Maroc: Le cycle d’activité placé sous le signe de la reprise

Les principaux facteurs agissant sur la dynamique de croissance tant du côté de l’offre que du côté de la demande présentent des configurations en constante amélioration, a relevé le Centre marocain de conjoncture (CMC) dans sa dernière note du mois de juillet.
Selon les prévisions du CMC, l’année 2017 pourrait ainsi s’achever sur un taux de croissance atteignant 4,3 % en termes réels, en hausse de plus de 3 points par rapport à l’exercice précédent. Une perspective qui s’explique en bonne partie par les performances du secteur primaire et des activités qui s’y rapportent.
Les analystes du centre préviennent toutefois que « cette perspective recouvre une configuration assez contrastée du système productif ». En effet, alors que les activités primaires devraient progresser globalement de 11,4% en termes réels, les activités industrielles, de commerce et de services afficheraient une croissance nettement plus modérée.
Selon le scénario prévisionnel, « les industries de transformation devraient connaître une hausse de production globale estimée à 2,4 % alors que l’ensemble des activités tertiaires devraient progresser de 3,9 % », a relevé le CMC dans sa note (Info CMC, N°33).
En ce qui concerne la demande, la même source a indiqué que la consommation des ménages connaîtrait, à la faveur du redressement des activités agricoles, une nette amélioration avec un accroissement en valeurs courantes de 4,8 %.
Dans ce document, le Centre a noté que « cette forte reprise des dépenses des ménages se traduirait par une progression du niveau de vie mesuré par la hausse de la consommation réelle par tête de près de 2,6 % ».
Partant de cette simulation prévisionnelle, les analystes du CMC ont soutenu que les échanges extérieurs devraient également apporter une contribution significative à la dynamique de croissance avec le redressement prévisible des marchés d’exportation. D’après ces derniers, « il en est de même de la demande d’investissement qui poursuivrait sa tendance haussière mais à un rythme sensiblement plus ralenti comparativement à l’exercice précédent ».
A en croire le CMC, l’amélioration du niveau d’activité en 2017 ne devrait pas avoir un impact significatif sur la situation de l’emploi. Le modèle de croissance qui prévaut depuis quelques années au Maroc semble marquer un certain déphasage entre les performances de l’activité et la dynamique de l’emploi.
Si l’orientation du cycle d’activité s’inscrit au terme du premier semestre sous le signe de la reprise, l’année 2018 devrait être marquée par un ralentissement de la croissance. Et pour cause : « La consolidation de la croissance en 2017 demeure assez fragile du fait qu’elle résulte de configurations sectorielles assez contrastées entre les principales activités productives », a expliqué le CMC.
Pour les analystes du CMC, le processus de convergence à terme vers un régime de croissance suffisamment régulier et auto-entretenu s’en trouve fortement contrarié.
A ce titre, ils relèvent qu’« après le redressement attendu de l’activité en 2017, les principaux éléments d’anticipation pour l’année à venir donnent déjà quelques signes de relâchement des ressorts de la croissance tant au niveau interne qu’externe ».
Explications. Le CMC fait d’abord remarquer qu’au niveau international, « les pronostics établis par les principaux organismes de prévision tablent sur la poursuite du mouvement de redressement de l’économie mondiale amorcé depuis plus de deux années mais à un rythme qui demeure encore assez lent », soulignant que les projections du FMI situent la croissance mondiale à 3,6 % en 2018, soit à un dixième près le même taux retenu pour 2017.
Afin d’éclairer les lanternes, le Centre a poursuivi en notant que « les activités de production progresseraient de 2,0 % pour les pays avancés contre 4,5 % pour le groupe des pays émergents et en développement ».
On aura ainsi compris que ces taux qui se différencient de très peu de ceux retenus pour l’exercice 2017 témoignent de la fragilité du mouvement de reprise, particulièrement dans les économies jouant le rôle de locomotives de l’économie mondiale », conclut le CMC.

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