Accélération synchronisée de la croissance mondiale
L’activité économique mondiale a progressé de 3,7% en 2017, enregistrant son niveau le plus élevé depuis sept ans.
A en croire la Direction du Trésor et des Finances extérieures relevant du ministère de l’Economie et des Finances, cet affermissement de la reprise cyclique entamée depuis le milieu de l’année 2016 a été observé simultanément au niveau de 120 pays qui représentent les trois quarts du PIB mondial.
« Cette accélération trouve son origine dans l’affermissement de la croissance de la demande intérieure au sein des pays avancés et en Chine, ainsi que dans l’amélioration de l’activité économique d’autres grands pays émergents », a-t-elle expliqué.
Selon ce département et d’après la dernière mise à jour des perspectives de l’économie mondiale publiée par le Fonds monétaire international (FMI) au mois de janvier 2018, la croissance a ainsi atteint 2,3% contre +1,7% en 2016 au sein des pays avancés et 4,7% contre +4,4% dans les pays émergents.
A noter qu’au niveau des pays avancés, la croissance économique aux États-Unis s’est renforcée en 2017 pour ressortir à 2,3% après +1,5%. Elle a été tirée principalement par la bonne tenue de la consommation intérieure et de l’investissement privé, a-t-il souligné dans une note de conjoncture datant de mars dernier.
La même source a relevé que la zone euro a,pour sa part, « connu en 2017 son rythme de croissance le plus soutenu depuis dix ans, soit +2,4% contre +1,8% en 2016, et ce en liaison notamment avec la poursuite des politiques de relance monétaire, l’amélioration de la demande intérieure et l’accroissement du rythme de progression des exportations ».
Dans sa note, le Direction du Trésor a noté qu’au Japon, le taux de croissance économique s’est parallèlement accéléré de 0,9 point en 2017 pour atteindre +1,8%, sous l’effet particulièrement de la bonne tenue de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises.
Abordant le cas des pays émergents, la note fait observer que la transition économique de la Chine s’est accompagnée pour la première fois depuis sept ans d’une accélération de 0,2 point du taux de croissance pour atteindre 6,9%, en lien particulièrement avec la hausse des investissements et l’amélioration de la demande mondiale.
Evoquant le cas du Brésil, la note a relevé qu’après deux années consécutives de récession, « l’activité économique a renoué avec la croissance en enregistrant une hausse du PIB de 1,1%, bénéficiant de l’appréciation des cours des matières premières, de l’amélioration du marché de l’emploi et de la baisse des pressions inflationnistes ».
S’agissant de l’activité économique en Russie, le document souligne qu’elle a marqué une accélération de son taux de croissance en 2017 à +1,8% contre -0,2% en 2016 et -2,8% en 2015 et ce sous l’effet particulièrement du redressement de la demande intérieure et extérieure.
Selon les observations des analystes du Trésor, la croissance économique en Inde a enregistré un ralentissement de 0,4 point par rapport à 2016 pour s’établir à 6,7%, du fait de l’impact persistant de la démonétisation ainsi que des incertitudes liées à l’instauration en milieu d’année de la nouvelle taxe nationale sur les biens et services.
Commentant les décisions de politique monétaire, ils ont noté que la désynchronisation des cycles monétaires européen et américain s’est davantage renforcée en 2017.
Comme l’a constaté la Direction du Trésor, la Réserve fédérale américaine (FED) a poursuivi son processus de resserrement monétaire, alors que la Banque centrale européenne (BCE) maintenait sa politique monétaire accommandante en gardant inchangés ses taux d’intérêt des opérations principales de refinancement.
Elle a, en effet, relevé son taux directeur à trois reprises durant l’année 2017, le ramenant dans une fourchette allant de 1,25 à 1,50%.
A propos toujours des pays émergents, la note a relevé par ailleurs que la plupart «se sont orientés vers des politiques monétaires accommandantes dont, notamment, la banque du Brésil qui a réduit son taux directeur à huit reprises pour le ramener à 7% ainsi que les banques centrales de la Russie et de l’Inde qui ont abaissé leurs taux directeurs à 7,75% et 6% respectivement».
Alain Bouithy

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