« La croissance du PIB devrait ralentir pour s’établir à 4,3 % en 2019 », contre 5,8 % en 2018, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) expliquant que ce recul serait dû à un ralentissement de l’activité minière dans un contexte d’affaiblissement des prix du cobalt.
« La production minière a augmenté plus rapidement que prévu, sous l’effet d’une forte augmentation des prix du cobalt, qui a plus que compensé le ralentissement de la croissance du PIB non extractif », a indiqué Mauricio Villafuerte, Chef de Mission du FMI en RDC, qui s’est rendue à Kinshasa et Lubumbashi du 22 mai au 5 juin 2019 pour mener les consultations de 2019 au titre de l’Article IV pour la RDC.
« En l’espace d’un an à peine, jusqu’en décembre 2018, l’inflation en glissement annuel est tombée de 54,7 % à 7,2 %, tandis que le taux de dépréciation du taux de change a fortement ralenti, passant de 31 % à 2,7 % », a-t-il déclaré à l’issue de la visite.
Selon le FMI, le déficit budgétaire de 2018 a été contenu à 0,1 % du PIB, contre un excédent de 0,5 % du PIB un an plus tôt. Ce, « malgré des dépenses plus élevées occasionnées par la tenue des élections en décembre dernier qui ont été couvertes totalement par les ressources propres du gouvernement ».
Au cours de cette même année, Mauricio Villafuerte a noté que « la stabilité macroéconomique a continué de se consolider, grâce aux politiques macroéconomiques prudentes mises en place depuis mi-2017 dans un contexte de forte détérioration des termes de l’échange et de chocs politiques et de retrait du soutien des donateurs ».
En dépit du ralentissement attendu de la croissance du PIB en 2019, l’institution financière affirme que la croissance de l’économie non minière ferait plus que doubler en raison de la hausse des investissements publics et de l’optimisme post-électoral.
« A moyen terme, la croissance globale avoisinerait 4 % sur la base des politiques actuelles, bien que la mise en œuvre de réformes structurelles devrait stimuler la croissance, en particulier dans le secteur non minier. Après une nouvelle baisse à 5.5% en 2019, l’inflation devrait se stabiliser autour de 5% à moyen terme », a souligné M. Villafuerte.
A noter que les discussions au titre de l’Article IV, les premières depuis 2015, ont porté sur les politiques qui permettraient à terme de diversifier l’économie et de s’attaquer aux niveaux élevés de pauvreté et de chômage dans une population en rapide expansion.
Pour ancrer la crédibilité du gouvernement dans sa quête d’une croissance inclusive et soutenue de la RDC, le FMI a encouragé les autorités à accélérer l’adoption du projet de loi anticorruption et de la loi portant création d’une commission indépendante de lutte contre la corruption, en tant que mesures essentielles.
Il a, par la même occasion, exhorter ces dernières à la réduction de la réglementation, la simplification et la consolidation des impôts et des paiements non fiscaux, l’amélioration de la gouvernance et la recherche de rentes estimant que ces actions « devraient contribuer à améliorer l’environnement des affaires et à encourager les investissements du secteur privé ».
Martin Kam