- – Ce que c’est que la Musique Chrétienne
- – Le Chant Spirituel dans les années 1940
- – La Messe des Piroguiers.
I – Ce que c’est que la musique chrétienne
La musique chrétienne englobe tous les styles de musique qui se composent de thèmes chrétiens, quels qu’en soient les mouvements et approches. La louange et la musique liturgique est un volet important de cette musique.
La musique chrétienne contemporaine regroupe divers styles de musique qui se sont développés aussi bien à l’extérieur de diverses communautés qu’à l’intérieur de celles-ci ; du Rock chrétien au Hip-hop chrétien en passant par le « Soucous » chrétien ou encore la « Rumba » chrétienne.
Dans les années 1980 et 1990, la musique chrétienne contemporaine a pris une place considérable dans les cultes chrétiens évangéliques ou des églises de réveil. Une grande variété de styles musicaux a développé la louange traditionnelle.
II – Le « Chant Spirituel » au Congo en 1945
Parallèlement à la musique d’agrément, la musique profane a représenté la composante religieuse bien organisée et en pleine évolution chez les Catholiques et les Protestants. Une musique qui a trait à des chorales à plusieurs voix dont la nature chez les Catholiques épousait les chants grégoriens en latin ou des chorales essentiellement marquées par le chant en langues vernaculaires.
Ces chorales ont connu successivement un accompagnement de l’orgue, puis de la guitare, de l’accordéon et d’autres instruments avec lesquels s’accompagnaient les chanteurs.
Parmi les organistes qui seront expérimentés dans ce genre on compte à Léopoldville (Kinshasa) l’ancien séminariste Joseph KIWELE, un des grands génies de l’époque. Il a innové la musique liturgique catholique (La Messe) en la faisant accompagner des instruments traditionnels, et a obtenu une large audience auprès du public chrétien du Congo-Léopoldville.
A Brazzaville, on peut citer Raymond NGUEMA ancien élève des Pères Spiritins ; LEBAYE et REMY de la « Maison Patronage » de Poto-Poto.
Durant les années 40 et 50 la musique associée à toutes les manifestations de la vie religieuse et de la vie civile, se développe et ouvre la voie à la création de plusieurs formations musicales chrétiennes.
Les plus célèbres de cette époque et qui ont d’ailleurs enregistré sur disque, on compte ;
-a) – Aux Editions Olympia (1946-1949) ; La chorale catholique des chantres à la croix de cuivre, La chorale protestante Mongo, La chorale protestante Baluba, etc…
-b) – Aux Editions Ngoma (1948-1953) : La chorale St François de Brazzaville, La chorales San Salvador Kin, la chorale Rédemption de Thysville Les Scholas populaires, et la Messe des Piroguiers Brazzaville, etc..
III – La Chorale des Piroguiers du Congo
Créée le 1er Novembre 1949, sous la houlette de l’organiste Emile OBOA et la musicologue française Madame PEPAIRE, « La Chorale des Piroguiers », est l’une des chorales les plus populaires auprès des chrétiens catholiques congolais, attachée à l’Église Sainte Anne de Poto-Poto.
Elle s’exprime dans les langues congolaises et utilise, outre les instruments modernes, les instruments traditionnels qui accompagnent des chants à caractère polyphonique, au point où ses prestations attiraient de plus en plus du monde.
Elle entame en 1960, une tournée en France, où son succès fait déjà écho. Elle évolue successivement dans les cathédrales de Rouen, Lille, Notre Dame de Paris et le Havre. Laissant partout une très grande impression. Elle saisit l’occasion de sa présence en France pour enregistrer sur un disque 33 cm la célèbre « Messe des Piroguiers » sur lequel quelques titres débordent de satisfecit : « Suzana », « Domini », « Mwana nzesi », « Lelo eyenga na biso » et « Mbel Ingoba »
De retour à Brazzaville, la chorale a tenu à marquer sa solidarité aux chrétiens de Poto-poto en attribuant la recette de la vente de son disque à la construction du clocher de l’Eglise Sainte-Anne de Brazzaville en chantier.
Notons que, la musicologue française, madame PEPAIRE qui a travaillé longtemps et efficacement avec l’organiste congolais Emile OBOA (qui savait lire et écrire à la perfection le solfège et communiquer avec assurance et doigté avec ses choristes)
Elle a d’ailleurs permis au Clergé français de mieux connaître la Chorale de Piroguiers et de l’apprécier. Particulièrement au cours de son séjour en France entre 1959 et 1960. Grâce à Madame PEPAIRE, plusieurs musicologues étrangers, de passage à Brazzaville ont eu l’occasion de faire connaissance avec la Chorale qui bénéficiait déjà d’une réputation internationale.
Clément OSSINONDE