Les pays en développement tributaires des produits de base doivent davantage diversifier leur économie, selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
A moins de changer certaines politiques, ils devraient accuser un certain retard par rapport aux pays affichant des économies plus diversifiées, ont prévenu la CNUCED et la FAO.
S’ils ne confirment pas leur engagement de changer d’orientation, les pays dépendants des produits de base « risquent, d’ici à 2030, d’être distancés sur le plan économique et social par des pays dont l’économie est plus diversifiée », a soutenu le rapport sur « Les produits de base et le développement 2017 ».
Selon les recommandations de ce document, il est impératif que les pays en développement tributaires des produits de base poursuivent leur transformation structurelle en vue d’améliorer leurs perspectives sociales et économiques, de réduire la pauvreté, d’assurer la sécurité alimentaire et d’atteindre l’ensemble des ODD.
En effet, « la transformation structurelle devrait conduire à la bonne mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont les Objectifs de développement durable (ODD) sont l’élément fondamental », a estimé la FAO.
A noter qu’en appui à celles-ci, le rapport a examiné les politiques menées par plusieurs pays et leurs effets socio-économiques respectifs.
Les études de cas a porté sur divers produits de base et leurs pays producteurs, notamment « le soja en Argentine et au Brésil, le riz au Bangladesh, les diamants au Botswana et en Sierra Leone, le coton au Burkina Faso, le café et les bananes au Costa Rica, le cacao au Ghana, le nickel en Indonésie, le sorgho au Mali, le pétrole au Nigeria et le cuivre en Zambie », précise-t-on sur le site web de la FAO.
Dans une note relative à ce document, la FAO a rappelé que l’envolée des prix des produits de base enregistrée entre 2003 et 2011 a tiré vers le haut les recettes d’exportation et, de manière générale, le taux de croissance économique de nombreux pays en développement tributaires des produits de base. Elle a toutefois fait remarquer que cette tendance « s’est soit ralentie soit inversée depuis que les prix mondiaux se sont stabilisés à un niveau inférieur ».
«La nécessité d’investir dans le capital humain et la protection sociale et d’adopter des politiques de redistribution a ainsi été mise en lumière, sachant qu’une forte croissance économique mondiale à elle seule ne se traduit pas nécessairement par une réduction de la pauvreté et des progrès en matière de sécurité alimentaire », a-t-elle poursuivi.
En ce qui concerne les mesures à même de favoriser une croissance inclusive ces quinze prochaines années, le rapport recommande la diversification économique, le développement des liens entre le secteur des produits de base et le reste de l’économie.
Le rapport prône aussi « l’adoption de politiques de dépenses anticycliques visant à mettre en place des fonds de stabilisation des recettes tirées des produits de base dans les phases d’envolée des prix en vue de les utiliser dans les phases de contraction, la création de valeur ajoutée dans le secteur des produits de base et la réalisation d’investissements dans la protection sociale, la santé et l’éducation ».
Par ailleurs, la CNUCED et la FAO ont estimé que ces pays auront besoin « d’une marge d’action plus large pour trouver la bonne combinaison de mesures qui soit adaptée à leur situation économique et favorise leur développement économique durable dans un contexte de mondialisation croissante ».