Rwanda. Le 06 avril 1994 : Ton Souvenir, Notre Force!

SOUVENIRS. 31 ans sans toi. Et pourtant, tout résonne encore comme si c’était hier. Ce 6 avril 1994 à 20h30, ton avion est abattu au-dessus de notre résidence familiale de Kigali. Ce jour-là, deux chefs d’État en exercice — mon père, Juvénal Habyarimana, et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira — sont lâchement assassinés, avec leurs proches collaborateurs et l’équipage. Tous étaient des pères de famille, et depuis ce jour, leurs proches vivent un deuil confisqué. Cet acte terroriste a plongé non seulement le Rwanda, mais toute la région des Grands Lacs africains dans une obscurité dont nous ne sommes jamais réellement sortis. Ce soir-là, j’ai perdu mon père. J’avais à peine 18 ans, et j’ai vu de mes propres yeux l’inimaginable. Notre petite sœur n’avait que 14 ans. Aujourd’hui, devenu père à mon tour, je réalise avec encore plus de force ce que cet instant a dû représenter pour lui : cette pensée fulgurante pour ses enfants, pour son peuple, pour ce Rwanda qu’il aimait et qu’il rêvait de rassembler — au point d’y sacrifier sa propre vie. Il était un homme d’État, un père de la nation, dont l’engagement pour la paix et la stabilité était sincère, courageux, profond. Et pourtant, 31 ans plus tard, les peuples des Grands Lacs attendent toujours cette paix. Pire : ceux qui ont commandité cet attentat — Kagame et le FPR — continuent, en toute impunité, à semer la mort, la terreur et la désolation en République Démocratique du Congo et dans toute la région. Deux chefs d’État ont été assassinés. Et à ce jour, aucune enquête sérieuse n’a jamais été menée. Pourquoi ? Parce que les responsables sont protégés. Parce que la vérité dérange. Pourtant, elle est connue. Les Rwandais savent. Les Congolais savent. Les Burundais savent. Les chancelleries occidentales savent. Les faits sont clairs : Paul Kagame est le commanditaire de ce crime fondateur de son régime, ce crime qui a ouvert les portes de l’apocalypse au Rwanda. Nous ne débattrons plus avec les cyniques qui osent encore suggérer que ces missiles — pourtant identifiés comme issus de l’arsenal ougandais — auraient été tirés par une épouse dormant chaque soir aux côtés de son mari. Ce récit absurde ne trompe plus personne. De même, nous ne demanderons plus à personne la permission de pleurer nos morts. Ce 6 avril nous appartient à nous tous, familles de victimes. Il appartient à tous les Rwandais. Pas seulement à ceux qui s’arrogent le monopole de la souffrance pour mieux dissimuler leurs propres crimes. Ce mois d’avril doit cesser d’être un outil de propagande et redevenir un moment de mémoire partagée. Ce système d’apartheid mémoriel doit prendre fin pour laisser place à une nouvelle ère — une ère de vérité, de justice et de deuil sincère. J’ai une pensée particulière pour les millions de victimes oubliées de cette longue tragédie — notamment nos frères et sœurs congolais, si souvent abandonnés malgré leur hospitalité. Leur souffrance aujourd’hui est le prolongement direct de ce crime impuni du 6 avril 1994. Mais ce message n’est pas que douleur. Il est aussi porteur d’espoir. Car je reste convaincu que l’héritage de mon père — sa vision d’un Rwanda paisible, réconcilié et souverain — renaîtra. Le début de cette quatrième décennie doit marquer la fin du silence imposé, et l’émergence d’une génération qui ne négociera plus ni sa mémoire, ni sa dignité. Rwanda Burundi RDC Par Jean-Luc Habyarimana
RDC/Rwanda. Pourquoi Félix Tshisekedi est-il diplomatiquement plus isolé que Paul Kagame

TRIBUNE. Bien de gens ne comprennent pas pourquoi j’affirme que Félix Tshisekedi est isolé diplomatiquement, alors que le Rwanda de Paul Kagame fait face à des sanctions occidentales. Explication. L’efficacité d’une diplomatie peut s’évaluer au niveau d’acceptation, d’adhésion, de légitimation des actions entreprises par un État au sein de la société internationale. Qu’en est-il de la RD Congo ? Certains évoquent la pression et les sanctions imposées au Rwanda comme la preuve de l’efficacité de la diplomatie rdcienne. Ce qui est une erreur d’analyse et d’appréciation majeure. En effet, la décision d’imposer des sanctions au Rwanda intervient dans un double contexte régional et géopolitique international particulier. Si la situation en RDC a motivé les sanctions, celles-ci ont été prises indépendamment des démarches entreprises par la RDC depuis l’offensive de Goma. Faut-il rappeler aux amnésiques que le M23 occupe des pans entiers du Nord-Kivu depuis 2021, et qu’il n’y a jamais eu de sanctions sérieuses ?! Petite parenthèse : il faut toujours garder à l’esprit que les Occidentaux (européens et nord-américains) ont leur façon de procéder quand ils n’apprécient pas ou veulent se débarrasser d’un dirigeant devenu encombrant à leurs yeux. La situation en RDC peut servir de prétexte pour sévir contre Paul Kagame, sans nécessairement que l’on se soucie des intérêts de la RDC. L’éleveur n’engraisse pas le cochon par amour mais par nécessité. Fermons la parenthèse. Si le Rwanda est, dans une certaine mesure, sous pression occidentale, il n’en demeure pas moins que son président, Paul Kagame, garde la confiance de la plupart de ses pairs africains et dans le monde. Ce qui n’est pas le cas de Félix Tshisekedi, dont le sérieux et la crédibilité sont aujourd’hui questionnés. Aussi, le régime de Tshisekedi est souvent critiqué pour sa gouvernance problématique. Les tensions politiques internes ainsi que les accusations de corruption et de mauvaise gestion des ressources de l’État nuisent à la crédibilité du pouvoir congolais sur la scène internationale. Tout ceci a des répercussions sur la réputation de la RDC à l’international. Ce qui fait que pas grand monde au niveau régional et continental ne semble prendre le parti ou la défense de la RDC dans le conflit qui l’oppose au Rwanda/M23. Le retrait de la force de la SADC de la RDC est un désaveu diplomatique cinglant qui ne dit pas son nom. Comme l’écrivait fort justement le diplomate français Alain Plantey, « dans la vie diplomatique, on est souvent ce que l’on représente ». Bref. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que Paul Kagame et son pays (Rwanda) sont sous pression mais pas isolés. Tandis que la RD Congo, qui est sous pression militaire du Rwanda et du M23, n’est pas isolée, mais son président l’est au niveau régional, avec des répercussions non négligeables sur la scène continentale, voire internationale. Ce n’est pas un hasard si Joseph Kabila est de nouveau dans le décor et est invité par certains chefs d’État du continent… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko
RDC/Rwanda. Six leçons à tirer de la rencontre de Doha

1. Pendant que le monde entier ergotait sur la rencontre de Luanda du mardi 18 mars 2025 et que les noms des membres la délégation de Kinshasa était cités à la télévision nationale, la rencontre de Doha programmée le même jour que celle de Luanda semble être le fruit d’une préparation en amont entre le Rwanda et la RDC. Non pas seulement qu’elle prend en bourrique les deux peuples congolais et rwandais, mais elle fait preuve de la théâtralité à outrance de l’exercice du pouvoir dans la région des grands lacs et à travers laquelle ce qui se dit officiellement cache souvent des intrigues et des combines politiciennes qui ne sont pas toujours de nature à défendre les intérêts vitaux nationaux. 2. Cette théâtralité politique, de quoi est-elle synonyme sinon du voile de mystère dans les relations entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame qu’il a jadis traité de frère et d’ami? Personne ne sait délimiter les frontières de cette fraternité-amitié avec la marche des institutions de l’Etat. 3. Le seul bénéfice de cette rencontre est qu’il n y a plus de doute sur le fait que Kagame est le parrain direct de M23 et peut décider de l’arrêt ou de la continuité du combat. Dans un contexte géopolitique où le monde entier exigeait de Kagame l’application du processus de Nairobi qui consiste au retrait immédiat des groupes armés locaux et étrangers du territoire congolais, ce cessez-le-feu annoncé par Tina Salama, la porte-parole de la présidence congolaise, après la rencontre de Doha, est tout simplement un cadeau en or fait à Paul Kagame. Quand bien même il y aura une courte embellie dans le déroulement du conflit, il reste tout de même vrai qu’avec ce cessez-le-feu au lieu d’un retrait définitif, les troupes rwandaises, M23 et AFC continueront à rester positionnées sur le territoire congolais, attendant le moment favorable pour rouvrir les hostilités. 4. À un moment crucial où les sanctions fusaient de partout pour affaiblir le régime Kagame, tout porte à croire que Félix Tshisekedi a volé au secours du président rwandais. En s’affichant publiquement avec un Kagame vomi par l’opinion internationale, le chef de l’état congolais nous assène un vif reproche d’avoir tort de trop condamner son homologue rwandais et que lui croit encore en sa bonne foi d’instauration de la paix dans la région. Ce qui est loin d’être vrai. 5. Le médiateur de cette rencontre de Doha, l’émir du Qatar, ne s’y est pas impliqué pro Deo. En matière de paix, le Qatar n’est pas un modèle. Il est un des grands destabilisateurs du continent africain en finançant les terroristes du groupe Al Qaida et le mouvement Islamiste du Sahel. Pour ce qui regarde le Rwanda, le Qatar a de gros investissements économiques au Rwanda. D’abord la compagnie aérienne Qatar Airways avec 60% de parts d’action qataries. Il détient aussi de colossaux projets immobiliers et hôteliers de luxe , sans parler des partenariats stratégiques dans plusieurs secteurs nationaux. Dans ces conditions, il devient difficile pour le Qatar en tant que médiateur d’avoir une position de neutralité diplomatique. Son alignement économique et stratégique avec le Rwanda peut le pousser à se pencher d’un côté contre un autre. 6 Tout analyste sérieux sait d’avance que pour un pays en position de faiblesse militaire, toute victoire remportée par un dialogue politique a un prix à payer. Elle oblige en effet d’accepter des conditions imposées et à faire des concessions. Il faut que les congolais s’intéressent à savoir le prix que leur président a dû payer pour arracher ce cessez-le-feu et les lourdes conséquences sur la suite de la guerre. Par Germain Nzinga
Ce tournant dans la guerre en RDC…

TRIBUNE. Ceux qui ont un regard averti ont pu observer un tournant majeur dans la guerre qui se déroule en RDC. Au moment où, après la défaite de Goma, les FARDC refusaient de se battre et qu’on a vu des villes tomber les unes après les autres sans coup férir, l’on entend brusquement des sanctions des USA contre des dignitaires rwandais puis des condamnations du Rwanda par l’UE, ces deux puissances protagonistes mêmes du conflit congolais et qui financent par millions de dollars les RDF et leurs opérations militaires en RDC. Pendant que je lis par-ci par-là la jubilation des intellectuels congolais qui voient en tout ça la victoire de la diplomatie congolaise, je choisis de rester circonspect. La question fondamentale et cruciale que je me pose depuis une semaine est la suivante : quelle est la logique souterraine à ce brusque changement ? Trois hypothèses à cela. 1.En 2024, une règle d’or a été violée dans le processus de la guerre de basse intensité qui se déroule en RDC. L’invasion de Goma par une armée d’un pays étranger et devant les caméras du monde a brisé l’omerta que le Rwanda et ses commanditaires occidentaux avaient réussi à imposer, 25 ans durant, sur les massacres humains à vaste échelle, sur les viols massifs des femmes et bien entendu sur les pillages systématiques des richesses congolaises dont eux étaient devenus acheteurs et recéleurs. La plupart des médias du monde ont diffusé jour et nuit les images de massacres de 3000 congolais à Goma et ça a suscité l’indignation du monde et la bascule de l’opinion internationale en faveur du Congo. Les puissants se sont vite aperçus du danger d’afficher publiquement leurs alliances avec le régime rwandais sanguinaire et se sont pris à des condamnations pour masquer leur complicité aux crimes et donner de bonnes apparences. 2.Ils savent que, quelle que soit ta puissance militaire, tu ne peux vaincre un pruol qui te déteste, un peuple dont tu n’as pas gagné au préalable les cœurs et les esprits. Dans la bataille géopolitique qui se déroule en RDC entre l’Occident et la Chine pour le contrôle des minerais congolais, il s’avère nécessaire de ne pas s’afficher publiquement de peur de s’aliéner l’affection de l’opinion congolaise. Ils ont donc choisi la duperie et la ruse en utilisant un « LIEUTENANT » africain qui assure la sale besogne de pillages et des massacres opérés par des multinationales occidentales. D’où l’attachement des occidentaux à la personne de Kagame en dépit du sang de millions des congolais sur ses mains. Comparativement à la guerre de Gaza et de l’Ukraine qui a vu tomber les condamnations de juridictions internationales sur Netanyahu et sur Poutine, cela n’a pas été le cas pour le Congo-Kinshasa. Tout le monde sait que c’est le Rwanda qui a envahi le Congo voisin et pourtant les condamnations ont épargné le concepteur et meneur de la guerre notamment Paul Kagame. En se contentant de condamner des fretins comme James Kabarebe et Lawrence Kanyuka, ces puissants occidentaux procèdent à la DIVERSION comme pour dire entre les lignes, que la guerre et le soutien à notre proxy continuent, nonobstant les apparences. Pour preuve, l’administration Trump n’a pas coupé l’aide annuelle de 200 millions de $ destinés depuis des décennies à l’armée Rwandaise. Tout comme l’Union européenne qui tempête ces derniers temps mais elle n’a pourtant pas annulé ses accords UE-Rwanda sur l’exploitation des matières premières congolaises. Ce mode opératoire de crier sur les toits du monde via des sanctions ou des condamnations de l’ennemi pendant qu’on est resté en parfait accord avec lui se verifie même à l’intérieur du Congo où n’ont jamais été défenestrés des FARDC tous ces infiltrés rwandais mixés ou brassés ni encore n’ont jamais été annulés les fameux accords sécuritaires et économiques signés par Felix Tshisekedi en juin 2021 à l’avantage du Rwanda. Bref ici et là, le politique occidental et/ou congolais joue sur la forme tout en sauvegardant intégralement le contenu dudit système. 3.Pour tout dire, ces brusques condamnations de la communauté internationale sont relatives à la forte pression de l’opinion occidentale qui a vu diverses images d’horreur à l’Est du Congo. Elles sont purement COSMÉTIQUES et il s’agit ici de jouer avec le temps et avec l’amnésie des congolais pour espérer reprendre tôt ou tard là où ont été suspendus momentanément les pillages du Congo via Kagame ou via un autre nègre de service adapté à ce rôle. Et de fait si dans l’avenir ils se sentiront obligés de se débarrasser de Paul Kagame ou de Tshisekedi, ces puissants ne nous donnent aucune garantie de mettre fin à ce système de prédation dans son ensemble car il les nourrit et les engraisse. Ils changeront des acteurs mais pas le système. Ils ne vont pas arrêter de soutenir le Rwanda ou la sous-traitance d’un pays tiers. Cessons d’être naïfs et sachons que ça se chuchote déjà dans les couloirs du bureau de l’UE à Bruxelles que ces condamnations sont juste pour préparer l’opinion du monde à l’envoi imminent des troupes française et belge à l’Est du Congo en remplacement des troupes rwandaises à qui l’ordre a été donné de quitter progressivement Bukavu et Goma. C’est bien là le piège. Le retrait du Rwanda pour être remplacé par la France ou l’ex-puissance coloniale belge dans la région des grands lacs amorce une nouvelle page d’histoire d’occupation du Congo. Comme nous l’a prouvé la Monusco, ces troupes occidentales ne viennent pas pour consolider la paix durable au Congo. Elles viennent pour garantir la mainmise occidentale sur les resources congolaises. Il a donc raison l’euro-député Marc Botenga qui au sortir d’une session parlementaire du vendredi dernier, faisait ce coup de gueule : «cessez de soutenir le Rwanda, de signer des contrats avec lui ou de lui fournir les armes et la guerre finira ». Mais voyons! ils ne peuvent pas et ils ne veulent pas que cette guerre finisse car ce chaos organisé en RDC fait même partie de la mécanique du capitalisme sauvage
Le Rwanda sous pression : le vent serait-il en train de tourner en faveur de la RDC ?

TRIBUNE. La pression internationale contre le Rwanda de Paul Kagame semble s’accentuer. Jeudi, les États-Unis ont annoncé des sanctions financières contre l’un des hommes forts du régime, le tout puissant général James Kabarebe, le ministre de la Coopération régionale accusé de superviser la déstabilisation de la RDC via le M23. Vendredi, l’Union européenne annonçait la convocation de l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’UE, et le Conseil de sécurité de l’ONU votait à l’unanimité la résolution 2773 condamnant pour la première fois directement le Rwanda pour son soutien au M23, qui continue son avancée dans le Sud-Kivu au risque de déclencher une guerre régionale. Est-ce le début de la fin pour le Rwanda ? Le vent serait-il en train de tourner en faveur de la RDC, comme l’affirment certains à Kinshasa ? PAS SÛR. Les sanctions américaines, tout comme le vote du Conseil de sécurité, sont purement symboliques. C’est un message envoyé au régime de Paul Kagame et non le signe d’un quelconque soutien à la RDC. Portée par la France, qui soutient à bas bruit le régime de Kigali, la résolution 2773 ne fait que reprendre les grandes lignes de ce qui a été dit lors du sommet des chefs d’État de l’EAC et de la SADC. Rien de nouveau sous le soleil. Le régime de Félix Tshisekedi, qui a accueilli avec satisfaction les sanctions américaines et le vote du Conseil de sécurité, ne doit pas crier victoire. Autant les Occidentaux semblent remonter contre le régime de Kigali, autant ils se méfient du pouvoir congolais qui n’inspire nullement confiance. Si Paul Kagame agace, Félix Tshisekedi, de l’avis de plusieurs, n’est pas l’homme de la situation. Autrement dit, on peut sanctionner le Rwanda tout en souhaitant à bas bruit le départ de Tshisekedi. C’est le schéma que semblent privilégier certains chefs d’État de la région depuis la chute de Goma. À Kinshasa, on a du mal à saisir les subtilités de la diplomatie et de la géopolitique pour comprendre le positionnement des grandes et puissances moyennes vis-à-vis de la crise qui déchire l’est de la RD Congo. On semble ne pas comprendre que si l’Occident continue de traiter avec le Rwanda, c’est aussi parce que le Congo a fait le choix de ne pas être là où il devrait être. La vérité est que le pays de Lumumba est victime des errements et du manque de sérieux de ses dirigeants. Comme je ne cesse de le dire, ce n’est pas le Rwanda qui est fort, c’est la RDC qui est faible. Ce n’est pas parce que la diplomatie rwandaise serait redoutablement efficace, c’est parce que la RDC a une diplomatie à la ramasse. Ce n’est pas le Rwanda qui est grand, c’est la RDC qui est à genoux. Bref. Ce sont les errements et les faiblesses du Congo qui font la force du Rwanda. Et cela a des conséquences sur le plan diplomatique… Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko
L’opposition du Congo-B par la voix de Guy Mafimba se démarque de Denis Sassou Nguesso en apportant son soutien à la RDC agressée

Brazzaville – Kinshasa, une solidarité historique face aux défis géopolitiques Face à la crise persistante à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’opposition congolaise de Brazzaville a réaffirmé son soutien indéfectible au peuple congolais et à son gouvernement. Cette prise de position survient après le rejet massif par la population des accords jugés illégaux entre Denis Christel Sassou N’Guesso et Paul Kagame. Guy Magloire Mafimba Motoki, coordinateur du Projet Commun pour la Renaissance du Congo (PCRC), a exprimé cette solidarité lors de son passage à l’émission L’Europe parle aux Congolais, animée par Lilo Miango. Avant d’aborder les questions politiques, il a tenu à rendre hommage aux Forces Armées de la RDC (FARDC) et aux civils qui luttent chaque jour pour préserver l’intégrité territoriale du pays. Une fraternité enracinée entre les deux Congo Les liens entre la République du Congo et la RDC sont profonds et historiques. Ils reposent sur des bases culturelles, linguistiques et géopolitiques communes. « Sans la Conférence de Berlin de 1885, nous serions un même peuple », rappelle Mafimba. Selon lui, la stabilité de la RDC est un élément clé pour la prospérité du Congo-Brazzaville, qui ne peut rester indifférent face aux attaques perpétrées par le Rwanda de Paul Kagame via la milice M23. Le rejet des accords de coopération avec Kigali Le 12 avril 2022, Denis Christel Sassou N’Guesso et Paul Kagame avaient signé plusieurs accords, dont des accords militaires, suscitant un vif rejet au sein de la population congolaise de Brazzaville. Guy Mafimba, qui avait dès le départ dénoncé ces accords, les considère comme une menace pour l’indépendance et la sécurité des deux Congo. Il affirme que ces engagements cachent un agenda visant à transformer Brazzaville en un point stratégique contre Kinshasa. Un avertissement pour Brazzaville Selon Mafimba, les manœuvres de Paul Kagame en RDC pourraient se répercuter sur le Congo-Brazzaville, notamment à l’approche des élections. Il appelle la population à une vigilance accrue et souligne l’importance stratégique de la RDC dans la sous-région, aussi bien sur le plan économique qu’environnemental. Le fleuve Congo, le bassin du Congo et la Rumba congolaise, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, sont autant de richesses partagées entre les deux pays. Paul Kagame, un acteur à contrer L’opposant congolais accuse Paul Kagame de jouer un rôle déstabilisateur dans la région, au service d’intérêts étrangers cherchant à balkaniser la RDC. Il insiste sur la nécessité de combattre cette influence sur trois fronts : médiatique, diplomatique et militaire. Un appel à l’unité et à la résistance Guy Mafimba conclut en exhortant les Congolais à l’unité contre ces accords jugés léonins et à œuvrer pour une coopération renforcée avec la RDC. Son mouvement, le Projet Commun pour la Renaissance du Congo, ambitionne de prendre le pouvoir à Brazzaville pour annuler ces accords et établir une alliance durable avec Kinshasa. Alors que les tensions persistent dans la région, cette solidarité exprimée par l’opposition congolaise marque une étape clé dans les relations entre les deux pays, unis par une histoire commune et un avenir interdépendant. En conclusion, Guy Magloire Mafimba dans son analyse prospective s’inscrit dans le registre de « la Renaissance Africaine » développée par le président Thabo Mbeki, en cela, la RDC est l’allié naturel, historique, géopolitique et geostrategique privilégié du Congo-B. Nous nous alignons de ce fait sur le rêve caresser par Patrice Lumumba, Marien Ngouabi, Agostino Neto, Samora Machel, Sam Mojoma, Robert Mugabe, Julius Nyerere et Nelson Mandela dont le legs politique est la construction d’une Afrique libre, forte et prospère avec entre autres la RDC comme pôle de croissance. Fredrich Gunther Mbemba
International : M. Sassou emberlificoté dans une situation explosive en Afrique centrale

Au cours de sa dernière interview accordée à France 24 en marge du 38ème sommet ordinaire de l’Union Africaine à Addis Abeba, le Président de la république du Congo, Denis Sassou Nguesso a refusé de participer aux sanctions contre le Rwanda. Il devient ainsi de facto un allié objectif de Paul Kagamé de plus en plus condamné en posture d’agresseur de la RDC. Decryptage. La situation dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a été au centre des discussions du récent sommet de l’Union africaine (UA). Cependant, aucune condamnation explicite du Rwanda n’a été prononcée par les États membres, malgré les appels de la RDC en ce sens. Alors que l’Union Européenne tout comme les Nations unies condamnent le Rwanda et ne cessent d’exhorter au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Par ailleurs, les participants au sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tenu le 8 février 2025 à Dar es Salaam qui avaient condamné l’activisme du groupe armé M23 et exigé le retrait immédiat des forces rwandaises des territoires occupés en RDC, ne sont pas surpris de l’attitude de l’UA. L’histoire leur donne finalement raison pour avoir chassé de leurs assises le président de la commission de l’U.A d’alors, M. Moussa Faki Mahamat, dont l’appui manifeste de la France est connu de toutes les chancelleries à la fois au niveau Africain et Tchadien car elle avait souhaité en faire le successeur de Mahamat Idris Deby Itno à Ndjaména. Que dire alors du Congo Brazzaville et de son chef dans ce contexte ? La position du Congo Brazzaville et Cie ? La situation géopolitique extrêmement intriquée avec des intérêts variés de la part des voisins de la RDC fait finalement sortir le Congo-Brazzaville de son ambiguïté stratégique. La dégradation violente de ses relations diplomatiques avec la RDC après la destruction de son ambassade à Kinshasa a conduit à un premier pas en direction d’un soutien ouvert de Kigali, à l’instar de l’Ouganda et du Kenya. En revanche, le Burundi qui a déployé des troupes en soutien aux forces armées congolaises pour lutter contre les groupes rebelles dans l’est de la RDC, se situe avec l’Afrique du Sud et l’Angola dans un axe pro-Kinshasa. Faut -il voir dans le choix de Denis Sassou Nguesso une continuité des accords qui lient son pays au Rwanda ? On peut le conjecturer car, l’existence d’un volet sécurité inclut dans ces dits accords semble conforter l’idée d’un pacte de coopération stratégique renforcé. D’ailleurs, certaines langues suspectent Brazzaville d’héberger un bataillon d’élite militaire rwandaise prête à prendre Kinshasa en tenaille depuis le nord et le sud de la rive droite de Brazzaville. Ce faisant, l’attitude de M. Sassou Nguesso expose son pays à de potentielles représailles économiques et militaires de Kinshasa et de ses alliés (Angola, Afrique du Sud, Zambie). Ledit attitude l’ouvre à un potentiel rôle de cobelligérant extrêmement dangereux pour la sous-région ! Peuplée de 17 millions d’habitants, Kinshasa mieux armée que Brazzaville, représente 3 fois la population de l’ensemble de la République du Congo. Sa déstabilisation touchera la république du Congo avec qui elle partage une frontière de plusieurs kilomètres le long du fleuve Congo. Le cynisme de ces choix de stratégie sécuritaire repose sur un pari de dévolution du pouvoir au fils Denis Christel Sassou Nguesso signataire et premier bénéficiaire de ces accords par la nature des opérations financières engagées à travers Crystal Ventures Ltd et Macefield Ventures Congo Holding SASU. Il ne faut pas ignorer le travail de retournement des agences de sécurité américaines (CIA, NSA) dont la Franc maçonnerie de Prince Hall est l’une des principales courroies de transmission de l’influence anglo-saxonne US en territoire subsaharien auparavant maîtrisé par Paris (France). Ce 18 février a été marqué par des rumeurs persistantes de la montée en puissance d’opérations des brouillage des communications. Cela a été suivi par le survol matinal et publiquement visible par les populations côtières de deux aéronefs de type drone au-dessus des de Brazzaville et Kinshasa. Sans doute la technologie turque à l’œuvre une fois de plus… Un vent d’ouest de l’histoire va-t-il tourner, ne laissant aucune possibilité aux protagonistes de garder les choses inchangées ? L’inconnu de cette dynamique va-t-elle se répéter avec la même ampleur qu’en 1997 ? Ces questions valent la peine d’être posées d’autant que nous sommes très loin de la fin de l’histoire des deux Congo au sens de Francis Fukuyama. Il est à craindre le pire au moment où Brazzaville traverse une crise systémique grave, par la faute de la gouvernance calamiteuse et cynique de ses dirigeants incompétents. En ce sens, les quelques pauvres narratives qui visent la calomnie et la médisance des analyses et réflexions sérieuses que nous proposons démontrent de la vacuité des contre-arguments portés par ces dirigeants et leurs hommes liges. Nous sommes entrés dans des temps historiques uniques, où l’Intelligence Artificielle, la concentration des richesses mondiales dans les mains de 1% de la population mondiale, les défis énergétiques et autres graves challenges laissent augurer de la question de la pérennité de l’humanité en elle-même. Élevons nos débats au-dessus des minables contingences matérielles qui font trembler les gueux et hauts les cœurs aux hommes de bonne volonté. Ghys Fortuné BEMBA DOMBE
RD Congo. L’heure est grave et ayons un regard d’aigle sur les événements…

TRIBUNE. Quiconque a visionné cette photo, y compris moi-même, doit avoir reçu un choc et avoir été plongé dans un sentiment de malaise manifeste. À première vue, cette photo ne peut que faire très mal à tout congolais patriote épris d’amour pour un Congo libre et souverain. Mais nous sommes en guerre et l’émotion ne suffit plus pour sauver notre nation congolaise. Elle est même interdite. Il faut agir en ADULTE MATURE, chassant l’émotion pour décortiquer le sens profond de chaque événement et capter la direction que prend le cours des événements. Prenant froidement et objectivement les choses, posons-nous alors la question : que peut bien cacher cette photo des prélats avec Paul Kagame à Kigali? Quatre secrets importantissimes. PREMIER SECRET : L’application de la philosophie de la Realpolitik, fondée sur des objectifs pratiques plutôt que sur des idéaux. Au regard du déséquilibre des rapports de force en présence, avec la realpolitik on sort des considérations éthiques, de la normalité des choses telles que perçues par l’opinion publique, on se libère momentanément des clivages idéologiques ou de l’étroitesse des promesses proférées publiquement en vue de mettre en application une politique d’adaptation au contexte concret des événements en présence tels qu’ils sont. Grâce à cette realpolitik, le président a dû faire une analyse globale de la situation après la chute de Goma et a dû adapter sa politique en approchant l’adversaire par des canaux parallèles. Dans son analyse de la situation, il est d’accord avec la CENCO et l’ECC sur la vérité historique suivante que ni Corneille Nanga ni les opposants congolais ne détiennent la clef de l’occupation de Goma ni encore moins de sa libération. Le président et ses émissaires des prélats savent que le maître d’œuvre ds l’occupation de Goma et dans le projet funeste de mettre la main sur Bukavu se trouve à Kigali quand bien même ce dernier l’a toujours nié officiellement devant les médiaux du monde. En s’affichant dans une photo avec le président rwandais pour une crise qui, d’après son narratif, ne regarde que les congolais, Paul Kagame qui clame partout que le Rwanda n’y est pour rien, tombe dans le filet. Il est désormais mis devant ses responsabilités historiques dans l’hécatombe humaine qui se déroule au Congo et pour laquelle l’opinion internationale est de mieux en mieux informée. Désormais la partie congolaise ne traite plus avec les porteurs de malettes de Kagame mais avec leur principal commanditaire qu’il est lui-même et ce dernier ne peut plus nier ce minable statut d’agresseur, d’envahisseur et de criminel d’un pays étranger qui lui collera à la peau jusqu’à sa mort. Sur ce point la démarche diplomatique des évêques rejoint celle audacieuse de l’actuelle Ministre congolaise des affaires étrangères pour produire un effet de communication significatif et hors pair. SECOND SECRET: En parlant en aparté avec le sanguinaire de nos dix millions de victimes congolaises, les prélats disposent désormais l’avantage de faire parler l’ennemi et de jauger les ambitions inédites qui sont les siennes et en informer le président Tshisekedi. Selon le stratège chinois Sun Tzu, aller dans une bataille sans la connaissance parfaite des intentions de l’ennemi, on n’a que 50% de chances de remporter la victoire. L’approcher, le faire parler ou encore lire entre les lignes les projets secrets qu’il concocte aide la partie congolaise à anticiper si besoin en est. TROISIÈME SECRET : Les membres de la délégation congolaise à Kigali savent tous que leur interlocuteur de Kigali est intraitable, roublard et incapable de changer de logiciel de violence pour s’enrichir sur le dos du Congo. Sur ce point précis, aucun évêque catholique n’est naïf. Tous ensemble ils ont eu le courage de l’affirmer haut et fort dans différents documents officiels qui sont à la portée de tout congolais. Pourtant Ils sont quand même allés à Kigali pour l’autre motif de sauver ce qui reste à sauver du président congolais qui est mis dos au mur depuis la chute de Goma et l’avancée de troupes vers Bukavu et Kinshasa. Selon les informations prises à la source, dans la tête des prélats, il faut coûte que coûte sauver l’avenir du Congo qui risque de sombrer dans un chaos indescriptible si le président Fatshi venait à être renversé et si le régime suprematiste tutsi reprenait le pouvoir comme en 1997. Les pasteurs catholiques et protestants savent que ce sera un carnage pire que dans le passé et on ne peut l’éviter que par d’autres stratagèmes. J’ai honte de lire les insanités de mes compatriotes congolais ( de surcroît des universitaires) qui parlent avec une telle légèreté des prélats qui se débattent pour sauver la nation. Une question à tous ces détracteurs: vous êtes-vous demandé de qui est émané l’ordre de mission, les frais de voyages qui ont amené la délégation congolaise à Goma, puis à Kigali puis hier soir à Bruxelles ??? Avez-vous écouté hier le président Kamerhe quand il a fait taire l’honorable ELIESER en l’informant que le secret de la mission de la CENCO et de l’ECC était à la PRÉSIDENCE et au GOUVERNEMENT????. Celui qui a juré de sa vie ne plus parler avec Kagame ni avec les M23 est dos au mur et semble utiliser des canaux parallèles que sont les prélats qui sont en train de tenter de sauver le reste des meubles. Demandez-vous de qui vient l’initiative et qui en est le plus grand bénéficiaire… Comprendre cette donne vous aide à interpréter le signifié de cette photo avec plus d’objectivité et à arrêter des discours irresponsables au moment même où le sort de notre peuple est menacé d’être scellé. QUATRIÈME SECRET : Dans toute guerre, le facteur temps est d’une importance incalculable. Le temps d’avoir préparé la guerre en amont, en terme d’approvisionnement de l’armée en logistique, en renforçant le morale des troupes et l’élan idéologique pour galvaniser le peuple autour de la victoire sur l’ennemi. Le TEMPS de savoir quand attaquer et quand replier. Le TEMPS de faire une guerre-éclair ( Blitzkrieg) ou de la prolonger dans la durée