Salon du livre de Paris : Elvis Makouézi dédicace «le dictionnaire de la sape»

Elvis Makouézi, auteur d’une œuvre intitulée «Dictionnaire de la Sape» d’environ 200 pages aux éditions Publibook à Paris en France a procédé le 21 mars 2015 à sa dédicace à l’occasion du Salon du livre. L’auteur indique que son inspiration vient de la divine providence. Pour lui, la Sape fait partie du patrimoine culturel du Congo, c’est ce qui a inspiré la publication de ce livre pour essayer d’apporter sa pierre à la construction de l’édifice Congo en expliquant ce que c’est la Sape sous son triple aspect historique, sociologique et philosophique.

Pgesafrik/Starducongo : C’est quoi la Sape en nous appuyant sur votre dictionnaire ?

Elvis Makouézi
: La Sape est une manière d’être, de se comporter et de se vêtir. Tout le monde connaît la Sape comme la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes mais c’est en réalité une société initiatique si on peut le dire.

Est-ce vrai, selon une certaine opinion, que les sapeurs ne sont que des voyous ?

Elvis Makouézi : Vous avez tout à fait raison de soulever cette question. Je reconnais qu’à un moment, une certaine opinion estimait que la Sape faisait partie d’un phénomène de délinquance juvénile. La Sape est une autre chose parce que les premiers sapeurs des temps modernes sont les anciens combattants de la seconde guerre mondiale. Ils se battaient pour l’émancipation de l’homme noir de manière pacifique.
Je me pose la question de savoir si l’Afrique qui est un continent de conflits n’a pas besoin d’esprits pacifiques. Entre la chaussure et la kalachnikov, je suis sûr que le sapeur choisira la chaussure dont je ne cite pas de marque. C’est pour dire que la Sape, c’est la paix.

Au dessus du titre de votre œuvre, il est écrit «Sociologie» et peut-on savoir ce que le sociologue a vu dans la Sape ?

Elvis Makouézi : Ailleurs, il est catalogué comme un livre d’histoire. Je ne suis pas un sociologue, je ne suis qu’un analyste de la Sape. Je me suis rendu compte que la Sape est l’une des choses les plus partagées par l’ensemble des congolais de tous les horizons. C’est un patrimoine national. J’aimerais dire qu’on ne devient pas sapeur du jour au lendemain ; il y a des étapes par lesquelles il faut passer pour être un sapeur confirmé.

Que vient faire la jupe écossaise à laquelle vous faites allusion dans vote œuvre et dans la Sape ?

Elvis Makouézi : La jupe écossaise est connue sous le nom de Kirt. Plusieurs personnes pensent qu’elle est réellement d’origine écossaise, mais d’après nos recherches, c’est une jupe qui est d’origine Kongo. Elle faisait partie d’une tenue nationale, deux siècles auparavant, avant de devenir une jupe écossaise. Elle s’appelait Ntanga qui signifie Les mollets ouverts et les tissus n’avaient rien à envier aux tissus occidentaux. Le royaume Kongo avait une industrie textile et c’était la seule qui existait.

Quelle est à ce jour la partition de la Sape dans l’éducation de la jeunesse ?

Elvis Makouézi : Je dirais que si chacun de nous pouvait prendre connaissance du contenu du dictionnaire de la Sape, la jeunesse se rendrait compte qu’elle est héritière d’un patrimoine qu’elle devrait mettre en valeur. J’encourage les jeunes à aller à l’école parce que le sapeur doit avoir quelque chose dans la tête.
Je vous informe qu’il y a une grande entreprise qui a fait sa promotion en utilisant l’image des sapeurs du Congo Brazzaville. Ce qui signifie que les autres s’intéressent à notre culture et qu’il nous fait emboiter le pas.

Propos recueillis par Florent Sogni Zaou

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