Facebook révèle l’autodestruction collective des marocains

LIBRES PROPOS. A travers mon analyse du Facebook marocain, je trouve chaque jour des posts critiquant les marocains et le Maroc, dont certains dégradent la valeur du Maroc en le comparant à d’autres pays, et d’autres qui dévalorisent le marocain, et sont souvent sous forme de moqueries, de dénigrements, insultants ou de jugements personnels sans aucun respect pour le pays et le citoyen. Je vous cite à titre d’exemple ces posts suivants : – La vraie raison pour laquelle nous sommes dans le tiers monde, c’est parce qu’il n’y a pas encore de quart monde hahaha (commentaire d’une photo d’un trottoir en cours de travaux). – L’anniversaire de la récupération de Wadi (la vallée) al-Dhahab (l’or), nous avons récupéré la vallée mais n’avons vu aucun or. – Aux enseignants participant au recensement de la population en septembre, vous pourrez également cueillir des olives en octobre pour 200 dirhams par jour. – La Coupe du monde au Maroc, qu’est-ce qui te manqueô homme tout nu, la bague ô mon seigneur (ach khassak al3aryane, alkhatame amoulaye). – Pourquoi n’enseignons-nous pas plutôt l’anglais dans les écoles, la langue de la civilisation, au lieu d’enseigner l’inutile langue amazighe ? Je vais analyser très brièvement ce phénomène d’autodestruction comme suit : 1- Absence de l’amour du pays Ni l’école ni les parents n’inculquent et ne développent chez l’enfant le sentiment et le sens d’appartenance à la société marocaine et qu’il est de son devoir de citoyen de servir sa société et de participer au progrès de son pays. 2- trouble de l’identité marocaine entre modernité et religiosité Le marocain souffre lourdement de son instabilité identitaire marocaine. Nous apprenons à l’enfant qu’il doit être civilisé comme un européen, mais tout en respectant les traditions religieuses et les coutumes sociales, qui sont deux pôles contradictoires qui freinent le développement de l’identité marocaine. Il serait judicieux que l’école et les parents apprennent à l’enfant à être civilisé conformément à sa religion et à sa culture marocaine. 3- la violence Les enfants marocains sont exposés à des maltraitances, verbales, morales et physiques aussi bien à l’école qu’à la maison. Cette violence perturbe le développement de son cerveau et crée le circuit cérébral de l’insécurité. L’esprit marocain ne connaît qu’un seul circuit pour percevoir et exprimer ses sentiments : « le circuit de la violence ». Ainsi il est donc violent envers lui-même, envers les autres et envers sa société. 4- Compétition et comparaison Le système scolaire et parental enseigne à l’enfant le mécanisme de la compétition : « Il faut écraser les autres » et l’outil de comparaison : « Regarde ton cousin et le fils du voisin, sont plus forts et meilleurs que toi » (chouf s’yad’k’). L’école n’adopte pas « le travail de groupe » et le résultat évalué est non celui de « travail de groupe » mais plutôt celui du « travail individuel » d’où le développement du sens de l’individualité « moi d’abord et au diable les autres ». 5- Juger les autres Notre société fonctionne selon une culture du jugement, héritage des faux enseignements de la religion. Parmi les dualités utilisées, on retrouve «halal (permis)- haram(interdit)» et «l’enfer-paradis», et ainsi chacun juge facilement l’autre : « celui-là ne jeûne pas, il entrera en enfer », «celui-là ne prie pas, il est un mauvais croyant ». Ce mode de pensée se reflète clairement sur Facebook. 6- L’absence des deux principes fondamentaux « le respect et la coexistence » Le principe du «respect» est totalement absent de notre éducation, que ce soit à l’école ou à la maison. Le respect n’est pas seulement « bonjour, s’il vous plaît, merci, au revoir ». Le respect, c’est accepter l’opinion, les choix et le comportement d’autrui et ne pas essayer de le juger de quelque manière que ce soit. Le respect est l’acte de se concentrer sur soi afin d’avancer et de se détacher des autres, chaque individu est responsable de lui-même. Il est clair que le respect engendre naturellement la coexistence, et son absence laisse place à l’intolérance et à la distribution des jugements. Par Jaouad MABROUKI
Maroc. Pourquoi les marocains souffrent du « complexe Mawazine » ?

LIBRES PROPOS. Chaque année, avant et pendant le Festival Mawazine, les Marocains critiquent sans relâche cet événement sur les réseaux sociaux. Mais il n’y a aucune critique à l’égard du Festival Gnaoua d’Essaouira, du Festival du Rire de Marrakech, du Festival du Cheval d’El Jadida, du Festival Timitar d’Agadir, du Festival Ahidous d’Ain Louh, du Festival des Oasis de Marrakech ou du Festival de musique andalouse de Fez. Bref, des dizaines de festivals de musique et d’arts ont lieu chaque année dans toutes les villes marocaines et l’on ne lit aucune critique sévère à leur encontre, hormis celle visant Mawazine. – Est-ce parce que le Festival Mawazine est une perte de temps et d’argent ? N’est-il pas logique que cela s’applique également à d’autres événements musicaux ? – Parce que la musique, la danse, la joie et le plaisir sont immoraux et contredisent les principes de la religion ? Et les autres musiques, non ? Qu’en est-il des boîtes de nuit qui prospèrent tous les jours de l’année ? Et les chikhates dans les bars toute l’année ? – Parce que c’est de la musique satanique ? La musique a-t-elle plusieurs définitions ? Comment juger s’il s’agit d’une musique satanique ou spirituelle ? Toutes les musiques n’obéissent-elles pas aux mêmes règles de jeu ? N’est-ce pas simplement un jugement basé sur des croyances et des préjugés ? – Quelle est la différence entre les chanteurs de textes religieux et les chanteurs de chants d’amour ? Est-ce la voix et la musique du chanteur qui nous emportent et font vibrer nos émotions, ou est-ce le texte lui-même ? En lisant uniquement le texte d’une chanson ou d’un texte religieux, ressentirions-nous les mêmes vibrations provoquées par la voix et la musique? Aussi, quelle est la différence entre danser sur de la musique religieuse ou moderne ? La danse n’est-elle pas simplement un ensemble de gesticulations physiques qui obéissent au rythme de la musique ? – Est-ce parce que ce festival affirme explicitement l’esprit moderne et libéral des Marocains, notamment des jeunes ? Ce festival est comme une discothèque, à ciel ouvert, sous les yeux du monde entier. Ce festival dénonce la réalité de la jeunesse marocaine et se moque de l’étiquette illusoire marocaine de « société conservatrice », et nous le voyons au grand jour, un Maroc moderne et libre. Il est là le «complexe Mawazine » des Marocains. Si ce festival s’était déroulé dans le secret comme les boîtes de nuit, les langues n’auraient pas bougé. C’est aussi comme pendant le mois de ramadan « mange chez toi mais pas en public ». Combien de temps encore les Marocains continueront-ils à pratiquer la politique de l’autruche ? Docteur Jaouad-MABROUKI Psychiatre, psychanalyste de la société arabe.
Le budget des Marocains s’accroît de 18,2% durant le mois de Ramadan

Le budget de consommation des Marocains est plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois de l’année. Il augmente en moyenne de 18,2% durant le mois sacré, révèle la dernière enquête sur le niveau de vie des ménages du Haut-commissariat au plan (HCP). D’après les données de cette étude, menée en 2022/2023 et portant sur une période d’un an, « ce pourcentage est de 15,4% en milieu urbain et de 4,8% en milieu rural. Près de 92% de cette augmentation provient de la dépense des ménages citadins ». Dans sa publication « Les Brefs du Plan » (N° 27 du 29 mars 2024), l’institution publique note aussi une amélioration de la consommation pour toutes les catégories sociales durant le mois de Ramadan. En effet, pendant ce mois sacré, la dépense des ménages s’accroît de 8,4% pour les 20% les moins aisés, de 9,7% pour la catégorie des intermédiaires et de 8,9% pour les 20% les plus aisés. Toujours selon l’enquête du Haut-commissariat que dirige Ahmed Lahlimi Alami, par type de dépense, le budget alloué à l’alimentation est de 17,8% plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois. Cette hausse est de 19% en milieu urbain, de 4,5% en milieu rural, de 3,3% pour les ménages les moins aisés, de 11,9% pour les intermédiaires et de 12,5% pour les plus aisés, apprend-on. Les données montrent en outre que les produits riches en calories connaissent un déclin pendant le mois de Ramadan au profit des produits riches en protéines et en vitamines, traduisant ainsi un changement qualitatif dans les habitudes alimentaires. A noter que les produits alimentaires dont les quantités consommées augmentent significativement pendant le mois de Ramadan sont le lait et produits laitiers, avec une moyenne de 35,8 litres par ménage pendant le Ramadan, contre 23,7 litres en moyenne mensuelle les autres mois, les œufs (respectivement 52,2 unités contre 39,4 unités), les viandes (respectivement 15,1 kg contre 11,3 kg), les poissons (respectivement 6,8 kg contre 5,2 kg), les fruits (respectivement 54,3 kg contre 22,9 kg) et les légumes frais (respectivement 55,1 kg contre 48,3 kg). Les produits dont les quantités consommées augmentent peu pendant le mois de Ramadan sont les «céréales et produits à base de céréales» (77,4 kg par mois et par ménage pendant le Ramadan, contre 72,7 kg pendant le reste de l’année), les «sucres et produits sucrés » (respectivement 11kg contre 10kg), le «beurre, huiles et autres corps gras (respectivement 10,4 kg contre 9,6 kg) et le «café, thé et plantes aromatiques» (respectivement 2,8 kg contre 2,3 kg). Selon l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, en termes de dépense, les produits alimentaires qui connaissent une augmentation sont les «poissons» (57,7%), les «fruits» (43,3%), les «oeufs» (35,7%), les «produits laitiers» (34,8%), les «sucres et produits sucrés» (30,3%) et les «viandes» (26%); tandis que les dépenses allouées aux «repas, aliments et boissons pris à l’extérieur» diminuent de 30,6%. En ce qui concerne les dépenses non-alimentaires, elles s’améliorent de 18,5% pendant le mois de Ramadan essentiellement en milieu urbain (13,4%) et dans un degré moindre en milieu rural (5,1%). « Par catégorie sociale, cette hausse est de 13,2% pour les 20% des ménages les moins aisés, de 8,1% pour les ménages intermédiaires et de 7,2% pour les 20% les plus aisés », note le HCP indiquant que cette hausse s’explique essentiellement par l’accroissement des dépenses relatives au «transport» (61,9%), aux «soins médicaux» (28%), aux «Loisirs et enseignement» (25,7%), à la «communication» (25%) et à l’«habitation et énergie» (12,7%). Inversement, les dépenses «d’habillement» se réduisent de 11,5%. Alain Bouithy
Pourquoi les Marocains sont doués pour donner des leçons?

LIBRES PROPOS. J’ai remarqué dans la société marocaine le phénomène de « super intelligence ». Peu importe la situation, le lieu, l’occasion, le problème ou la solution, il y a toujours quelqu’un qui interviendra directement pour donner une leçon car il possède une « super intelligence». Par exemple, dans n’importe quelle administration, le donneur de leçon dira : « Ceci n’est pas une administration, il doit y avoir davantage d’employés, et ce papier n’a aucune utilité dans ce dossier… » comme s’il était diplômé de l’École Nationale d’Administration. Autre exemple, sur les routes de la ville, il dira : « ce rondpoint ne devrait pas être ici, il devrait y avoir un sens interdit dans cette ruelle », comme s’il était un ingénieur de la ville. Autre exemple : une mère réprimande son enfant pour une raison précise, et la personne supra intelligente intervient, « vous ne devez pas lui parler ainsi, vous devez lui expliquer calmement… » comme s’il était un spécialiste des sciences pédagogiques et psychologiques. Une personne, par exemple, prie en secret. Le donneur de leçon vient et dit : « ce n’est pas ainsi qu’il faut prier, il devrait faire ceci et cela. » comme s’il était le compagnon du Prophète au moment de l’écriture des règles de la prière. Par exemple, vous achetez de la menthe et le vendeur commence à vous donner une leçon sur la religion, le Jour Dernier, le Paradis et l’Enfer, considérant que vous êtes athée ou souffrant d’un retard mental, comme s’il venait du Jour de la Résurrection, où il s’est formé sur le paradis et l’enfer. Croyez-moi, dans tous ces exemples, nous trouvons la même personne qui enseigne des leçons différentes car elle est spécialisée dans toutes les sciences : l’ingénierie, la psychologie, la médecine, l’économie, le droit, la politique et même l’essence divine. Le donateur de leçons est doté d’une intelligence surnaturelle car il pénètre votre cerveau, votre cœur, vos croyances, vos pensées, votre relation avec votre femme ou votre mari et reste constamment présent même la nuit pendant que vous dormez et sa connaissance dépasse celle de Dieu. Le donateur de Leçon est courageux et a une bonne conscience et ne peut pas vous laisser sur le mauvais chemin. Parce qu’il a une intelligence super polyvalente, et avec un message de foi « N’aime pas pour ton frère ce que tu n’aimes pas pour toi-même », ce héros a le devoir d’intervenir directement et d’avoir l’audace de s’adresser à vous, de vous intimider, de vous mépriser et de vous donner une leçon. À la lumière de ce phénomène étonnant, je pose trois questions : 1- La première question : Pourquoi acceptons-nous les leçons de ces personnes très intelligentes et nous laissons-nous en otages ? Parce que la culture, les traditions, l’école et l’éducation religieuse nous apprennent à nous taire quand quelqu’un parle, surtout nos aînés, parce que dans notre réalité culturelle, les diplômes supérieurs dans toutes les sciences s’obtiennent avec l’âge et la mémorisation de certains versets et hadiths, et pas dans les universités et les écoles supérieures. L’éducation à domicile opprime également l’enfant et l’oblige à ne pas s’exprimer et à seulement écouter. C’est la même méthode utilisée à l’école et nous n’apprenons jamais à nos enfants à penser de manière critique et à tout remettre en question. De même, nous ne leur donnons pas la possibilité de s’exprimer et de dire ce qu’ils pensent aux adultes. Les effets ultérieurs de ces distorsions pédagogiques font que nous restons face au donneur de leçons et continuons à avoir le même comportement face à ces situations, même en tant qu’adultes. Il est clair que la victime de ces donneurs de leçons, lorsqu’elle est seule, regrette de ne pas avoir exprimé son opinion, elle se sent coupable, souffre comme s’elle était encore un enfant et finit par être convaincue que sa personnalité est très faible. 2- La deuxième question : Pourquoi ces gens très intelligents s’accordent-ils le droit de nous donner des leçons ? Dans ce cas, il s’agit souvent de sujets religieux ou socioreligieux. Il est clair que la culture religieuse nous a appris que nous sommes ignorants et resterons ignorants devant ceux qui connaissent les textes des Livres Saints, et que nous devons les écouter. Si nous protestons devant leurs leçons en exprimant nos opinions, c’est comme si nous protestions contre la religion et nous serons considérés des hérétiques, et c’est pourquoi nous gardons le silence et supportons les leçons de ces représentants de Dieu. 3- Comment faire taire le donneur de cours ? Les solutions sont multiples et doivent être mises en œuvre à la maison, à l’école et dans les lieux de culte en formant les parents, les enseignants et les hommes de la religion à connaître le développement psychologique, la personnalité et les besoins de l’enfant en fonction de chaque étape de sa vie. Il faut aussi former ces responsables de l’éducation et de l’enseignement au respect de l’enfant car il est citoyen marocain et possède des droits, une raison et des capacités intellectuelles et logiques qui dépassent de loin les capacités de ses formateurs. Tous ces responsables doivent apprendre que pour faire leur travail de parents, d’enseignants ou d’hommes de religion, ils doivent apprendre des enfants, leur permettre de s’exprimer, de critiquer et de remettre en question tout et même l’existence de Dieu. De plus, tous les enfants doutent et critiquent Dieu à un moment de leur vie, et ceux qui osent l’exprimer sont réprimandés, accusés d’incrédulité et menacés de l’enfer. Notre système éducatif parental, scolaire et religieux a besoin d’une réforme majeure de fond en comble si nous voulons construire une société saine dans laquelle chacun se sent indépendant, autonome, responsable et capable de remettre en question et de donner des leçons uniquement à lui-même. Docteur Jaouad MABROUKI Psychiatre, psychanalyste de la société arabe
Canada: Les Marocains désormais éligibles au programme d’autorisation de voyage électronique
Le Canada a annoncé, mardi, l’ajout de 13 pays, dont le Maroc, à son programme d’autorisation de voyage électronique (AVE). À compter de ce mardi, les voyageurs admissibles de ces pays qui ont eu un visa canadien au cours des 10 dernières années ou qui détiennent actuellement un visa américain valide délivré à des fins autres que l’immigration peuvent présenter une demande d’AVE plutôt qu’une demande de visa s’ils se rendent au Canada par avion. Outre le Maroc, la nouvelle liste des pays éligibles à ce programme comprend Antigua-et-Barbuda, l’Argentine, Costa Rica, Panama, les Philippines, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, les Seychelles, Thaïlande, Trinité-et-Tobago et l’Uruguay. L’annonce a été faite par le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser. Le voyage aérien sans visa à destination du Canada, pour un séjour d’une période pouvant aller jusqu’à six mois, permettra à des milliers de voyageurs d’affaires ou d’agrément de visiter le pays rapidement, plus facilement et à moindre coût, souligne le ministère chargé de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté dans un communiqué. Cette mesure contribuera également à la croissance de l’économie canadienne en favorisant le voyage, le tourisme et le commerce international, de même qu’en renforçant les relations du Canada avec ces pays tout en assurant la sécurité des Canadiens, ajoute le ministère. Cette décision permettra également d’éviter l’ajout de milliers de demandes au volume des dossiers à traiter, ce qui permettra de traiter plus efficacement les demandes de visa et profitera au final à tous les demandeurs, souligne le ministère, ajoutant que les personnes qui détiennent déjà un visa valide peuvent continuer de l’utiliser pour voyager au Canada. Les voyageurs qui ne sont pas admissibles à l’AVE, ou qui se rendent au Canada autrement que par voie aérienne (par exemple par voiture, par autobus, par train ou par bateau, y compris les navires de croisière), devront toujours présenter un visa de visiteur. « Grâce à cet ajout, un plus grand nombre de personnes du monde entier peuvent désormais se lancer dans des aventures inoubliables, explorer nos paysages variés, retrouver leur famille et leurs amis, et s’immerger dans notre culture dynamique sans devoir obtenir de visa », a indiqué Fraser. « Cet élargissement n’est pas seulement pratique pour les voyageurs, il augmentera également les voyages, le tourisme et les retombées économiques, tout en renforçant les liens avec ces 13 pays », a ajouté le ministre. L’AVE est un document de voyage numérique que doivent détenir la plupart des voyageurs dispensés de l’obligation de visa pour venir au Canada par avion ou y faire escale. Les autorités canadiennes utilisent la demande d’AVE pour effectuer un contrôle sommaire des voyageurs aériens avant leur départ.
C’en est trop pour les Marocains

Alors que les pressions inflationnistes ne donnent toujours pas de signes de détente, le moral des ménages continue de se dégrader. Et cela s’est à nouveau ressenti au premier trimestre de 2023. En effet, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP) auprès de ces derniers « montrent qu’au premier trimestre de 2023, le moral des ménages continue sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008 », a indiqué le HCP. Ressenti d’une forte détérioration du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, selon le HCP Selon le constat du Haut-commissariat, « l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 46,3 points, au lieu de 46,6 points enregistrés le trimestre précédent et 53,7 points une année auparavant». Le ressenti des ménages est préoccupant à bien des niveaux. A commencer par celui d’une forte détérioration du niveau de vie observée par 85,3% d’entre eux au cours des 12 derniers mois. Précisons que seuls 10,9% déclarent un maintien au même niveau et 3,8% une amélioration. Ainsi, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à moins 81,5 points en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 78 points et à moins 66,9 points respectivement », a conclu le HCP dans sa récente note d’information. Pessimistes, les ménages ne savent toujours pas à quel saint se vouer La même source révèle que 50,7% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 37,4% à un maintien au même niveau et 11,9% à une amélioration. Le Haut-commissariat en déduit que «le solde d’opinion sur l’évolution future du niveau de vie est resté négatif à moins 38,8 points, contre moins 43 points au trimestre précédent et moins 21,5 points au même trimestre de l’année passée ». Autre préoccupation et non des moindres : le niveau du chômage. D’après le HCP, au premier trimestre de 2023, 85,8% des ménages déclarent s’attendre à sa hausse au cours des 12 prochains mois. Après analyse, il apparaît ainsi que « le solde d’opinion est resté négatif à moins 81,4 points contre moins 79,6 points un trimestre auparavant et à moins 82,8 points un an auparavant». Troisième préoccupation, la conjoncture que d’aucuns jugent peu propice à l’achat des biens durables. En effet, au « premier trimestre de 2023, 79,0% contre 9,2% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables ». Le ressenti est tel que le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif avec moins 69,8 points contre moins 70,3 points au trimestre précédent et moins 66,7 points au même trimestre de l’année précédente. Analysant l’évolution de la situation financière, au premier trimestre de 2023, les ménages font état d’une détérioration continue. S’ils sont plus de la moitié (51,2%) à estimer que « leurs revenus couvrent leurs dépenses, 45,4% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3,4% affirment épargner une partie de leur revenu », indique le Haut-commissariat. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 42 points contre moins 42,1 points le trimestre précédent et moins 43,3 points une année auparavant. Commentant l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 61,2% contre 4% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de moins 57,2 points contre moins 53 points au trimestre précèdent et moins 50,9 points au même trimestre de l’année précédente. Pour les 12 prochains mois, 18,9% des ménages contre 24,1% s’attendent à une amélioration de leur situation financière, indique le HCP rapportant ainsi que le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à moins 5,2 points contre moins 7,7 points un trimestre auparavant et 8,3 points un an auparavant. Dans sa note d’information, le Haut-commissariat évoque également la perception des ménages sur leur capacité à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires. Ainsi, sur la capacité future à épargner, les données fournies par l’enquête font état de « perceptions toujours pessimistes » au premier trimestre de 2023. En effet, seuls 12% contre 88% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Sans surprise, « le solde d’opinion est resté négatif, à moins 76 points au lieu de moins 77,7 points au trimestre précédent et moins 72,2 au même trimestre de l’année passée ». Au cours de la même période, l’enquête révèle un ressenti d’une forte augmentation des prix des produits alimentaires. Il faut dire que « la quasi-totalité des ménages (98,7%) déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois », comme le révèle l’enquête. L’évolution est telle que le solde d’opinion est resté négatif, à moins 98,7 points, après avoir été de moins 98,8 points un trimestre auparavant et moins 97,9 points une année auparavant, note le Haut-commissariat. Soulignons enfin que 74,5% des ménages s’attendent à ce que les prix des produits alimentaires continuent à augmenter, au cours des 12 prochains mois, contre 4,7% à leur baisse. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 69,8 points contre moins 71,8 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 74,1 points une année auparavant. Alain Bouithy
Les Marocains de Côte d’ivoire vivent le mois de Ramadan dans les pures traditions ancestrales du Royaume

Le mois béni du Ramadan, tant attendu par les fidèles, revêt une caractéristique singulière en Côte d’Ivoire, plus particulièrement à Abidjan où ce mois de piété et de recueillement est célébré chaque année, par les membres de la communauté marocaine dans les pures traditions ancestrales du Royaume.Dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest qui partage avec le Maroc plusieurs affinités religieuses, les membres de la communauté marocaine se fondent allègrement dans cette ambiance de paix et de quiétude qui embaume les jours de Ramadan. Ils veillent à accomplir le rituel de jeûne, dans la symbiose et en toute communion avec l’ensemble des populations locales, non sans un brin de nostalgie pour l’effervescence chaleureuse qui caractérise les soirées durant cette période dans le Royaume. L’avènement du mois sacré se veut donc un événement majeur pour les Marocains, qui, à la fois, fiers et fidèles de leur appartenance à un pays aux traditions culturelles et spirituelles millénaires, s’attachent au moindre détail, côté préparatifs, pour que le mois de Ramadan passe dans une ambiance ’’100% marocaine’’. Dans les quartiers à forte présence marocaine, notamment à Treichville (Rue 12), Adjamé, Koumassi, Marcory et autres, l’ambiance ne diffère guère de celle qui marque le mois sacré au Maroc, a déclaré à la MAP le président de l’association « Assemblée du Conseil des Marocains Résidents en Côte d’Ivoire » (ACMRCI), M. Ouazzani Chahdi. Cette ambiance, a-t-il souligné, est souvent l’apanage immédiat de ’’la simplicité, de la générosité et surtout de la modestie des Marocains souvent connus par leur ouverture d’esprit, et leur attachement au quotidien, aux préceptes de l’islam modéré et du juste milieu, qui incite à la tolérance, au respect et à l’amour d’autrui et surtout, à la promotion des valeurs de solidarité et d’entraide’’. De l’avis de M. Chahdi, dans chaque foyer revivre chaque soir cette ambiance ramadanesque à ‘’la marocaine » est possible. ’’La femme marocaine ne ménage aucun effort pour que les pures traditions marocaines soient respectées dans les règles de l’art, en veillant à mettre à la disposition de sa famille un menu très varié et complet’’, a-t-il mis en avant. Et de poursuivre que dans cet élan de mobilisation pour célébrer le Ramadan dans la pure ambiance et traditions marocaines, plusieurs femmes au foyer parmi les Marocaines les plus battantes, proposent, sur commande, des mets, des gâteaux de la pure pâtisserie traditionnelle, et des spécialités de la cuisine marocaine soigneusement préparés pour le plaisir des gourmets. De même, durant ce mois béni, l’échange de visites entre familles, amis et proches ne manque guère chez les Marocains en Cote d’Ivoire. Ces derniers prennent le plaisir de se réunir chaque soirée pour rompre collectivement le jeûne, ou la nuit après la prière de ‘’Tarawih », le temps de partager ensemble des moments de joie et de détente, autour d’un verre de thé à la menthe ‘’made in Morocco’’, souvent servi avec fruits secs et des petits fourrés. Et comme chaque année, a encore ajouté M. Chahdi, notre Association, l’ACMRCI, organise des ruptures collectives du jeûne et remet des kits alimentaires et des bons d’achats au profit de familles marocaines, ivoiriennes ou issues de mariages mixtes maroco-ivoiriens. ’’Cette initiative, qui sera incha allah à sa 6ème édition, sera marquée, comme chaque année, par la présence de l’Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire qui se réjoui de l’esprit sous-tendant de cette opération initiée à l’occasion de chaque mois béni du Ramadan, qui a toujours été une période de partage, de fraternité et de convivialité entre les Ivoiriens et la communauté marocaine établie en Côte d’Ivoire’’, a-t-il fait savoir. Cette opération se veut un geste symbolisant les principes de solidarité fraternelle qui régissent les liens entre musulmans en général et façonnent, de façon particulière, les attaches fraternelles entre Marocains et Ivoiriens. ’’Cette action, entre autres opérations organisées par notre Association, va de pair avec la vision d’un Maroc « toujours solidaire, un Maroc de fraternité et un Maroc qui s’entraide pour aller de l’avant, tous ensemble’’, a conclu M. Ouazzani Chahdi. Par Azedine Lqadey (MAP)
Les marocains « ce pays n’avancera jamais » !

TRIBUNE. Tout petit déjà, j’entendais les marocains dans un état de colère et de déception, répéter le même propos « Ce pays ne changera jamais ». Des dizaines d’années se sont écoulées et j’entends pourtant encore cela. Le même constat est évidemment fait par tous les marocains. Ce constat qui ne cesse de se refaire des millions de fois au fils du temps et qui est toujours d’actualité, laissant le marocain frustré et violenté, et qui peut se résumer facilement dans les points suivants : L’anarchie dans les constructions, bidonvilles, quartiers populaires sans respect des règles. Le mauvais état des routes. Les trottoirs souvent dangereux pour les piétons et envahis par les cafés, les restaurateurs, les bouchers, les mécaniciens, les menuisiers, les marchands de légumes, les épiceries et les cages des bouteilles de gaz pour ne citer que cela. La saleté des rues et le trop de poussière. Les mendiants à tous les coins de rue. Le parcours de combattant pour obtenir des papiers dans les administrations publiques. Les citoyens irrespectueux par leur comportement, leur saleté, leur mauvaise odeur. La mauvaise prise en charge dans les hôpitaux et l’absence de couverture médicale. L’extrême pauvreté et l’extrême richesse. L’injustice. La corruption. Les moyens de transports lamentables. L’absence de la liberté individuelle et de la justice sociale. La situation désastreusedes milieux ruraux. La dégradation de l’enseignement et les écoles à deux vitesses. Le chômage. Bref. Un constat où la dignité du citoyen est complètement bafouée et qui se résume dans l’expression de colère du marocain « Ce pays ne changera jamais » ! Ainsi je m’interroge « Jusqu’à quand ce constat va-t-il se refaire et être répété de façon continuelle ? ». Habituellement une fois qu’un constat est fait, nous devons passer à l’étape suivante, qui est celle du traitement et de la correction. Pourquoi donc le marocain est-il coincé à l’étape du constat sans pouvoir passer à l’étape suivante, celle du traitement? J’ai alors noté plusieurs raisons que je vais essayer d’élucider ci-dessous : La soumission et l’absence du sens de responsabilité Tristement, le SPSR ou système éducatif parental, scolaire et religieux, n’apprend pas au marocain le sens de la responsabilité et son devoir vis-à-vis de lui-même et de ses semblables. Il ne se sent alors pas acteur dans le développement de son quartier, de sa ville et de son pays. Le SPSR s’appuie uniquement sur le mécanisme de « l’obéissance aveugle », sans remettre en question l’autorité parentale, l’autorité de l’enseignant (représentant du gouvernement), et l’autorité religieuse (représentant de Dieu). Le marocain est donc configuré et conditionné à l’obéissance et il n’apprend pas et n’intègre pas le sens de la responsabilité. De ce fait, il ne participe pas au changement et au progrès du pays et se contente d’être consommateur et spectateur. La peur et la malédiction Le marocain est terrorisé par le pouvoir dictatorial du SPSR, car s’il n’obéit pas, il risque d’être maudit par les parents, par son école, par Dieu et d’être puni sur terre (une vie marquée de malheurs) et après sa mort (l’enfer). Cette peur terrorisante ancrée dans le cerveau du marocain fait de lui un être anxieux, obéissant pour survivre et angoissé par une peur imaginaire qui le paralyse. Une personnalité brisée Le SPSR détruit totalement la personnalité du marocain. Depuis sa naissance, il évolue dans une niche sensorielle insécure où la violence est constante (victime de violence verbale, physique, violence conjugale et familiale). Par la suite il arrive à l’école, où il est victime de la violence du découragement et souvent physique (victime du système des notes, de la rivalité et de la comparaison). Mais il est aussi victime de la violence religieuse qui le menace de la malédiction si toutefois il désobéit à ses parents, à Dieu (autorité religieuse) et à son gouvernement (le commandeur des croyants). Tous ceci remodèle l’architecture de son cerveau pour faire de lui un obéissant angoissé et terrorisé. La violence religieuse L’autorité religieuse n’encourage pas le marocain àparticiper au développement de ses capacités intellectuelles. La religion conditionne le marocain à être obéissant et à être constamment dans la recherche de la bénédictionDivine afin d’éviter l’enfer. Évidemment, la religion enseigne que sur terre il y’a des représentants de Dieu à qui il ne doit en aucun cas désobéir, au risque d’être châtié dans cette vie et dans l’autre. Cette violence est alors profondément ancrée dans le cerveau du marocain et fait de lui un être terrorisé. L’absence de l’esprit critique et de l’autonomie En apprenant au marocain d’être un obéissant terrorisé et angoissé, le SPSR combat de toutes ses forces l’esprit critiqueconsidéré comme un monumental péché (par exemple critiquer les parents, Dieu ou la religion). Toutefois, sans esprit critique, il est impossible d’être autonome et donc d’être un citoyen adulte responsable. Par conséquent, le marocain a raison d’affirmer que « ce pays n’avancera jamais », car ses acteurs, ses citoyens sont paralysés. Docteur Jaouad MABROUKI Psychiatre, Chercheur, Expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe