La République centrafricaine et le FIDA appuient la résilience climatique des petits exploitants

Un projet destiné à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans quatre sous-préfectures de République centrafricaine permettra à près de 30 000 ménages vulnérables de mieux faire face aux fragilités engendrées par les conflits passés et les conséquences des changements climatiques. Présenté cette semaine, ce projet est doté d’un budget de 29 millions d’USD.

Avec l’appui du Fonds international de développement agricole (FIDA), un accord de financement pour le Projet de relance de la production agropastorale dans les savanes (PREPAS) avait déjà été signé par Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, et Félix Moloua, Ministre de l’économie, du plan et de la coopération de République centrafricaine.

Ce financement comprend un don du FIDA (12,4 millions d’USD), ainsi que des fonds apportés par la République centrafricaine (0,9 million d’USD) et les bénéficiaires (3 millions d’USD). Le déficit de financement (12,6 millions d’USD) sera couvert par les prochains cycles d’allocation des ressources du Fonds pour la République centrafricaine.

Dans ce pays, les moyens de subsistance de 74% de la population dépendent du secteur agropastoral, qui représente 52% du PIB. La crise humanitaire et les problèmes de sécurité qui ont frappé la République centrafricaine entre 2013 et 2015 s’ajoutant aux conflits incessants ont eu un effet désastreux sur l’économie. Tout cela a lourdement pesé sur la sécurité alimentaire et aggravé la situation de fragilité du pays. Aujourd’hui, 67% de la population est touchée par la pauvreté.

Cette pauvreté découle de multiples facteurs: performances médiocres du secteur agropastoral, impact des conflits sur l’économie, absence de routes, d’infrastructures et de services publics dans les zones rurales, vulnérabilité aux changements climatiques, inondations et épisodes de sécheresse, ou encore manque de débouchés, notamment pour les jeunes.

Le projet PREPAS ciblera les producteurs agricoles des sous-préfectures de Baoro, Bossemptélé, Bouar et Yaloké, avec une expansion possible à celle de Bozoum après l’examen à mi-parcours. Au moins 50% des participants seront des femmes, 30% seront des jeunes et 10% seront des chefs des familles les plus vulnérables.

Le projet entend soutenir la production, la transformation et la vente de maïs, de manioc, d’arachides, de haricots rouges, de volaille, de chèvres, de moutons et de porcs. Il permettra l’adoption de pratiques durables, qui aideront les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques, notamment aux inondations et aux épisodes de sécheresse. Les membres des ménages recevront également des formations relatives à la diététique, à la nutrition et à l’hygiène. Le projet vise aussi à améliorer la disponibilité des aliments hautement nutritifs. Afin de réduire les tensions et de favoriser la durabilité à long terme, le projet met l’accent sur le dialogue entre les agriculteurs et les éleveurs.

En outre, 800 groupements agricoles, agropastoraux et maraîchers seront mis en place, parallèlement au renforcement des cultures maraîchères, dotées de systèmes solaires d’irrigation. Enfin, 12 entrepôts de marchandises et huit espaces de stockage d’intrants seront construits, et 450 jeunes seront formés à la transformation, à la commercialisation et aux services dans les filières végétales et animales ciblées.

Depuis 1979, le FIDA a participé à huit projets et programmes de développement rural en République centrafricaine pour un montant total de 160,9 millions d’USD, dont 71,6 millions d’USD financés par le Fonds. Ces projets et programmes ont directement bénéficié à 123 350 ménages ruraux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *