La croissance de l’économie marocaine devrait s’établir à 2,4% en 2023, après la forte décélération de 1,3% enregistrée en 2022, selon les récentes estimations du Fonds monétaire international (FMI).
D’après les dernières projections de croissance de l’institution financière internationale, l’économie nationale devrait rebondir à 3,6% en 2024, a-t-elle indiqué dans ses « Perspectives de l’économie mondiale. Des trajectoires divergentes » – octobre 2023.
Selon le document, publié mardi à l’occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent à Marrakech, le taux d’inflation devrait reculer cette année, passant ainsi de 6,6% en 2022 à 6,3% en 2023.
Des prévisions du FMI, il ressort que le recul serait plus accentué l’année prochaine, le taux d’inflation devant s’établir à 3,5%.
Dans ses prévisions de croissance, l’organisation prévoit un solde du compte à -3,1% au terme de cette année au lieu de -3,5% l’année précédente. En 2024, il devrait s’établir à -3,2%, a prédit le Fonds.
En ce qui concerne le taux de chômage, les prévisions du FMI prévoient une hausse à 12% en 2023 contre 11,8% l’année dernière. L’organisation s’attend en revanche à un recul à 11,7% en 2024.
Une reprise mondiale encore lente et un accroissement des disparités entre les régions
Au niveau mondial, la reprise demeure encore lente et les disparités entre les régions ne cessent de s’accroitre. De quoi inciter les pouvoirs publics à la prudence.
En effet, les prévisions suggèrent que « la croissance mondiale va ralentir, passant de 3,5% en 2022 à 3% en 2023 et 2,9% en 2024, soit bien moins que la moyenne historique (2000–19) de 3,8%», a indiqué l’institution dans ses Perspectives de l’économie mondiale.
Alors que les effets du durcissement de la politique monétaire commencent à se faire sentir, la croissance des pays avancés devrait connaître un ralentissement. Selon le FMI, elle passerait de 2,6% en 2022 à 1,5% en 2023 puis à 1,4% en 2024.
La croissance des économies des pays émergents et des pays en développement devrait reculer légèrement, passant de 4,1% en 2022 à 4% en 2023 et 2024.
En raison du resserrement de la politique monétaire facilité par une baisse des cours internationaux des produits de base, le Fonds monétaire s’attend à ce que l’inflation mondiale recule régulièrement de 8,7% en 2022 à 6,9% en 2023, puis à 5,8% en 2024.
L’organisation précise cependant que « les prévisions ont été révisées à la hausse de 0,1 point de pourcentage pour 2023 et 0,6 point de pourcentage pour 2024, et l’inflation ne devrait pas retrouver sa valeur cible avant 2025 dans la plupart des pays ».
Quant à l’inflation hors énergie et alimentation, les prévisions de l’institution indiquent qu’elle « devrait diminuer plus progressivement, et globalement l’inflation ne devrait pas retrouver sa valeur cible avant 2025 dans la plupart des pays ».
Au regard de ces évolutions, le FMI pense que les pouvoirs publics ont peu droit à l’erreur. Selon le Fonds, « les banques centrales doivent rétablir la stabilité des prix tout en recourant, si nécessaire, aux outils permettant d’alléger les tensions financières ».
L’institution estime en outre qu’« il est essentiel d’adopter des cadres de politique monétaire et des stratégies de communication efficaces pour ancrer les anticipations et réduire au minimum les coûts de la désinflation en matière de production ».
En outre, exhorte-t-elle, « les responsables des finances publiques devraient reconstituer une marge de manœuvre budgétaire et renoncer aux mesures non ciblées, tout en protégeant les plus vulnérables».
Le Fonds monétaire est aussi persuadé que «des réformes destinées à réduire les obstacles structurels à la croissance, en encourageant par exemple la participation au marché du travail, aideraient à ramener progressivement l’inflation vers le niveau visé et à réduire la dette».
L’institution encourage enfin «une coordination multilatérale plus rapide et plus efficiente en matière de résolution de la dette afin d’éviter tout surendettement» et «une coopération pour atténuer les effets du changement climatique et accélérer la transition écologique pour assurer des flux transfrontaliers réguliers de minerais essentiels».
Alain Bouithy