
Exacerbée par la dépendance du pays vis-à-vis des revenus pétroliers, la baisse des cours mondiaux du pétrole continue de saper les efforts du Congo pour diversifier son économie et accroître sa résilience, a constaté la Banque africaine de développement (BAD).
Toutefois, l’institution bancaire a assuré qu’une reprise économique est projetée à 3,1 % pour 2018 et 2,1 % pour 2019.
A en croire la BAD, elle devrait s’appuyer sur l’augmentation de la production pétrolière résultant de la mise en production du champ pétrolier de Moho-Nord, représentant 19,3 % de la production nationale.
D’après la banque africaine, et en dépit des faibles perspectives de croissance et de la baisse des recettes pétrolières, qui continuent de peser sur le solde budgétaire, « les mesures de contrôle des dépenses publiques devraient avoir réussi à contenir le déficit budgétaire à 4,4 % du PIB en 2017, contre 12,9 % en 2016 ».
De son côté, le solde budgétaire devrait redevenir positif avec 2,8 % du PIB projetés pour 2018 et 4,2 % pour 2019, a-t-elle ajouté.
Mieux, la BAD a estimé que le Congo pourrait tirer profit de la morosité économique pour se relever.
En effet, si le pays est toujours confronté aux faibles prix du pétrole et à l’absence de réformes structurelles stimulant son potentiel inexploité, cette situation constitue une occasion d’entamer une diversification, a soutenu la BAD dans l’édition 2018 de son rapport annuel phare intitulé « Perspectives économiques en Afrique ».
Facteurs positifs. Analysant les facteurs positifs l’économie congolaise, l’institution a noté qu’outre ses abondantes ressources naturelles pétrolières, forestières et minérales, « le Congo peut exploiter sa position stratégique en Afrique centrale et ses 170 km de littoral atlantique pour stimuler son économie », précisant que les projets de réhabilitation et modernisation des trois aéroports internationaux congolais appuieront les investissements étrangers.
Dans ce doucement, la Banque, qui soutient qu’une relance de l’industrie et de la construction serait le principal moteur de la croissance, a également relevé les progrès réalisés dans les transports sur les principaux corridors économiques, soulignant que certaines autoroutes ont été modernisées et d’autres construites.
Enfin, la BAD a fait observer que le Congo a lancé d’ambitieuses réformes, telles que « La marche vers le développement », pour améliorer la qualité de la vie dans les cinq prochaines années.
Facteurs négatifs. Malgré des avancées importantes, la BAD a estimé que le Congo reste tout de même en retard par rapport à d’autres pays africains ayant un niveau de développement similaire.
Les raisons de ce retard se trouve dans sa forte dépendance vis-à-vis des produits pétroliers qui exacerbe une position extérieure déjà fragile ainsi que le coûteux environnement des affaires qui entrave la concurrence et l’investissement, décourageant les investisseurs potentiels.
LA BAD fait aussi remarquer que le Congo est tombé de la 177e à la 179e place (sur 190 pays) dans le rapport Doing Business 2018 de la Banque mondiale et qu’en 2016, l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement le classait 135e sur 188 pays, avec une note de 0,592.
L’autres éléments à prendre en compte, c’est le niveau de pauvreté. Tombé de 50,2 % en 2005 à 36,9 % en 2011, il reste l’un des plus élevés d’Afrique.
Par ailleurs, avec un coefficient de Gini de 0,489 en 2011, le Congo est le deuxième pays le plus inégalitaire de l’Afrique, après l’Afrique du Sud.
Enfin, la BAD a noté que la lente croissance économique dans les pays développés ou les autres partenaires économiques du Congo pourrait avoir un effet négatif sur la demande de produits d’exportation.
Martin KAM
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