Les ressortissants marocains viennent en tête des immigrés issus des pays extra-européens arrivant en France pour motif économique, selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sur «Le recrutement des travailleurs immigrés: France 2017».
Dans ce document, l’organisation dont la mission consiste à promouvoir les politiques améliorant le bien-être économique et social à travers le monde, révèle que les immigrés extra-européens arrivant pour motif économique sur le territoire français sont principalement Marocains, Américains et Tunisiens.
En ce qui concerne les immigrés intra-européens, le rapport indique qu’ils sont originaires principalement du Portugal, de Grande-Bretagne et d’Espagne.
En ce qui concerne les titulaires d’un premier titre de séjour en France, le rapport indique que les Marocains et les Algériens représentent chacun environ 12%, suivis des Chinois et des Tunisiens (environ 7% chacun). Quant aux titres familiaux, les nationalités marocaine, algérienne et tunisienne représentent à elles seules 45% des premiers titres délivrés.
Cette étude, qui a pour objectif d’analyser les politiques publiques françaises en matière de recrutement de main-d’œuvre immigrée depuis l’étranger et d’évaluer dans quelle mesure la migration économique répond aux besoins du marché du travail, fait apparaître que quelque 258.900 immigrés «permanents» sont entrés en France au cours de l’année 2016.
Il ressort des estimations révélées par ce rapport que «l’immigration de travail reste minoritaire dans les flux d’étrangers admis à s’installer durablement en France en dépit d’une volonté de relance amorcée dès les années 90».
En effet, les étrangers arrivant en France au titre de l’immigration économique ne seraient que 10,8%, ce qui représente quelque 27.900 personnes. En revanche, les immigrés arrivés sur le territoire français sont estimés à 38% pour raison familiale, soit 98.400 personnes.
Soulignons qu’en dehors de ces deux motifs de migration vers la France, il y a aussi la libre-circulation au sein de l’Union européenne (33,6%, soit 86.900 personnes), humanitaire (9%, soit 23 200 personnes) et tous les «autres» (8,7%, soit 22.500 personnes).
«Si les entrées directes de travailleurs étrangers sont relativement limitées, l’immigration familiale et les ressortissants européens contribuent respectivement au moins deux fois et deux à quatre fois plus au marché du travail que les migrants économiques originaires de pays tiers», souligne le rapport.
Notons aussi, comme le souligne le rapport, qu’«un certain nombre d’immigrés en situation irrégulière bénéficie chaque année d’une régularisation pour motif économique».
L’OCDE estime que la persistance de ces régularisations témoigne de besoins de main-d’œuvre non satisfaits dans plusieurs secteurs. Selon l’organisation, «en 2014 et 2015, on dénombre environ 5000 régularisations (admissions exceptionnelles au séjour-AES) pour motif économique chaque année puis 6.400 en 2016».
Alain Bouithy