RDC. Ce que cache la rencontre de Luanda…

TRIBUNE. La rencontre de Luanda boycottée par Paul Kagame qui s’est résolu de se faire représenter par son ministre des AE paraît à première vue comme un enchaînement des vœux pieux à la fois pour endormir l’opinion congolaise et pour faire passer autre chose de plus grave et d’inacceptable.

Au fond des choses, cette rencontre devra être considérée dans l’histoire comme celle qui subtilement a planté le nouveau décor de ce que sera le Congo à court et à moyen terme.

Les 4e et 5e points du communiqué final de Luanda sont assez évocateurs des objectifs politiques poursuivis par l’élite compradore et cannibale de cette guerre. Le retrait de M23 des zones occupées et le retour à ses positions initiales à Sabino situé côté RDC est loin de résoudre le problème sécuritaire à l’Rst congolais. Au contraire pris comme tel, il constitue désormais l’épée de Damoclès sur l’intégrité territoriale congolaise et en même temps l’étape très avancée d’un plan machiavélique.

Cette réunion aura réussi à officialiser la création d’une zone tampon dans le Nord Kivu, zone occupée et administrée militairement par les pays de la zone qui partagent en commun le projet de pillage des ressources congolaises.

Pour ceux qui ont du mal à me suivre, qu’ils sachent que le retrait de M23 se conjugue avec la création d’une ZONE TAMPON sous le contrôle direct de la MONUSCO et de la FORCE RÉGIONALE de l’EAC. « Zone tampon » à comprendre comme une simple formule diplomatique pour vouloir parler d’une zone neutre sur laquelle ni l’armée congolaise ni le gouvernement n’ont plus le contrôle et l’exercice de leurs prérogatives régaliennes. Ne nous voilons plus la face : la balkanisation n’est plus un simple projet. Il est entré dans sa phase d’exécution.

On a beau vouloir donner du crédit à tout ce que nous claironnent les officiels congolais sur la force de frappe de Sukkoi-25, on est fortement tenté de le perdre pour de la simple propagande politique sans impact à effet visible sur le théâtre des opérations. Ce, parce que nos troupes reculent au lieu d’avancer et, avec le retour à la table de négociations hier à Luanda et avec la signature conjointe de ce communiqué tendancieux, le Congo ne sera plus tel que nous l’avons connu jusque là. Son processus d’émiettement progressif est enclenché.

Par Germain Nzinga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *