Le MPDC et le CEPROCOM rendent hommage à Anicet MOBE FANSIAMA, érudit, chercheur, politologue et journaliste congolais

Le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) et le Centre d’études et de promotion de la culture et de la communication en Afrique (CEPROCOM) rendent hommage à l’illustre Anicet MOBE FANSIAMA, érudit, politologue, chercheur, homme de culture et journaliste congolais.

La République Démocratique du Congo et le monde intellectuel ont perdu un de leurs fils méritants en la personne illustre d’Anicet MOBE FANSIAMA. Comment bien le dire que c’est avec une tristesse immense que les membres du Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) et du Centre d’études et de promotion de la culture et de la communication en Afrique (CEPROCOM) ont appris le décès d’Anicet MOBE FANSIAMA le mardi 04 avril 2017 à l’hôpital Paul BROUSSE à Villejuif en région parisienne en France. L’illustre disparu a été inhumé le samedi 15 avril 2017 au Cimetière Parisien de Thiais. L’intéressé avait 65 ans. Une fois de plus, un éminent fils du pays est enterré loin du sol de ses ancêtres. Des obsèques qui interpellent notre conscience commune de Congolais.

Un homme de son peuple, de son continent et du monde

Distingué Anicet MOBE FANSIAMA aimait beaucoup le peuple congolais et son pays. Il leur a accordé toute son intelligence et absolument toutes ses énergies. Nous avons perdu un homme aux qualités humaines éloquentes : son humilité, sa disponibilité, sa rigueur dans tous les domaines, son honnêteté, sa serviabilité et son magnifique rêve d’un nouveau Congo, un Congo de grandeur politique, culturelle, sociale, scientifique et spirituelle. Il avait toujours un petit sourire qui apportait de la joie aux autres. Son sourire était un sourire qui reflétait son humanité. Somme toute, nous avons perdu un humaniste qui a toujours cru à un monde plus juste et plus humain.

Homme du peuple congolais, il était aussi un homme du continent africain. Différentes communautés africaines ont rendu hommage à son brillant fils qui excellait dans ses analyses et propositions pour le continent africain. Le samedi 13 mai 2017 à Bezons, une banlieue parisienne, les Africains ont encore rendu hommage à Anicet MOBE lors de la 12ème édition d’Africa Bezons. Edition placée sous le thème suivant : « Plus de 50 ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, quelle(s) voie(s) d’émancipation pour la jeunesse africaine en général (congolaise en particulier), face aux défis migratoires ? ». L’érudition et l’éloquence d’Anicet MOBE nous ont beaucoup manqué. Dans ce genre de rencontres, j’étais habitué à laisser l’aspect diachronique (historique) à notre illustre disparu, pour aborder l’aspect synchronique en ma qualité d’expert en formulation des politiques de la culture et de la communication pour le développement en Afrique. Exceptionnellement, j’ai dû aborder les deux aspects diachronique et synchronique.

L’hommage à Bezons était émouvant. Nous ne pouvons citer toutes les personnes qui étaient là. Anicet MOBE FANSIAMA reste vivant dans nos esprits. Ils étaient là pour lui rendre hommage : Raymond Ayivi, Robert Fopa, Pierre Kama, Paul Kiadi, Mme Bintu Mulongo, Christophe Massamba, Robert Tambwe Wonya et les autres. Un grand silence a traversé la salle pour l’hommage. Un silence de reconnaissance du grand travail d’esprit réalisé par Anicet MOBE. Ce dernier était aussi un homme du monde par ses analyses sur les enjeux de la mondialisation et leur impact en particulier sur le devenir notamment de l’Afrique. Il a toujours rêvé d’un monde plus juste et plus fraternel.

Erudit, chercheur en sciences sociales et politologue congolais

Anicet MOBE FANSIAMA frappait l’auditoire par son érudition. Il était un chercheur fécond en sciences sociales. Il avait horreur d’un déficit de pensée dans la société africaine et notamment congolaise. Il tenait à la création des lieux d’affirmation collective des intellectualités africaines afin de fertiliser les expressions culturelles africaines et de conférer du relief aux interventions des intellectuels africains dans des débats de société sur le plan international.

Notre illustre disparu était un spécialiste rompu de l’histoire politique et culturelle de la République Démocratique du Congo. Il était parmi les meilleurs que pouvait compter notre pays. Il avait une rigueur scientifique et une connaissance historique exceptionnelles. Anicet MOBE était un érudit qui parlait et qui écrivait. Il s’impose comme travail dans le futur de constituer le recueil de ses articles et interventions en vue d’une large diffusion. Comme il le soulignait souvent, sans la connaissance objective et maîtrisée de notre passé, il était impossible d’être maître de notre devenir en Afrique et notamment en République Démocratique du Congo.

Anicet MOBE, politologue et Homme de culture qui connaissait très bien ses contemporains

Les mots repris de la Préface rédigée par Anicet MOBE dans le recueil d’Armand Mavinga Tsafunenga, intitulé « Guerriers et anges de la paix » dont la version enrichie va être publiée incessamment, illustre la capacité de notre illustre disparu de connaitre ses contemporains et notamment ses proches. Il savait projeter et se projeter à travers les autres. Cela est bien le fruit d’un érudit, d’un Homme de culture et d’un chercheur dont la rigueur scientifique était une loi sacrée. Distingué Anicet MOBE FANSIAMA a intitulé sa préface « AFRIQUE : Sortir de la crise par un renouveau culturel ? ». Nous pouvons lire avec beaucoup de respect cette préface :

« AFRIQUE : Sortir de la crise par un renouveau culturel ?

… et si la culture est l’arme miraculeuse des Africains! Telle est la succulente substance du recueil de poésie que nous offre le pasteur Armand Mavinga Tsafunenga pour enchanter l’année qui commence. L’auteur nous invite ainsi à conjuguer lucidement l’optimisme de la volonté et le scepticisme de l’intelligence. Poète, poéticien et auteur de nombreux essais, Armand Mavinga Tsafunenga a fait siens les préceptes de Jean-Paul Sartre pour qui l’engagement est une dimension constitutive de la littérature. Comme Sartre, Armand Mavinga Tsafunenga s’emploie depuis longtemps à se donner les moyens de réduire les écarts entre littérature, philosophie et sciences humaines afin de satisfaire aux exigences de l’unité du savoir qui reste l’idée régulatrice de la création intellectuelle.

Alors que la crise financière de la mondialisation économique selon les canons du néolibéralisme annihile toute velléité de développement en Afrique ; la créativité culturelle des Africains demeure vivace. La précarité matérielle ne rabougrit nullement les merveilleux jardins artistiques de terroirs africains. C’est à ce niveau que les universitaires africains ont un rôle éminent à jouer et que joue depuis plusieurs années Armand Mavinga Tsafunenga: produire et affiner des outils conceptuels permettant d’appréhender l’intelligence des expressivités culturelles africaines dans leurs diversités et d’expliciter les données majeures constitutives du soubassement de ces expressivités culturelles.

Ces instruments d’analyse sont indispensables pour que les Africains comprennent d’où « leur société tire sa substance d’intelligence et de rêve ; nulle action culturelle ou politique, qui soit inventive et en prise sur le réel, ne peut naître d’un déficit de la pensée » ( M. Certeau : Culture au pluriel, Seuil, Paris 1993, III).

Par ailleurs, les publications d’Armand Mavinga contribuent à réinsérer l’Afrique dans les circuits hermétiquement fermés de production des savoirs et des matériaux culturels dont nous avons besoin pour que l’Afrique s’affirme et s’affermisse sur une scène mondiale où tout est mis en œuvre pour l’en écarter.

Les « cultures au rabais » que nous imposent certains grands médias, soucieux du score d’audimat, ne répondent guère aux interrogations fondamentales de notre temps. Avec le regain d’intérêt pour la Renaissance Africaine et les débats autour des Etudes post-coloniales (Achille Mbembe), nous ressentons la nécessité de disposer d’un environnement culturel stimulant pour intellectualiser les actes littéraires afin que les talents des écrivains africains se structurent en « écoles littéraires », vecteurs de courants de pensée. Ceux-ci devraient servir des lieux d’affirmation collective des intellectualités africaines afin de fertiliser les expressions culturelles africaines et conférer du relief aux interventions des intellectuels africains dans des débats de société sur le plan international. Osons espérer qu’Armand Mavinga Tsafunenga y pense…Il participe activement à ces débats; il en est souvent le concepteur et/ou l’organisateur. »

Fait à Paris, le 10 janvier 2012

Anicet MOBE

Chercheur en Sciences Sociales Paris

Un journaliste engagé pour l’Afrique et notamment pour la République Démocratique du Congo

Pour celui qui rappelait sans cesse le passé, éclairait le présent pour que nous soyons maîtres de notre destin, devenir un journaliste devenait un simple pas à franchir face aux défis majeurs de l’information pour l’Afrique et notamment pour le Grand Congo. Anicet MOBE avait bien compris l’expression qui dit : « Qui détient l’information détient le pouvoir ». Comme nous pouvons le constater dans sa préface précitée, Anicet MOBE FANSIAMA dénonçait sans cesse les cultures au rabais que nous imposent certains grands médias, soucieux du score d’audimat, qui ne répondent guère aux interrogations fondamentales de notre temps. En tant qu’éclaireur de son peuple, il était aussi soucieux de la tournure que prenait une certaine presse congolaise clientéliste, partisane et apte à propager parfois de folles rumeurs, notamment sur internet. Il tenait à l’émergence d’une presse congolaise de qualité dans le processus de construction d’une nouvelle société congolaise attendue de tous.

Les grandes nations se construisent dans l’appropriation des grands rêves de ses enfants

Anicet MOBE voulait un peuple congolais enraciné dans sa vraie histoire pour être un peuple fort, stable, prospère et droit. Nous avons toujours partagé nos réflexions pour un modèle de développement approprié à la République Démocratique du Congo dans le cadre du Centre d’études et de promotion de la culture et de la communication en Afrique (CEPROCOM) que je préside. Nous avons aussi partagé nos réflexions pour la Renaissance du Grand Congo dans le cadre du Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) et du Laboratoire d’Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA) dirigé par le Professeur et érudit Mawete Makisosila. Nous discutions aussi des voies et moyens d’éviter que les religions et notamment les églises dénominationnelles ne soient au cœur du désordre social.

Anicet MOBE caressait le rêve d’un beau et grand Congo revêtu de grandeur spirituelle, politique, sociale, culturelle et scientifique. Nous avons bien senti son rêve lors de la manifestation de « Congo Lipanda 50 », du 50ème anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, organisée par « Nzo a Masono ma Kongo » (Centre d’Art Kongo) dirigé par l’artiste Liverpool Ngimbi Bakambana en juin 2010 à l’Espace 6B à Saint-Denis en banlieue parisienne. Nous devons codifier la pensée politique, sociale et culturelle d’Anicet MOBE dans la construction du Grand Congo. Il nous faut faire vivre Anicet MOBE par ses rêves et sa pensée.

Le Grand Congo du XXIème siècle que va bâtir le Mouvement pour la paix et le Développement du Congo (MPDC), en collaboration avec la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC), sera aussi le Grand Congo d’Anicet MOBE FANSIAMA. Dans un élan exceptionnel de justice, de réconciliation nationale, de paix, de sécurité et de prospérité, ce Grand Congo sera le Grand Congo de Simon Kimbangu et de tous nos ancêtres et parents : Maman Kimpa Vita, Paul Panda Farnana, Isidore Bakandja, M’siri, Kasongo Lunda, Sœur Anuarite Marie-Clémentine Nengapeta, Patrice Emery Lumumba, Joseph Okito, Maurice Mpolo, Joseph Kasa-Vubu, Nzeza Nlandu, Vital Moanda, Moïse Tshombe, Albert Kalonji Ditunga, Pierre Mulele, Cardinal Albert Malula, Marie Muilu Kiawanga Nzitani, Charles Daniel Kisolokele Lukelo, Salomon Dialungana Kiangani, Joseph Diangienda Kuntima, Philippe Mbumba, Simon Mpadi, Makanda Kabobi, Mabika Kalanda, Madrandele Tanzi, Monseigneur Christophe Munzihirwa Mwene-Ngabo, Mobutu Sese Seko, Monseigneur Bokeleale, Sophie Lihau Lutayi Kanza, Maman Angebi, Mzée Laurent-Désiré Kabila, Monseigneur Emmanuel Kataliko, Marcel Lihau, Thomas Kanza, Révérend Pasteur Albert Lukusa Luvungu, Pascal Kabungulu, Kibassa Maliba, Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamunguabi, Lomami Tshibamba, Roger Bolamba, Zamenga Batukezanga, Mwamba Bapuwa, Adou Elenga, Joseph Kabasele Kallé Jeef, Franco Luambo Makiadi, Nico Kasanda wa Mikalay, Wendo Kolosoy. Rochereau Tabu Ley, Didace Namujimbo, Floribert Chebeya, Charles Mombaya, Alain Moloto, Papa Wemba, Arthur Zaîdi Ngoma, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Anicet Mobe. Et la liste est longue, non préférentielle et non limitative.

Les précieuses analyses d’Anicet MOBE vont nous manquer au moment où nous vivons encore la tragicomédie de partage ridicule des postes par le sang et au détriment des intérêts du Peuple Congolais et de la République Démocratique du Congo. Comment Anicet MOBE, là où il se trouve maintenant, regarde la classe politique congolaise actuelle globalement clouée dans les vicissitudes et les bassesses du XXème siècle ?

Il ne nous reste qu’à dire bravo le grand homme Anicet MOBE FANSIAMA et bon voyage à la rencontre de tes ancêtres. Repose en paix intellectuel modèle pour l’Afrique et notamment pour la République Démocratique du Congo. Tu rejoins ton frère Gustave PHOBA TULU, Gusto pour les intimes, Ier Vice-Président National du MPDC, qui t’affectionnait tant et qui nous a quittés le lundi 07 décembre 2015 à l’hôpital Rossini à Paris en France.

Paris, le 19 mai 2017

Armand MAVINGA TSAFUNENGA

Président National du MPDC et Président du CEPROCOM

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