On a 66% de mise en œuvre effective, l’objectif étant d’avoir 99%. Ce pourcentage doit être comme un palier que l’on ne descende pas, parce qu’il y va de la sécurité des passagers et de tous ceux qui font confiance au sous-secteur du transport aérien du Congo », a indiqué la ministre Ebouka Babakas après pris connaissance des difficultés de ce sous-secteur.
Ellle a en outre visité le centre directeur des opérations d’urgence, les Catering Servair et Combatani, les locaux des sapeurs-pompiers et les 3.300 mètres de l’ancienne piste dégradée.
L’analyse actualisée publiée le 14 avril 2019 par l’Association du Transport Aérien International (IATA) qui représente près de 290 compagnies aériennes, indiquait que la crise sanitaire allait causer une chute des revenus de vente de billets passagers de 314 milliards de dollars, soit un déclin de 55%, comparativement à 2019. En fin mars, cette estimation était de 252 milliards de dollars (-44%), a-t-on appris.
Florent Sogni Zaou