TAZ BOLINGO, l’orchestre féminin qui avait mis de la couleur à la musique congolaise

Même si le nombre de femmes dans le milieu musical a sensiblement augmenté ces dernières années, il est encore jugé insuffisant des efforts pour obtenir la création d’un ou plusieurs orchestres entièrement composé des femmes, – comme l’a été dans les années 80, l’orchestre féminin « TAZ BOLINGO »

Pour y arriver, bon nombre de producteurs de musique pensent que la mise en place de quotas par le Ministère de la culture pourrait s’avérer utile. Mais peu semblent réellement favorables à cette idée.

Si nous trouvons souvent mention d’un orchestre de femmes musiciennes, chanteuses, danseuses, dans l’histoire de la musique congolaise, TAZ BOLINGO est sans doute la seule grande figure créatrice féminine dont il reste des traces.

Composé entièrement de femmes, l’orchestre Taz Bolingo a été crée en 1986 à Yolo-Sud (Kinshasa) par un mécène du nom Ndaye Fano. Au nombre de musiciennes on compte July Botele (guitare solo) et chef d’orchestre, Dikitele (guitare basse), Laila (clavier), « Kola la sommité » (chanteuse en provenance de la chorale de l’Armée du Salut), Sarah Médina, Anto Boteku, Kondua, Shota, Catho, Annie, Fatou Andebo, Sisca (chant, guitare, tumbas, cuivres, batterie)

1987, Le groupe Taz Bolingo est sacrée « révélation de l’année » par l’Association des journalistes Chroniqueurs de Musique du Zaïre (Acmza).

1988, « Kola la sommité » se sépare de Taz Bolingo et se lance dans la carrière solo.

En 1989, le groupe sort son premier album « La loi du talion » qui remporte un très grand succès. Il sera suivi d’un deuxième album produit par la Soneca « Souci ya âge na ngai te ».

1990, Le couronnement des effets combien louables de la femme musicienne congolaise est incontestablement la tournée triomphale de Taz Bolingo en Zambie. Tout comme sa grande et éclatante prestation à l’Office zaïrois de radio télé (OZRT) en 1991 est à inscrire en lettres d’or au palmarès de la musique congolaise moderne.

Pendant plusieurs années, Taz Bolingo triomphe à Kinshasa et dans tout le bassin du Congo. Les rythmes et danses qu’il offre en exclusivité sont d’une grande qualité. Toutes les musiciennes se sont révélés au monde du spectacle, comme des identités exceptionnelles. Elles ont fait partie des voix les plus acclamées du Congo.

Le groupe Taz Bolingo qui a eu la grande fierté de la femme congolaise n’est pas allé au-delà de ses espérances. Il s’est éteint à la fin des années 90. Quelques musiciens vont se retrouver en 2002 dans le groupe féminin « Les Amazones » créé par Auto Bongo et qui a effectué sa sortie solennelle en 2003 au Centre Wallonie-Bruxelles.

Notons qu’en Afrique, la Guinée est parmi les premiers pays a avoir créé en 1961 à Conakry, un orchestre de femmes militaires dénommé « Les Amazones de Guinée ».

Depuis Octobre 2015, il est mis en place un super-groupe féminin d’Afrique de l’Ouest dénommé « Les Amazones d’Afrique » Le collectif est un événement pour la musique mondiale. Parmi les musiciennes qui participent à ce projet figurent les voix plus célèbres de la musique ouest-africaine. Huit divas de la chanson réunies dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Tel est l’objectif des Amazones d’Afrique, collectif féminin et féministe, qui vient de signer un premier album intitulé « République Amazone ».

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